Il y a quelque chose de pourri au Parlement européen

par Ahmed Bensaada

 

Ne sentez-vous pas ces relents pestilentiels s’exhaler du Parlement européen? Ces odeurs fétides qui caractérisent l’argent pourri de la corruption, les miasmes de la mauvaise foi et les remugles de l’improbité?

Sinon, comment expliquer cet acharnement maladif contre l’Algérie et ce silence complice envers d’autres pays comme, entre autres, le Maroc ou Israël?

Pourquoi ce parlement a-t-il passé sous silence la condamnation du militant rifain Nasser Zefzafi à 20 ans de prison, sa torture et sa sodomisation?

Comment interpréter le mutisme de ce même parlement lorsque la journaliste palestinienne Shirine Abu Aqleh a été froidement assassinée par un militaire israélien et que sa dépouille a été publiquement profanée? Et que dire de la cinquantaine de journalistes palestiniens tués par l’armée israélienne depuis le début de ce siècle?

Ce parlement gangréné par la corruption comme l’a révélée l’enquête sur le Marocgate s’érige ridiculement en donneur de leçons et en gardien des valeurs universelles. Et qu’on ne vienne pas me dire que les quelques eurodéputés accusés dans le cadre de ce scandale sont les seuls bénéficiaires des pots de vin marocains. Pour avoir profité de la « cécité volontaire » du Parlement européen et de sa protection active pendant pas moins d’un quart de siècle (!), le Maroc a dû soudoyer un très grand nombre de députés.

Et quid d’Israël? Ce pays dont les innombrables exactions, meurtres et atteintes aux droits humains contre les Palestiniens sont invisibles et inaudibles par les parlementaires européens et ce, depuis des décennies!

Au sein même de l’Union européenne (UE), le journaliste espagnol Pablo Gonzalez est emprisonné depuis plus d’un an en Pologne avec un dossier considéré comme vide. Pourquoi ne pas voter une résolution contre la Pologne pour détention arbitraire de journaliste dans des conditions très dures?

Et en Grande-Bretagne, ces députés si enclins à toiser l’Algérie, ne voient-ils pas Julian Assange mourir à petit feu dans une sinistre geôle alors qu’il mériterait le prix Nobel de la Paix? Peuvent-ils lever ne serait-ce que le petit doigt pour lui venir en aide et manifester un zeste de compassion pour celui qui est le symbole de la liberté d’expression? De grâce, une résolution, une toute petite résolution!

En plus de ces effluves nauséabonds, une autre odeur infecte s’ajoute : celle des lobbys qui dépravent les institutions européennes de l’intérieur. Ainsi pouvait-on récemment lire à la une d’un magazine français : « La mafia Soros – Copinages, corruption et propagande : comment les ONG progressistes de l’Open Society ont infiltré la Cour européenne des droits de l’homme ».

Et l’Open Society n’est pas la seule à noyauter l’UE. D’autres organisations droitdelhommistes travaillent d’arrache-pied pour faire passer leurs agendas de déstabilisation des pays ciblés pour leurs courageuses positions politiques loin des dictats des puissances rogues et vieillissantes.

Il faut cependant reconnaitre que dans le cas précis de l’affaire concernant Radio M et son patron, l’UE est directement impliquée.

En effet, j’ai montré dans un précédent article que cette radio a été subventionnée par Canal France International (CFI), un organisme français financé par le Quai d’Orsay dans le cadre du projet Ebticar-Media. Mais le plus intéressant c’est que l’UE a été impliquée dans ce projet.

En janvier 2014, Canal France International (CFI) a signé deux contrats importants avec l’Union européenne (UE), d’un montant global de 2,7 millions d’euros. Une enveloppe de 1,5 millions d’euros (1,2 millions d’euros de l’UE) a été attribuée au premier qui est dédié à l’accompagnement et le développement de médias syriens « indépendants ». Par « indépendants », on insinue, bien sûr, « opposés au gouvernement syrien ».  Dans le cadre de ce projet, le CFI a aménagé un centre de médias, le Syrian Media Incubator, dans la ville turque de Gaziantep, à 60 km de la frontière syrienne, pour aider à la déstabilisation de ce pays.

