L’occasion de démêler la culture de l’histoire !

       

 

Par le Pr. Baddari Kamel *
En ce mois sacré du Ramadhan, il est loisible de quitter les sentiers battus et de se tourner un tant soit peu vers l’évocation de thèmes le plus souvent abordés avec des discours abscons, et par voie de conséquence déroutants pour le commun des mortels. Parmi les thèmes qui reviennent souvent, on trouve celui de la culture. Le mot culture dérive du latin «colere», qui, dans sa définition originelle, signifie s’occuper de la terre et grandir, ou cultiver et nourrir. Cette définition transposée à une tribu ou un peuple signifie un ensemble de coutumes, de savoirs et de connaissances caractérisant cette tribu ou ce peuple. Tout comme la terre qui nourrit le peuple, la culture fructifie les dons naturels de l’homme pour l’élever au-dessus de sa condition initiale et accéder à un état supérieur.
La culture est l’un des concepts les plus importants de la sociologie car les sociologues reconnaissent qu’elle joue un rôle crucial dans nos vies sociales. Elle est importante pour façonner et développer les relations sociales, maintenir et remettre en question l’ordre social, pour déterminer comment nous donnons un sens au monde et à notre place dans celui-ci.

Qu’est-ce que la culture ?
La culture comprend la religion, la nourriture, ce que nous portons et la manière de le porter, la langue, le mariage, la musique, les arts, les habitudes sociales, ce que nous croyons être bien ou mal, comment nous nous asseyons à table, comment nous accueillons les visiteurs… Elle permet de comprendre les caractéristiques particulières d’un peuple formé de tribus d’hommes et de femmes. La culture est différente d’un peuple à un autre. Les sociologues décrivent la culture comme composée à la fois d’éléments immatériels (les valeurs et les croyances, la langue) et matériels (choses que les humains fabriquent et utilisent). En élargissant ces catégories, la culture est constituée de nos connaissances, de notre bon sens, de nos hypothèses et de nos attentes. Ce sont aussi les règles, les normes, les lois et la morale qui gouvernent la société ; les mots que nous utilisons ainsi que la manière dont nous les prononçons et les écrivons (ce que les sociologues appellent «discours») ; et les symboles que nous utilisons pour exprimer le sens, les idées et les concepts (comme les panneaux de signalisation, par exemple).
La culture, c’est aussi ce que nous faisons et comment nous nous comportons et nous nous performons (par exemple, le théâtre). Elle informe sur la façon dont nous marchons, portons notre corps et interagissons avec les autres ; comment nous nous comportons en fonction du lieu, de l’heure et du «public» ; et comment nous exprimons les identités de race, de classe, de genre entre autres. La culture comprend également les pratiques collectives auxquelles nous participons, telles que les cérémonies religieuses, la prière, la célébration de fêtes et la participation à des événements sportifs.

