Algérie / Déclaration de politique générale du gouvernement : des annonces répétées et des chiffres

Le premier ministère a publié, lundi sur son site web,  la déclaration de politique générale du gouvernement. Le document,  compte rendu sur la mise en œuvre du plan d’action de l’année 2018, devrait être présenté par le premier ministre Ahmed Ouyahia, devant l’APN, au courant de la semaine prochaine.

Le document, comprenant des annexes concernant les «  réalisations » du président Bouteflika depuis 1999, nous apprend que, en matière d’Etat de Droit et de promotion des libertés publiques, « des chantiers ont été ouverts dans le sillage de la révision constitutionnelle, pour la mise à jour de la législation relative (i) aux réunions et manifestations publiques (ii) ainsi qu’aux partis politiques ». Il faut signaler que cette annonce, renouvelée à chaque occasion, va à contre-sens des pratiques des autorités algériennes qui ne ratent aucune occasion pour réprimer des manifestants pacifiques.

S’agissant de la réforme de la justice, le gouvernement Ouyahia a focalisé, dans ce même document de 70 pages, sur le nombre d’infrastructures réalisées. La question essentielle, à savoir l’indépendance de la justice, a été tout simplement occultée.

Sur le plan économique, le gouvernement avance, en brandissant les chiffres de l’ONS, que le Produit intérieur brut (en valeur) est passé de 160 milliards USD en 2016 à 168 milliards USD en 2017 et il se projette à 184 milliards USD en 2018. Il a été avancé en outre que la croissance, qui a été de 3,2% en 2016 et de 1,4 en 2017, « connaitra une remontée en 2018 avec une projection de 2,2% ». La croissance hors hydrocarbures qui été de 2,2% en 2017 devrait atteindre 3,4% en 2018. Quant à l’inflation, elle a été « maitrisée » avec un taux de 4,5% pour les dix premiers mois de 2018, contre 6,4% en 2016 et 5,6% en 2017.

Le document indique, par ailleurs, que le Trésor a enregistré une augmentation de la dette publique. La dette extérieure de l’Etat est de 1,797 milliards de dollars en Juin 2018, y compris le prêt de 1,0 milliard de dollars contracté auprès de la BAD. La dette extérieure publique représente 1,06% du PIB et la dette publique interne atteint 36% du PIB, selon la même source.

Il faut dire enfin, qu’en l’absence d’un véritable Parlement en mesure de contrôler l’Exécutif, ce dernier peut avancer des chiffres de toutes sortes. C’est le cas pour le chômage qui a atteint, selon les chiffres officiels, plus de  11%.

Lire aussi : Le niveau réel du chômage est le double des 11,7% de l’ONS

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