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AU FIL DES JOURS

1/ Alors que le pape François est arrivé, dimanche 3 février, à Abu Dhabi pour une visite de 3 jours, se déclarant être «heureux de cette opportunité offerte par le Seigneur pour écrire, une nouvelle page dans l’histoire des relations entre les religions en confirmant que nous sommes frères même si nous sommes différents», tout en réitérant sa politique de main tendue envers l’islam… le département de droit de la Faculté de droit et sciences politiques de l’université Dr Tahar Moulay de Saïda (a) aurait diffusé un communiqué interdisant à ses étudiants de s’offrir des fleurs le 14 février prochain, soit le jour de la Saint Valentin, la fête dite de l’amour. «Quiconque, précise le communiqué, sera surpris en train d’offrir des cadeaux dans l’enceinte universitaire sera traduit devant le conseil de discipline». Bigre, encore une police parallèle des mœurs. Décidemment, (ajoutez-y la toute nouvelle «salat ezzkara» encouragée par des enseignants du primaire et du secondaire en mal de «buzz»), le ridicule ne tue plus dans notre pays. On pensait aux hommes politiques et aux affairistes à la recherche de postes et de fonctions avantageuses… et on se retrouve avec, en plus, des enseignants universitaires (les initiateurs de cette drôle de note… et qui sont, peut-être, dans leur vie privée, de gais lurons) voulant empêcher les étudiant(e)s de s’offrir des cadeaux (même pas, tout simplement des fleurs), au sein de leur université, s’ils en avaient envie. 

Depuis quand s’offrir des fleurs dans ce pays est devenu interdit, compromettant ou «haram»? 

Qui donc veut construire une Algérie paranoïaque, barricadée sur elle-même et voyant partout le diable. Peut-être, le Diable lui-même… Toujours aussi monopoleur ? 

Mots-clés : Université Saida note interdiction 

2/ Notez que de tradition malékite (et non wahhabite comme son grand voisin de la péninsule arabique), les Émirats arabes unis disposent d’un ministère dit de la «Tolérance». 76 églises (dont 9 catholiques) y sont ouvertes aux fidèles. 90 % de ses habitants sont des étrangers, essentiellement des Philippins et des Indiens, donc de confession chrétienne ou bouddhiste. 

3/ Alors que son second et dernier mandat se termine en 2022, les partisans d’Abdel Fatah al-Sissi sont déjà à préparer son maintien au pouvoir … avec pour objectif une révision constitutionnelle amendant notamment des articles dont le 140 qui limite les mandats présidentiels à deux seulement. Décidemment ! 

4/ Cela fait vraiment tout drôle d’entendre les discours politiques de jeunes (et nouveaux) militants de partis employer des termes et des concepts que l’on croyait totalement dépassés. Il est vrai que leurs discours s’inscrivent dans «la course à l’échalote» : franc-maçonnerie, hizb frança, sionisme, néo-colonialisme,, makhzen… et les accusés sont, comme toujours tous ceux qui ne pensent pas comme eux ou ne se taisent pas. 

5/Citation de la semaine : La politique est une affaire d’habiles croupiers ; tout est dans l’art de manier le râteau (Mohamed Benchicou, «La parfumeuse. La vie occultée de madame Messali Hadj». Roman © Koukou Editions, 2012) 

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