La culture du Proche et Moyen-Orient
Géographiquement, le Proche et Moyen-Orient remembre la péninsule Arabique ainsi que les pays de la Méditerranée orientale. Les pays d’Afrique du Nord-Est que sont la Libye, l’Égypte et le Soudan sont également parfois inclus dans le Moyen-Orient ainsi que des pays de l’Extrême-Orient. Le terme culture du Proche et Moyen-Orient englobe une grande diversité de pratiques culturelles, de croyances religieuses et d’habitudes quotidiennes.
La région est le berceau du judaïsme, du christianisme et de l’islam et abrite des dizaines de langues, de l’arabe à l’hébreu en passant par le turc et le pashto (langue parlée de part et d’autre de la frontière afghano-pakistanaise). Bien qu’il existe une importante diversité religieuse au Moyen-Orient, la religion prédominante est l’islam qui a joué un rôle important dans le développement culturel de la région. L’islam est né dans ce qui est aujourd’hui l’Arabie saoudite au début du VIIe siècle. Un moment influent pour la culture et le développement du Proche et Moyen-Orient est survenu après la mort du prophète Mohamed (QLSSSL), en 632. Certains adeptes pensaient que le prochain chef devrait être l’un des amis et confident du prophète (QLSSSL) ; d’autres pensaient que le leadership devait passer par la lignée du prophète (QLSSSL). Cela a conduit à un schisme (discorde) entre les musulmans chiites, autrement dit ceux qui croyaient en l’importance de la lignée, et les musulmans sunnites, qui pensaient que le leadership ne devait pas passer par la famille du prophète (QLSSSL). Aujourd’hui, environ 85 à 90% des musulmans sont sunnites. Leurs rituels et traditions varient quelque peu et les divisions entre les deux groupes (chiites et sunnites) alimentent parfois les conflits.
Le sunnisme comprend les écoles juridiques suivantes : les hanafites dont le représentant le plus connu est Ibn Taymia (la plus ancienne, et se retrouve au Moyen-Orient et en Asie centrale), les malékites (Maghreb et Afrique noire), les chafiites (Proche-Orient, Afrique, Arabie orientale, Asie du Sud-Est), les hanbalites ou wahhabites (la plus conservatrice : Arabie saoudite et Qatar). Le chiisme représente 10 à 14% des musulmans. Il comprend les courants suivants : le duodécimain (la branche la plus répandue : Iran, Irak, Liban). Il reconnaît douze imams (successeurs spirituels et politiques du prophète), le courant ismaélien (Asie centrale : Tadjikistan, Pakistan). Il reconnaît sept imams, le courant zaydiste (Yémen). Il reconnaît cinq imams. Il existe également un troisième groupe qui n’est ni sunnite ni chiite. Ce sont les kharijites, littéralement les sortants, séditieux ou sécessionnistes. Ils sont constitués de trois courants principaux parmi lesquels les îbadites représentant environ 1% des musulmans et se trouvent principalement à Oman et au Maghreb : Libye (djebel Nafûsa et à Zuwâra), Tunisie (île de Djerba), Algérie (Ouargla, le Mzab) et se distinguent des sunnites par leur contestation d’un «califat héréditaire et absolutiste réservé aux seuls Quraysh». Ils ont joué un rôle actif dans la propagation de l’islam en milieu berbère et jusqu’en Afrique noire, l’engagement de leurs intellectuels dans la renaissance (la Nahḍa) et dans la contestation anticoloniale dès la fin du XIXe siècle, et récemment leur lutte contre l’ancien dirigeant libyen El-Kadhafi.
La culture du Proche et Moyen-Orient a également été façonnée par l’Empire ottoman, qui a régné sur un anneau en forme de croissant (croissant fertile) autour de la Méditerranée orientale entre le XIVe et le début du XXe siècle. Les zones qui faisaient partie de l’Empire ottoman sont connues pour leur architecture distinctive inspirée des influences perse et islamique. Cet empire a étendu l’Islam dans des pays européens : Albanie, Kosovo, Macédoine du Nord, Bosnie Herzégovine, Chypre, Monténégro, Azerbaïdjan). Il a, par voie de conséquence, semé dans ces pays les cultures arabo-musulmane, perse et ottomane.

