Algérie / Agriculture : réalité et perspectives

par Slemnia Bendaoud *

I. Aperçu historique de la vocation : 

Si la réussite de toute chose dans la vie mérite sacrifice, le mérite à travailler la terre nous commande de lui faire tous les sacrifices du monde réunis. 

Au cœur de toutes les terribles expéditions ou extraordinaires conquêtes et des guerres les plus meurtrières, la terre reste un impact et facteur identitaire des peuples et nations dans ses aspects incontournable, non négligeable et inaccessible. 

Libérée par le sang de nos martyrs, notre terre a vraiment bien soif de voir son monde suer dans l’effort dédié à son profit ou investi pour son travail, dans le but de mériter son confort. 

Le rapport de l’homme à la terre ne se conçoit jamais en dehors de cette relation viscérale qui lie l’être humain à son territoire dont il tire son identification, culture, gloire et personnalité. Il lui en procure bien souvent fierté, identité, raison d’être et surtout pérennité à travers l’Histoire. Raison pour laquelle l’homme lui reste tout le temps redevable. 

L’agriculture, comme métier de base, y est d’ailleurs au centre de cette union sacrée. Car, comment donc ne pas s’appuyer dessus en vue d’assurer d’abord sa sécurité alimentaire avant d’en faire un véritable cheval de bataille de son économie ? 

La vocation agricole de l’Algérie est une donnée incontestable. Il s’agit là d’une réalité tangible, incontestable. Absolument incontournable ! Son Histoire la plus ancienne en fait d’ailleurs référence. Elle en atteste, à la fois, de son authenticité et de sa capacité à s’y ressourcer. 

La symbolique est encore là : ne fut-elle pas autrefois baptisée du nom de « grenier de Rome» ? 

Comment surtout expliquer comme il se doit cette intime relation ancestrale entre l’homme et la terre ? Comment plutôt justifier ce revirement total de la société algérienne à s’écarter de cette Grande culture de notre Dame Nature à tenter si souvent de rompre ce cordon ombilical qui faisait autrefois toute la force de nos aïeux et tribus les plus anciennes ? 

A ce sujet, une seule hypothèse fait l’unanimité : une terre qui ne nourrit plus assez convenablement ses habitants les pousse inévitablement et tout naturellement à ne plus penser qu’à l’abandonner. Mais l’homme a toujours été attiré par la paix que suscite la terre. Et comment donc se fait-il qu’une terre aussi généreuse en moissons abondantes et fort pourvoyeuse de richesses agricoles soit si faiblement considérée et si inconsciemment négligée ? 

De ce dilemme ainsi exposé entre, d’une part, un potentiel avéré, depuis des lustres reconnu comme tel et un travail de la terre en deçà des exigences de ses performances, enregistré sur le terrain, d’autre part, doit nécessairement découler la bonne formule qui aide à trouver la solution adéquate à cette si étrange équation. 

Un manque d’imagination assez flagrant et très récurrent comme celui que nous connaissons actuellement, conjugué à fortiori à une absence d’initiative aussi prolongée, telle que celle que nous vivons présentement, ne peuvent l’un dans l’autre que logiquement mener vers une très sérieuse altération des rapports entre l’homme et la terre, dans leurs relations communes de donner à manger à leur monde et d’assurer sa pérennité sur son sol. 

Tenter de cerner, comme il se doit, cet épineux problème autant dans son essence même, profondeur et autres implications que dans ses nouveaux enchevêtrements et autres logiques prolongements, revient à surtout mieux considérer l’esprit humain dans son rapport avec la terre et environnement naturel de mouvance. 

Qui mieux que la terre natale peut à lui tout seul -et souvent contre tous- disposer de cet effet d’aimant qu’il exerce avec force et grande précision sur l’être humain pour finalement le pousser à ces retours aux sources, parfois instantanés, définitifs, impulsifs, intempestifs ou tonitruants, d’abord aux siens, ensuite à la grande famille et à la maison, à un moment où la raison, elle, lui dicte un tout autre choix ? Comment ne pas reconnaître à notre pays cette ancestrale vocation alors qu’il n’y a pas si longtemps il fut ce pourvoyeur de nombreux pays européens en denrées alimentaires de base : principalement les céréales ? 

Que s’est-il passé depuis pour que la donne ait eu à changer si rapidement -et dans le mauvais sens !- pour assister de nos jours à cette tendance complètement inversée, faisant de l’Algérie un pays importateur en puissance de ces mêmes produits céréaliers après qu’il en fut naguère l’un de grands pourvoyeurs des marchés européens ? Faut-il encore rappeler que même traditionnellement exploitées, sans l’apport d’un quelconque itinéraire technique, nos terres agricoles arrivaient à suffisamment produire, en maraîchage comme dans d’autres filières agricoles, pour non seulement répondre aux besoins du marché local mais surtout dégager un excédent appréciable pour l’exportation ? 

Encore travaillées selon des méthodes archaïques et rudimentaires, nos terres agricoles ne produisent plus cette richesse escomptée qui était la leur et restent donc tributaires des caprices du ciel, quant à leur rendement et capacités de favorablement répondre aux besoins en nourriture de ses populations. 

Cependant, passer si rapidement du statut de producteur excédentaire et donc exportateur par excellence à celui de simple de consommateur dont le faible niveau de production en produits agricoles n’arrive même pas à couvrir les besoins de son marché national ; cela demande réflexion à tous les niveaux et sphères du pouvoir. Déjà au tout début des années soixante-dix du siècle dernier, l’Algérie faisait connaissance avec cette maudite dépendance du pays vis-à-vis des marchés étrangers sur le plan alimentaire à procédant à l’importation de quelque un million de tonnes de produits céréaliers pour pouvoir répondre à la demande de son marché intérieur. 

L’une des causes principales à sa colonisation par la France, non encore avouée officiellement par l’oppresseur d’autrefois, ne réside-t-elle pas dans son subtil « refus déguisé » en vue de se dérober de son ancien créancier et fournisseur céréalier ? Très maladroitement d’ailleurs traduit en ce fatal coup d’éventail par cette dernière colonie, de sorte à ne jamais honorer ses dettes relatives à ses achats de produits céréaliers, dont elle reste redevable à ce jour envers l’Algérie ? 

Pays-continent, s’il en est, l’Algérie regorge de ressources naturelles, très peu ou pas suffisamment exploitées à bon escient dans les temps présents. La raison essentielle à ce constat amer réside probablement dans la dépendance de l’économie algérienne du revenu engrangé par le produit de ses hydrocarbures dans le financement de l’économie des autres secteurs d’activité du pays dont l’agriculture justement, et durant un temps assez long. 

Elle découle surtout du peu d’intérêt accordé au développement accéléré, intégré et multiforme de son agriculture, en appoint et substitut à ces mêmes hydrocarbures à un moment où les prix du « brut » avaient atteint les sommets de « sa gloire commerciale ». A un certain moment, le décalage fut très fort entre une agriculture, parent pauvre du développement, et une industrie considérée comme la reine de l’économie algérienne. 

Secteur stratégique dont dépend justement notre sécurité alimentaire, l’agriculture algérienne a plus que jamais besoin de « décréter ses états généraux », et faire sa nécessaire « toilette » dans le seul but de réhabiliter ce segment de développement qui peut, à lui seul, assurer à la Nation sa pérennité et indépendance économique. 

