Colonialisme et néo-colonialisme au Congo. Entretien avec Jean-Pierre Griez

    Alors que le Congo vient de célébrer le soixantième anniversaire de son indépendance, le GSARA a eu la bonne idée de s’entretenir avec Jean-Pierre Griez. L’an dernier, le réalisateur avait sorti un petit bijou d’animation, Caoutchouc rouge, rouge coltan, dont Investig’Action vous avait déjà parlé. Bonne nouvelle, le film est désormais en accès libre et accompagné d’un dossier pédagogique. (IGA)

 

Alors que La République démocratique du Congo célèbre le 60e anniversaire de son indépendance, nous abordons avec Jean-Pierre Griez, réalisateur de Caoutchouc Rouge, rouge coltan, plusieurs enjeux autour du passé colonial belge et de ses implications contemporaines.

Il s’agit d’interroger, à partir de ce film d’animation (en accès libre ci-dessous), la permanence du récit colonial et l’absence du point de vue des colonisé.e.s sur l’histoire de la colonisation. Pourtant, comme le rappelle Jean-Pierre Griez, « toute l’histoire de la colonisation est une histoire de résistance » et le peuple congolais a pu mener, à différentes époques, d’innombrables luttes face à l’ordre colonial et néo-colonial. Sachant que cette histoire est encore trop souvent minorée voire silencée, il nous semble primordial de la mettre en lumière à l’occasion de cette date d’anniversaire et du moment décolonial qui connaît actuellement une grande ampleur au niveau belge et mondial.

 

Caouthouc rouge, rouge coltan. Le film en accès libre ci-dessous

A travers l’histoire familiale de la jeune Abo, le film d’animation « Caoutchouc rouge, rouge coltan » retrace l’histoire coloniale du Congo depuis l’époque de Léopold II jusqu’aux années 2000. Une œuvre poignante, originale et plus que nécessaire.

Abo Ikoyo est une jeune Belgo-Congolaise de 17 ans. Elle n’a jamais connu son père, disparu à l’Est de la RDC à l’aube des années 2000. Alors, quand la prof propose un parcours sur les traces du passé colonial, elle replonge dans l’histoire méconnue de sa famille : la résistance acharnée d’un aïeul et d’un peuple contre les horreurs de l’époque léopoldienne, l’apartheid et le racisme du colonialisme ordinaire, le pillage des ressources, un arrière grand père chauffeur personnel de Patrice Lumumba, une guerre dévastatrice pour le coltan et autres minerais du sang.

Abo sait désormais d’où vient sa rage, son père n’est pas mort pour rien: elle entend le cri du chef Kouba qui lui demande de « raconter au monde entier »ce qui s’est passé là-bas. Elle ne se taira plus.

 

Découvrez le dossier pédagogique

Ce dossier pédagogique offre, en complément du film, un autre regard sur le colonialisme belge, loin des stéréotypes dangereux si souvent enseignés dans les manuels scolaires.

 

Source: Cause Toujours


 

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