La culture africaine
L’Afrique a la plus longue histoire d’habitation humaine de tous les continents : les humains y sont originaires et ont commencé à migrer vers d’autres régions du monde il y a environ 400 000 ans, et ce, selon une étude sur les lacs d’Afrique les plus anciens et les animaux qui y vivaient. La culture africaine varie non seulement entre les frontières nationales, mais à l’intérieur de celles-ci. L’une des principales caractéristiques de cette culture est le grand nombre de groupes ethniques répartis dans les 54 pays du continent. Par exemple, le Nigeria compte à lui seul plus de 300 tribus, selon Culture Trip (https://theculturetrip.com/). L’Afrique a importé et exporté sa culture pendant des siècles ; les ports commerciaux d’Afrique de l’Est étaient un lien crucial entre l’Est et l’Ouest dès le VIIe siècle, selon le Field Museum (https://www.fieldmuseum.org/). Cela a conduit à des centres urbains complexes le long de la côte orientale, souvent reliés par le mouvement des matières premières et des marchandises en provenance des régions enclavées du continent. Il serait impossible de caractériser toute la culture africaine avec une seule description. L’Afrique du Nord-Ouest (Algérie, Tunisie, Maroc, Sahara occidental, Mauritanie) a des liens étroits avec le Moyen-Orient, tandis que l’Afrique subsaharienne partage des caractéristiques historiques, physiques et sociales très différentes de l’Afrique du Nord, selon l’encyclopédie Britannica (https://www.britannica.com/)
Certaines cultures traditionnelles d’Afrique subsaharienne comprennent les Masais de Tanzanie et du Kenya, les Zoulous (les peuples du ciel) d’Afrique du Sud, dont l’illustre représentant est Nelson Mandela, et les Batwas d’Afrique centrale. Les traditions de ces cultures ont évolué dans des environnements très différents. Les Batwas, par exemple, font partie d’un groupe d’ethnies qui vivent traditionnellement un mode de vie de fourrage dans la forêt tropicale. Les Masais, quant à eux, élèvent des moutons et des chèvres.
La culture maghrébine
Le Maghreb, tout en faisant partie du continent africain, englobe les cinq pays (Tunisie, Algérie, Maroc, Sahara occidental et la Mauritanie) partageant, à quelques nuances près, la même culture. La culture algérienne est fondamentalement berbère, mais elle a été traversée et imprégnée par différentes cultures asiatiques et européennes. Ainsi, au Ve siècle de notre ère, l’actuelle Algérie est intégrée en Mauritanie Césarienne (Cherchell) avant l’invasion vandale au Ve siècle alors qu’avant il était partagé entre les royaumes numide et comptoirs phéniciens puis carthaginois et romain. Après la conquête arabe sur les Byzantins (seconde moitié du VIIe siècle), le territoire connut une certaine stabilité même si des rares dynasties berbères (El-Kahina et Koceila) exprimèrent des résistances se limitant à des territoires restreints. Plus tard, la dynastie des Rustémides kharéjite (fondée à Tahert ou Tiaret en l’an 761) se déclara indépendante du califat abbasside et rejette la souveraineté des aghlabides (Abbassides) au IXe siècle et des Hammadites entre les XIe et XIIe siècles, mais ne résiste ni aux Banu-Hillal (Xe et XIIIe siècles) ni aux Almoravides. Le territoire, après la disparition du royaume almohade, a été dirigé par un royaume berbère zianide à partir de Tlemcen jusqu’au XVIe siècle. A partir de cette date, le territoire a été conquis par les Turcs jusqu’au XIXe siècle où Alger devient la capitale.
Les relations entre les Turcs et la France ne cessaient de se détériorer jusqu’au mois de juillet 1830, date à laquelle le territoire a été envahi par les Français qui rencontrèrent une forte opposition armée sous le commandement de l’Émir Abdelkader jusqu’en 1847. Après la déportation de l’Émir vers la France, puis en Syrie, l’envahisseur a connu de farouches luttes armées menées par différentes tribus de toutes régions du pays. Les plus connues sont El-Mokrani, Boubeghla, Les Zaâtchas, Bouamama… Mais d’autres ne font pas l’objet d’écrits historiques tels que le massacre de la tribu des Ouffia à El-Harrach d’Alger où un crime contre l’humanité a été commis par l’armée coloniale française (Source : APS du 29 mai 2020). Cette colonisation a permis l’installation en Algérie d’une forte communauté européenne jusqu’à 1962, date de l’indépendance du pays après une lutte armée qui a duré sept ans (1954-1962). Les historiens sont unanimes à noter le courage et le sentiment de l’honneur qu’on trouve chez les Algériens, ainsi que leur sens d’hospitalité et de liberté. Ils n’ont pas connu le règne de l’esclavage comme des tribus de l’Europe ancienne. Outre la barbarie attribuée à chacune de ces invasions et occupations, la culture algérienne a été à la fois dépréciée par certaines de ses valeurs et enrichie par l’apport des Almoravides (Mourabitoune), et les Almohades (Mouwahidoune) au XIIe siècle apportèrent l’architecture civile et militaire, le livre, les tissus… Dans le domaine littéraire, on note des écrivains comme Mohammed Dib, Mouloud Feraoun, Kateb Yacine, Abdelhamid Benhadouga, Tahar Ouettar, Jean Sénac, Assia Djebar, Rachid Boudjedra… La culture a été enrichie par la musique de différents genres, tels que la musique andalouse (musique d’Orient, afro-berbère et péninsule Ibérique), la musique chaâbi, le haouzi, le malouf et le saharien. Dans le domaine de l’art culinaire, toutes les régions se distinguent par des spécialités culinaires locales (couscous, chakhchoukha, chorba, hrira…).
Un autre fait, millénaire, le tatouage représente la perpétuation de pratiques propres à toutes les régions de l’Algérie. On peut aussi citer la zaouia et son rôle dans l’alphabétisation de la population algérienne, le meddah dans son rôle de colporteur…