Sur une tranche de temps évaluée à plus de cinq décennies (de 1962 à ce jour), l’Agriculture algérienne est donc passée par différentes étapes et schémas d’organisation qui n’ont pu malheureusement mettre en valeur ses indéniables atouts pour y impulser un développement qui s’articulerait autour de ses principales caractéristiques et opportunités avérées. Le constat que l’on en fait est loin d’être satisfaisant. Cependant, le retard pris dans la mise à profit des opportunités offertes par ce secteur d’activité demeure important. Un rééquilibrage des leviers de notre économie s’impose à présent que les prix des hydrocarbures ne sont plus intéressants. 

La réorientation de l’économie algérienne s’impose de droit à l’effet de nous concentrer sur certains segments stratégiques de nos métiers ancestraux, mais surtout de faire valoir nos produits du terroir sur les marchés internationaux. Seul secteur à même de suppléer sinon se substituer de manière durable et très profitable aux produits des hydrocarbures, l’agriculture algérienne demande à être prise à bras-le-corps pour être désormais mieux considérée, plus développée afin de s’intégrer dans une démarche économique globale où elle constituera le pivot autour duquel viendront se greffer les différentes fonctions de sa mise en œuvre et accompagnement. 

Le diagnostic opéré sur pièce ou sur le champ explique en grande partie le pourquoi de cette anachronique position et peu enviable situation qui durent encore dans le temps. Il nous renvoie à désormais mieux considérer en amont deux paramètres jugés comme essentiels dans l’explication de ce constat négatif. 

Il s’agit de lutter à travers des moyens appropriés (scientifiques et techniques) contre des conditions climatiques défavorables et plus contraignantes, caractérisées essentiellement par un climat sec, très froid en hiver et très chaud en été, mais aussi générateur d’un faible taux de pluviométrie, aggravé par une politique agraire tatillonne ne reposant que très partiellement sur une stratégie globale de développement sur le long terme. 

Sur ce même chapitre, on enregistre, en dépit de tous les gigantesques efforts déployés en amont au sein de ce secteur, un manque d’infrastructures de soutien à l’exploitation agricole, notamment en matière de moyens logistiques nécessaires au traitement, au stockage sous froid, au conditionnement et à la transformation de ses produits destinés à la consommation intérieure ou à l’exportation. 

Au même titre que le secteur de l’industrie, celui de l’agriculture a lui aussi connu à son tour, à la faveur de la promulgation de la loi 87/19, son très compliquée ou peu opportune opération chirurgicale qui consistait à morceler l’assiette de son foncier pour diviser et déchiqueter les autrefois grands domaines autogérés en de toutes petites exploitations agricoles individuelles et collectives (EAI et EAI). 

Et pourtant Dame Nature nous a tout le temps bien gâtés et longtemps bercés par sa bénédiction au point de nous offrir à profusion le produit de sa providence ; ce que de nombreuses nations espèrent en avoir ou tout juste rêver de goûter à ce plaisir de disposer : 

– D’un climat aussi favorable que le nôtre et surtout très varié qui arrive par la magie des combinaisons du Ciel à rassembler en une seule journée les quatre saisons de l’année, à travers ses nombreuses contrées et différentes régions, caractérisées essentiellement par des microclimats isolés, très distingués et très contrastés ; 

– D’une luminosité supérieure à la normale (pas moins de 250 jours ensoleillés dans l’année) de sorte à favoriser l’émergence d’une poussée et naissance tout à fait naturelles mais aussi une croissance des plus hâtives, saine, proportionnée et ordonnée des plantes et végétations des produits agricoles, en sus de la garantie à la base de certaines propriétés pédologiques héritées tout naturellement de la clarté de l’univers véhiculée par ce phénomène ; 

– D’une richesse exceptionnelle que traduisent ses innombrables ressources naturelles dont quelques-unes, situées au sud du pays, sont restées malheureusement à ce jour encore inexploitées ou peu valorisées, pour des considérations d’éloignement et de coût de revient jugé comme trop élevé ; sinon par la faute à une mentalité collective qui s’appuie dans son raisonnement économique sur une autosuffisance de l’exploitation des gisements de pétrole devenus alors plus rémunérateurs et plus faciles à contrôler leur gestion ; 

– Une étendue de territoire géographique (le plus grand en Afrique) que constitue un foncier agricole important et très diversifié, à différentes textures de sol, afin de permettre la culture ainsi que l’émergence de toutes les démonstrations des espèces de maraîchage et d’arboriculture qui s’intègrent dans l’exploitation judicieuse de ses atouts naturels indéniables ; 

– Une position géographique des plus privilégiées, reconnue comme étant vraiment stratégique, dans son rôle de vecteur important mais aussi dans son aspect de plaque tournante en matière d’échange d’expérience et de produits agricoles entre deux aussi grands continents, liant tout particulièrement les pays de la rive Nord de la Méditerranée à ceux de l’Afrique dans toute la dimension de sa profondeur géographique, à travers notamment sa « transsaharienne» en cours d’achèvement ; 

– Une disponibilité presque permanente d’énergie renouvelable, solaire et éolienne, en mesure d’impulser une vraie dynamique au développement du secteur agricole, notamment au sein des zones à fort potentiel agricole dans les zones des Hauts-Plateaux et du Grand Sud du territoire national notamment. 

A l’instar de tout cet arsenal de données économiques non négligeables, faut-il encore rappeler que la population algérienne, jeune dans sa composante, architecture de sa constituante et base de sa pyramide, souffre de façon plutôt chronique du manque d’emploi durable et valorisant, et qu’il y a lieu d’injecter une bonne partie au sein de ce secteur de développement connu pour être à très fort potentiel économique. 

La mise en mouvement de tous ces paramètres laisse entrevoir un tout nouveau schéma de développement du secteur de l’agriculture, à hauteur de la prise en considération de ces atouts indéniables à même de constituer les futurs leviers d’une agriculture moderne, intégrée, durable et ouverte sur ces perspectives d’avenir, et qui en feront le véritable moteur de développement de l’économie du pays. 

Il s’agit donc de se réapproprier et de (re)considérer l’espace géographique laissé longtemps libre et inoccupé, afin de permettre l’émergence de nouveaux produits agricoles, capables à eux seuls de supplanter ceux des hydrocarbures et de hisser bien haut l’économie du pays, dès lors que l’Algérie aura recouvré une bonne partie de ses traditions ancestrales, grâce à la mise à profit des opportunités existantes en la matière dont elle dispose d’ailleurs à profusion. 

Grâce à quoi, il lui est permis d’amorcer un vrai rééquilibrage de son économie, désormais articulée autour des produits de l’agriculture et de l’apport des énergies renouvelables nécessaire à leur développement et accompagnement. 

II- De l’impératif d’utiliser les grands espaces et du besoin de leur associer l’économie de l’eau : 

L’évolution de la science permet à l’agriculture de profiter de ses nombreuses découvertes en matière de réduction des coûts d’exploitation, d’augmentation du rendement et d’économie d’espace et d’eau nécessaire à l’irrigation du sol. Du coup, l’utilisation rationnelle des grands espaces se trouve être indexée à une formule drastique de l’économie d’eau destinée à l’irrigation des champs d’exploitation agricole. 

