La carte de l’Afghanistan ne trompe pas : l’avancée talibane semble inexorable

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Afghanistan : profitant du retrait occidental, les talibans gagnent du terrain
© Sputnik . Louis Doutrebente & Thomas Martin

En Afghanistan, la progression des talibans* semble inexorable. Depuis le 1er mai, début officiel du retrait des troupes de l’Otan, le gouvernement perd district après district devant l’avancée des islamistes. Cependant, de nombreuses zones sont encore contestées et Kaboul restera protégée par des GI’s. Analyse en carte.

Jusqu’où les talibans* avanceront-ils? Le départ des forces armées américaines et de leurs alliés de l’Otan s’accélère. Les combattants fondamentalistes ne cessent de conquérir de nouveaux territoires. En effet, du nord au sud, d’est en ouest, le gouvernement de Kaboul cède du terrain. Les talibans* s’adjugent de nombreux districts. Ils renforcent notamment leur position sur les principales zones de production d’opium. Le pays apparaît fracturé.

En revanche, le sort de nombreux territoires très disputés n’est pas encore fixé. Pour l’heure, le centre du pays reste sous le contrôle des autorités. C’est là que vit en majorité les Hazaras, des chiites souvent persécutés dans le passé par les talibans* et encore attaqués ces derniers mois aussi par les djihadistes de l’État islamique*. Enfin, dans la capitale, 650 soldats américains devraient rester pour assurer notamment la protection de l’aéroport et des diplomates.

État des lieux de la progression talibane en carte.


* Organisation terroriste interdite en Russie.


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Vingt ans après le début de leur intervention sur le sol afghan, les troupes américaines font leurs valises et laissent le gouvernement afghan presque seul face aux Taliban. Une décision qui risque de bouleverser le paysage géopolitique régional. Un nouveau chapitre s’ouvre dans l’histoire de l’Afghanistan : en avril 2021, le président américain Joe Biden confirme le retrait des troupes américaines. La nouvelle date butoir est le 11 septembre 2021, le jour du 20e anniversaire des attentats de 2001. En Afghanistan, cette décision n’a fait que creuser le fossé entre les deux parties du conflit. Les Talibans coupent le dialogue direct avec les autorités de Kaboul et augmentent drastiquement le nombre des attaques. Un certain nombre de pays de la région craignent l’escalade après le retrait définitif des troupes. Afin d’éviter un tel scénario, la Russie, la Chine, le Pakistan et l’Inde s’engagent de plus en plus dans le processus de paix afghan.

De son côté, Washington ne voit pas de menaces à la paix dans son retrait et songe de plus en plus au regroupement de ses forces dans la région. Des négociations sont même lancées avec l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, mais pour l’instant sans résultat. Alors comment le désengagement américain peut-il changer le paysage géopolitique régional ? Quels sont les risques qui se dessinent devant le gouvernement de Kaboul avec le désengagement américain ? Comment la nouvelle administration américaine explique-t-elle sa décision de retirer les troupes ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit David Rigoulet-Roze, chercheur à l’IFAS, chercheur associé à l’IRIS et rédacteur en chef de la revue Orients stratégiques.


 

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