Le second contrat, d’une durée de trois ans (2014-2016) était destiné au financement de projets « visant à développer l’information en ligne » dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Doté d’un budget de 1,5 millions d’euros, le programme ciblait neuf pays arabes dont, évidemment, l’Algérie et la Syrie. C’est dans ce cadre que Radio M a été financée, de concert avec New Syrian Voices, un projet syrien visant à « capturer la réalité syrienne à travers des reportages de qualité – actuellement disparus dans l’information et le chaos idéologique générés par le régime de Bassar El Assad – alliant précision et innovation afin d’attirer également l’attention des médias internationaux. » (Sic!)

Nous savons dans quel chaos la Syrie a sombré grâce à ces « reportages de qualité » et, par extrapolation, ce que l’UE préparait pour l’Algérie si ce n’était l’extrême vigilance et la maturité politique de ses citoyens.

Alors, pouvons-nous conclure que la résolution du Parlement européen n’est en fait qu’une sorte de « service après-vente » concernant un « investissement » important pour l’UE et très douteux pour l’Algérie?

Et que dire des députés macronistes du groupe « Renew » qui ont quasiment tous voté pour la résolution contre l’Algérie? Ne trouvent-ils pas qu’ils sont incohérents avec la volonté de rapprochement affichée par leur président ou n’est-ce que de la poudre aux yeux?

L’UE et son parlement, tout comme le reste des pays occidentaux n’ont pas encore compris qu’un changement géopolitique majeur est actuellement en cours et que le temps de l’arrogance est révolu.

Les communiqués des Parlements panafricain et arabe qui rejettent et condamnent la déclaration du Parlement européen sur l’Algérie et qui exigent qu’il cesse complètement de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays africains et arabes sont des indicateurs qui ne peuvent pas tromper.

Ils indiquent aussi qu’il y a réellement quelque chose de pourri dans le Parlement européen. Ne sentez-vous pas ces relents pestilentiels et ces odeurs fétides?


    Liberté d’expression et de la presse en Algérie: Condamnations unanimes de la résolution du Parlement européen

                                    par A. Z.

Une vague de critiques et de condamnations a accueilli la dernière résolution du Parlement européen sur la liberté d’expression et de la presse en Algérie. Dans ce cadre, le Conseil de la nation a rejeté, d’une manière catégorique, le contenu de cette résolution. « Le bureau du Conseil de la nation, sous la présidence de M. Salah Goudjil, président du Conseil, exprime son rejet catégorique et fustige une bévue récurrente du Parlement européen qui vient de rendre public, sans scrupules, sous couvert du Droit international et des principes moraux, un communiqué tronqué de contrevérités éhontées », soulignent dans ce sens les termes d’un communiqué du Conseil de la nation.

Ajoutant que « cette dépravation et ce dérapage dangereux, rejetés, représentent une immixtion récurrente dans les affaires internes d’un Etat souverain. Il s’agit, en fait, d’un déchainement de parties malveillantes qui ont, toujours, instrumentalisé cette institution, la dénuant de toute crédibilité auprès des âmes éprises de liberté de par le monde ». La même source soutient que le Parlement européen qui « se tient, avec impudence, sur un piédestal d’arrogance et de mépris, appelle au respect des droits de l’Homme dans certains pays et à leur étouffement dans d’autres.

Luttant, tantôt, pour l’indépendance et affichant, tantôt, un mutisme assourdissant face à la tyrannie. Il appelle au respect de la légalité, tout en se nourrissant de l’exploitation, s’appuyant, en cela, sur des contre-vérités juridiques, politiques, diplomatiques et morales ». Le Bureau du conseil relève encore que le Parlement européen fait preuve de haine et de rancune envers les pays qui ne se soumettent pas à ses politiques, et l’appelle à « se départir de la politique des deux poids deux mesure ». Estimant qu’il « doit faire montre de plus de crédibilité et d’engagement et avec autant d’enthousiasme affichés à l’égard d’autres régions, pour dénoncer les exactions que subit le peuple palestinien sans défense et la profanation de ses lieux sacrés et de son patrimoine, les crimes commis contre les femmes, les vieillards et les enfants de ce peuple étant encore vivaces dans les esprits ». La même source rappelle « le pullulement des cas de pot-de-vin et autres cas d’achat des consciences de certains membres du Parlement européen, qui ont eu pour conséquence l’occultation du droit à l’autodétermination d’un peuple qui lutte pour son autodétermination ».

