La dérive violente et dictatoriale de l’Ukraine

      Auteur(s) : Jean Neige, France-Soir
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Azov, Croix gammée
Emprise occupée par le Bataillon Azov en 2015, puis abandonnée, à l’est de Marioupol. (c)
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TRIBUNE/OPINION – Selon le narratif en vogue en Occident, la guerre en Ukraine opposerait un régime dictatorial et impérialiste, la Russie de Vladimir Poutine, à une Ukraine libre et démocratique, qui serait le rempart du monde éclairé face à la barbarie. Voici une série de faits qui démontre pourquoi l’image fabriquée de l’Ukraine semble bien loin de la réalité, une réalité parfois aussi effrayante qu’elle est savamment ignorée par les grands médias occidentaux. 

Le 10 octobre 2022, une vidéo a commencé à circuler sur les réseaux sociaux, notamment sur Telegram. Elle montre un homme ukrainien en uniforme, dans un bureau avec le drapeau ukrainien en arrière-plan. Interviewé par une femme, celui-ci se vante d’avoir fait disparaître des civils qui auraient fait des repérages pour les Russes. “Nous n’avons pas eu le temps de les mettre en prison”, dit-il, froidement.

Une énorme masse hérissée de pics trône sur son bureau, ce qui semble être un indicateur de la psychologie du personnage. Les commentaires évoquent “un ogre”. En riant, l’homme ajoute qu’il faudrait faire un nouveau recensement pour connaître le nombre de personnes ainsi disparues… En face de lui, l’intervieweuse reste de marbre.

Sur Twitter, le 11 octobre 2022, le journaliste américain Wyatt Reed, qui travaille entre autres pour Sputnik – un des médias russes brutalement interdits de diffusion par l’Union Européenne – a partagé cette vidéo. Reed se demande combien d’aveux de ce type faudra-t-il avant que les Occidentaux ne se mettent à les prendre au sérieux.

L’homme qui plaisante sur les disparus s’appelle Oleksandr Povoroznyuk. Il serait Conseiller de district, soit l’équivalent de Conseiller départemental en France, dans la région de Kirovohrad, à Petrivka, près du centre de l’Ukraine. Les forces russes ne se sont jamais approchées à moins de 60 kilomètres de cette zone géographique… Pourtant, Povoroznyuk s’affiche comme un chef de guerre, en tenue, avec sa massue.

Dans la vie civile, il est aussi patron d’une entreprise agricole et président d’un club de football, le FC Ingulets, qu’il a créé en 2013. Comme une sorte de Guy Roux local, il est parvenu à hisser cette équipe jusqu’à la première division du championnat ukrainien.

Personnage haut en couleur, l’attention médiatique ne lui déplaît pas, puisqu’il est devenu un invité récurrent de cette émission de télévision Pravo na vlady (“Le Droit au pouvoir”) diffusée par une chaîne majeure en Ukraine, 1+1. Il est à noter que cette dernière est possédée par l’oligarque Igor Kolomoïsky, celui qui a lancé Volodymyr Zelensky dans la sphère médiatique et politique.

La vidéo citée ci-dessus est en fait un extrait d’une de ces émissions entièrement consacrées à Oleksandr Povoroznyuk. La version intégrale dure 1h47 et a été mise en ligne sur la plateforme YouTube le 5 octobre 2022. Elle comptabilisait plus de deux millions de vues à la fin de ce mois, mais curieusement, fin décembre, elle n’affichait plus que 1,5 millions de vues, et en mars 2023, 1,4 million. L’animatrice de l’émission s’appelle quant à elle Natalia Mosseïtchouk, et elle compterait parmi les 20 journalistes les plus connues en Ukraine. Kolomoïsky la verrait bien devenir présidente.

Les propos de l’homme qui se vante de faire disparaître des “pro-russes”, sans procès et sans même être capable de les compter, sont donc tenus dans le cadre d’une émission très suivie. Cela n’est pas anecdotique. Cela en dit long sur une dérive qui semble aujourd’hui concerner l’Ukraine.