La combinaison de ces deux facteurs a déjà donné d’excellents résultats sur de petits périmètres en exploitation. Cependant, l’expérience gagnait à être rapidement généralisée. Pays à climat plutôt sec et peu arrosé naturellement, l’Algérie reste dans cette impérieuse nécessité d’exploiter un grand espace territorial en recourant à ces méthodes d’économie d’eau que préconisent les techniques modernes de l’irrigation contrôlée. 

Gérer, d’abord, le problème de l’autosuffisance alimentaire du pays à travers cette équation assez complexe de faire converger l’exploitation à bon escient de notre surface agricole utile (SAU) tout en rationalisant l’eau nécessaire à l’irrigation de ces grands périmètres, exige des acteurs du secteur de l’agriculture la mise en œuvre de tout un programme d’investissement adapté à cette fin. 

Se concentrer sur son métier de base afin de propulser en avant les produits de son terroir, autrefois jugés comme très puissants et bien valorisants sur les étals des marchés étrangers, implique à notre agriculture l’obligation de se projeter dans des programmes adaptés à sa proximité géographique des marchés européens, connus pour être très rémunérateurs et fort intéressants pour le développement d’un échange durable entre les deux rives de la Méditerranée. 

Le projet passe par cette formule de reconsidération de nos atouts et la reconfiguration utilitaire de notre espace et territoire. Nos terres doivent nous inspirer cet autre combat de mieux les exploiter et de bien en profiter. Les extirper à la jachère et à l’abandon reste cette forme appropriée, la plus apte à mieux les mettre en valeur. 

Tout peut être à notre portée, à charge pour nous de bien se préparer et surtout de vraiment croire en ce que nous entreprenons. Notre agriculture regorge d’opportunités qui ne demandent qu’à être exploitées, fructifiées, saisies et valorisées. Créer une économie développée est dans nos cordes. Il faut cependant libérer l’esprit et l’initiative d’entreprenariat à l’effet de réaliser ce rêve tant attendu de voir enfin notre agriculture recouvrer ses lettres de gloire. 

Disposer d’autant d’atouts, de combinaisons possibles, qui ouvrent autant de solutions sur le terrain des opérations n’est pas non plus chose étrange à un développement harmonieux et accéléré de notre agriculture, restée depuis des lustres déjà confinée dans ces seconds rôles qui n’auront guère permis son réel décollage et accentué sa dépendance des marchés étrangers. D’où cette importance capitale de mieux nous concentrer sur la résolution de l’équation relative à l’économie de nos ressources en eau afin de les développer au diapason de ce grand territoire géographique, dans la perspective de favoriser en premier lieu les nouvelles techniques d’irrigation contrôlée. 

Arriver à intelligemment combiner ces trois facteurs-clefs que sont : le sol, la lumière et l’eau (notamment dans les région sud du pays) représente un véritable gage de réussite pour nous replacer très rapidement et de façon définitive sur les marchés internationaux des primeurs ou celui des produits sous serre, à l’image de ces chapelles géantes réalisées par l’ONID en partenariat avec l’opérateur espagnol associé à ce projet très ambitieux dans la région Est de la wilaya de Ouargla (à Touggourt plus précisément). 

III- Du souci d’assurer notre sécurité alimentaire à celui de rendre nos produits compétitifs sur les marchés étrangers : 

Comment donc rendre soluble l’un dans l’autre ? Sinon comment lier et faire converger les préoccupations suscitées au sujet de celui-ci avec les aspirations dévolues à celui-là ? Ou alors comment plutôt s’engager autrement pour mener ces deux objectifs et options en parallèle, en concomitance ou simultanément ? 

A ce niveau de réflexion, la problématique ainsi exposée nous renvoie à d’abord agir en profondeur dans les différents plis de la charpente de la structure de base qui sous-tend notre économie agricole. Il est important de souligner, à ce sujet, que les différentes étapes et phases à travers lesquelles est passé le secteur de l’agriculture du pays y ont laissé des séquelles, encore visibles, dont il n’est guère aisé de s’en débarrasser de manière sporadique ou très rapidement. 

Les différentes politiques agraires du pays auront marqué de leur sceau et de leur impact indélébile le paysage économique du pays, changeant à chaque fois à travers ce temps relativement assez long la mentalité paysanne, pour le plus souvent la confiner dans des considérations qui s’écartent complètement des objectifs tracés par les responsables de ce secteur économique. 

On y aura, en effet, pu constater, au fil des années, toute une panoplie de comportements si étrangers à notre monde paysan s’y incruster de manière systématique, volontaire et parfois même osée, pour détenir ce foncier public agricole sans même s’en inquiéter de le céder aux autres, si ce n’est le laisser en jachère ou même carrément l’abandonner au sein de certaines régions du Sud et des Hauts-Plateaux. 

Il en aura indéniablement résulté des attitudes plutôt négatives qui ne répondaient nullement aux objectifs attendus quant au travail de la terre, car à une époque donnée celui-ci était peu rémunérateur, ardu et reste exposé aux aléas climatiques, mais surtout moins considéré que d’autres secteurs, en prolifération, où régnait justement une grande spéculation sans la moindre contrepartie en effort physique. 

A la longue, il aura fini par en être lui-même contaminé, en cause justement cette inertie dont il fut l’objet et surtout cette stérilité à toute épreuve qui aura frappé de plein fouet un secteur aussi dynamique et stratégique que celui qui donne à manger à tout le peuple algérien. Et ce ne sont pas les quelques timides et sporadiques tentatives lancées par les pouvoirs publics dans la perspective de redresser cette situation, en partant à la recherche de partenaires économiques privés nationaux nécessaires à la relance des activités du secteur, lesquelles tardent encore à se concrétiser, pour différentes raisons, qui vont pour autant changer le quotidien de notre agriculture, en vue de substantiellement améliorer son niveau de production. Car les mesures d’accompagnement des fellahs dans leurs nouvelles exploitations manquaient fondamentalement d’efficacité, d’efficience et de transparence dans leur octroi et gestion en soutien aux vrais paysans, de sorte que de nouveaux opportunistes s’y sont incrustés et greffés à eux, s’y substituant pour carrément détourner ces fonds de leurs véritables destinations. 

D’où d’ailleurs cette amère conclusion : les mécanismes actuels de soutien des prix des produits agricoles (céréales, pomme de terre, tomate et lait) sont à revoir de fond en comble. Ils ne profitent guère aux couches de populations défavorisées auxquelles ils étaient initialement destinés. Ils sont plutôt inopérants, inopportuns, inadéquats, vraiment désuets, obsolètes, sujets à un enrichissement illicite et sans contrepartie… Leur remplacement par des mesures incitatives conclues «en nature», dans l’attente de leur suppression pure et simple, à mesure que la couverture des besoins nationaux des produits considérés est atteinte à des étapes déterminées de l’accroissement de leur production, peut être envisagé. 

Mais comment y parvenir ? 

