ALGERIE

REPUBLIQUE ALGERIENNE       DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE 

Bouteflika félicite le souverain marocain à l’occasion du 63ème anniversaire de l’indépendance de son pays.

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message de félicitations au souverain marocain, le Roi Mohamed VI, à l’occasion du 63ème anniversaire de l’indépendance de son pays, dans lequel il lui a réaffirmé sa “ferme détermination à œuvrer à la consolidation des liens de fraternité et de solidarité qui lient les deux peuples” pour “l’ancrage de relations bilatérales basées sur le respect mutuel”.

Il m’est particulièrement agréable, au moment où le peuple marocain frère célèbre le 63ème anniversaire de sa glorieuse indépendance, de vous adresser mes chaleureuses félicitations et mes vœux les meilleurs, priant Dieu Tout-puissant de vous accorder, ainsi qu’à la famille royale, santé et bien-être et davantage de progrès et de prospérité au peuple marocain frère, sous votre direction éclairée”, a écrit le président Bouteflika dans son message.

“Je salue, en cette heureuse occasion, les grands sacrifices consentis par le peuple marocain, sous la direction de votre grand père Mohamed V que Dieu ait son âme, couronnés par la proclamation de l’indépendance et le recouvrement du peuple marocain de sa souveraineté”, a ajouté le Président Bouteflika.

L’occasion est également pour moi de vous réitérer notre détermination àœuvrer de concert avec vous pour consolider les relations de fraternité et de solidarité qui unissent nos deux pays et ancrer les relations bilatérales basées sur le respect mutuel, au mieux des aspirations de nos deux peuples au progrès, au développement et à la prospérité”, a conclu le président de la République. □    APS, 18.11.2018


                                    Articles connexes & Commentaires 

Tout Sur l’Algérie   16.02.2018

Bouteflika  réitère à Mohamed VI l’attachement de l’Algérie à l’UMA

Le président Abdelaziz Bouteflika a adressé au roi Mohamed VI un message, à l’occasion du 29ème anniversaire de la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

Le chef de l’État a réaffirmé “l’attachement constant de l’Algérie à l’Union du Maghreb arabe en tant que choix stratégique et revendication populaire et sa volonté à redynamiser ses institutions et structures pour défendre les intérêts communs, relever les défis croissants et répondre aux attentes et aspirations des peuples maghrébins à davantage d’unité, de complémentarité et d’intégrité”.

Il a souligné que cet anniversaire historique était “une occasion pour rappeler les relations de fraternité, de solidarité et de bon voisinage liant les peuples maghrébins ainsi que les constantes civilisationnelles qu’ils ont en partage et leur communauté de destin”.

Le président Bouteflika a ajouté que “c’est là une station qui appelle à évaluer le parcours de l’Union du Maghreb arabe et à développer et adapter son fonctionnement aux impératifs de la conjoncture de manière à consolider et à renforcer l’édifice maghrébin”. Le même message a été adressé aux présidents tunisien et mauritanien.

L’Algérie et le Maroc entretiennent des relations difficiles sur fond de conflit au Sahara occidental. Fin octobre dernier, Mohamed VI a proclamé la fin de l’UMA, dans un discours prononcé à la clôture du sommet de l’Union africaine, que son pays venait de réintégrer. « La flamme de l’UMA [Union du Maghreb arabe, NDLR] s’est éteinte, parce que la foi dans un intérêt commun a disparu ! ». □ Rédaction

18.11.2018

Algérie-Maroc : la (maigre) réponse de Bouteflika à Mohamed VI

La réalisation du rêve du Grand Maghreb devra attendre la démocratisation des régimes politiques, algérien et marocain.

Le président Abdelaziz Bouteflika a adressé dimanche ses félicitations au roi du Maroc, Mohamed VI, à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance de son pays. Selon un message relayé par APS, le chef de l’Etat algérien s’est contenté d’user des formules de politesses à l’égard du souverain marocain, qui avait appelé récemment à l’ouverture d’un dialogue « franc et direct » entre les deux pays voisins.

« Il m’est particulièrement agréable, au moment où le peuple marocain frère célèbre le 63e anniversaire de sa glorieuse indépendance, de vous adresser mes chaleureuses félicitations et mes vœux les meilleurs, priant Dieu Tout-puissant de vous accorder, ainsi qu’à la famille royale, santé et bien-être et davantage de progrès et de prospérité au peuple marocain frère, sous votre direction éclairée », lit-on dans le message présidentiel.

Et d’ajouter : « L’occasion est également pour moi de vous réitérer notre détermination à œuvrer de concert avec vous pour consolider les relations de fraternité et de solidarité qui unissent nos deux pays et ancrer les relations bilatérales basées sur le respect mutuel, au mieux des aspirations de nos deux peuples au progrès, au développement et à la prospérité ».

Ainsi, Alger ne semble pas souhaiter, du moins pour l’instant, donner une réponse claire à l’offre directe de Mohamed VI, qui avait affirmé le 6 novembre dernier – date anniversaire de la marche verte- que « le Maroc est ouvert à d’éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie, pour désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations entre les deux pays voisins frères ».