Voudraient-ils normaliser le fait de trucider sans procès des citoyens ukrainiens qui n’auraient pas le même avis que leur gouvernement en place ou qui seraient soupçonnés d’aider les Russes ? Est-il question de rendre plus acceptable l’intolérable ? Et en Occident, on appellerait cela la “défense de la démocratie” et de ses fameuses “valeurs”, comme tous les dirigeants occidentaux le répètent depuis plus d’un an ?!

Appels publics au génocide des Russes 

Dans le même registre, le 14 novembre 2022, la chaîne Telegram “UKR_LEAKS_eng” a publié l’extrait d’une émission de la chaîne de télévision ukrainienne NTA. Il reprenait une interview d’Olga Lakounova, une femme qui s’est engagée dans l’armée ukrainienne et qui a été faite prisonnière, puis libérée par les Russes.

Malgré sa libération, la haine pour ses anciens geôliers demeure. Et lorsqu’elle évoque la population russe face à la caméra, avec un visage impassible, la charge est terriblement violente : « Je pense qu’ils (les Russes) doivent tous mourir, même les petits enfants. Ils ne devraient pas exister. » La commentatrice de la chaîne, loin de condamner ou de tenter de relativiser ces propos, lui répond : « Propos dur, mais juste ».

La chaîne YouTube de NTA n’a certes que 210 000 abonnés, mais elle cumule 83 millions de vues à la fin mars 2023. Elle est basée à Lviv, place forte bien connue du nationalisme ukrainien où l’on voue un culte au criminel de guerre ultra-nationaliste nazi Stepan Bandera. Ses portraits et ses statues sont visibles dans toutes les administrations locales de la région.

Sur la page de présentation de NTA, on peut lire un programme éducatif intitulé : “Accents et gènes des Ukrainiens”, par Iryna Farion, une ancienne députée du parti néo-nazi Svoboda. Cette vision génétique de la nation ne manque pas de rappeler le nazisme, ou plus précisément le “bandérisme”, sa version ukrainienne. Il est en tout cas parfaitement cohérent par rapport aux discours qui appellent à l’extermination des Russes.

À l’époque de Bandera, on liquidait surtout les Polonais et les Juifs, car il y avait très peu de Russes dans l’ouest de l’Ukraine, région d’origine du nationalisme ukrainien. Le bandérisme étant maintenant idéologie quasi-officielle du gouvernement (le chef d’état-major de l’armée ukrainienne, le général Zaloujny, s’est même photographié récemment, posant fièrement devant un portrait de Bandera), ses adeptes semblent tentés de mettre au pas, voire de chasser ou d’éradiquer à l’échelle du pays entier, tous les mauvais Ukrainiens, à commencer par les millions de Russes ethniques qui peuplent l’est et le sud de l’Ukraine.

Même Oleksei Arestovitch, le conseiller récemment déchu de Zelensky, a dénoncé cette tendance, le 14 janvier. Cet appel au génocide de la part de Lakounova (on ne peut nommer autrement ses propos) n’est pas isolé. Il rappelle celui d’un journaliste ukrainien, Fakhruddin Sharafmal. Diffusé le 12 mars 2022 sur la chaîne ukrainienne Canal 24 (un média aux 4,6 millions d’abonnés au 26 mars 2023), un appel au génocide était aussi exprimé de manière explicite :

Puisque vous me qualifiez de nazi, je vais adhérer à la doctrine d’Adolf Eichmann et ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que vos enfants ne vivent jamais sur Terre (…) Mais vous devez comprendre qu’il s’agit de la victoire du peuple ukrainien. Il ne s’agit pas de paix. Nous avons besoin de victoire. Et si nous devons massacrer toutes vos familles pour le faire, je serai le premier à le faire. Gloire à la nation ! Et espérons qu’il n’y aura pas de nouveau une nation telle que la Russie et les Russes sur cette terre. Parce qu’ils ne sont que des rebuts qui polluent cette terre. Si les Ukrainiens ont la possibilité, ce qu’ils font essentiellement en ce moment, de détruire, de massacrer, de tuer, d’étrangler les Moscovites, j’espère que chacun y prendra sa part et frappera au moins un Moscovite”. 

