Le ballon chinois et la guerre technologique

Le monde entier a regardé les images de ce ballon chinois qui a survolé le Canada et les États-Unis avant d’être abattu. Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, a annulé sa visite prévue en Chine tandis que Pékin annonce une possible réplique. C’est le dernier épisode d’une compétition sino-américaine qui s’intensifie, notamment dans le secteur technologique.


          Ballon chinois abattu par les Etats-Unis

                     Pékin a refusé un contact avec le chef du Pentagone

Le gouvernement chinois a estimé lundi que les Etats-Unis, en abattant le ballon chinois qui survolait leur territoire, avaient «gravement affecté et endommagé» les relations entre les deux pays.

Le gouvernement à Pékin a refusé samedi la proposition américaine d’un appel téléphonique entre le chef du Pentagone Lloyd Austin et son homologue Wei Fenghe, peu après que l’US Air Force eut abattu un ballon chinois, a annoncé mardi le ministère américain de la Défense. «Notre engagement pour conserver des canaux de communication ouverts se poursuivra», a toutefois promis le général Pat Ryder, le porte-parole du Pentagone, après ce rejet confirmant la dégradation des relations entre les deux premières puissances mondiales.
L’armée américaine a abattu samedi, au large des côtes de Caroline du Sud, ce ballon chinois considéré par le Pentagone comme un ballon espion, destiné à récolter des informations sensibles. Pékin soutient de son côté qu’il s’agissait d’un aérostat civil, principalement destiné à recueillir des données météorologiques.
«Le samedi 4 février, juste après être passé à l’acte pour abattre le ballon du Parti communiste chinois, le ministère (américain) de la Défense a soumis une requête pour un appel sécurisé entre le ministre Austin et le ministre de la Défense chinois Wei Fenghe», a détaillé le général Ryder. «Les communications entre nos armées sont particulièrement importantes en des moments comme ceux-là. Hélas, le Parti communiste chinois a décliné notre requête», a-t-il ajouté.
Le gouvernement chinois a estimé lundi que les Etats-Unis, en abattant le ballon chinois qui survolait leur territoire, avaient «gravement affecté et endommagé» les relations entre les deux pays.
Le même jour, les Etats-Unis ont affirmé avoir récupéré de premiers débris du ballon chinois, dont une partie de la toile. Selon le Pentagone, le ballon lui-même était haut d’environ 60 mètres et portait une sorte de nacelle pesant plus d’une tonne qui reste à récupérer. Le président Joe Biden a pris la décision d’abattre le ballon présumé espion chinois dès mercredi dernier mais les militaires américains lui avaient conseillé d’attendre que l’engin soit au-dessus de l’Atlantique, dans les eaux territoriales américaines. Biden, qui devait prononcer mardi soir son discours de politique générale devant le Congrès, a été durement critiqué par l’opposition républicaine, qui lui reproche d’avoir attendu, signe selon elle de la «faiblesse» de son administration vis-à-vis de Pékin.
Des responsables américains ont toutefois assuré que cela avait fourni «une formidable occasion de mieux comprendre et d’étudier» l’engin, dont la traversée du territoire américain a captivé le pays pendant plusieurs jours. L’incident du ballon a contraint le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à reporter in extremis vendredi un déplacement très attendu en début de semaine dans la capitale chinoise, destiné justement à apaiser les relations entre les deux grands rivaux stratégiques. Malgré cela, l’administration de Joe Biden assure vouloir maintenir le dialogue avec Pékin et que la visite de M. Blinken serait reprogrammée dès que les «conditions seront réunies».


        Ballon espion au-dessus des États-Unis : Pékin affirme que l’incident sert de prétexte pour «diffamer» la Chine

Pékin a estimé hier que le survol controversé aux États-Unis d’un ballon d’observation chinois servait de prétexte pour «diffamer» la Chine. Le Pentagone a annoncé vendredi avoir détecté un aérostat de grande taille au-dessus des États-Unis, et assuré n’avoir aucun doute sur sa provenance chinoise et son usage à des fins d’espionnage. Les autorités chinoises, qui évoquent une intrusion «involontaire», ont exprimé leurs «regrets». Au vu de cette affaire qui fait grand bruit aux États-Unis, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a reporté une rare visite prévue à Pékin, censée apaiser les tensions avec le rival chinois. «Certains politiciens et médias américains utilisent l’incident comme prétexte pour attaquer et diffamer la Chine», a fustigé hier dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères. «La Chine se conforme toujours strictement au droit international (…) et n’a jamais violé le territoire et l’espace aérien d’un pays souverain», ajoute le ministère en référence au survol aux États-Unis d’un ballon d’observation chinois. La visite d’Antony Blinken à Pékin, initialement prévue dimanche et lundi, est «reportée» et sera reprogrammée quand «les conditions seront réunies», selon un haut responsable du secrétariat d’État sous couvert d’anonymat. «En réalité, ni la Chine ni les États-Unis n’avaient (officiellement) annoncé de visite», a commenté hier le ministère chinois des Affaires étrangères. «La publication d’informations (liées à cette visite) est la seule décision des États-Unis», a-t-il ajouté.

