Birmanie. La junte « condamne » la future implication de l’opposition dans le processus de paix

      La junte birmane a annoncé ce vendredi 11 novembre « condamner » la décision de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) d’impliquer l’opposition dans le processus de paix.

Le chef de la junte du Myanmar, le général Min Aung Hlaing, à Naypyitaw, Myanmar, le 27 mars 2021. | STRINGER / ARCHIVE REUTERS

La junte birmane a déclaré ce vendredi 11 novembre 2022 « condamner » la décision de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) d’impliquer l’opposition dans le processus de paix.

« Ces organisations illégales et terroristes »

« La Birmanie s’oppose fermement et condamne les tentatives des États membres de l’ASEAN d’avoir affaire avec ces organisations illégales et terroristes », a déclaré le ministère des Affaires étrangères de la junte dans un communiqué.


>>>  L’ancienne chef du gouvernement civil birman Aung San Suu Kyi condamnée à 4 ans de prison 


                Podcast : « Où va la Birmanie, un an après le coup d’État »

Le mercredi 16 février à 18h30, Asialyst et l’Inalco ont coorganisé une conférence pour mieux comprendre la situation de la Birmanie                                                un an après le coup d’État militaire du 1er février 2021. Retrouvez ici en vidéo l’intégralité de cet événement.
Manifestations réprimées dans le sang, opposants et militants enfermés massivement, villages brûlés… Un an après le putsch des militaires qui renversa le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi et mit fin à une décennie de parenthèse démocratique, la Birmanie s’enfonce dans la violence. La cohésion nationale est plus que jamais en danger. La guerre civile n’est plus un risque, elle est une réalité dans au moins une partie du pays : les Etats où les groupes armés ethniques s’opposent aux troupes gouvernementales. Accusée de se comporter en « armée coloniale » contre les 55 millions de Birmans, la Tatmadaw, nom officiel des forces armées du pays, est-elle en train de consolider son emprise absolue sur la Birmanie ou en voie de perdre le pouvoir ?
TotalEnergies et son partenaire américain Chevron ont annoncé le 21 janvier dernier leur décision de quitter le pays. Ils cèdent leurs parts dans le projet gazier de Yadana, son gisement et ses 370 km de gazoduc vers la Thaïlande, cette immense perfusion en millions de dollars pour la junte. Loin d’être une bonne nouvelle pour les généraux au pouvoir, ce double retrait risque d’amplifier la fuite des investisseurs et donc des capitaux dans une Birmanie isolée de la communauté internationale.

Même la très consensuelle Asean, l’association des Nations d’Asie du Sud-Est jamais regardante sur les affaires internes de ses Etats-membres, n’a pas reconnu le nouveau régime des militaires présidé par le général Min Aung Hlaing. Un an après le coup d’Etat, ce dernier ne peut compter dans la région que sur le soutien des régimes militaires ou dictatoriaux, notamment la Thaïlande et le Cambodge.

Cette conférence a permis de mieux comprendre les ressorts et la complexité de la crise birmane depuis un an.
Avec :
Bruno Philip, journaliste au quotidien Le Monde, ancien correspondant à Bangkok.
Alexandra de Mersan , enseignante-chercheure à l’Institut national des Langues et Civilisations orientales (Inalco), spécialiste de la Birmanie, des migrations et des religions.
Francis Christophe , journaliste indépendant et spécialiste de la Birmanie, auteur du livre « Birmanie, la dictature du Pavot » (Picquier, 1998).
Modérateur : Joris Zylberman , rédacteur en chef d’Asialyst et ancien correspondant en Chine de RFI et France 24.

 

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