Sharafmal, sous pression de la Commission d’Éthique du journalisme d’Ukraine, se serait excusé le lendemain. Et son employeur a condamné ses propos, de même que le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU.  Les grands médias occidentaux ont-ils relayé ces appels au meurtre des enfants russes ou les condamnations de l’ONU ? Non. Ils préfèrent seulement relayer des propos similaires d’Anton Krasovsky, un journaliste russe de la chaîne RT, tout aussi impardonnables, exprimés le 24 octobre dernier.

Un “deux poids, deux mesures” qui traduit le parti-pris d’une certaine presse aux ordres, peu soucieuse d’équilibrer les sources et les débats. Ce journaliste russe, par exemple, a été démis de ses fonctions par RT le jour même pour de tels propos. Il a de plus été placé sous enquête de la part de l’autorité régulatrice des médias en Russie, malgré ses excuses.

Une condamnation officielle, en Ukraine, des propos de Sharafmal a bien eu lieu en mars 2022 via la Commission d’éthique du journalisme d’Ukraine.

Mais sept à huit mois plus tard, il n’y a cette fois aucun signe de désapprobation envers les propos de Povoroznyuk. Et ceux de Lakounova sont approuvés en direct. Voilà ce que l’on peut appeler une dérive.

Le dernier appel en date au génocide des Russes émane de la blogueuse ukrainienne Melanie Podolyak, qui anime une chaine YouTube. Sur son compte Instagram, elle se fait prendre en photos en train de tirer au fusil ou en train de poser fièrement sur un véhicule où l’on voit l’inscription “Orcs must die” (Les Orcs doivent mourir). “Orcs” est le surnom donné aux Russes en Ukraine. Voici ce qu’elle a publié sur son compte Twitter, qui avait alors près de 54 000 abonnés, suite à la destruction d’un immeuble à Dnipro par un missile le 14 janvier (l’analyse de ce drame sujet à controverse fait l’objet d’un autre article) :

“Il est tout à fait juste pour moi de souhaiter que tous les Russes et la Russie disparaissent de la surface de la Terre. Ce n’est pas un discours de haine, ce n’est pas horrible de ma part, c’est juste JUSTE.” 

Le Tweet a depuis été retiré pour “violations des règles de Twitter”. Il avait été signalé par de nombreux internautes.

Dans ce contexte, on ne s’étonnera pas des exécutions de prisonniers russes, en avril 2022, en novembre 2022 et en février 2023. 25 cas auraient été identifiés par le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU, contre 15 cas de prisonniers ukrainiens exécutés

Le massacre d’au moins six activistes pro-russes de Severodonetsk 

Wyatt Reed a aussi publié une vidéo plus ancienne, datant elle aussi du mois de mars 2022, partagée par l’opposant ukrainien en exil Anatolii Sharii. Ce dernier précisait: “les meurtres dans l’Ukraine moderne ne sont pas cachés. C’est quelque chose dont on est fier”. Cette vidéo montrait un Ukrainien qui exprimait sa satisfaction en racontant que six Ukrainiens pro-russes avaient été retrouvés exécutés, sans procès, dans un bois aux alentours de Kiev.

Maksym Zhorin, un des leaders d’Azov, la fameuse unité ukrainienne considérée comme néo-nazie depuis ses origines (non sans raison, voir photo d’illustration), est aussi cité dans la même vidéo pour avoir partagé les images affreuses des victimes, dont les crânes auraient été défoncés à coups de marteaux. Sur ce tweet, on peut voir la traduction du commentaire de Zhorin, dans lequel il se moquait ouvertement de ces opposants martyrisés.