La culture occidentale, le judéo-christianisme et l’islamo-gauchisme
Le terme «culture occidentale» est dérivé de la culture des pays européens ainsi que ceux qui ont été fortement influencés par l’immigration européenne, comme les États-Unis, le Canada… La culture occidentale a ses racines dans la période classique de l’ère gréco-romaine, soit les quatrième et cinquième siècles avant J.-C. et la montée du christianisme au XIVe siècle. Les autres moteurs qui définissent la culture occidentale comprennent les groupes ethniques et linguistiques latins, celtiques, germaniques et helléniques (grec).
Un certain nombre d’événements historiques ont contribué à façonner la culture occidentale au cours des 20 derniers siècles. La chute de Rome, vers l’an 476 après J.-C., a ouvert la voie à l’établissement d’une série d’États le plus souvent en guerre en Europe, chacun avec sa propre culture. Au XIVe siècle, un voilier amarré dans un port italien a libéré sans le savoir l’un des agents pathogènes et le plus meurtrier de l’histoire, vite diffusé dans le territoire par des passagers clandestins à bord. C’est le début de la peste noire. Elle a réduit la population de l’Europe d’un tiers au moins (de 85 à 50 millions environ), refaisant rapidement la société. À la suite de la peste noire, le christianisme s’est renforcé en Europe, en se concentrant davantage sur les thèmes apocalyptiques (esprit antijuifs du christianisme).
Les survivants de la classe ouvrière ont gagné plus de pouvoir, car les élites ont été forcées de payer plus pour une main-d’œuvre rare. Et la perturbation des routes commerciales entre l’Est et l’Ouest a déclenché de nouvelles explorations et, finalement, l’incursion des Européens en Amérique du Nord et du Sud. Aujourd’hui, les influences de la culture occidentale peuvent être observées dans presque tous les pays du monde.
Pour comprendre l’influence de la culture arabe sur l’Occident, il faut remonter au VIIIe siècle, lorsque les Abbassides avaient défait et remplacé les Omeyyades. Un survivant omeyyade, Abd-al-Rahman, fonde l’émirat omeyyade de Cordoue, en Espagne. Plusieurs siècles durant, la culture arabe s’est imposée dans tout le territoire du sud de l’Espagne et de la France.
Les Juifs avaient aussi participé à la culture occidentale. Venus du Proche-Orient, ils s’installent pendant les deux premiers siècles après J.-C. dans différentes provinces de l’Empire romain sur le territoire de l’Italie contemporaine, puis en Croatie, en Espagne, en Gaule (France par la suite). Plus tard, le royaume de Pologne accueille des juifs expulsés ou fuyant la violence durant le XVIe siècle. La présence des Juifs en Europe est caractérisée par des périodes de tolérance et d’autres de rejet et de confrontation. L’époque des Omeyyades au Xe siècle est souvent citée comme un temps de coexistence et de tolérance religieuses ; c’est le Convivencia, autrement dit vivre avec l’autre.
Au XXe siècle, l’antisémitisme et les massacres provoquent l’émigration des Juifs d’Europe centrale et orientale, en particulier vers les États-Unis et le Moyen-Orient (principalement la Palestine). L’antisémitisme culmine avec l’extermination des Juifs au milieu du XXe siècle, ce que les nazis appellent la Solution finale de la question juive. Avec cela allait naître un terme «judéo-chrétien» vers 1952 par le président Américain Eisenhower pour désigner des connexions historiques du judaïsme et du christianisme. Ce terme a été utilisé, dès lors, par la droite radicale et l’extrême droite européenne, principalement françaises, pour exclure une partie de la population européenne (les musulmans) d’une hypothétique «identité européenne» déclarée seulement au profit des judéo-chrétiens. Les adeptes du judéo-christianisme ont alors inventé un néologisme, l’islamo-gauchisme, pour désigner «une proximité supposée entre des personnalités musulmanes et des parties de gauche» en France dont le but inavoué est de justifier cette exclusion prônée par les adorateurs du judéo-christianisme.
Les Slaves sont un groupe ethnique du continent européen, au même titre que les Latins et les Germains. La langue slave est parlée de l’Adriatique jusqu’à la Sibérie. Après la chute de la Rus de Kiev au XIIIe siècle, une nouvelle principauté, «la principauté de Moscou», a vu le jour comprenant des territoires de Biélorussie, Ukraine et une partie de la Russie. Plus tard, au XVIe siècle, Ivan le Terrible fonda sur ces territoires le «Tsarat de Russie».
Le pays s’élargit rapidement. En 1721, le tsar Pierre 1er le Grand établit l’Empire russe qui devient le troisième plus grand empire de l’Histoire après l’Empire mongol (33 000 000 km2 en 1270 ou 1309), et l’Empire britannique (30 000 000 km2 en 1920). L’Empire russe (22 800 000 km2 en 1895) était une puissance dans le monde.
La première révolution russe consécutive à la Première Guerre mondiale entraîne la chute de la dynastie impériale en 1917, suivie de la prise du pouvoir par les Bolcheviks dirigés par Lénine et la création de l’URSS dont la Fédération de Russie est le principal constituant de cette union. Après la Seconde Guerre mondiale, l’URSS devient une super-puissance mondiale prônant le socialisme face au capitalisme dirigé par les USA. Elle développe l’arme nucléaire et s’implique dans différents conflits pour étendre son influence. Son implication dans la guerre en Afghanistan en 1979 a été l’une des causes de son effondrement en 1991. A cette date, l’URSS éclate en quinze États indépendants dont la Russie qui assume tout le passif de l’ex-URSS et reprend à son compte la place au Conseil de sécurité ainsi que l’arme nucléaire. La Russie adopte alors une économie de marché et un régime parlementaire.
Si le continent européen a été le phare de l’évolution du monde dans tous les domaines concernant la vie, il est aussi la source de tous les conflits et les guerres qui détruisirent des millions d’hommes et de femmes.
La culture occidentale a été fortement marquée par des auteurs et écrivains illustres : musique et opéra (Mozart, Beethoven, Strauss…), littérature (Gogol, Dostoïevski, Tolstoi, Victor Hugo, Voltaire, Molière, Agatha Christie…), ballet : Tchaïkovski (Le Lac des Cygnes), Shakespeare (Roméo et Juliette), Verdi (Aida)…

