Caracas rejette l’ultimatum européen sur la tenue d’élections : Le président Maduro ne veut rien lâcher

Nicolas Maduro succède à Chavez lors de la présidentielle anticipée du 14 avril 2013 alors que le continent américain s’apprête à une profonde mutation politique. Entre 2015 et 2018, les principaux bastions de la gauche sud-américaine, à commencer par l’Argentine et le Brésil, tombent aux mains de coalitions de droite.

Dans une interview diffusée hier sur la chaîne CNN Turk, le président vénézuélien, Nicolas Maduro, a rejeté l’ultimatum lancé par plusieurs pays européens. Ultimatum lui donnant huit jours pour convoquer des élections. Il a déclaré que son pays n’est «pas lié» à l’Europe. «Ils devraient retirer cet ultimatum. Personne ne peut nous donner d’ultimatum», a-t-il affirmé à cette occasion.

Madrid, Paris, Berlin, Londres, Bruxelles et Lisbonne ont exigé, samedi, la convocation d’élections sous huit jours au Venezuela, faute de quoi ces capitales reconnaîtront le chef du Parlement et président autoproclamé Juan Guaido comme chef de l’Etat. Les Etats-Unis, le Canada et la plupart des pays d’Amérique latine ont reconnu Juan Guaido comme étant le président par intérim légitime du Venezuela.

Nicolas Maduro a été investi le 10 janvier pour un deuxième mandat de six ans devant la Cour suprême et non devant le Parlement comme le prévoit la Constitution. L’opposition et une partie de la communauté internationale, dont les Etats-Unis et l’Union européenne (UE), ne reconnaissent pas la légitimité de ce deuxième mandat.

Lundi dernier, un groupe d’hommes en uniforme, se présentant comme faisant partie de la Garde nationale bolivarienne (GNB), s’est retranché dans une caserne au nord de Caracas. Dans une vidéo sur les réseaux sociaux, ils déclarent ne pas reconnaître le président Maduro et appellent la population à descendre dans la rue.

Des émeutes éclatent alors dans plusieurs quartiers populaires de la capitale Caracas en solidarité avec les rebelles. Le même jour, la Cour suprême déclare illégitime la direction du Parlement, unique institution aux mains de l’opposition depuis fin 2015 et dont une Assemblée constituante entièrement chaviste (du nom de l’ancien président Hugo Chavez), élue mi-2017, a accaparé l’essentiel des pouvoirs.

La fêlure

Le lendemain, le vice-président américain, Mike Pence, exprimait son soutien à l’opposition pour exiger un gouvernement de transition et des élections libres. Nicolas Maduro accuse les Etats-Unis d’avoir ainsi ordonné «un coup d’Etat fasciste». Mercredi, le président du Parlement, Juan Guaido, s’est autoproclamé «président en exercice» du pays, promettant un «gouvernement de transition» et «des élections libres». Le président américain, Donald Trump, annonce qu’il le reconnaît comme président par intérim. Le Canada, le Brésil, la Colombie et plusieurs autres pays latino-américains font de même.

La Russie, la Chine, Cuba, le Mexique et la Turquie soutiennent, quant à eux, Maduro qui annonce la rupture des relations diplomatiques avec Washington. Jeudi, c’est au tour de l’armée de lui renouveler son soutien. Le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, observe qu’ «un coup d’Etat est perpétré»contre le Président «légitime».

Samedi, au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), la Russie et la Chine bloquent un projet américain de déclaration visant à soutenir l’Assemblée nationale dirigée par Guaido. En marge de cette réunion, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, appelle tous les pays à mettre fin à leurs transactions financières avec Caracas. L’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, accuse «les Etats-Unis et leurs alliés de vouloir renverser le président» vénézuélien.

De son côté, Maduro annonce le lancement de négociations avec les Etats-Unis pour ouvrir des «sections d’intérêts» dans chaque pays, afin de maintenir un niveau minimum de relations après la rupture des liens diplomatiques. En parallèle, à Washington, l’attaché militaire du Venezuela, le colonel José-Luis Silva, déclare ne plus reconnaître Maduro comme président légitime, et a appelé ses «frères militaires» à soutenir Guaido. 

Peu avant la réunion du conseil de sécurité sur la crise Vénézuélienne :
Le président Nicolas Maduro sous la pression internationale

Le président Maduro a été investi, le 10 janvier, pour un deuxième mandat devant la Cour suprême et non devant le Parlement, comme le prévoit la Constitution. L’opposition et une partie de lacommunauté internationale, dont Washington et Bruxelles, n’ont pas reconnu la légitimité de ce deuxième mandat.

Après les Etats-Unis, le Canada et certains pays latino-américains, c’est au tour des pays européens, l’Espagne, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, d’exercer la pression sur le président vénézuélien Nicolas Maduro. Il est sommé par ces derniers d’organiser les élections, à défaut de quoi ils reconnaîtront son adversaire, Juan Guaido, comme président, rapporte l’AFP.

Ainsi, peu avant une réunion du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) consacrée à la crise de ce pays latino-américain, Madrid, Paris, Berlin et Londres ont lancé, de manière coordonnée, un ultimatum à Nicolas Maduro et annoncé qu’ils reconnaîtraient l’opposant Juan Guaido comme «président» du Venezuela, si des élections ne sont pas convoquées sous «huit jours».

Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a affirmé que si des élections «justes, libres et transparentes» ne sont pas convoquées dans un «délai de huit jours», Madrid reconnaîtrait «Juan Guaido comme président du Venezuela» afin que ce dernier «convoque ces élections». Confronté au mouvement de contestation des «gilets jaunes» dans son pays, le président français, Emmanuel Macron, a indiqué sur Twitter que «sans élections annoncées d’ici huit jours, nous serons prêts à reconnaître J. Guaido» comme «président en charge» du Venezuela «pour enclencher un processus politique. Nous y travaillons entre partenaires européens».

De son côté, la porte-parole du gouvernement allemand, Martina Fietz, a soutenu que «le peuple vénézuélien doit pouvoir décider librement et en toute sécurité de son avenir. Si des élections ne sont pas annoncées dans les huit jours, nous sommes prêts à reconnaître Juan Guaido, qui initie un tel processus politique, comme président par intérim». Un peu plus tard dans la journée, le ministre des Affaires étrangères britannique, Jeremy Hunt, a rejoint l’Espagne, la France et l’Allemagne en déclarant que sans annonce de nouvelles élections au Venezuela «dans les 8 jours», le Royaume-Uni reconnaîtra officiellement J. Guaido comme «président par intérim» du pays.

Les Etats membres de l’Union européenne (UE) ne sont pas parvenus vendredi, en raison de leurs divisions, à s’entendre sur une «déclaration commune» dans ce sens, selon des sources diplomatiques. Madrid et d’autres Etats ont jugé le texte proposé trop faible, tandis qu’Athènes soutient le régime de Nicolas Maduro. Par ailleurs, un projet américain de déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Venezuela, visant à apporter «un plein soutien» à l’Assemblée nationale vénézuélienne dirigée par l’opposant J. Guaido, a été bloqué hier par la Russie et la Chine.

Le texte a relevé aussi l’engagement de cette Assemblée à restaurer la démocratie et l’Etat de droit au Venezuela, l’absence de légitimité du dernier processus électoral dans le pays et condamnait le recours à la violence des forces de sécurité contre les manifestants. De son côté, l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, a accusé «les Etats-Unis et leurs alliés de vouloir renverser le président» du Venezuela, en déniant au Conseil de sécurité le droit de discuter de la situation dans ce pays. Parlant de «coup d’Etat», il a affirmé que la crise relève d’une «situation interne» au Venezuela. Dans sa réponse, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a souligné que «le régime de Nicolas Maduro réprimait son peuple» depuis des années.

Des milliers de Vénézuéliens fuient leur pays, déstabilisant la région, a-t-il ajouté. Comme il a appelé tous les pays à «être aux côtés des forces de liberté» et mis en garde Maduro sur la protection des diplomates américains. Le président Maduro a été investi le 10 janvier, pour un deuxième mandat de six ans, devant la Cour suprême et non devant le Parlement, comme le prévoit la Constitution. L’opposition et une partie de la communauté internationale, dont les Etats-Unis et l’UE, n’ont pas reconnu la légitimité de ce deuxième mandat.

Juan Guaido, s’est autoproclamé «président en exercice» du pays

La tornade

Lundi dernier, un groupe d’hommes en uniforme, se présentant comme faisant partie de la Garde nationale bolivarienne (GNB), se retranche dans une caserne de Cotiza, au nord de la capitale Caracas. Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, il déclare ne pas reconnaître le président Maduro et appelle la population à manifester. Quelques heures plus tard, l’armée annonce l’arrestation de 27 mutins. Des émeutes éclatent dans plusieurs quartiers populaires de Caracas en soutien aux rebelles, rapporte l’Observatoire vénézuélien des conflits sociaux (OVCS), une organisation de l’opposition.

Le même jour, la Cour suprême déclare illégitime la direction du Parlement, unique institution aux mains de l’opposition depuis fin 2015 et dont une Assemblée constituante entièrement chaviste (du nom de l’ex-président Hugo Chavez), élue mi-2017, s’est arrogée l’essentiel des pouvoirs. Le vice-président américain, Mike Pence, a exprimé sa solidarité avec une manifestation prévue le lendemain au Venezuela à l’appel de l’opposition pour exiger un gouvernement de transition et des élections libres.

Nicolas Maduro accuse Washington d’avoir ordonné «un coup d’Etat fasciste». Mercredi, opposants et partisans de Maduro ont manifesté dans tout le pays, jour anniversaire de la chute de la dictature de Marcos Perez Jimenez en 1958. Et le président du Parlement, Juan Guaido, s’est autoproclamé «président en exercice» du pays, promettant un «gouvernement de transition» et «des élections libres». Il est reconnu par le président américain, Donald Trump, comme président par intérim. Le Canada, le Brésil, la Colombie et plusieurs autres pays latino-américains font de même. La Russie, la Chine, Cuba, le Mexique et la Turquie maintiennent leur soutien à Maduro.

Maduro annonce la rupture des relations diplomatiques avec les Etats-Unis. Washington a fait savoir ne pas reconnaître à Maduro l’autorité pour prendre une telle décision. De son côté, l’armée a renouvelé son soutien au Président. «J’alerte le peuple du Venezuela qu’un coup d’Etat est perpétré (…) contre notre Président légitime», a déclaré le ministre de la Défense vénézuélien, le général Vladimir Padrino. Washington réclame une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU. Lors d’une réunion extraordinaire de l’Organisation des Etats américains, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a échoué à obtenir l’unanimité des 34 membres pour reconnaître J. Guaido comme président. 

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