Rapport du département d’état us dans le monde : Note complète à l’armée algérienne

27.06.2020

«Le rythme régulier des opérations de balayage (menées par l’ANP) a réduit considérablement les capacités des groupes terroristes…»

Les Américains saluent le rôle de l’ANP dans la sécurisation du territoire

Le rôle joué par l’Algérie dans la résolution des crises libyenne et malienne, la lutte antiterroriste et la contrebande dans la zone sahélo-sahélienne n’ont pas échappé à l’oeil vigilant des Américains. Les groupes terroristes dans la région sont dans l’incapacité d’opérer en Algérie grâce aux efforts menés par l’Armée nationale populaire (ANP) et les forces de sécurité, ayant conduit à l’anéantissement de leurs capacités de nuisance, relève le rapport annuel sur le terrorisme dans le monde, publié le 24 juin à Washington, par le Département d’Etat des USA. «L’Algérie a poursuivi ses efforts importants pour prévenir les activités terroristes à l’intérieur de ses frontières», indiquent les rédacteurs du document qui notent que les organisations terroristes, qui continuent à opérer dans la région n’ont pas mené d’attaques en Algérie en 2019. «Le rythme régulier des opérations de balayage (menées par l’ANP) a réduit considérablement les capacités des groupes terroristes à opérer en Algérie», constatent les services de Mike Pompeo qui s’appuient sur des rapports incontestables de spécialistes en matière de lutte antiterroriste.
Il ne se passe en effet pas un jour où le ministère de la Défense ne fasse part de communiqué indiquant l’élimination de terroristes, de leurs caches, d’interception d’armes, de saisie de drogue, de démantèlement de trafic en tous genres, servant à leur financement. Une activité accrue, quotidienne et sans relâche concentrée surtout aux frontières. Les revers infligés aux groupes terroristes qui ont en fait leur nouveau théâtre d’opérations après qu’ils eurent été laminés dans les agglomérations et les grandes villes ont permis aux forces de sécurité de se rendre maîtres du terrain, et de démanteler ces derniers bastions du terrorisme. L’Algérie est devenue un terrain miné pour eux. Une «citadelle» imprenable.
L’Algérie demeure «un environnement opérationnel difficile pour les groupes extrémistes armés dans la région», affirme le Département d’Etat des Etats-Unis qui souligne qu’ils ont fait de bon nombre de pays voisins leur terreau. «L’activité terroriste en Libye, au Mali, au Niger et en Tunisie ainsi que le trafic d’êtres humains, d’armes et de stupéfiants ont contribué à la menace globale, en particulier dans les régions frontalières», indique le rapport de la diplomatie américaine qui précise que l’Algérie et les Etats-Unis continuent de bâtir et de renforcer leur partenariat en matière de contre-terrorisme grâce à «un dialogue régulier et à l’échange d’expertise technique».
Une coopération qui ne date pas d’aujourd’hui. «L’Algérie demeure un partenaire clé dans les efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme», avait souligné le département d’Etat américain, dans son Rapport mondial 2014 de lutte contre le terrorisme, qui a mis en exergue les efforts soutenus de l’Algérie dans la lutte antiterroriste au niveau régional et international, en 2019. Le Département de Mike Pompeo a notamment mis en relief le rôle joué par l’Algérie en matière de renforcement des capacités de la région Afrique de l’Ouest au sein du Gctf (Global Counter terrorism Forum). L’Algérie a participé aux réunions conjointes de ce groupe et «assumé un rôle de leadership au sein d’Afripol le mécanisme de coopération policière de l’Union africaine basé à Alger, qui a pour mandat de renforcer la coopération policière africaine et de prévenir la criminalité transnationale et le terrorisme.» notent les services du chef de la diplomatie américaine.
Ce mécanisme de coopération policière de l’Union africaine basé à Alger a pour mandat de renforcer la coopération policière africaine et de prévenir la criminalité transnationale et le terrorisme. En somme, c’est toute la stratégie adoptée par l’Algérie (dépolitisation des mosquées, la promotion d’un islam de paix…) pour contrer la violence extrémiste qui a été passée en revue. Un exemple en matière de lutte antiterroriste salué par Washington./ Mohamed TOUATI


  Selon Washington, les groupes terroristes sont dans l’incapacité d’opérer en Algérie


27.06.2020

  Trafic d’êtres humains: L’Algérie sur la liste noire américaine

par Ghania Oukazi

  Au même moment où ils la félicitent d’être capable de lutter efficacement contre le terrorisme en empêchant son infiltration à partir des pays voisins, les Etats-Unis viennent de réintégrer l’Algérie dans leur liste noire des pays qui pratiquent le trafic d’être humains.