La réponse à la question posée est d’agir simultanément à travers les axes : 

– De la généralisation et l’accélération de la mise en œuvre de la concession et accession à l’exploitation des terres agricoles relevant du domaine public ; 

– De dépouillement du secteur de l’agriculture de toutes les entraves bureaucratiques et autres formules de soutien détourné de sa réelle destination ou utile vocation ; 

– De la disponibilité des pouvoirs publics à encourager les fellahs à investir dans des créneaux de la « souveraineté alimentaire », sans jamais interférer dans le marché comme on le constate à présent à travers des « prix administrés », en optant plutôt leur libre commercialisation, mais aussi en pensant en faveur d’autres formules de soutien de leurs prix au stade de la consommation au profit des couches de population défavorisées ; 

– De l’encouragement de l’agriculture de montagne dans son aspect bio pour les produits susceptibles d’être éligibles à l’exportation, grâce à leur caractère d’être très hâtifs, plus rémunérateurs, moins coûteux et bien souvent très peu concurrencés par des produits étrangers ; 

– De la préparation du sol et des différentes opérations liées à son exploitation par les pouvoirs publics dans les zones du sud du pays, connues à travers leurs énormes potentialités agricoles, à l’effet d’y installer en formules associatives le produit de nos universités et autres grandes écoles (les jeunes ingénieurs) spécialisées dans la formation en agronomie ; 

– De la création et mise en place de toute l’infrastructure de soutien nécessaire à l’exportation des produits agricoles, notamment au sein des zones de l’intérieur et du sud du pays, tout en les dotant de moyens aratoires, de collecte, de stations de fret et d’expédition, d’avions-cargos, de centres de traitement, de contrôle de qualité sur site, de conditionnement et même d’approche en termes de « trading », marketing, publicité et autres moyens de promotion de la production agricole nationale ; 

– De la reconquête systématique des marchés internationaux grâce à la réhabilitation de nos produits agricoles, autrefois labellisés, qui faisaient naguère la fierté de notre économie rurale et de ses vaillants paysans ; 

– De l’anticipation des pouvoirs publics à encourager à travers plusieurs formules les investissements de nature à absorber et surtout valoriser le produit agricole algérien à l’effet de mieux le préparer à se conformer aux standards internationaux, de sorte à très rapidement devenir compétitif grâce à l’amélioration de sa qualité et autre forme liée à sa présentation sur les étals du marché ; 

– De la faculté des responsables de l’agriculture à aller vers l’accroissement substantiel de la superficie exploitée, en vue de sensiblement augmenter l’offre nationale en produits agricoles, avec cependant la présence d’esprit du souci de l’intégrer dans des schémas d’une économie moderne et compétitive ; 

– De l’obligation de penser, de réaliser et d’entretenir, à l’instar des réseaux de pêche déjà existants, tout un ensemble de fermes aquacoles modernes, à l’exemple de ce qui est réalisé par nos voisins de la Méditerranée, pour y cultiver les espèces et variétés de poissons propres à notre rivage et à fort potentiel économique halieutique ; 

– De la réflexion profonde au sujet de l’apport du système associatif paysan, et notamment l’apport des CUMA (coopératives d’utilisation du matériel agricole) dans l’organisation de la collectivité des fellahs en de petites coopératives spécialisées intégrées à des groupements d’intérêt commun (GIC), susceptibles de renforcer leur cohésion et de conjuguer leurs efforts pour les concentrer sur des objectifs communs ; 

– De l’obligation des responsables du secteur de l’agriculture à mieux valoriser, sélectionner et améliorer les races et espèces locales dans l’optique d’en faire de vrais produits du terroir, compétitifs et très représentatifs du symbole de notre production nationale à l’étranger ; 

– De l’innovation en matière d’élevage du cheptel laitier (introduction de la production du lait de chèvre dans le fermage), en raison des spécificités propres à certaines régions montagneuses et steppiques, en mesure de servir d’appoint à la collecte du lait de vache, plus coûteux et dont le fermage reste peu accessible au petit fellah ; 

– De la recherche multiforme et très poussée à apporter aux produits agricoles jugés comme très puissants ou performants, capables à travers leur volume ou leur prix à l’exportation de convenablement tenir la comparaison avec des tiers, sinon à les suppléer durant leur période d’absence pour raison de saisonnalité sur les marchés européens (le cas des primeurs, des produits du terroir, ceux en hors saison, etc.); 

– De la stratégie de motiver nos chercheurs et agronomes à mieux s’investir dans des créneaux de recherche tendant à créer, améliorer et constamment développer la génétique de nos semences, plants, races et espèces animales sur lesquels doit reposer l’avenir du secteur agricole ; 

IV- L’impératif de mécaniser et l’obligation de standardiser : 

Se projeter dans l’optique de privilégier notre consommation alimentaire à base de produits agricoles manufacturés, présuppose déjà une suppression progressive du vrac jusqu’à totalement les exclure d’une quelconque place sur l’étalage (du moins pour les produits à très large consommation). D’où la nécessité de mettre en œuvre de manière rapide et très réfléchie toute une infrastructure de chaînes équipées de lignes de calibrage, de traitement, de conditionnement et de mise sous emballage de nos produits agricoles concernés. 

Faut-il également rappeler que le vrac constitue manifestement ce « produit encore brut » qu’il s’agit de dépouiller de ses nombreux déchets et corps étrangers, pour ensuite le brosser, le calibrer et éventuellement le laver, bien avant de le présenter dans son emballage approprié au consommateur, en sus de l’identification et de la traçabilité dont il doit faire l’objet, lesquelles sont obligatoirement indexées au colisage et qui tiennent lieu de support à son exposition et mise en vente aux différents stades de sa distribution. 

La mécanisation de l’agriculture, autant en amont (labour, travail de la terre, récolte) qu’en aval (traitement, manipulation, stockage et conditionnement), permet de progressivement élever le produit algérien au niveau des standards internationaux ; paramètres qualitatifs exigibles quant à son placement assuré et garanti sur les marchés internationaux. 

Dans l’intervalle de se hisser à ce niveau de performance pour sa mise en conformité aux normes internationales exigées en la matière, notre agriculture est dans le devoir de s’inscrire dans ce schéma de développement qui lui assure, à la fois, sa mécanisation quant aux travaux du sol mais aussi la standardisation de ses produits au stade de leur commercialisation. 

Car le vrac est aujourd’hui considéré comme un produit brut. Tel un produit agricole semi-fini ! Il est destiné dans certaines sociétés consommatrices exclusivement aux industriels de l’agroalimentaire, plus connus sous la dénomination de transformateur. 

Aussi la vente sur champ de l’exploitation de tout produit agricole donné est devenue une pratique assez rare, dès lors que les traiteurs, intermédiaires incontournables de toutes les filières, sont les acteurs principaux tout indiqués pour s’occuper de cette tâche. Et même si en Algérie ces métiers-là restent méconnus ou tout nouveaux au niveau de certaines filières et régions spécifiques, il n’en demeure pas moins que leur développement reste intimement lié à celui de la mécanisation des méthodes d’exploitation et équipements de cueillette et moissons utilisés par l’agriculteur. 

Du fait que leur métier exige d’eux d’intervenir directement sur site (c’est-à-dire sur le champ de l’exploitation) en leur qualité de maillon régulateur de la sphère de transformation, stockage et distribution. 

Loin de constituer un intermédiaire supplémentaire qui allongerait déraisonnablement la chaîne de production et de distribution du produit concerné, il (le transformateur) participe de manière active et surtout durable à l’absorbation d’un tonnage considérable de nature à plus que jamais pousser l’agriculteur à systématiquement étendre au maximum les superficies cultivées, en vue de répondre à ses besoins chiffrés et contractualisés. 