Attention : images choquantes 

Les victimes auraient été de simples membres du parti politique de Victor Medvetchouk “Plateforme d’opposition – Pour la vie”, parti largement majoritaire dans la partie du Donbass contrôlée par l’Ukraine.

Les responsables de ces crimes se sont-ils servis du même type de masse de barbare que Povoroznyuk ? Wyatt Reed pose la juste question : “Comment peut-on raisonner avec une personne qui veut vous tuer parce que vous pensez différemment ? Comment bâtir une société avec eux ?”. Sa triste conclusion est que c’est impossible.

Mark Sveboda, un autre Américain, analyste en relations internationales qui ne partage pas le point de vue anti-russe, lui répond qu’il est dans l’intérêt des États-Unis et de l’OTAN de nier l’existence de ces vidéos, mais qu’il est aussi dans leur intérêt que de tels faits de “nettoyage politico-ethnique et de génocide” soient mis en œuvre dans l’est de l’Ukraine. Un territoire “nettoyé” de ses éléments réfractaires peut être tenu pour l’éternité. Quand on ne condamne pas un crime, c’est qu’on l’approuve.

La fosse commune révélée par un commandant d’Azov 

Maksym Zhoryn, “héros” d’Azov, a encore récemment fait parler de lui en publiant le 9 octobre 2022 à 13h12 (14h12 heure de Kiev) une autre vidéo choquante sur son compte Telegram où l’on voit un homme dénudé être projeté dans une fosse commune où au moins cinq cadavres de civils semi-enterrés s’empilent déjà, dont a priori deux femmes. Le premier commentaire qu’il avait écrit pour accompagner cette vidéo macabre était quelque peu ambigu : “Koupiansk, région de Kharkiv, est toujours occupée. Civils. Il y aura des comptes à rendre”. 

De son point de vue, si des civils “occupaient” la région – qui était passée sous contrôle de l’armée ukrainienne depuis bien un mois – c’est qu’ils étaient pro-russes. A la vue des images, on comprenait alors que l’exécution sommaire était la rétribution, les “comptes à rendre”, de ces civils. Sachant que Zhoryn avait déjà en sa possession des photos de pro-Russes massacrés (comme évoqué précédemment), il paraissait légitime de penser que ces nouvelles victimes furent encore des pro-Russes et que Zhoryn lui-même ait pu être impliqué dans ces exécutions sommaires, ou qu’il en connaisse les auteurs. Mais il n’y a pas de preuves de cela.

Après une avalanche de commentaires considérés comme hostiles par certains internautes, Zhoryn  ajouta une phrase, stipulant que la vidéo venait du téléphone d’un “occupant”. Cette version a fait le tour des comptes pro-ukrainiens où l’on dénonçait la barbarie des Russes. Sur ce tweet, on pouvait voir les deux versions différentes du post sur Telegram, la première avec 21 200 vues ne mentionne pas l’origine de la vidéo. La seconde, avec 48 000 vues, inclut cette précision.

La phrase rajoutée comprend un lien vers un autre compte Telegram, “Catars_is”, qui a diffusé la même vidéo le 9 octobre 2022 à 12h26 (heure de Paris) – soit quelques minutes avant celle postée par Zhoryn -, et dans laquelle ils accusent les Russes d’avoir réalisé la vidéo, sans donner aucun détail.

Le même compte, qui diffuse également des images d’un homme urinant sur le visage d’un cadavre de soldat russe, a ensuite diffusé le 10 octobre un autre extrait de vidéo de la même séquence. L’on voit dans cette dernière l’homme qui sera balancé plus tard dans la fosse marcher aux côtés de deux hommes aux uniformes dépareillés sans signes distinctifs clairs. Ils le guident vers un point culminant en amont de la fosse.