C’est ainsi qu’ils répertorient l’Algérie dans leur rapport annuel 2020 sur ce phénomène transnational. L’Algérie vient en effet d’être inscrite au niveau 3, c’est-à-dire le plus critique de la liste noire américaine des pays qui pratiquent le trafic d’êtres humains. «Le pays qui est classé au niveau 3 ne possède même pas les normes minimales pour éradiquer le trafic d’êtres humains d’une manière définitive et ne déploie aucun effort pour le faire», affirment les Américains dans leur rapport. L’Algérie est précipitée, encore une fois, dans ce classement «indigne» en même temps que trois autres pays à savoir l’Afghanistan, le Lesotho et le Nicaragua. Ils sont quinze pays à être black-listés et menacés par les Américains de sanctions sévères entre autres l’Iran, la Russie, la Chine, la Corée du Nord et le Venezuela. Le choix de ces pays se passe de commentaire. Parmi les sanctions qu’ils brandissent contre ces pays classés au niveau 3, «la revue à la baisse de leurs aides extérieures non humanitaires et non commerciales» et aussi «leur refus de permettre aux responsables gouvernementaux ou aux fonctionnaires de ces pays de participer dans les programmes d’échanges scientifiques et culturels». Ce n’est pas la première fois que Washington accuse Alger de pratiquer ce trafic inhumain. Durant les années 90, les ambassadeurs américains qui se sont succédé en Algérie ont, tous, fait état d’un grand trafic d’êtres humains notamment dans le sud du pays. Ce sont, disaient ces ambassadeurs «des écrits d’ONG qui ont des preuves concrètes sur ce trafic». Malgré les requêtes algériennes démentant l’existence d’un tel fléau, les Américains ont renforcé leurs accusations en se basant, disaient-ils toujours, sur des rapports en provenance de milieux associatifs ».

Quand l’Algérie proteste officiellement

C’est ainsi qu’en 2016, ils avaient classé l’Algérie à la catégorie 3 mais elle l’avait contesté, officiellement, en estimant que «l’appréciation du département d’Etat était loin de résulter d’une évaluation rigoureuse de la situation». Le département d’Etat corrige ce classement en 2017 pour la remonter à la catégorie 2. Il a expliqué dans son rapport de l’année en question que «le gouvernement a enregistré des réalisations clés durant la période considérée. En conséquence, le classement de l’Algérie s’est amélioré en passant à la liste de surveillance Tier 2». Il a aussi souligné que « l’Algérie a consenti des efforts considérables pour se conformer aux normes minimales en matière d’élimination de la traite d’êtres humains». L’APS avait expliqué à l’époque que «le classement du département d’Etat qui comprend quatre catégories à savoir 1, 2, liste de surveillance de la catégorie 2 et catégorie 3, est fondé davantage sur l’ampleur des efforts menés par les pouvoirs publics pour lutter contre la traite des personnes que sur l’étendue du problème dans le pays». Le département d’Etat avait constaté, dans son rapport de 2017 que «les crimes d’exploitation sexuelle des enfants et de travail forcé sont des cas isolés en Algérie en dépit du fait que le pays demeure un pays de transit et de destination pour l’émigration clandestine». En septembre 2017, l’Algérie avait promulgué un décret présidentiel instituant le Comité interministériel chargé de coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre la traite des êtres humains».

Menaces américaines

Les Etats-Unis reviennent à la charge cette année et persistent et signent en intégrant l’Algérie dans leur liste noire alors qu’ils en ont sorti l’Arabie Saoudite pour la classer au niveau 2. Ils justifient «ce bon point» qu’ils accordent à Ryadh par le fait que «les responsables saoudiens ont augmenté le nombre de procès et de condamnations» conformément à la loi relative à la lutte contre la traite d’êtres humains adoptée par les Etats-Unis en 2000. Washington a aussi récupéré à ce niveau d’autres pays comme la Mauritanie, la République démocratique du Congo, la Guinée équatoriale et la Gambie. Présenté, jeudi dernier, à Wahington par le secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères, Mike Pompéo, le rapport 2020 lie en premier, étroitement la propagation du trafic d’êtres humains à la pandémie du Covid-19. «Alors que la lutte contre le trafic d’êtres humains a toujours été marquée par un sentiment d’urgence, les conséquences de la pandémie de Covid-19 soulignent, comme jamais, la nécessité que tous les acteurs travaillent ensemble pour mener ce combat», fait savoir Pompéo. Il note, dans ce sens, que «nous savons que les trafiquants d’êtres humains profitent des plus vulnérables et se saisissent de toute possibilité de les exploiter». Il estime ainsi que «l’instabilité et l’absence d’accès à des services cruciaux provoqués par la pandémie font croître rapidement le nombre de personnes vulnérables à l’exploitation par ces trafiquants». Dans sa préface du rapport en question dont il a la charge de la confection, l’ambassadeur John Richmond a écrit que «les trafiquants, eux, ne se sont pas confinés (mais) ont trouvé des moyens d’innover et même de profiter du chaos». Repris par des médias étrangers, Pompéo dit dans ce rapport que «les efforts de l’administration du Président Donald Trump pour éradiquer le trafic d’êtres humains est une tradition noble des Etats-Unis». Il a prévenu que «les Etats-Unis ne soutiendront aucun pays qui prône une politique encourageant le trafic d’êtres humains et laisse ses citoyens en proie à ce genre de répression».


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