La culture orientale
La culture orientale regroupe des pays d’Extrême-Orient (y compris la Chine, le Japon, le Vietnam, la Corée du Nord et la Corée du Sud) et du sous-continent indien. Comme l’Occident, la culture orientale a été fortement influencée par la religion au cours de son développement précoce, mais elle a également été fortement «influencée par la croissance et la récolte du riz». En général, dans la culture orientale, il y a moins de «distinction entre société laïque et philosophie religieuse qu’il n’y en a en Occident». Cependant, ceci couvre une vaste gamme de traditions et d’histoires. En effet, le bouddhisme à titre d’exemple est originaire de l’Inde, mais il a été largement dépassé par l’hindouisme après le XIIe siècle, selon l’encyclopédie Britannica universalis.
En conséquence, l’hindouisme est devenu un moteur majeur de la culture en Inde, tandis que le bouddhisme a continué d’exercer une influence en Chine et au Japon. Les idées culturelles préexistantes dans ces régions ont également influencé la religion. Le bouddhisme chinois, par exemple, qui met l’accent sur la compassion, emprunte à la philosophie du taoïsme la frugalité et l’humilité. Des siècles d’interactions — à la fois pacifiques et agressives — dans cette région ont également conduit ces cultures à s’influencer mutuellement.
Le Japon, par exemple, a contrôlé ou occupé la Corée sous une forme ou une autre entre 1876 et 1945. Pendant ce temps, de nombreux Coréens ont été contraints d’abandonner leurs noms pour des noms de famille japonais.
Cette pratique existe aujourd’hui en Europe. L’Ukraine tente d’effacer de la mémoire commune la langue russe en interdisant son apprentissage surtout dans les contrées à dominance russophone.
Pendant deux millénaires, l’Empire chinois a été l’une des civilisations les plus avancées et les plus innovantes au monde. Les dynasties ont connu un succès culturel et militaire incroyable, les Chinois se considéraient comme l’épicentre du monde depuis des siècles, de sorte que la dynastie n’a initialement montré aucun intérêt réel à s’impliquer dans la politique mondiale. Elle était restée longtemps isolée, c’est ce qui va amener sa perte après des années de décadence. La révolution chinoise du début du XXe siècle va mettre fin au système impérial. La République de Chine est proclamée une année après la révolution.
À partir de la fin des années 1940, le gouvernement a adopté, par le biais d’un régime communiste rigoureux, un nouvel ensemble de valeurs et de croyances.
La vie était largement confinée aux frontières du pays (jusqu’en 1974) avec une économie fermée (jusqu’en 1978). En 1978, la nation a reconnu la nécessité d’une implication internationale et commencé à embrasser «la modernisation» et la mondialisation. La réforme économique chinoise a annoncé une nouvelle ère d’ouverture chinoise où l’attention s’est déplacée pour se concentrer sur la prospérité, la science et la culture, avec le relâchement du contrôle du Parti communiste sur les libertés individuelles. La culture chinoise contemporaine est fortement influencée par une combinaison unique de ses traditions enracinées et de cette modernisation récente et rapide qui se définit par son innovation, et les récentes évolutions culturelles et économiques.
Le gouvernement chinois reconnaît officiellement 56 groupes ethniques dans le pays, la grande majorité étant identifiée comme ethniquement chinois Han (environ 92%). Plusieurs familles linguistiques sont représentées dans le pays. La famille sino-tibétaine est de loin la plus saillante. Au sein de cette famille de langues, le chinois han est le plus parlé. Cependant, les Han parlent plusieurs dialectes qui se distinguent en grande partie par des différences régionales. Le plus connu est de loin le mandarin, également connu sous le nom de «putonghua», qui signifie «langue ordinaire».
Il existe trois variantes du mandarin selon la région. Le «beijing hua» («dialecte de Pékin») est le plus répandu et a été adopté comme langue nationale enseignée dans les écoles. Ainsi, presque tous les Chinois peuvent parler, lire et écrire le mandarin.
Le chinois écrit utilise des caractères pour exprimer des mots, des idées ou des principes. Alors qu’il existe près de 50 000 caractères, seuls 8 000 environ sont utilisés régulièrement. Alors que les gens de différentes régions peuvent avoir du mal à comprendre la langue parlée les uns des autres, la plupart utilisent le même jeu de caractères de base et peuvent ainsi communiquer par écrit.