L’initiative du souverain marocain, qui a renouvelé son appel à la réouverture de la frontière, a été perçue à Alger comme une nouvelle manœuvre lancée à un mois de la reprise des négociations entre le royaume chérifien et le front Polisario. La question du Sahra occidental, dont les territoires avaient été annexés par le Maroc en 1975, continue d’envenimer les relations du royaume avec l’Algérie et avec plusieurs autres pays africains.

Il faut dire, enfin, que les tensions entre Alger et Rabat ne pénalisent pas uniquement les habitants des zones frontalières, mais tous les peuples de l’Afriques du Nord… La réalisation du rêve du Grand Maghreb devra attendre la démocratisation des régimes politiques, algérien et marocains. □ Farouk DJOUADI

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22 Juillet 2018

Un journaliste d’El Watan séquestré lors d’un sit-in pour laréouverture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc

Deux sit-in ont été organisés simultanément ce dimanche, des deux côtés de la frontière algéro-marocaine, près du poste frontalier colonel Lotfi (Maghnia). Si du côté marocain près de 300 personnes ont pu manifester librement, du côté algérien, trois personnes, dont le journaliste d’El Watan Chahreddine Berriah, ont été séquestrées par les gendarmes.

« Nous avons été séquestrés, moi, un représentant de la Laddh de de Tlemcen Faleh Hammoudi et un activiste de la société civile de Maghnia, Ahmed Belkhir, pendant deux heures. », a indiqué le journaliste Chahreddine Berriah dans une déclaration à Elwatan.com.

 « Nous étions sous un arbres entourés de gendarmes, près du poste frontalier Akid Lotfi. Je ne devais pas me déplacer alors que j’étais sur le territoire algérien, un lieu public…Ridicule », a déploré le journaliste, en signalant que « En face, toutes les chaines marocaines filmaient aisément ». Pour rappel, la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc est fermée depuis 1994. □ Farouk DJOUADI

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08.11.2018

Il propose à l’Algérie un «dialogue direct et franc»

             Une nouvelle manœuvre du roi du Maroc ?

Le roi du Maroc assure être entièrement ouvert à d’éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie pour «désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations bilatérales».

Le roi du Maroc, Mohammed VI, tend la main à l’Algérie. Dans un discours télévisé prononcé mardi dernier à l’occasion du 43e anniversaire de la Marche verte, le souverain marocain affiche sa disposition «au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations». Mohammed VI suggère ainsi à l’Algérie «la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation».

Le roi du Maroc affiche également l’ouverture totale de son pays à d’«éventuelles propositions et initiatives émanant de l’Algérie pour désamorcer le blocage dans lequel se trouvent les relations bilatérales». Les relations actuelles entre les deux pays, estime-t-il, «échappent à la normalité, créant, de fait, une situation inacceptable». Le souverain marocain revient sur «l’état de division et de discorde qui sévit actuellement au sein de l’espace maghrébin».

Loin de son discours belliqueux auquel il nous a habitués ces dernières années, Mohammed VI prône donc le réchauffement des relations bilatérales entre l’Algérie et le Maroc. Il considère que la situation des relations entre ces deux pays voisins est en contradiction avec les liens fraternels qui unissent les deux peuples. Les divisions sont telles, estime Mohammed VI, que les deux Etats se sont éloignés de «l’idéal unitaire maghrébin qui animait la génération de la libération et de l’indépendance, ambition qui s’est incarnée en 1958 par la Conférence de Tanger, dont nous célébrons le soixantième anniversaire». Le souverain marocain rappelle dans ce sillage l’apport de son royaume à la Révolution algérienne, qui avait été «un élément fondateur de la conscience et de l’action politique maghrébine commune».

Mohammed VI considère que les différends existant entre les deux pays ne sont pas insurmontables et qu’il n’y a «nul besoin qu’une tierce partie joue, entre nous, les intercesseurs ou les médiateurs». Mohammed VI ne s’arrête pas là. Il juge l’état actuel des relations entre l’Algérie et le Maroc d’inacceptable. A travers le mécanisme qu’il propose, Mohammed VI veut «examiner toutes les questions bilatérales avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert». Mohamed VI fait état de l’affection et l’estime qu’il porte «à l’Algérie, à sa direction et à son peuple».

Ce discours mielleux du roi du Maroc suscite des interrogations. D’abord, le timing. Il intervient à un mois de la reprise du cycle des négociations avec le Front Polisario sur la question du Sahara occidental. L’Algérie, qui a toujours refusé d’être mêlée à ce conflit, participera à ces négociations sur invitation de l’ONU en tant que pays voisin et observateur au même titre que la Mauritanie.

Le choix du 43e anniversaire de la Marche verte pour tendre la main à l’Algérie en vue de relancer les relations bilatérales n’est pas fortuit. Que cache donc ce changement de ton du roi du Maroc envers l’Algérie ? Mohammed VI cherche-t-il à désigner l’Algérie comme responsable de la situation de blocage de l’union du Maghreb et des relations bilatérales avec son voisin de l’Ouest ? Des questions qui sont légitimes, surtout que Mohammed VI nous a déjà habitués à des manœuvres à la veille d’échéances importantes et à des coups de bluff. □ Mokrane AÏT OUARABI

14.11.2018

                                                Les non-dits de Mohamed VI

Il ne peut être fait reproche aux autorités algériennes leur peu d’empressement à répondre à l’appel lancé par le monarque marocain à leur destination de l’ouverture d’un dialogue « direct et franc » entre les deux pays. Elles ont tout à fait raison de prendre leur temps pour le faire, ne serait-ce que pour ne pas apparaître avoir été impressionnées par la sincérité de cet appel qui leur a été adressé en une forme et un timing qui fleurent la manœuvre diplomatico-médiatique destinée à tenter de sortir le Maroc du processus menant à une reprise sous l’égide onusienne des négociations entre lui et le Front Polisario, but pour lequel l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental a convoqué la table ronde prévue à Genève pour les cinq et six décembre prochain.

C’est peu dire en effet que le roi et le Makhzen n’ont aucune envie que cette table ronde ait lieu du moment qu’il ne leur a pas été accordé satisfaction sur le format qu’ils ont essayé de lui imposer à savoir que l’Algérie et non le Front Polisario soit considérée comme la partie prenante au conflit du Sahara occidental face au Maroc.

En lançant son appel au dialogue, Mohamed VI savait que cela ne laisserait pas indifférente l’Algérie qui en a fait la doctrine concernant les litiges et différends entre les Etats et a dû penser qu’il la mettait ce faisant au pied du mur d’avoir en y répondant favorablement à lui fourni la justification du retrait marocain de la table ronde, soit de se déjuger doctrinalement en faisant la sourde oreille à sa proposition.

Sur le principe d’aller au dialogue « direct et franc » avec le voisin marocain, l’Algérie est tout à fait d’accord mais non sans être précautionneuse à vouloir plus de clarification sur les contours du dialogue qu’il lui propose. En ne disant ni oui ni non à l’appel de Mohamed VI, les autorités algériennes temporisent à l’évidence pour vérifier la « sincérité » telle qu’affirmée par son auteur, laquelle sera jaugée au cours de la table ronde de Genève. S’il est réellement en disposition de discuter sans tabou des questions et différends qui font problème dans les relations algéro-marocaines, le monarque marocain a l’opportunité d’en faire la preuve au cours de la table ronde en faisant renoncer ses représentants à l’exercice consistant à soutenir que l’Algérie est seule cause de la poursuite du conflit du Sahara occidental.

C’est avec le Polisario que le Maroc a signé en début des années 90 l’accord de cessez-le-feu sous l’égide onusienne prévoyant l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui.

L’Algérie a béni cet accord en tout ce qu’il a disposé mais sa constance à en réclamer le plein respect est ce qui en creux guide le comportement du voisin de l’Ouest à son égard et est le fil conducteur des mesures unilatérales prises par Rabat qui ont graduellement envenimé les rapports algéro-marocains. Ce que le souverain marocain qui s’est dit « sincère » a occulté dans l’adresse faite à l’Algérie. □ Kharroubi Habib

24.11.2018

Initiative de l’Algérie pour une relance de l’UMA: Alger répond à Mohamed VI

L’Algérie a annoncé, jeudi, une initiative pour relancer l’Union du Maghreb Arabe (UMA), moins de deux semaines après l’appel du roi du Maroc, pour une relance des relations maroco-algériennes. 

«L’Algérie a saisi, officiellement, le Secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe, pour l’appeler à organiser, dans les délais les plus rapprochés une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA», indique un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. «Cette demande a été portée à la connaissance des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Union», ajoute la même source, qui précise que «cette initiative s’inscrit en droite ligne de la conviction intime et maintes fois exprimée par l’Algérie de la nécessité de la relance de l’édification de l’Ensemble maghrébin et de la réactivation de ses instances.» Cette initiative intervient également «dans le prolongement des conclusions du dernier Sommet extraordinaire de l’Union Africaine, des 17 et 18 novembre 2018, sur les réformes institutionnelles de l’Organisation continentale, qui a accordé un intérêt particulier au rôle des communautés économiques régionales, dans les processus d’intégration des pays africains», précise le communiqué du MAE, selon lequel «la relance des réunions du Conseil des ministres, à l’initiative de l’Algérie, est de nature à introduire un effet catalyseur susceptible de re-dynamiser les activités des autres organes de l’Union du Maghreb Arabe. L’initiative de l’Algérie est en quelque sorte une réponse officielle à l’appel du roi du Maroc, début novembre, pour une relance des relations bilatérales algéro-marocaines. Mohamed VI avait, en effet, dans son discours commémorant, le 43ème anniversaire de l’occupation du Sahara Occidental affirmé «la disposition du Maroc au dialogue direct et franc (avec l’Algérie sœur), afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations.» Et propose, dans la foulée, «la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation», estimant que «le niveau de représentation au sein de cette structure, son format, sa nature sont à convenir d’un commun accord.» «En vertu de son mandat, ce mécanisme devra s’engager à examiner toutes les questions bilatérales, avec franchise, objectivité, sincérité et bonne foi, sans conditions ni exceptions, selon un agenda ouvert», ajoute t-il. En outre, ce mécanisme, a-t-il dit, «pourra constituer le cadre pratique d’une coopération, centrée sur les différentes questions bilatérales, notamment celle qui a trait à la valorisation des opportunités et des potentiels de développement que recèle la région du Maghreb.» La réponse de l’Algérie sera plus globale, puisqu’elle veut relancer le fonctionnement des différentes instances et mécanismes de l’UMA, appelant ainsi à l’organisation, «dans les meilleurs délais», d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). Cet appel montre, clairement, l’attachement de l’Algérie à l’édifice maghrébin et sa conviction de l’importance de l’intégration maghrébine dans toutes ses dimensions. 

D’autant qu’à Alger, on estime que l’UMA est en mesure de peser sur les rapports de force, autant au niveau régional qu’international. Depuis la création de l’UMA en 1989, l’Algérie a adopté et mis en oeuvre 29 conventions sectorielles sur un total de 36, aux côtés du Maroc (8 conventions), de la Tunisie et de la Mauritanie (28 conventions) et de la Libye (35 conventions). Dès lors, convaincue d’une relance du fonctionnement de l’UMA, et la réactivation de ses différents organes, l’Algérie a adressé une correspondance au Secrétaire général de l’UMA pour l’organisation d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union, dans les meilleurs délais. D’autant que la démarche algérienne, fait-on valoir au ministère des Affaires étrangères, intervient «dans le prolongement des conclusions du dernier Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (17 et 18 novembre 2018), sur les réformes institutionnelles de l’organisation continentale qui a accordé un intérêt particulier au rôle des ensembles économiques régionaux dans les processus d’intégration des pays africains.» L’initiative algérienne obéit également à la nécessité de privilégier une action maghrébine concertée et globale, et non pas une relance de relations bilatérales susceptibles d’être entravée par des contingences conjoncturelles et limitées. En outre, l’Algérie, indique-t-on, a inclus la dimension maghrébine dans ses projets de développement régionaux, en tête desquels l’Autoroute Est-Ouest qui constitue un trait d’union avec les deux voisins à savoir : la Tunisie et le Maroc, en plus de la route transsaharienne et le réseau de raccordement à la fibre optique. 

Le Président Bouteflika avait affirmé, à l’occasion du 29ème anniversaire de la création de l’UMA, dans des messages adressés au roi du Maroc, Mohamed VI, au président tunisien, Béji Caid Essesbi, au président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz et au président du Conseil présidentiel du gouvernement d’Union nationale de Libye, M. Faïz Mustapha al-Serradj, «l’attachement indéfectible de l’Algérie à l’Union du Maghreb Arabe (UMA), choix stratégique et revendication populaire». Il y a lieu, également, de rappeler que le président avait fait part, à cette occasion, de la volonté de l’Algérie de redynamiser les institutions et structures de l’UMA «pour défendre les intérêts communs, relever les défis croissants et répondre aux attentes et aspirations des peuples maghrébins à davantage d’unité, de complémentarité et d’intégrité. □   Yazid Alilat

                                         Recadrage

Alger a recadré le Maroc et l’appelle à reprendre de bonne foi le cours de la construction maghrébine, en panne depuis de nombreuses années. Après l’appel du roi du Maroc à une révision de la relation bilatérale et la mise en place d’un mécanisme chargé de mettre à plat tous les contentieux avec l’Algérie, dont la réouverture des frontières, beaucoup d’observateurs s’étaient interrogés sur le silence d’Alger à cette proposition. Dans certaines capitales européennes, on s’était même réjoui de cette proposition pour une reprise des relations entre les deux pays. Mais, d’autres y ont vu une sorte d’appel à témoins de la communauté internationale, selon laquelle Rabat ne peut aucunement être accusé de bloquer les relations avec l’Algérie et que c’est bien ce pays qui met en difficulté d’abord une difficile réconciliation avec le Maroc et, mieux, qui est à l’origine du blocage du fonctionnement des institutions de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

L’initiative marocaine est venue, faut-il le rappeler, à moins de quelques semaines des négociations sous l’égide de l’ONU avec le Front Polisario (5 et 6 décembre prochain) à Genève et à l’occasion de la célébration du 43ème anniversaire de la Marche verte et l’invasion du Sahara Occidental. Dans ses fondements mêmes, la proposition de Rabat de rapprochement avec Alger est terriblement lestée par des arrière-pensées pas nécessairement favorables à une vraie réconciliation, si telle était la réelle volonté du roi du Maroc. La réponse d’Alger à ce que certains ont cru voir «une main tendue du Maroc» est donc venue, globale et intégrée dans la relation maghrébine. Car pour l’Algérie il est d’abord vital de reprendre le cours de la construction maghrébine là où il a été laissé, ensuite renouer et s’il le faut resserrer les liens entre tous les pays maghrébins avec comme seul objectif un nouveau départ.

L’UMA dispose de tous les mécanismes et les institutions pour que cela réussisse, mais à condition qu’il y ait cette nécessaire et obligatoire volonté de tous d’y participer. L’appel de l’Algérie à la tenue «dans les délais les plus rapprochés» d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA) va dans ce sens. Et cette initiative algérienne «s’inscrit en droite ligne de la conviction intime et maintes fois exprimée par l’Algérie de la nécessité de la relance de l’édification de l’ensemble maghrébin et de la réactivation de ses instances». Pour l’Algérie, l’édification maghrébine est de nature à trouver des solutions là où il est impossible de trouver, sur le plan bilatéral, des ouvertures pour rapprocher les points de vue. Cela va également au plan de la relation bilatérale entre les pays de l’UMA, avec la reprise des contacts à un très haut niveau entre les responsables des pays membres.

L’initiative algérienne, si elle prend à contrepied la démarche marocaine, se veut globale et intègre la dimension régionale. Car il s’agit d’abord de ranimer l’UMA, de se rencontrer dans un cadre régional, de discuter des problèmes urgents à solutionner, ou à aider à solutionner comme celui du Sahara Occidental, et ensuite de discuter des aspects bilatéraux de la relance des relations entre pays de la région maghrébine, de parler économie, de développement, de commerce, de tourisme et d’ouverture des frontières. En clair, pour l’Algérie, il n’est pas tant de se rencontrer avec rien au menu que de discuter dans un cadre régional global pour relancer durablement et sur de nouvelles bases la coopération maghrébine. Là, chacun sera alors jugé sur le degré de sa sincérité quant à donner enfin une consistance pérenne à un ensemble maghrébin aux grandes potentialités, mais toujours fragilisé par des positions égoïstes et rétrogrades de certains de ses membres. □ Mahdi Boukhalfa

Alger renvoie magistralement la balle dans le camp marocain

L’Algérie n’a pas répondu à l’appel de Mohamed VI, mardi 6 novembre, à nouer un «dialogue direct et franc» en raison qu’elle y a vu une tentative de sa part de l’impliquer dans une démarche bilatérale qui conforterait la thèse du Makhzen selon laquelle elle serait la cause première des déboires de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Une thèse que les soutiens internationaux du Maroc ont fait sous-entendre en creux dans leurs déclarations approbatrices de l’initiative politique de son souverain en direction d’Alger.
C’est pour démentir ce sous-entendu complaisamment et insidieusement distillé par ces parties étrangères et non pour répondre au monarque marocain dont elles considèrent l’appel comme étant un «non-évènement» que les autorités algériennes ont saisi le secrétaire général de l’UMA pour lui demander d’organiser dans les délais les plus rapprochés une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères en vue de relancer l’édification de l’ensemble maghrébin et de la réactivation de ses instances. La réplique algérienne coupe court à l’insinuation contre l’Algérie d’être «contre» le dialogue avec ses partenaires dans l’UMA en démontrant qu’au contraire elle y est franchement disposée mais pas à travers le mécanisme bilatéral que Mohamed VI a suggéré. Puisqu’il est question que l’appel du souverain marocain viserait à aplanir les obstacles et différends qui plombent la construction de l’ensemble maghrébin, il n’est meilleur cadre en effet pour discuter de la question que les organes de l’UMA.
Habilement, la diplomatie algérienne a relancé la balle dans le camp du voisin marocain, qui ne peut refuser l’ouverture d’un dialogue entre l’ensemble des parties prenantes à l’UMA et dans le cadre de ses propres organes sans apparaître s’en tenir au diagnostic fait sur elle lors du 28ème sommet de l’Union africaine par lequel il a établi qu’elle a «perdu sa flamme», ce qui justifierait que le Maroc s’en détourne et cherche à s’intégrer à d’autres ensembles africains et extracontinentaux. Si le Maroc ne répond pas positivement à la contre-proposition algérienne, démonstration sera faite que celle avancée par lui n’a pas été motivée par le souci d’offrir une démarche en mesure de lever par le dialogue multilatéral les problèmes qui bloquent la relance de l’Union maghrébine, mais qu’elle a en fait visé à enferrer le pays voisin dans un tête-à-tête qui en s’établissant et en étant focalisé sur la question du Sahara occidental comme le voudrait secrètement Rabat, lui vaudrait confirmation internationalement de la «justesse» de sa thèse sur celle-ci : à savoir que le véritable protagoniste face au Maroc dans ce conflit n’est pas le Polisario et la RASD mais l’Algérie. Le trône et le Makhzen ont pensé avoir mis l’Algérie au pied du mur en l’appelant au dialogue, mais c’est elle qui vient de les mettre dans cette situation en leur retournant le principe de la nécessité d’une telle démarche mais dans le cadre des organes de l’UMA qu’ils ont désertée tout en feignant de déplorer la paralysie et l’impuissance. □  Kharroubi Habib

28.11.2028

                Une démarche, de fausses notes

L’Algérie et le Maroc gagneraient beaucoup sur le plan régional et international en mettant à plat les nombreuses questions qui fâchent. La relance des relations bilatérales a même été un objectif d’Alger, car les économies des deux pays, mises l’une à côté de l’autre, sont potentiellement capables de booster l’économie maghrébine et au-delà africaine. Industrie, agroalimentaire, mines, pétrochimie, industrie pétrolière, agriculture, tourisme, aéronautique, automobile, pêche sont les atouts de cette économie duale des deux pays. Il y a également tout le potentiel sur le plan culturel, artistique notamment musical et cinématographique. C’est dire que les deux pays ont devant eux, au-delà des fortes connexions familiales entre les deux peuples, un avenir prometteur et potentiellement encourageant pour qu’ils soient vraiment le moteur de la croissance dans un continent africain en pleine mutation. 

Mais, tirer des plans sur la comète ne donne aucun résultat probant, si ce n’est les éternels regrets, sincères ou non, que les deux pays n’arrivent pas à renouer un véritable dialogue politique d’abord, ouvert ensuite sur tous les aspects bilatéraux. Le fait est que les relations algéro-marocaines sont restées figées au moins depuis juin 2005. Une date qui rappelle un mauvais souvenir pour l’Algérie, car c’était la dernière tentative algérienne pour reconstruire un pont que les Marocains s’évertuent de détruire à chaque fois que l’opportunité leur est donnée de prouver leur bonne foi à mettre de côté leur sempiternelle revendication sur un territoire classé par l’ONU comme non autonome et donc relevant d’un processus de décolonisation après l’invasion de 1975. 

Il y a en réalité trop de fausses notes dans la démarche du Maroc relativement à ces appels d’ouverture des frontières, de relance de la relation bilatérale, de remise à plat des différends, pour qu’à Alger cela donne lieu à un changement de politique vis-à-vis du voisin marocain. La dernière sortie de Mohamed VI pour une relance des relations entre les deux pays a été suivie par une proposition de l’Algérie, centrée sur une priorité, celle de la relance de l’ensemble maghrébin, un forum idéal pour discuter et solutionner collégialement les problèmes qui bloquent le développement des pays maghrébins, et discuter tout autant des questions qui fâchent, qui divisent. Cependant, à Rabat, la proposition algérienne n’a pas été appréciée à sa juste mesure ni par rapport aux perspectives économiques, politiques et même sécuritaires qu’elle ouvre au plan régional. 

Si le Maroc reconnaît qu’il n’accorde que peu d’importance à la construction maghrébine et que la réunion des ministres maghrébins des Affaires étrangères n’apportera rien de nouveau à un ensemble maghrébin en ‘’état de léthargie », c’est pour mieux s’accrocher à sa proposition initiale, celle de la relance des relations bilatérales avec l’Algérie. C’est là un signe évident d’énervement et que les autorités marocaines viennent encore une fois de plus montrer leur peu de perspicacité devant des évidences, celles qui veulent qu’entretenir un climat de suspicion et d’agressivité en permanence, par presse interposée, n’est pas la meilleure des manières de solliciter des retrouvailles franches et cordiales entre deux pays qui se connaissent très bien. Alors, la question qui se pose est de se demander pourquoi, après tant d’années d’immobilisme, de franche animosité, Rabat se préoccupe, soudain, à quelques jours de l’ouverture d’un dialogue avec le Front Polisario sur l’avenir du Sahara Occidental, de proposer à l’Algérie une sorte de ‘’réconciliation ». □ Mahdi Boukhalfa

 28.11.2018       Une «main tendue» brusquement refermée

C’est dans le but de faire diversion à la tenue de la table ronde sur le Sahara occidental qui verra le Maroc s’asseoir face au Front Polisario, auquel il dénie la qualité d’interlocuteur avec qui négocier la solution du conflit dont le territoire est l’enjeu, et même de la rendre inutile qu’à l’approche de ce rendez-vous Mohamed VI a fait l’offre à l’Algérie de l’ouverture d’un dialogue «direct et franc» entre les deux pays visant à dépasser les différends qui les opposent. Le souverain marocain s’attendait à une réaction officielle du pays voisin qui selon la position algérienne qu’elle exprimerait lui permettrait de désengager le royaume du processus de négociation avec le Front Polisario dont elle est une étape. 

Il a dû désenchanter au constat que son «offre fraternelle» n’a pas fait s’agiter Alger où elle a été accueillie comme étant un «non-évènement». Pour autant, le palais et le Makhzen en émoi à l’approche de la tenue de la table ronde de Genève ont tenté par une ultime initiative de faire réagir les autorités algériennes avant la date fatidique fixée à ce rendez-vous en exerçant sur elles ce qui leur paraissait une pression diplomatique à laquelle elles ne pourraient se dérober. Elle a consisté à faire convoquer par le ministre des Affaires étrangères l’ambassadeur algérien pour lui faire part du «souhait du royaume de connaître la réaction officielle d’Alger sur l’initiative royale». 

Par son insistance à vouloir faire s’exprimer l’Algérie officiellement, le trône alaouite fait la preuve que la main qu’il prétend lui avoir tendue «fraternellement» n’a eu de raison d’être que pour court-circuiter la rencontre de Genève dont le format contredit la thèse marocaine d’un conflit du Sahara occidental qui a pour partie prenante face au royaume l’Algérie et non le Front Polisario. L’Algérie ne lui offrira pas à l’évidence l’opportunité de continuer à entretenir cette aberrante et surréaliste fiction. Pour couper court à l’accusation que Rabat lui fait de refuser le dialogue bilatéral algéro-marocain et d’être ainsi la partie qui bloque la construction du Maghreb arabe, l’Algérie a rendu publique une demande par laquelle elle a saisi le secrétaire général de l’UMA pour qu’il provoque une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’ensemble régional afin d’enclencher la relance de son édification. 

A cette annonce, la «main tendue fraternelle et sans calculs ni arrière-pensée» s’est soudainement refermée. Rabat ne conçoit la construction de l’Union maghrébine qu’à travers le prisme des volontés marocaines qui risquant d’être mises en échec à Genève lui font considérer qu’il est impossible d’envisager sa participation à la réunion demandée par Alger. Sa hargne a commencé à s’exprimer contre toutes les parties qui ont salué l’initiative algérienne en la qualifiant d’encourageante et allant dans le bon sens. La Mauritanie a été celle contre laquelle elle s’est exprimée avec une violence qui dénote le désarroi dans lequel sont le roi et le Makhzen pour la raison qu’elle a soutenu la demande algérienne et fait connaître sa disponibilité à accueillir la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UMA. Gageons qu’après la main tendue marocaine qui s’est refermée l’on va assister à une campagne médiatique anti-algérienne sans précédent par le nauséabond qui sera déversé sur le pays, son peuple et ses dirigeants. □ Kharroubi Habib.

28 Nov. 2018

                Dialogue entre Alger et Rabat : la Tunisie propose sa médiation

La Tunisie propose une réunion à huis-clos des ministres Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe, a indique son ministre des Affaires étrangères Khemaies Jhinaoui. La Tunisie poursuit ses efforts diplomatiques avec les frères au niveau des pays du Maghreb pour appuyer les initiatives visant à relancer les institutions de l’Union du Maghreb arabe, et nous avons proposé des dates précises, pour organiser une rencontre de consultation à huis-clos, loin des projecteurs, entre les cinq ministres maghrébins des Affaires étrangères”, a déclaré Khemaies Jhinaoui dans un entretien à Assabah news, ce mercredi 28 novembre. Sans prendre clairement position pour l’une des deux initiatives algérienne et marocaine, le chef de la diplomatie tunisienne, a indiqué que son pays “poursuivait ses efforts avec les frères algériens et marocains pour mettre fin au conflit entre l’Algérie et le Maroc”.

Pour lui, l’appel de Mohamed VI en faveur d’un dialogue avec Alger, et les déclarations des responsables algériens, peuvent “contribuer  à la relance” des relations entre l’Algérie et le Maroc et “mettre fin” au conflit entre les deux pays.

Le 6 novembre, le roi du Maroc a proposé la mise en place d’un « mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation » destiné à permettre de régler les différends entre Rabat et Alger.

En réponse, l’Algérie a appelé, jeudi 22 novembre, à la tenue “dans les délais les plus rapprochés” d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

“L’Algérie a saisi officiellement le Secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe, pour l’appeler à organiser dans les délais les plus rapprochés une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA”, a annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

28.11.2018

Le prince héritier saoudien Mohamed IBN Salmane accueilli hier soir à Tunis par le chef de l’état

La diplomatie a ses règles

Le Prince héritier saoudien est arrivé hier en fin de journée à Tunis pour une visite éclair de quelques heures. Le Président Béji Caïd Essebsi était à son accueil à l’aéroport militaire d’El Aouina. Le Prince héritier (MBS) visite Tunis dans le cadre d’une tournée régionale dans six pays arabes (Emirats arabes unis, Bahreïn, Egypte, Tunisie, Algérie et Jordanie) précédant son déplacement en Argentine pour assister au sommet du G20. 

La visite de MBS a soulevé une vague de contestations parmi les partis politiques et les organisations de la société civile qui dénoncent les affres de la guerre au Yémen, pays où la population est menacée de famine outre les centaines et milliers de victimes des bombardements de l’Alliance arabe, dont des femmes et des enfants, et les affaires de violation des droits de l’Homme signalées dans les rapports des organisations internationales telles que Human Rights Watch. Mais la récente affaire de l’assassinat odieux du journaliste saoudien Jamel Khashoggi en Turquie, qui a ébranlé le monde politique et médiatique, marque encore les esprits et demeure une épine dans le pied du Prince et un fardeau sur les épaules du royaume qu’il devra supporter encore quelque temps. 
Du côté officiel, malgré les appels de la société civile pour annuler cette visite, le Prince héritier a été accueilli hier par le président de la République à l’aéroport. En tant que représentant légal du royaume saoudien, la présidence de la République tunisienne se doit d’accueillir son hôte avec les honneurs qui s’imposent, même s’il ne vient pas à l’invitation du président Caïd Essebsi. 
Les raisons de la visite de MBS à Tunis, maintenant, n’ont pas été invoquées. Le plus évident est qu’elles sont suffisamment importantes pour justifier le déplacement du Prince, actuellement le plus controversé de la planète. On peut les deviner, voire extrapoler, il reste que la diplomatie a ses règles et ses exigences que les officiels sont tenus de respecter. Parmi ses règles : être visionnaire, ne pas insulter le futur et composer avec la realpolitik. Les différends se règlent autour d’une table de négociations ou dans le cadre de discussions bilatérales, en aparté, mais jamais en fermant la porte à la figure d’un ennemi ou même d’un allié qui a dévié. La politique change et le monde aussi.
La Tunisie ne peut pas vivre enfermée dans un cocon même si elle y respire l’air revigorant de la révolution. Le pays a des intérêts à défendre au nom de sa survie et une place à préserver dans le concert des nations aujourd’hui confrontées à un chamboulement total de l’ordre mondial. Quant à la société civile, elle joue admirablement son rôle de contrepoids aux abus des gouvernants et des lobbyistes.  Amel Zaïbi

                        Qui complote contre qui ?

                  Se mobiliser contre les vrais fléaux

L’opinion publique se trouve embourbée dans une terrible campagne sans fondement menée tambour battant contre un gouvernement légalement avalisé par les représentants du peuple. Et cette folie voudrait amener la justice militaire à interrompre la légitimité institutionnelle par une enquête au sujet d’un putsch imaginaire secondaire à la frustration de Nida Tounès après avoir dilapidé sa force de frappe électorale et son «stock»  de députés.
Cette campagne ridicule, qui ne trompe nullement l’opinion publique, ne pourra sûrement pas induire en erreur les institutions du pays. Surtout pas l’armée nationale, républicaine et populaire, qui mène jour et nuit un dur combat de tous les instants contre le terrorisme, la contrebande et la criminalité organisée.
S’il y a aujourd’hui des complots à combattre, c’est ceux de la spéculation, des marchés parallèles, des lobbies mafieux et des éventuels noyautages des structures de l’Etat souverain.
Le fait de vouloir prendre des raccourcis à l’encontre de l’exercice souverain du mandat populaire démocratique, par le biais d’une fausse alerte «au loup» ne peut faire gagner les prochaines élections mais juste perturber la marche des affaires étrangères du pays et chahuter les actions et les réformes dont les timides résultats doivent être plutôt confirmés et consolidés à tous les niveaux.
La Tunisie attend de nous une sérieuse mise au travail en une mobilisation solidaire sans faille contre tous les déficits, en faveur de l’investissement, de la création d’entreprises, de l’emploi, de la création de richesse, du développement uniforme et équitablement partagé. 
Que l’on oublie nos jalousies et nos querelles personnelles, au profit de la promotion de nos couleurs nationales, de la réputation du pays et de sa crédibilité. Que l’on construise et reconstruise ce que nos aînés ont fièrement bâti de zéro.
Pas de se chamailler le gourdin à la main et la haine hors des cœurs, jusqu’à vouloir traîner dans une aventure malsaine une institution militaire glorieuse qui a soutenu notre vaillant peuple dans sa salvatrice colère lors de sa révolution.   M’hamed JAIB

17.07.2018

L’ambassadeur russe en Algérie explique pourquoi Alger achète tant d’armes à Moscou

La situation au Proche-Orient et les conflits armés dans les pays voisins sont parmi les raisons qui font que l’Algérie achète beaucoup d’armes russes depuis des années. L’ambassadeur russe à Alger, Igor Beliaïev, a indiqué à Sputnik pourquoi ce pays préfère resserrer les liens avec la Russie.

L’Algérie achète la moitié des armes russes exportées vers l’Afrique pour des raisons historiques, mais aussi à cause de la situation qui règne à ses frontières, a déclaré mardi à Sputnik Igor Beliaïev, ambassadeur de Russie en Algérie.

«La coopération militaire et technique est un domaine clé de nos relations. Cette situation s’est créée à l’époque de la lutte du peuple algérien pour l’indépendance […] où la Russie a joué un très grand rôle. Ces derniers temps, cette coopération ne cesse de se développer sur l’initiative des autorités algériennes, en raison probablement de la situation actuelle au Proche-Orient et en Afrique du Nord», a indiqué le diplomate.

Il a rappelé qu’il y avait beaucoup de conflits armés à proximité des frontières algériennes, notamment la crise en Libye, avec laquelle l’Algérie a une assez longue frontière commune, ou la crise au Mali.

A la question de savoir si Moscou et Alger pourraient œuvrer ensemble pour le perfectionnement d’armes, le diplomate a noté que tout était possible, si les deux pays manifestaient leur intérêt.

Lors de sa visite en Algérie en 2006, le Président Vladimir Poutine a insufflé une forte dynamique au partenariat stratégique signé entre l’Algérie et la Russie en 2001 à Moscou, en effaçant la dette militaire algérienne de 4,7 milliards de dollars. Profitant de l’embellie financière des années 2000 due au prix élevé des hydrocarbures, l’Algérie a mené un vaste programme de rééquipement de son armée, par l’acquisition de nouveaux matériels sophistiqués et la modernisation des plus anciens. La Russie a été le principal partenaire de l’Algérie dans l’effort de remise à niveau de son armée.

Dans sa dernière édition de 2018, le site américain spécialisé dans les questions de défense Global Fire Power (GFP) a classé l’armée algérienne à la 23e place mondiale et en deuxième position en Afrique derrière l’armée égyptienne qui occupe, quant à elle, le 12e rang mondial.

«Des foyers terroristes se sont formés dans de nombreuses région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord en raison de la politique irréfléchie de certains pays qui cherchent à renverser les régimes qui ne leurs conviennent pas. Les terroristes migrent d’une région à une autre et présentent une menace pour la sécurité de l’Algérie et de la Russie. Voilà pourquoi nos deux pays luttent ensemble contre le terrorisme. L’Algérie a rejoint la base des données sur les terroristes élaborée par le Service fédéral de sécurité russe (FSB)», a-t-il annoncé.

La Russie et l’Algérie collaborent également dans la lutte contre le terrorisme, d’après l’ambassadeur russe Beliaïev.

Les relations russo-algériennes sont établies au niveau le plus élevé. Evoquant ses rencontres avec le Président Abdelaziz  Bouteflika, Igor Beliaïev a noté leur ambiance amicale:

«Fin janvier, j’ai assisté à une rencontre de la délégation russe conduite par le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev avec le Président Bouteflika. La rencontre a duré près d’une heure et l’ambiance a été très amicale. Nous avons discuté de la situation régionale et des relations bilatérales. Le Président algérien aime notre pays, notre culture, il  connaît les œuvres des célèbres écrivains russes. Et les entretiens se sont ainsi tenus dans une ambiance très chaleureuse. Au moment de nous séparer, le Président nous a fermement serré la main à  tous», a conclu l’ambassadeur Beliaïev.

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