Algérie / Nous aussi nous aimons Dieu et la patrie

Démonstration de force du FIS au début des années 1990.  D.R.

Elections ou phase de transition, la proximité d’une échéance importante, vitale même, est propice à des interrogations. Avons-nous bien recensé les sources des contradictions qui ont créé bien les «Bentalha» ? Faudrait-il régler les sources de ces conflits avant cette échéance ou en laisser la résolution aux futurs gouvernants ? Quelle attitude adopter à l’égard des corrompus et corrupteurs recensés avant ou après cette échéance ou leur appliquer le théorème de la réconciliation ?

Si on projette de passer par une conférence dite «inclusive», on retourne à l’année 1990.

Un parti islamiste dans un pays où existent majoritairement des musulmans et où existent aussi d’autres communautés de religions différentes ne peut fatalement que créer les conditions de l’expression de la belligérance. Dès lors que le parti qui gagne les élections en portant un projet islamiste invoque la mise en place de ce que les Occidentaux considèrent comme des lois régressives, répressives, liberticides et applicables pour tous, il s’ensuit fatalement une «rébellion» qui ne promet pas d’être pacifique. Il est impossible de promouvoir la tolérance et la citoyenneté dans les conditions où c’est sur la base de la religion que se favorise la montée vers le pouvoir.

C’est presque naturellement que la violence s’en déduit car les islamistes au pouvoir ou, du moins, leurs relais dans la société se considéreront investis par une volonté au-dessus des Hommes. Le piège ? Il est terrible. Les vainqueurs se revendiqueront du choix populaire pour expliquer que c’est ça la démocratie. Or, ce n’est pas ça la démocratie. Le FIS ne pouvait être un parti démocrate. La remarque vaut aussi pour les partis qui donnent une coloration «verte» à leur alliance. Elle vaut également pour le FLN.

Les deux courants ont usé et abusé de ces créneaux comme si le premier portait la charge historique de conduire la réislamisation d’une société traversée pourtant par d’autres réalités religieuses, quelles qu’en soient les proportions, et comme si le second courant avait le monopole sur le patriotisme, qu’il avait emmagasiné tout l’amour pour la patrie et la nation dans le cœur et que, quant à nous autres, nous devions leur adresser des prières pour qu’ils acceptent de reconnaître que nous aimons Dieu et notre patrie, et peut-être même bien plus qu’eux.

Bachir Medjahed  / AlgériePatriotique  08.12.2018

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