Sa présence allègera sensiblement le fardeau des petits fellahs qui ne savent, les pauvres, encore à quel saint se vouer pour complètement se débarrasser de leur produit, faute de circuits de distribution cohérents et performants et aussi de prix intéressants, au moment des récoltes, lesquelles coïncident le plus souvent avec l’arrivée des grandes chaleurs estivales. 

Mais se préparer à reconquérir un quelconque territoire à recouvrer ou un prestige à faire de nouveau valoriser requiert toute une nouvelle dynamique à impulser au secteur et surtout une stratégie d’approche à mettre sur place. 

En apport à l’action interne à mener (impact sur les sols, la révision des méthodes et ses techniques culturales, les itinéraires techniques à conduire et ou à respecter, la réorganisation des branches d’activité, l’instauration de circuits de distribution fiables et très souples, la présentation du produit agricole aux différents stades de sa distribution -gros, demi-gros et détail- dans son aspect manufacturé), la valorisation de nos produits agricoles à l’étranger passe par une approche commerciale des plus pointues, grâce au retour aux comptoirs commerciaux au niveau des zones à forts échanges avec de nombreux partenaires étrangers, en sus du concours précieux lié à la mise en œuvre de toutes les nouvelles techniques de marketing qui doivent accompagner pareilles initiatives. 

Comme quoi : savoir produire des produits agricoles manufacturés de premier choix est une chose ; savoir les placer sur les marchés extérieurs en est une autre. 

V- De la nécessité de l’Algérie à vraiment croire en l’or vert : 

Nul doute que la vieille Histoire constitue la mémoire des jeunes générations. La recouvrer devient dès lors une obligation, en vue d’assurer la pérennité de la Nation. S’y investir totalement à l’effet d’en améliorer les aspects perfectibles, se situe dans le prolongement du travail accompli par nos aïeuls. 

De l’enchaînement de toutes ces actions relevant de plusieurs générations dépend cette raison évidente de vraiment bien croire en l’or vert. Dans la perspective d’ouverture de ces nouveaux horizons, un travail préparatif de longue durée attend de pied ferme les différents acteurs de notre secteur agricole. 

Se concentrer sur l’exploitation judicieuse de nos meilleurs atouts constitue déjà un vrai gage de réussite pour toutes les actions que nous entreprenons. Mais croire en nos véritables possibilités ne symbolise-t-il pas cette clef de voûte qui nous ouvre la voie à la réalisation de nos projets futurs ? 

Il reste que la volonté qui doit accompagner et encadrer nos actions sur le terrain des opérations demeure un préalable important dans toutes nos projections futuristes. Ne dit-on pas que la ténacité est la clef de la réussite ? Et pour l’avoir, il s’agira de bien y croire ! Il faut être armé de cette « grinta » des grands et vaillants entrepreneurs qui entretient la « flamme de l’espoir », née d’une indéfectible fibre nationaliste. 

Trouver le vrai substitut aux hydrocarbures en ces produits agricoles requiert de notre part une tout autre mentalité que celle ayant prévalu dans notre quotidien jusqu’aux temps présents. Cette démarche nous impose d’être désormais plus offensifs, plus agressifs, vraiment entreprenants et totalement engagés dans ce grand projet d’avenir. Telle est donc la seule voie qui garantit une agriculture qui produit de la richesse au lieu de vivre au crochet du produit des hydrocarbures, qui réalise de la plus-value au lieu d’en consommer une bonne partie de celle dégagée par les autres secteurs d’activité, qui s’impose comme la cheville ouvrière de notre économie plutôt que de dépendre des tiers, et surtout de l’étranger. Recouvrer notre vocation agricole demeure un impératif de tout premier ordre. Une entreprise qui est plutôt dans nos cordes. A charge pour nous de nous organiser de la meilleure façon possible afin de faire valoir notre détermination à puiser aux fins fonds de nos tripes et de notre histoire ancienne cette volonté inébranlable de nous prendre désormais nous-mêmes en charge. 

Il s’agit maintenant de tourner définitivement cette vieille page de l’or noir (sans jamais la déchirer car encore utile pour les futures générations) afin de mieux se préparer à conjuguer nos efforts, en vue de réussir à rapidement basculer dans le berceau et giron de l’or vert. 

Cependant, se projeter dans ce nouvel univers -qui n’est nullement un saut dans le vide- implique de notre part un grand sacrifice à consentir mais aussi un tout nouveau comportement qui aura la latitude de vraiment bousculer nos habitudes d’entreprendre et de réflexion. 

Il y a lieu d’évacuer de notre imagination ce sentiment de vraiment compter sur ce gros pognon soustrait à la rente pétrolière ou même celui produit par la sphère de la spirale de la spéculation propre à l’agriculture, lesquels conjugués à eux-mêmes ou l’un dans l’autre auront tout le temps agi dans le sens de tenir en otage le développement de notre secteur agricole. 

Dans la mesure où de nombreux opérateurs privés, ayant trop longtemps sucé les mamelles du soutien du secteur agricole jusqu’à en devenir de vrais barons du monopole de certains produits agricoles, tentent encore par des moyens peu orthodoxes d’imposer ce statu quo qui arrange leurs affaires et fructifie leur argent. 

Et si le challenge en vaut la chandelle, il n’en demeure pas moins que l’épreuve difficile qui attend les acteurs du secteur de l’agriculture leur impose d’aller à la recherche de ce sang nouveau, seul à même de mettre en échec ces vieilles habitudes qui ont la peau dure ! 

S’il est admis qu’il nous faut de l’intelligence pour gagner honnêtement de l’argent, il nous faut, par contre, de la culture pour aller le chercher là où il se trouve. Et lorsque notre agriculture en regorge, il n’y a qu’à explorer ces niches d’opportunités qui ne demandent qu’à être exploitées. 

Le retour des produits agricoles algériens au sein de cette très relevée sphère des grands échanges commerciaux aura pour effet de mieux les préparer à la compétition, tenant compte à la base, bien évidemment, de leur valeur nutritionnelle et autres avantages liés à leur climat et sol de leur culture de grand choix. 

Une projection aussi sérieuse est condamnée à s’appuyer sur les expériences déjà réussies en Algérie, en vue d’en constituer le véritable noyau autour duquel viendront s’articuler et se greffer d’autres expériences en phase d’expérimentation, à l’effet de constituer ses prolongements naturels. Un constat mérite tout de même à rappeler, au sujet de ce qui prévaut dans les temps présents au sein de notre agriculture : 

Jadis grande exportatrice à travers le monde entier du fruit de son labeur assaisonné à la sueur de ses valeureux paysans d’antan, elle se voit, de nos jours, confinée dans le rôle de servir de réceptacle à ces semences de produits agricoles déclassés lui parvenant de l’Occident, ce qui risque à terme de pourrir son sol béni et déclasser ses grandes performances économiques, autrefois imposées de droit au niveau des grands marchés mondiaux du secteur de l’agroalimentaire. 

Croire en cet or vert vraiment salutaire pour le devenir du pays implique un retour aux sources. Un retour engagé et vraiment déterminé à redorer un blason terni par ces mauvaises pratiques ou solutions qui auront beaucoup nui au secteur de notre agriculture, afin de désormais en faire la cheville ouvrière et porte-étendard de notre économie. 

