Algérie / L’information dans la stratégie de développement du pays

Par Zoubir Zemzoum

Dans la feuille de route du gouvernement, la priorité accordée à l’émergence d’un pôle industriel agroalimentaire, à la création de nouvelles entreprises d’exploitation et de transformation des multiples matières premières que recèle le sous-sol du pays, à la volonté affichée de promouvoir la création des secteurs industriels de l’informatique, des télécommunications, de l’électronique et de l’audiovisuel, toutes ces options indiquent l’importance accordée par le chef de l’État au développement de ces complexes industriels, à plus fortes plus-values. Leur réalisation se traduira, certainement, dans un proche avenir, par des avancées économiques et sociales des plus positives pour le pays et la société. L’amorce de ce développement industriel permettra, en effet, à l’Algérie d’entamer son véritable décollage économique et se hisser progressivement au niveau des pays développés.

Cependant, toute cette stratégie tendant à adapter notre modèle de développement économique et social aux exigences imposées par la mondialisation de l’économie, tous les efforts qui seront consentis par l’État pour engager le processus du développement industriel programmé, ne trouveront la plénitude de leur exploitation et de leur valorisation que si des investissements importants sont consentis, en parallèle, dans la production de l’information.

À l’instar du pétrole et du gaz, matières premières qui furent à l’origine des révolutions scientifique, technologique et industrielle du siècle dernier, à celui, par voie de conséquence, du prodigieux développement économique et social des nations occidentales, l’information est devenue, grâce aux nouvelles révolutions scientifique, technologique et industrielle qu’elle a enclenchées, le carburant qui ne cesse d’alimenter le moteur de la locomotive qui a propulsé les pays occidentaux au stade actuel de leurs développements économiques et sociaux et leur a permis de bénéficier des bienfaits, à présent, de la révolution du numérique.

C’est dire que toute la vision du redressement national, escomptée par la stratégie de développement économique inscrite dans la feuille de route révélée par les autorités du pays, restera tributaire d’une stratégie parallèle de développement de la production de l’information, car, à l’évidence, la politique d’industrialisation du pays arrêtée par les pouvoirs publics ne trouvera toute la plénitude de la réalisation de ses objectifs que si elle inclut dans la programmation de ses objectifs, les investissements conséquents exigés par la production et la valorisation de l’information et, par voie de conséquence, pour soutenir et accompagner l’industrialisation du pays et permettre à l’Algérie d’entrer, de plain-pied, dans l’ère du numérique.

L’élaboration de cette politique de production et de valorisation de l’information doit, impérativement, prendre en considération tous les aspects liés à la prospection, à l’exploitation, à l’acheminement de cette matière première vers les différents centres spécialisés chargés de son raffinement et de la production des différents produits qu’elle recèle, pour satisfaire les besoins d’informations spécifiques à chaque secteur de l’activité nationale.

À toutes ces opérations de prospection, d’exploitation, de valorisation et de ventilation de l’information dans tous les secteurs de l’activité nationale, il faut inclure, aussi, la formation de la ressource humaine qu’impliquent les différents stades de la production et de l’utilisation de cette matière première.
Là aussi, nous estimons qu’il est grand temps d’introduire dans notre politique d’éducation, la priorisation à la formation de la ressource humaine exigée, non seulement par le développement de l’information et la satisfaction de la demande de chaque secteur d’activité du pays, mais pour répondre aussi aux besoins en personnes spécialisées chargées de la conception de la réalisation et du fonctionnement des nouvelles industries programmées.

Les pouvoirs publics qui, nous en sommes certains, ont inclus cette donnée dans la nouvelle stratégie de développement économique du pays doivent prendre en considération, également, la conception et la mise en place de la toile de tissage, à l’échelle nationale, de ces différentes opérations liées à la prospection, à l’exploitation, à l’acheminement, au traitement, au stockage, à l’utilisation des différents produits générés par l’information.
Dans ce domaine comme dans celui politique, que nous avions évoqué dans nos précédentes publications, il serait plus judicieux d’inverser la dialectique se rapportant à la formulation de la politique de développement et de valorisation de l’information. Nous pensons, objectivement, que «l’aiguille administrative» qui permettra le faufilage, de ces différentes opérations, induites par le procès de production de l’information, qui tissera de la toile, est toute désignée : la commune.

C’est, en effet, à l’échelle de cette institution de base de l’État, dans les différentes activités situées sur son territoire, que se nichent tous les gisements d’informations à explorer et à exploiter. C’est à ce niveau, aussi, qu’il faut créer l’organisme premier chargé de l’exploration, de la production et du traitement de l’information recueillie, qu’il faut instituer la banque locale de données.

Lorsque toutes les communes seront dotées d’une banque de données, il sera plus aisé d’instituer celles qu’il faudrait instituer au niveau des chefs-lieux de wilaya.
Le processus d’édification de ces différentes plates-formes de données facilitera, à la fin du processus de production de l’information, l’édification de la banque nationale de données dont les pouvoirs publics ont besoin pour la confection des plans de développement économiques et sociaux qui assureront au pays le développement durable, répondant véritablement aux aspirations matérielles et immatérielles du citoyen et de la société et à l’Algérie la liberté et la souveraineté qui lui permettront de défendre ses droits dans le concert des nations.
Z. Z.


 

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