R.I.


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       Le ballon chinois a relevé « l’impuissance » de la défense aérienne américaine

par Sputnik Afrique

Le ballon chinois, abattu par un F-22, n’a pas menacé la sécurité des États-Unis, confirment deux experts interrogés par Sputnik. Mais il a montré que la défense aérienne US était incapable de faire face à ce genre d’objet volant à une telle altitude, estime un responsable de l’Académie russe des sciences des fusées et de l’artillerie.

Le ballon chinois qui a survolé pendant plusieurs jours le territoire américain avant être abattu le 4 février a révélé des points faibles de la défense aérienne des États-Unis, a estimé auprès de Sputnik le capitaine de 1er rang à la retraite Konstantine Sivkov, vice-président de l’Académie russe des sciences des fusées et de l’artillerie.

« L’incident avec le ballon chinois a effectivement testé le système continental de défense aérienne des États-Unis. Le point important c’est que le système s’est avéré impuissant. En d’autres termes, il s’est avéré impossible d’abattre avec des équipements au sol le ballon à l’altitude à laquelle il volait. Seul le F-22 Raptor avec son puissant radar pouvait atteindre une telle altitude. Les F-15 et F-16 ne pouvaient tout simplement pas le voir », a-t-il expliqué.

Les États-Unis habitués à considérer la Chine comme une menace

De son côté, Pavel Kamennov, politologue et chercheur à l’Institut de la Chine et de l’Asie moderne de l’Académie des sciences de Russie, note que Washington a l’habitude de traiter « pour n’importe quelle raison » la Chine comme une menace à la sécurité nationale américaine.

« Le ballon n’a menacé personne, il n’a rien détruit. Le point fondamental est que l’espace aérien a été violé, mais Pékin a réagi instantanément et s’est excusé. En outre, la reconnaissance de la zone est désormais beaucoup plus efficace depuis l’espace. Cependant, avant même le début de l’enquête américaine, le ballon a immédiatement été désigné comme un ballon de reconnaissance », a-t-il ajouté.

L’incident dans le ciel américain

Dénonçant une « violation inacceptable » de leur « souveraineté », les États-Unis ont annoncé avoir abattu au-dessus de l’eau au large de la côte de Caroline du Sud un ballon chinois qui survolait leur sol depuis plusieurs jours.

Pékin a exprimé son « fort mécontentement » et a protesté « contre l’utilisation de la force par les États-Unis » contre « aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques » mais qui a « dévié de sa trajectoire ».

Toutefois Washington insiste qu’il s’agissait d’un ballon espion utilisé « dans une tentative de surveiller des sites stratégiques » américaines. Joe Biden a assuré qu’avoir donné l’ordre le 1er février d’abattre « dès que possible » le ballon, mais que le Pentagone souhaitait attendre « le lieu le plus sûr pour le faire » afin d’éviter tout dégât au sol lors de la retombée d’éventuels débris.

Quoiqu’il n soit, suite à l’incident la visite du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Chine a été reportée. Cette visite aurait été la première d’un secrétaire d’État américain depuis octobre 2018.

source : Sputnik Afrique


   Les Etats-Unis démentent des informations sur un drone à voile confisqué dans les eaux namibiennes

WINDHOEK, 9 février (Xinhua) — Le gouvernement américain, par l’intermédiaire de son ambassade en Namibie, a tenu à prendre ses distances avec des informations faisant état de la confiscation d’un drone à voile découvert au large de Lüderitz, dans le sud-ouest de la Namibie.

L’armée namibienne a confirmé que cet engin sans équipage ressemblant à un voilier et conçu pour recueillir des données a été trouvé « dans les régions les plus reculées de l’océan et dans les conditions les plus difficiles », a rapporté le média local Erongo 24/7 un peu plus tôt cette semaine.

« Nous préparons une conférence de presse complète à cet égard », a déclaré le porte-parole de l’armée namibienne, Petrus Shilumbu, sans donner de détails.

Selon le quotidien officiel The New Era, le drone à voile a été confisqué à deux ressortissants sud-africains, qui avaient été missionnés par son opérateur aux Etats-Unis pour aller le récupérer en mer. Le bâtiment aurait été transporté sous bonne garde à Windhoek pour une analyse plus approfondie.

Tiffany Miller, porte-parole de l’ambassade des Etats-Unis en Namibie, a démenti les informations selon lesquelles son gouvernement aurait été impliqué ou aurait interféré avec le drone confisqué. Selon elle, bien qu’il ait été fabriqué et exploité par Saildrone, une société privée américaine, c’est l’Université de Göteborg, en Suède, qui l’a commandé à des fins de recherche marine.



 

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