Voir grand, à hauteur de l’immensité de la dimension du territoire que nous avons, ne doit jamais nous effrayer dans notre démarche à entreprendre, à charge pour nous de savoir en exploiter judicieusement tout cet énorme potentiel que recèle ce pays-continent, notamment dans le secteur relevant de l’exploitation de son foncier agricole. 

Se réapproprier une aussi ancestrale vocation, si chère à notre longue Histoire, ne revient-il finalement pas à récupérer quelque chose d’intime : une partie de soi-même ? 

L’économie en a vraiment besoin. L’Histoire en est témoin ! 

*Agriculteur, auteur, traducteur 


Réflexions sur le retard de notre agriculture

par M. Maiza Touhami * 

Pourquoi aborder un sujet aussi sensible qui est traité d’une manière plus que rudimentaire et de manière administrative, sans encrage véritable dans la population ce qui conduit à la création d’une Agriculture spéculative sans lendemain réel. 

Si cette affirmation paraît prétentieuse pour un œil externe et pourtant qui a observé bien des faits qui ont conduit à cette situation et nous n’allons pas nous replonger dans ce passé de plus de 60 ans qui a conduit à la situation actuelle, qui a décrédibilisé l’Agriculture de façon radicale au point que l’Etat a cherché une porte de sortie à travers la reprise des quelques fermes d’Etat par des concessionnaires étrangers. Cette démarche a été remise en cause et maintenant l’on ne sait quelle solution adopter. 

La concession des terres du Sud ressemble à s’y méprendre, à la conquête de l’Ouest américain qui a conduit entre 1910 et 1930 à la destruction massive de la terre. Pour créer l’attractivité l’Ouest c’était l’or et d’autres richesses qui étaient annoncés et cela a conduit à une dégradation des terres. 

Il a fallu un F.D. Roosvelt pour sortir de cette ornière en douze ans, ce grand homme (décrit par Hanry steele Commager : Professeur à Colombia University (U.S.A)) : 

Le Civilium Conservation Corps (organe créé) a permis : 

1/ La mobilisation de 3 (trois) millions de jeunes 

2/ De planter sept (7) millions d’hectare de forêts ; 

3/ Six millions de digues contre l’érosion 

4/ Un système coopératif regroupant 12 (douze) millions d’hectares (1/4 des fermes américaines (25%)) 

5/ Ceinture de sécurité des plateaux avec une largeur de 160 km, en arbres. 

C’est l’œuvre de la T.V.A (Agence d’Etat dont les agents étaient interdits d’appartenance au moindre parti). 

Notre pays durant les vingt (20) dernières années a subi les effets d’une prédation similaire à celle qu’a vécue l’Amérique entre les années 1910 et 1930 parce que grâce à une récupération de 25% du marché américain du gaz en liant un partenariat gagnant-gagnant avec le Mexique, cet afflux a été possible et donc l’on a repris la réalisation de tous ces barrages projetés par des études menées de 1965 à 1976 sous l’égide du ministère de l’Industrie et qui ont été mises aux placards par la vision négative que dégageait la Révolution agraire qui bloquait les perspectives de financements de projets. (L’étude BECHTEL faite pour les grands transferts des eaux vers les grands plateaux de la région de Setif, à partir des retenues qui produisaient l’électricité, a été reprise, en 2006, mais en ignorant les résultats des études très approfondies faites ; ce qui a bloqué la réalisation pendant plusieurs années (pour le tunnel traversant une zone, les carottages faits n’ont jamais été récupérés par les services de l’Hydraulique selon un directeur de l’Industrie et le dimensionnement a été réduit de façon drastique pour l’adapter à la capacité réduite des entreprises chargées de la réalisation : tuyaux de transferts et retenues intermédiaires, notamment. En effet, la fourchette des terres irriguées était fixée à 5 ha, alors que le moindre pivot d’irrigation doit couvrir 50 ha. L’on ne peut mobiliser des financements rentables que pour le domaine agricole, à l’exclusion de toute autre vision et donc c’est ce qui a mis en sommeil ces projets pour 25 longues années (de 1975 à 2000). 

Mais pendant ce temps, de l’eau a coulé sous les ponts et la paysannerie a été décimée et souvent les opérations menées sur la base d’un cadastre foncier fait par voie aérienne a eu des conséquences désastreuses et voilà le défi qu’il faut relever et qui est loin de la politique et de l’usage d’une carte d’électeur. 

L’idée de parler de ce sujet qui m’interpelle parce que j’ai des racines paysannes et que le premier souffle de ma vie a été imprégné de cette agriculture solidaire que pratiquait ma famille et qui n’est qu’un lointain souvenir et ces réminiscences, me sont revenues en lisant un livre qui raconte l’expérience de 40 jeunes agriculteurs français, à leur retour des USA, en 1947. (Un livre le Choix n° 8, tome 2 résume aussi les expériences des pays du monde entier et visait après la fin de la Seconde Guerre mondiale à insuffler une dynamique et c’est là qu’en pages 21 à 26, a été résumé l’œuvre de D.F Roosvelt) Il serait trop long d’en reprendre les 200 pages mais ce que l’on relève d’essentiel est cette démarche communautaire et ce souci d’allier les jeunes à la démarche et surtout ce souci de communication entre le terrain et la formation agricole et ce contrôle des agriculteurs par eux-mêmes et en groupes pour fournir des produits selon les normes et l’existence d’un fort mouvement coopératif, alliant l’agriculteur au transformateur et au distributeur et à ce climat de transparence et de partage de responsabilité. 

L’existence de ce mouvement coopératif contrôlant des activités aux services de l’Agriculteur qui englobe un vaste réseau est, encore plus dense et plus diversifié que les réseaux mutualistes français et ceux similaires qui existaient en Algérie, au travers de la mutualité qui a été mise en place en Algérie, au seul profit des colons. 

Cette institution qui a mis longtemps à se mettre en place à travers une politique de soutien de l’Etat qui a été initié par Napoléon III, après l’échec des premières tentatives d’implantation qui ne tenaient pas compte des facteurs liés au climat (sécheresse, sauterelles, etc.) 

La démarche a été d’exiger de la Banque d’Algérie et de Tunisie, en contrepartie du privilège d’émission accordé en 1850, de verser annuellement une somme qui sera consacrée à la mise en place d’un système coopératif adapté et progressif, à partir de la base (les colons étaient invités à créer des Caisses locales (l’Etat proposant d’accorder une somme équivalente à 9 fois le capital souscrit qui serviront à un financement mutualisé) Ces caisses locales créeront des caisses régionales qui recevront, à tour de rôle, 9 fois le Capital souscrit et ces mêmes caisses régionales créeront une Caisse centrale qui recevra l’équivalent de 9 fois son capital. Une partie de l’argent obtenu de la Banque d’Algérie et de Tunisie sera affectée à« un fonds de consolidation qui lui absorbera à 100% les crédits lors d’accidents naturels pour éviter le surendettement). 