La culture latine
L’aire géographique englobant la culture latine est très étendue. L’Amérique latine est généralement définie comme les parties de l’Amérique centrale, de l’Amérique du Sud et du Mexique où l’espagnol et le portugais sont les langues dominantes. Ce sont tous des endroits qui ont été colonisés ou influencés par l’Espagne ou le Portugal à partir des années 1400. On pense que les géographes français ont utilisé le terme «Amérique latine» pour différencier les langues anglo-romaines (basées sur le latin). Les cultures latines sont donc incroyablement diverses et beaucoup mélangent les traditions autochtones avec la langue espagnole et le catholicisme apporté par les colonisateurs espagnol et portugais. Selon l’African American Registery, bon nombre de ces cultures ont également été influencées par les cultures africaines en raison du fait que des Africains réduits à l’esclavage ont été amenés aux Amériques à partir des années 1600. Ces influences sont particulièrement fortes au Brésil et dans les pays des Caraïbes (Bahamas, Cuba, Guadeloupe, Haïti, Jamaïque, Martinique, Porto Rico, République dominicaine, Trinité-et-Tobago,…). La culture latine continue d’évoluer et de se répandre. Un bon exemple est «Día de los Muertos» ou «Jour des Morts», une fête dédiée à la mémoire des défunts qui est célébrée les 1er et 2 novembre au même titre que la Toussaint catholique. Les immigrants mexicains aux États-Unis ont apporté les vacances avec eux, et dans les années 1970, les artistes et les activités ont mis l’accent sur «Día de los Muertos» comme un moyen de célébrer leur héritage chicano (mexicain-américain).

Conclusion
Un tour d’horizon rapide sur la culture a été effectué dans cet essai, et qui s’acclimate avec les moments de l’heure. Peu importe à quoi ressemble une culture, une chose est certaine : les cultures changent et s’enrichissent. Une culture n’est pas figée et est constamment en mouvement. Si, en philosophie, le mot culture désigne ce qui est différent de la nature, en sociologie, il est défini comme «ce qui est commun à un groupe d’individus» et comme «ce qui le soude», c’est-à-dire ce qui est appris, enrichi et transmis. La culture offre également le moyen d’exprimer sa créativité, de se forger une identité propre et de renforcer ou de préserver le sentiment d’appartenance à une communauté, à un pays. Les expériences culturelles offrent des occasions de loisirs, de divertissement, d’apprentissage et de partage d’expériences avec d’autres.
Enfin, l’importance de la culture dans l’éducation est de permettre de la contextualiser, de la rendre plus pertinente. Elle améliore dans ce cadre les résultats éducatifs, les capacités de réflexion, la critique et la motivation en faveur de l’apprentissage.
B. K.

(*) Professeur des universités. Expert en enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Expert en conduite de changement. université Mohamed-Boudiaf de M’sila.

Lectures :
1. Les Slaves, Culture et Histoire – Unesco – 1978 (téléchargeable au : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000046076_fre
2. La Russie (Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Russie
3. Algérie : Histoire-Larousse (https:// www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Alg%C3%A9rie_histoire/185573
4. Culture Trip (https: // theculturetrip .com/).
5. Field Museum (https://www.fieldmuseum.org/).
6. L’encyclopédie Britannica (https : //www.britannica.com/)
7. African American Registery (https://aaregistry.org/)
8. Les Arabes – Maxime Rodinson – PUF – 1985
9. Le retour de l’Islam – Bernard Lewis – Gallimard, 1993
10. Les croisades vues par les Arabes – Amin Malouf – Édition Soumeya Ferro-Luzzi 1983
11. Les bases fondamentales de la culture occidentale – Karim Richard Jbeili – L’Harmattan
12. Anthologie négro-africaine – KestelootLylina – Verviers Marabout, 1987
13. L’intelligence de la Chine – Le social et le mental – Jacques Gernet, Gallimard, 1994
14. Chine, Culture et traditions –J.Pimpaneau – P. Picquier, 2004
15. L’Algérie contemporaine, cultures et identités – A. Cheniki – ffhal022811092019


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