Algérie / Les propositions du FFS : La deuxième République par l’Assemblée constituante

Nedjma Merabet  03.02.2019

La déclaration lue par le «premier secrétaire national» du FFS, Mohamed Hadj Djilani, hier au siège de l’association Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), ne dégage qu’une seule proposition phare, celle de l’appel au boycott actif, visant l’institution d’une Assemblée constituante pour aller vers une deuxième République.
Alger (Le Soir) – Dans le texte, les situations économique, politique et sociale des Algériens se cristallisent d’abord dans la notion très subjective du bonheur. Un élément trop abstrait pour aborder la question de la responsabilité du régime, accusé par le FFS d’être dictatorial. Le phénomène même de la harga est exposé comme conséquence de cette politique liberticide, qui prive les Algériens de leurs droits les plus élémentaires, dont la liberté d’expression, revendication récurrente chez le conférencier.
A la question d’un jeune étudiant et syndicaliste, concernant l’échec des partis de l’opposition à constituer un front qui puisse incarner une sérieuse alternative voire une menace pour le «pouvoir », le FFS considère que tous les moyens coercitifs sont employés par ce régime, traditionnellement dictatorial, et ce «depuis le coup d’Etat de 1962».
On évoque un «régime qui maintient le statu quo pour et grâce à ses avantages». La justice n’est pas épargnée concernant par exemple la question de la remise en question du mode de scrutin, décidé et adopté depuis 1990, avec la participation de nombreux politiques, dont feu Aït Ahmed ; et qui pénalise encore les partis d’opposition.
En admettant que cela exige un mea culpa historique trop dangereux pour la survie de la structure, le problème du code électoral et de la loi sur les associations, ne justifie toujours pas d’alliance pour le FFS, excepté celle avec le peuple. Même la constituante ne semble pas justifier pour Hadj Djilani d’une quelconque alliance avec les partis partageant ce mot d’ordre. Là encore, les principales causes évoquées sont l’action liberticide du pouvoir qui a privé tous les Algériens de leurs droits les plus élémentaires, et les activistes de la possibilité d’agir, évoquant au passage des militants emprisonnés.
La déclaration du FFS fut concise voire brève et trop abstraite et le débat avec le public suivit rapidement. Cependant que la proposition d’une deuxième république, transitant par une assemblée constituante se dessine plus clairement, sans pour autant que la méthode ne puisse être dégagée en ces temps délicats et tendus pour la plupart.
La presse n’est pas épargnée par les remontrances du plus vieux parti de l’opposition du pays, accusée de trop vouloir s’ingérer et comprendre les crises internes du parti, qui ne regardent en rien ni n’intéressent d’ailleurs les citoyens selon Hadj Djilani.
La simple volonté politique est quant à elle évoquée comme solution de certaines questions, comme le devenir de la ressource stratégique de l’eau, dans un des pays les plus secs au monde.
Pour autant, la conjoncture actuelle relative aux élections présidentielles ne représente pas une question à investir par le parti de la 2e internationale, qui se situe hors des débats sur la sociologie des candidats à la candidature, ou de l’analyse sur les chances de chacun et de la configuration des rapports de force.
N. M.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *