SELON UN RAPPORT FRANÇAIS : l’Algérie, future batterie de l’Europe

 

La guerre russo Ukrainienne a poussé les pays européens à se diriger vers les pays d’Afrique, et au premier rang l’Algérie , pour sécuriser les besoins du vieux continent face à la demande croissante d’importations d’énergie.

A ce titre, certains experts considèrent que l’Algérie est la future batterie de l’Europe eu égard aux énormes potentialités de notre pays en réserves énergétiques. De l’énergie fossile et qualité et quantité bien sûr, mais aussi et surtout de l’énergie renouvelable et propre comme le solaire dont l’Algérie détient certainement les réserves les plus importantes au monde. Il y a également l’hydrogène verte et toutes les perspectives qu’offrent les nouvelles énergies.

Un rapport du journal français Le Monde a révélé que la guerre en Ukraine nécessite une nouvelle stratégie politique et géographique, alors que l’Europe cherche à se libérer du gaz et du pétrole russes , tandis que les pays africains qui souffrent d’une distorsion majeure se distinguent par une démographie en accélération et une croissance modeste. Ces pays possèdent de grands potentiels énergétiques, à l’heure où ils sont à la recherche de blé et d’oléagineux.

Le rapport confirme que le nouvel accord énergétique recherché par les pays européens, dans lequel l’Algérie émerge pour jouer un rôle majeur, fait référence à un précédent rapport de l’Institut de prévision économique du monde méditerranéen datant de 2010, qui concluait qu’on ne pouvait rien faire en Méditerranée sans restaurer la confiance entre la France et l’Algérie.

Le rapport français appelait à la création d’un projet ambitieux de Communauté euro-méditerranéenne de l’énergie qui, à terme, réunirait les pays producteurs et consommateurs, expliquant que la communauté énergétique entre l’Union européenne et le sud de la Méditerranée viserait en priorité les pays du Maghreb, et pourrait s’étendre progressivement aux pays du Levant.

LSA, Source : Attaqua


Placeholder                 L’ Algérie est bien déterminée à concrétiser sa transition énergétique