Ce maillage de caisses se dotera d’outils dans le domaine du stockage et seront aussi créés des syndicats pour avoir du matériel en commun mutualisé. Ces caisses avaient des départements consacrés au crédit, à l’assurance sociale et à l’assurance ‘risques’. Les crédits étaient réescomptés auprès de la Banque d’Algérie et de Tunisie à des taux avantageux. L’octroi de ces crédits se faisaient rapidement et répondaient aux besoins des agriculteurs (crédits de campagnes, crédits plus court pour acheter des cheptels et les revendre après valorisation des terres de parcours et plus). 

Pour le secteur indigène il a été mis en place un autre réseau (les Sociétés indigènes de prévoyances (SIP) transformées en Sociétés agricoles de prévoyances (SAP) orientées sur les crédits de campagne et la récupération d’une partie des récoltes et qui allaient après vers l’acquisition de matériel agricole et la vulgarisation et la fourniture de semences traitées avec des docks de stockage. 

L’institution dont bénéficiaient les colons a été démantelée, en moins de 10 ans, après l’indépendance. Cela a commencé par le rattachement des docks silos à l’Organisme public de contrôle (OAIC) pour s’achever par la dissolution des comités de gestions avec le rattachement de la Sécurité sociale agricole à la Caisse nationale d’Assurances sociales avec offre d’un usufruit à vie aux membres du comité de gestion, aux lieu et place de leurs systèmes mutualistes de retraite qui sera remis en cause quelques années après en lui substituant la concession limitée dans le temps. 

La Révolution agraire a permis de distribuer à 100.000 paysans sans terre environ 1.000.000 d’ha. La création de 1.000 villages n’a pas eu l’effet escompté. Ces terres distribuées visaient à fixer la population en milieu rural. Sans encrage réel et sans expérience après avoir disposé d’un toit, les attributaires devaient rechercher des compléments de revenus dans d’autres domaines et ont souvent migré vers l’industrie. L’Etat a décidé de sédentariser les moutons et donc a donné des subventions pour créer des structures et fournir de la nourriture à ces moutons qui ne pouvaient plus se livrer à la transhumance (en réalité les bergers ont épargné l’argent qui leur était attribué pour acquérir chacun 100 moutons et se sont contenté de vendre aux anciens propriétaires du cheptel, les nourritures qui leur été fournie, parfois gratuitement, par l’Etat et ces propriétaires venaient récupérer leurs agneaux à la bonne saison et chacun a trouvé son compte sauf l’Etat naturellement qui s’est bercé d’illusions). 

Pour les terres céréalières la situation était plus précaire : sans expérience réelle, les terres ont été exploitées superficiellement et sans épierrage, sans adaptation aux changements climatiques qui parfois conduisaient les paysans à faucher les mauvaises récoltes pour éviter de tout perdre et les attributions ne tenant pas compte de l’existence des terres de parcours vouées à l’inexploitation ; c’est une stérilisation de 1.000.000 d’ha qui seront récupérés en partie ou deviendront la source des tous ces contentieux juridiques dont les procès se déroulent depuis plus 30 ans. Après 20 ans les expropriés ont pu récupérer partiellement leurs propriétés parce qu’il était précisé dans la loi que l’expropriation ne devenait définitive qu’une fois publiée au Journal officiel (c’était la porte qui a permis de revenir au statut antérieur mais les actes de restitution d’une propriété dégradée sans respect des compensations légales prévues). Pour revenir à l’exemple américain, il faut remarquer qu’il a été l’œuvre de longue haleine à travers un Organisme d’Etat (le Bureau Of Réclamation). Sa création remonte à Théodor Roosvelt et sera encore amplifié par Francklin Roosvelt pour édifier les régulateurs (barrages) et les transferts dans les terres de l’Ouest des USA (climat continental avec des périodes sèches et un relief très accidenté). A Travers ce document l’on constate que les distances de transfert des produits ont été vaincues par l’existence d’une logistique très développée allant du conditionnement très soigné, à la conservation et au transfert sous froid et à la distribution et cela pour chaque produit avec identification de l’origine et une garantie de traçabilité qui est très importante pour le consommateur. 

Le souci au travers de ce document est de faire de l’Agriculteur une personne ayant accès aux mêmes commodités que le citadin et la mécanisation très étudiée permet d’augmenter le rendement de l’homme qui a plus de moyens pour développer son exploitation sous l’assistance permanente de services très bien outillés qui partagent, avec lui, les meilleures techniques. 

Le système adopté par l’Amérique l’a été après l’étude, au sortir de la 1re Guerre Mondiale, des différents modèles européens et un débat national de 10 (dix) ans. La crise de 1929 a poussé à la recherche de solutions et ce fut le new deal de F. Roosvelt (plantation de 12.000.000 ha et la mobilisation de plus d’un million de jeunes et la construction de barrages multiples et le lancement de la première agence d’Etat » consacrée au développement de la Californie (la TVA). Les agents de cette agence sont interdits d’obédience politique (ne doivent être d’aucun parti pour garantir leur neutralité et leurs attachements à leur fonction). Ce modèle coopératif a été par la suite étendu à d’autres régions. 

Le principe est simple : l’Etat apporte le capital initial de la coopérative qui sera remboursé sur 5 ans mais ne détient aucun droit de vote, par la suite et chaque année 1/5e des actions de la coopérative seront remplacés et l’attribution se fera en fonction de la capacité contributive de chacun et c’est dans la même proportion que sont distribués les excédents d’exploitation distribuables après remboursement des frais engagés par chaque coopérateur et les frais communs. Ces coopératives sont exonérées d’impôts et font pendant à un secteur privé existant dans le domaine agricole. L’intégration dans le domaine agricole se fait soit par l’hérédité soit par la formation. A la fin de la formation le candidat sera reçu par les services qui lui proposeront plusieurs activités et après son choix il continuera à bénéficier d’un suivi et d’une garantie de revenu minimum, pendant 5 ans et devra suivre les indications qui lui seront fournies et qui résultent des analyses des laboratoires, des données climatiques et ses produits seront écoulés dans des réseaux. Après cette période initial il pourra garder son autonomie ou adhérer à des circuits coopératifs. 

L’Etat diffuse l’information, assure la formation et l’intégration des jeunes à travers des manifestations périodiques (concours entre les produits animaux et végétaux pour créer l’esprit communautaire et le préserver). C’est le seul pays où le paysan a un revenu de parité garanti par l’Etat qui ainsi maintient l’attractivité de l’agriculture qui est aussi importante que l’armement. 

L’Algérie a envoyé, une fois, en 1964 quelques cadres de l’Agriculture aux USA pour s’inspirer des méthodes américaines. Après 6 mois ils sont revenus et n’ont été accueillis à l’aéroport d’Alger que par l’ambassadeur des USA. Tombés dans l’oubli le ministère de l’Agriculture leur a proposé des postes à Alger. L’un de mes frères a été l’un d’eux et a refusé cette proposition car elle ne correspondait pas à sa vision. En effet malgré son jeune âge à l’époque et indépendamment de sa participation active dans les réseaux de soutien à la Révolution, il avait après une formation agricole, intégré le réseau des structures de développement de l’Agriculture (mis en place, tardivement, par les Français pour développer l’arboriculture par la mise en place de vergers pilotes pour former les paysans et leur apprendre les bases du métier. Dans son esprit la formation devait déboucher sur la transposition de ce modèle coopératif de proximité. Il a gardé cette vision et après le début de l’opération de Révolution agraire qui l’a contraint à opter pour relever les ruines du patrimoine familial qui a été fortement affecté par une mise en quarantaine qui a duré plus de 10 ans (Le secteur agricole privé n’avait pas accès au matériel et le coup de grâce est venu avec la nationalisation, en 1968, des compagnies américaines qui fournissaient le matériel agricole et surtout la pièce de rechange. 