Le Bureau du Conseil de la Nation réaffirme, à nouveau, que le peuple algérien « s’est soulevé contre le colonialisme abject pour défendre des valeurs et des principes des droits de l’Homme, consacrer la suprématie de la loi et faire régner la Justice », en soulignant que « l’Algérie nouvelle, sous la direction de son Président, M. Abdelmadjid Tebboune, a franchi des pas géants et réalisé des acquis à la hauteur de sa renommée ; des acquis dont l’écho retentit au niveau des institutions internationales et de tous les pays ou entités qui peinent à digérer le succès éclatant d’un pays qui a retrouvé son lustre et renoué avec sa réputation digne de respect et de considération ; forçant le respect, l’admiration et la reconnaissance de la Communauté internationale ; un pays qui n’accepte point de diktat ou de protectorat ».

Le Parlement arabe dénonce

Non sans rappeler que « la Justice est sous-tendue par le principe de séparation des pouvoirs, une justice indépendante qui rend ses verdicts au nom du peuple algérien et ne se soumet pas aux désirs, ni aux humeurs ou encore moins aux injonctions comme le prétend vainement le Parlement européen qui veut ternir son image en lui imputant des accusations sans fondement ». De son côté, l’Assemblée populaire nationale (APN) a condamné, jeudi dernier, dans les termes les plus forts, la résolution « au contenu infondé et erroné » du Parlement européen (PE) sur la liberté d’expression et de la presse en Algérie, affirmant qu’il s’agit d’ «une immixtion éhontée dans les affaires internes du pays ».

L’APN a exprimé, dans son communiqué, « son extrême étonnement » de l’attitude du Parlement européen qui a « ignoré le canal direct de communication entre les deux instances, à savoir la Commission parlementaire mixte ‘Algérie-UE’ qui vient d’avoir un nouveau président, élu par la partie européenne suite à la démission de l’ancien pour son implication dans des affaires de corruption ». Rejetant dans ce sillage la politique de cette institution parlementaire européenne qui « détourne les regards sur les causes justes et le droit des peuples à la liberté et au recouvrement de leurs territoires usurpés », relève la même source.

Le Parlement arabe a également dénoncé fermement le communiqué du Parlement européen (PE) concernant la liberté d’expression en Algérie, le qualifiant d’ingérence flagrante et inacceptable dans les affaires internes de l’Algérie et d’impair inadmissible que le Parlement européen ne cesse de commettre en continuant à publier des communiqués similaires sur les droits de l’Homme dans les pays arabes. Rejetant dans ce sillage « des allégations fallacieuses et mensongères infondées et qui ne s’appuient sur aucune preuve objective ».

Tout en appelant, de nouveau, son homologue européen à cesser immédiatement et entièrement de s’ériger en tuteur des Etats arabes et à ne pas politiser les questions des droits de l’Homme en les utilisant comme prétexte pour s’ingérer dans les affaires internes de la République algérienne, d’autant qu’il y a des institutions constitutionnelles et judiciaires qui sont à même d’assurer et d’appliquer toutes les garanties nécessaires à la liberté d’opinion et à la protection des droits de l’Homme, dans la société algérienne, le Parlement arabe a appelé l’Algérie et les autres pays arabes à ne pas tenir compte de tels « communiqués suspects » étant issus d’une « partie qui n’est pas mandatée pour évaluer les droits de l’Homme dans les pays arabes ».

Soutenant qu’une telle résolution nuit aux relations du PE avec les Etats arabes, le Parlement arabe a mis en avant la nécessité pour le PE d’être à la hauteur de la responsabilité dictée par les intérêts communs et les relations stratégiques qui unissent l’UE et les Etats arabes.


      Les deux tiers de l’humanité désavouent le Parlement européen

                                         Ce que pèse l’Algérie

Les parlementaires africains, musulmans et arabes disent leurs quatre vérités à une grappe d’Européens. Russes, Vénézuéliens, Cubains et bien d’autres nationalités sont du même avis. La résolution du Parlement européen est rejetée par les deux tiers de leurs collègues de par le monde.