Par le Professeur Ali Cheknane *
D’après le rapport publié par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena, en anglais International Renewable Energy Agency) sur les capacités électriques renouvelables produites par des centrales électriques et autres installations utilisant des sources d’énergie renouvelables connectées pour produire de l’électricité, nous constatons que la capacité d’énergies renouvelables installée a atteint 2537 GW (gigawatts) dans le monde à la fin de 2019 (72% des nouvelles capacités de production d’électricité ajoutées dans le monde étaient renouvelables). En hausse de 176 GW par rapport à l’année 2018. La Chine reste le leader mondial de l’investissement dans les énergies renouvelables.
Pour l’Afrique, continent extrêmement riche en ressources naturelles, la capacité renouvelable installée a été estimée à 48 443 MW à la fin de 2018, c’est-à-dire 1.9% de la capacité mondiale installée. Je crois que, hélas, on est très loin de ce qui devrait être réalisé dans ce continent riche, mais toujours pauvre !!!!
Quant à l’Algérie, elle a occupé, selon le rapport mondial sur l’état des énergies renouvelables de l’initiative REN21, la troisième place au niveau africain en matière de capacités d’énergies renouvelables installées avec 0,5 gigawatts à fin 2020, après l’Afrique du Sud et l’Égypte. Bien que l’Algérie dispose de richesses naturelles considérables et diversifiées, notamment en ressources renouvelables, son économie est rentière, dépendant quasi totalement des revenus provenant des hydrocarbures. Plus de 97% de l’électricité est produite à partir du gaz naturel. Le renouvelable atteint à peine 3% de son mix énergétique, ceci malgré le potentiel énorme en énergie solaire (le plus grand gisement solaire en Méditerranée d’une énergie moyenne reçue quotidiennement de 5 kWh/m2) avec une durée d’insolation qui peut atteindre 3 900 heures/an au Sahara, l’un des plus grands au monde. Ce potentiel, qui peut alimenter le monde entier en électricité, contribuerait efficacement au développement du secteur agricole, en particulier l’agriculture saharienne. Cependant, l’exploitation de cette ressource énergétique reste minime, et parfois les projets lancés avancent à pas de tortue.
En février 2011, le Programme national pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique Horizons 2030 a été adopté, pour produire 22 000 mégawatts, et il a été mis à jour en 2015 ; et avant cela, il y a eu le projet séduisant Desertec, qui a fait couler beaucoup d’encre et qui est toujours d’actualité. Quant à l’énergie éolienne, qui a enregistré des progrès modestes dans le pays, elle représente le deuxième axe énergétique alternatif en Algérie. Malgré le potentiel important de l’énergie éolienne en Algérie, où un premier et unique parc éolien de 10 mégawatts a été installé dans la région de Kaberten, dans la wilaya d’Adrar.
Il existe d’autres régions du pays qui peuvent être exploitées, comme la région d’In-Salah et la région de Belil, à Laghouat, qui a été toujours sous-estimée dans les données météo publiées, où la vitesse du vent dépasse 6m/s. À cela s’ajoutent d’autres ressources renouvelables disponibles en Algérie, à savoir l’énergie hydroélectrique, la géothermie et la biomasse.
En 2021, le programme national des énergies renouvelables a été actualisé pour l’installation d’une puissance d’origine renouvelable de l’ordre de 15 000 mégawatts à l’horizon 2035.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la dynamique de transition énergétique adoptée par l’Algérie pour réaliser sa sécurité à la lumière du développement durable et en synchronisation avec la révolution économique mondiale actuelle représentée dans le modèle tridimensionnel : «décarbonisation — numérisation – décentralisation». Pour mener à bien le projet de 15 000 mégawatts, le gouvernement algérien a donné le premier signal pour lancer le projet «Solar 1 000 MW», dont le cahier des charges a été libéré et retiré depuis février dernier par plus de 80 industriels nationaux et étrangers intéressés d’investir dans ce secteur. La nouvelle Société algérienne des énergies renouvelables (Shaems), détenue par les groupes Sonatrach et Sonelgaz, sera chargée de réaliser ce programme, le premier de ce genre pour les pays, où les points éligibles à l’implantation des centrales ont été identifiés dans les cinq wilayas du Sud, à savoir Laghouat, Béchar, El Oued, Touggourt et Ouargla, de puissance allant de 50 MW à 300 MW.
Les wilayas de Laghouat et d’El Oued se taillent chacune la part du lion avec 300 MW. Ce qui contribuerait à offrir de meilleures perspectives d’emploi.
Des incitations pour les investisseurs étrangers, notamment, résident dans l’annulation de la règle d’investissement 49/51, dont l’abandon a été décidé pour la première fois depuis son approbation dans le budget 2009, ce qui constituait un obstacle majeur pour les investisseurs étrangers, mais le «seuil» du taux d’investissement a été fixé à 66%.
À cet égard, le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables a précisé que le taux d’intégration pourrait aller de 40 à 50%, et que «toutes les composantes nécessaires à l’installation d’une unité photovoltaïque sont disponibles et fabriquées localement».
En effet, les usines de production de panneaux photovoltaïques en Algérie se comptent, pour ainsi dire, sur les doigts d’une main. Dans ce contexte, le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (Cerefe) a recensé quatre usines de fabrication de panneaux solaires photovoltaïques qui s’activent actuellement en Algérie, à savoir : Condor Electronics située à Bordj Bou-Arréridj, d’une capacité de production annuelle de 130 MWc, Aurès Solaire à Batna, d’une capacité de 30 MWc, Enie Electronics, à Sidi Bel-Abbès, avec 18 MWc, et ALPV, à Tlemcen, qui peut produire 12 MWc. À cela s’ajoutent deux nouvelles usines de production de panneaux photovoltaïques, de production annuelle de 260 MWc, qui sont entrées récemment en production. Une première usine à Mila (Milltech) et une deuxième à Ouargla (Zergoun Green Energy), qui totalisent une capacité de production annuelle de 260 MWc.
Cependant, d’après le Cerefe, la capacité de production de panneaux solaires photovoltaïques en Algérie «se résume à l’assemblage de kits importés de l’étranger, principalement de Chine, selon le dispositif CKD régi par l’article 37 de la loi de finances 2019». Pour mieux rebondir et éviter les écueils rencontrés, la question que l’on peut se poser est la suivante : peut-on tirer des leçons des expériences précédentes ?
Les stations solaires seront implantées dans un environnement saharien agressif caractérisé par un climat hyperaride où la température peut dépasser les 45°C en journée, ainsi que les tempêtes de sable qui sont des phénomènes fréquents dans ces régions. Pour ces raisons, une mesure, qui revêt une importance cruciale pour la réalisation du projet, concerne les laboratoires de contrôle qualité des panneaux photovoltaïques qui permettent de valider la fiabilité et les performances des modules fournis par le fabricant.
À cet effet, il semble incontestable que l’accréditation de ces laboratoires est indispensable lors de la réalisation du projet. Il y a aussi l’entretien des installations, une opération primordiale, qui doit être envisagée afin d’optimiser la production. Avec tout ça, c’est un nouveau gisement d’emplois de qualité qui s’ouvre pour notre pays (plus de 5 000 postes d’emploi directs).
Etant actuellement le troisième producteur de pétrole d’Afrique (avec une production pétrolière de plus de 1 641 000 barils par jour) et dans le top 10 mondial des producteurs de gaz naturel, l’Algérie est bien déterminée à concrétiser sa transition énergétique à travers un mix énergétique équilibré et diversifié afin d’assurer la sécurité énergétique du pays. Par conséquent, le recours aux énergies renouvelables est devenu un enjeu national inévitable.
Enfin, je conclus en disant qu’un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas…
A. C. 


(*) Université Amar-Telidji de Laghouat, membre du conseil consultatif du Cerefe.


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