Belgique : Le parcours exceptionnel de la nouvelle ministre des Affaires étrangères d’origine kabyle

       C’est une première dans l’histoire de la Belgique : une femme aux origines algériennes est nommée au poste sensible de ministre des Affaires étrangères. Il s’agit de Hadja Lahbib, dont les parents sont originaires de Kabylie.

La nomination pour la première fois dans les annales politiques belges d’une femme d’origine algérienne au poste de ministre a fait l’actualité en Belgique. Dès l’annonce, dans la soirée du 14 juillet, de la désignation de l’ancienne journaliste à la télévision publique belge (RTBF) Hadja Lahbib aux commandes du ministère des Affaires étrangères, les médias ont reprit l’info en dressant le portrait de cette femme.

On ne devient pas par hasard ministre dans n’importe quel gouvernement et de surcroit quand on est issu de l’immigration. Certes, en Europe et dans les autres pays développés, les nominations de personnes issus de l’immigration aux postes clés sont légions, mais de voir une femme originaire d’Algérie comme ministre en Belgique, c’est une première.

Qui est Hadja Lahbib, cette femme originaire de la Kabylie devenue ministre des Affaires étrangères de la Belgique ?

Hadja Lahbib, une journaliste aux  origines algériennes très connue en Belgique, hérite donc du cabinet des Affaires étrangères. L’annonce a été faite dans la soirée de jeudi 14 juillet. Hadja Lahbib, remplace Sophie Wilmès, qui a décidé de démissionner de son poste pour des raisons familiales. Elle devait s’occuper de son mari, atteint d’un cancer, selon un communiqué du gouvernement.

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La désignation de Hadja Lahbib au poste de ministre des Affaires étrangers a surprit la concernée, qui ne s’attendait pas à se voir propulsée à ce haut poste de responsabilité. « Il y a des coups de fil qui bousculent. Ces coups de fil arrivent généralement la nuit et là, il est arrivé en journée », affirmait Hadja Lahbib aux médias belges juste après sa nomination. Celle qui était la présentatrice vedette du JT à la télévision belge (RTBF) durant plus de 20 ans se dit prête à assumer ses nouvelles fonctions.

« J’y mettrai toute mon énergie, mes qualités et mes failles… En tant que femme, citoyenne, ni de gauche, ni de droite mais fondamentalement libre », explique-t-elle. Dans un message publié sur son compte Twitter, la nouvelle ministre des Affaires étrangères a également reconnu la difficulté de sa nouvelle mission. « Merci à tous pour vos messages encourageants. Je suis consciente des défis immenses auxquels notre monde et nos démocraties sont confrontés, je prends mes fonctions de ministre belge des Affaires étrangères avec humilité et animée d’un fort sentiment de responsabilité », écrit Hadja Lahbib.

Née à Boussu, près de Mons, dans le Borinage en Belgique et issue d’une famille d’origine algérienne, kabyle plus particulièrement, Hadja Lahbib a affiché dès son jeune âge sa révolte contre son milieu socio-culturel sans pour autant renier son attachement familial. « À cet âge, j’étais révoltée contre mon milieu, mais aujourd’hui, je suis réconciliée avec mes parents ainsi qu’avec mon frère », confiait-elle il y a près d’un an au site Cathobel.

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Dans ses confidences, Hadja Lahbib, qui s’est illustrée dans son travail de journaliste par de nombreux reportages et enquêtes sur l’Afghanistan et la Syrie, n’a pas hésité à évoquer sa relation avec la religion. « Je suis plus attiré par le bouddhisme que par l’islam que mon père et ma mère pratiquent encore avec une grande piété. Je me suis faite toute seule, mais aussi et certainement grâce aux espaces de liberté que m’ont laissés mes parents, ce qui a donné, faut-il le dire, 5 enfants très différents et complémentaires à la fois », confiait-elle.


 

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