Chaque pièce étant codifiée en cas de panne, le bureau local du concessionnaire s’informait en temps réel de la disponibilité sur les réseaux national et international et pouvait dire le temps que prendrait l’acheminement et préconisait aussi les solutions de substitution éventuelles (usinage, adaptation). L’Agriculteur pouvait ainsi optimiser les rendements. La mise en quarantaine qui a suivi l’indépendance a eu raison des hommes de bonne volonté. La sélection des semences en autarcie du secteur privé et ce réseautage ont été décapités. 

L’option ne l’a pas empêché de lancer une coopérative privée pour les éleveurs bovins de la région d’El Eulma (wilaya de Sétif) qui a compté plus 2.000 adhérents et qui ne comptait que sur ses membres mais cette structure a été absorbée par d’autres structures publiques qui devaient disparaître (la liquidation par la vente du matériel au enchères publiques a masqué les dégâts financiers occasionnés par la gestion du secteur). Actuellement l’Agriculture continue à se chercher car de l’autogestion l’on est passé à l’usufruit et maintenant à la concession de 40 ans pour le secteur nationalisé alors que le secteur privé a continué à s’émietter et les héritiers finirent par momifier les terres pour les livrer à des prédateurs. 

La vérité est que la gestion administrée a été un échec cuisant et renouvelé et que le seul espoir reste de lancer une réflexion sur une mise en valeur axée sur des objectifs précis et mettre en place un vaste réseau de soutien avec des laboratoires d’analyses des sols de chaque zone pour une politique réelle de protection des sols. Une adaptation des cultures et de l’élevage à chaque terroir, en fournissant un effort sur la mécanisation en multipliant des outils de proximité. 

Des expériences sont, actuellement menées, dans des zones sahariennes mais l’autisme régnant fait déjà que l’on répète des erreurs qui ont déjà été commises par le passé parce que l’on n’a pas traité de façon préventive la salinité des sols. L’on remarque déjà que des pivots sont abandonné notamment près de Ouargla comme ce fut le cas, plus au sud, sur un périmètre ou les pivots n’ont même pas été récupérés. Si j’ose parler d’autisme c’est qu’en consultant une bibliothèque consacrée à la terre et à l’eau, j’ai pu lire comment s’est développée la Californie par l’action d’une vrai Agence d’Etat et l’influence des cendres volcaniques sur la maîtrise de ce phénomène salin. (J’ai transmis des courriers documentés aux ministères de l’Agriculture, de l’Hydraulique, de l’Environnement en 2014 et j’ai rappelé mes courriers vers le Chef du gouvernement, en octobre 2017 qui m’a confirmé la réception mais juste la réorientation vers ses ministères). 

Cette démarche, je l’ai entreprise après avoir participé à des expositions, à Oran où déjà les plaines du Sig se plaignaient des remontés salines qui touchaient les plantations. 

L’Algérie dispose de cendres volcaniques similaires à celle utilisées en Californie qui est devenu l’un des plus gros producteurs de lait et de viande des USA. L’usage de ces cendres volcanique existe depuis des siècles au Japon et dans les pays asiatiques et d’autres pays (la Turquie, l’Italie, etc). 

Des matières similaires emballées en sacs de 25kg sont importées de divers pays (Espagne, Italie, Turquie, Belgique (transit) origine de Chine. Les partenaires dans les domaines de l’assainissement préfèrent ne pas ramener leurs expertises nationales dans les domaines de l’assainissement. 

En remontant dans le temps l’on remarque aussi que les Français en Oranie ont affronté le même problème et la restauration des sols n’a été possible que par l’utilisation des déchets ménagers de l’époque (cendres résultant du quotidien de l’époque et qui ont été rachetées et utilisées à raison de 60 tonnes par hectare, avant la mise en place de drains qui malheureusement seront souvent détruits par les paysans eux-mêmes pour protéger les propriétés familiales à l’époque de la Révolution agraire. En transformant des terres irriguées en terre arable simple on arrivait à relever la fourchette de nationalisation de 5 à 30 ha. Mais faire le chemin inverse surtout que ce changement de destination sans expérience sera très nuisible puisque le climat jouera un rôle. 

Quelle chance de vaincre la rupture de la génération qui s’est produite depuis l’indépendance parce que nous n’avons pas su préserver les acquis et surtout dépasser les préjugés qui ont assimilé des résistants qui ont pu récupérer des terres aux colons par une capacité que je ne peux qu’admirer parce que parfois ces acharnés vivaient comme leurs ouvriers, partageant tout et par leurs réserves accumulées pouvaient au besoin profiter de la faillite des colons pour racheter leurs terres vendues aux enchères. C’est ce qu’ont fait plusieurs membres de ma famille qui ont pu concilier les normes de la religion, de la communauté de destin et la lutte pour récupérer cette terre qui sera souvent violée par des usurpateurs au nom de l’utilité publique simulée. 

Un jour, j’ai pu affirmer que l’Algérien n’étant pas assez mature (cela se passait en 1974 en pleine période des 3 révolutions qu’à connues notre pays) c’est Dieu qui décide pour nous et pour le mieux. Ainsi à l’indépendance il a fallu un président qui n’a pas respecté la propriété privée des colons et cela nous a épargné une guerre civile, 10 ans plus tard, alors que depuis 1965 et à l’époque de mes dires l’Algérie avait 2 régimes en place comme dans un restaurant ; le socialisme et l’on mange à sa faim donc le menu et le capitalisme qui permet plus de profit et donc plus de risque et l’on mange à la carte quand on a les moyens. Depuis cette époque le contrôle externe de notre pays subtil a conduit à des impasses, Ayant une vision très fermée par des organes régulateurs dépendant de l’expertise étrangère et du contrôle des changes, nous consommons les blés importés et nos terres sont des mouroirs de nos blés sous l’ivraie implantée et l’érosion par un matériel agricole inadapté. La solution est d’adopter des lois adéquates pour promouvoir l’Agriculture coopérative communautaire par la base en copiant le modèle américain qui a si bien réussi parce qu’il a capitalisé un savoir réel engrangé et qu’il a la chance d’avoir eu un F.D. Roosvelt qui a lancé le reboisement massif, la mobilisation de la jeunesse et le système coopératif actif et les vraies agences d’Etat sans obédience politique. 

Si je suis arrivé a cette vision globale c’est à travers des lectures d’une importante documentation qu’accumulaient les Associations agricoles de l’époque coloniale mais aussi à travers le suivi de certaines études faites à une époque où pour convaincre le Président Boumédienne de ces possibilité il a fallu revenir à une affirmation de l’adage populaire : « Un homme fort et celui qui arrive à faire remonter l’eau vers le haut de la pente ». Cette réflexion, je l’ai faite pour essayer de rattraper cette rupture de génération qui reste d’actualité car nos structures, bâties par le sommet sans réflexion sur le terrain, sont stériles par nature. 

*Expert comptable 


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