Le Parlement européen (PE) prend sans doute conscience de sa véritable dimension à la lumière de la levée de boucliers des Parlements, arabe, panafricain et celui de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Les instances législatives de ces trois grandes organisations ont unanimement dénoncé la résolution du PE exigeant la libération d’un journaliste algérien incarcéré pour un délit relevant du droit commun. Les députés européens, qui distribuent les bons et les mauvais points à l’humanité entière, avaient pris l’habitude de stigmatiser des États, des responsables politiques et des communautés de personnes, sans qu’ils ne sentent le besoin de s’expliquer auprès de qui que ce soit. Le silence de la grande majorité des nations, à l’exception du pays ciblé, donnait aux élus européens l’impression d’être l’entièreté de la communauté internationale. Ils n’avaient de compte à rendre à personne.
Leurs résolutions servaient de faire-valoir à des lobbies et à des officines malhonnêtes pour «noircir» des dossiers, à l’effet de les sortir le «Jour J». Saddam Hussein d’Irak, Mouamar Kadhafi de Libye et Omar El Bachir du Soudan, pour ne citer que ces trois présidents et leurs pays, ont eu droit à des résolutions du PE, autant de pièces ajoutées à la pile de l’accusation. Tout le monde sait ce qu’il est advenu de ces trois dirigeants.

Tout le monde sait également que les «observations» des parlementaires sont systématiquement intéressées. Le Marocogate, le scandale qui a levé une partie du voile sur l’ampleur de la corruption au sein de l’instance parlementaire de l’Union européenne, est là pour témoigner du profil de criminel en col blanc de beaucoup de ses membres. Le PE ne défend aucunement les intérêts des peuples qu’il est censé représenter, mais ceux de groupes plus ou moins occultes, dont le caractère destructeur saute aux yeux. Le Royaume marocain et Israël sont la parfaite illustration des amis des députés. Les millions d’euros qui circulent dans les couloirs du PE permettent à ces deux États de pratiquer l’apartheid sans risque de sanction.

Pour se «racheter» ou pour tromper «l’ennemi», le Parlement européen a «osé» une ou deux résolutions condamnant les agissements du Makhzen. Accueillie par un silence généralisé, cette initiative était destinée à laver l’honneur d’une instance parlementaire. Mais les eurodéputés ont cru que la condamnation du Maroc suffisait à leur pénitence. Ils pensaient avoir repris une pseudo-crédibilité, très largement entachée par le Marocgate.
En mettant en cible l’Algérie, ils croyaient monter en cadence dans la même ambiance de désintérêt de la communauté internationale. Mais ils découvrent, à leur corps défendant, que l’Algérie n’est pas le Maroc. On ne peut pas s’attaquer injustement à un grand pays qui sait se défendre. Il n’a d’ailleurs aucun compte à rendre à une assemblée qui a démontré son allégeance aux lobbies de toute sortes.

L’Algérie peut couper les ponts avec l’UE, sans en souffrir. En plus de ne rien devoir à personne, son statut de pays non aligné, acquis de haute lutte, lui procure la respectabilité de l’écrasante majorité des pays de la planète.
Ces mêmes euro-députés qui ont voté la résolution contre l’Algérie, savent parfaitement que leurs gouvernements ne sont pas de leur avis et respectent la République algérienne, ses lois, ses dirigeants et son peuple.
L’Algérie n’est pas le Maroc et les Parlements des organisations panarabe, panafricaine et islamique le disent à voix haute. Ils ne le font pas parce que l’Algérie a besoin de leur aide, mais parce qu’ils ont constaté une profonde injustice et un usage déviant d’une instance censée représenter des millions d’Européens. Les Africains, les musulmans et les Arabes de la planète, qui parlent au nom du tiers, au moins, de la population mondiale, disent leurs quatre vérités à une grappe d’Européens qui ne représentent qu’eux-mêmes.
Le PE prend donc conscience de sa petitesse dans ce monde et le conçoit parfaitement d’autant que chaque votant sait que les parlementaires chinois, russes, vénézuéliens, cubains et bien d’autres nationalités, réprouvent la tendance à l’ingérence dont ont fait montre les députés européens.
Tout compte fait, la résolution du Parlement européen est rejetée par les deux tiers de leurs collègues de par le monde. La communauté internationale n’est plus dupe et sait désormais reconnaître les politiques corrompus qui roulent pour leurs intérêts propres quitte à ce que leurs décisions provoquent la mort de dizaines d’enfants. Les drames que vivent les peuples palestinien et sahraoui en témoignent.

Saïd BOUCETTA


Résolution du PE sur la liberté d’expression en Algérie : Les condamnations pleuvent


        >>>Le Parlement Européen parle et ment

         >>>Le parlement européen : Une dérive pour s’absoudre du Marocgate.


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