Au passage, pourquoi ne pas avoir précisé la date du tournage de ces vidéos s’ils avaient les originaux en main ? S’ils voulaient dénoncer un crime de guerre de l’ennemi, leur intérêt serait de donner un maximum de détails.

La propagande peut être partout. On ne peut croire sur parole qui que ce soit. Il faut donc aller au-delà de ce qui est présenté pour tenter de vérifier, par exemple, la datation de la vidéo et la comparer avec celle du changement de main de la ville.

Cependant, d’après un tweet pro-Ukrainien, Telegram ne permet pas de retracer la date de création d’une photo, et apriori d’une vidéo. Le groupe date-heure qui apparait quand on télécharge n’est pas celui de la création du fichier, mais celui de sa mise en ligne.

Au-delà de ces aspects techniques, d’autres détails étonnent entre ces deux extraits d’une même séquence. Les deux personnes qui accompagnent le supplicié ne peuvent pas ignorer la présence de celui qui filme la scène, qui est très près d’eux, sans obstacles visibles.

Pourquoi accepteraient-ils de se faire filmer ainsi, commettant des actes répréhensibles ? Pourquoi trois Russes se seraient-ils mis d’accord pour filmer une telle séquence ? Dans quel but ? Pour satisfaire des pulsions particulièrement perverses ?

À l’inverse, ne serait-il pas plus plausible que trois Ukrainiens se soient entendus, sans doute sur ordre, pour filmer une séquence de propagande qui servirait deux buts : intimider les pro-Russes qui ne seront pas dupes (voir le message de Zhoryn déjà connu pour de tels actes), et accuser les Russes de crimes de guerre.

Cela ne serait pas la première fois que des crimes probablement commis par des Ukrainiens seraient présentés comme des crimes commis par des Russes. C’est même une habitude, une tactique de propagande éprouvée et très efficace pour marquer les opinions publiques (voir mes articles précédents sur les crimes de guerre attribués aux Russes).

Lire aussi : Retour sur les allégations de crimes de guerre russes en Ukraine: la gare de Kramatorsk (4/6) 

Cela marche très bien sur les réseaux sociaux où la vidéo est reprise partout, avec des commentaires de pro-Ukrainiens convaincus que seuls des Russes peuvent commettre de tels actes, mais aussi des pro-Russes, moins nombreux, convaincus qu’il s’agit d’une inversion de culpabilité des Ukrainiens filmant leurs propres crimes. Encore une fois, cui bono ? Celui qui diffuse la vidéo est celui qui a le plus d’intérêts à en tirer…

Afin d’alimenter l’argumentaire pro-russe, un compte Telegram appelé “Куп’янськ Новини 🇺🇦Зрадники” (traduction : Kupyansk News –Traîtres) a été mentionné. Ce compte s’est spécialisé dans la traque des “traîtres à l’Ukraine”. Son objectif est clair : “Si quelqu’un à Koupyansk et dans la région parle d’amour pour la Russie et approuve ses actions, il collabore avec les occupants. Il sera certainement puni !” 

On y trouve des messages comme celui-ci, avec ces commentaires “Le SBU et le HGB ont arrêté une complice des occupants à Koupyansk désoccupée : elle a collecté des ‘taxes’ auprès de la population locale pour les Russes”.  

Si l’on doute encore qu’il y a de vrais nazis en Ukraine, qu’ils servent dans l’armée, et qu’ils souhaitent exterminer les habitants du Donbass, il faut écouter cette interview.

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La nature linguistico-fasciste du régime ukrainien s’affirme sans complexe 

La phase avant le meurtre, c’est la menace. Et si l’on en croit ce tweet, à Odessa, ville russophone déjà martyrisée le 2 mai 2014 par le massacre de plus de 40 pro-Russes, certains veulent même s’en prendre à des personnes simplement parce qu’elles parlent russe. Même les enfants qui jouent dans les aires de jeux et qui oseraient parler le russe, seraient visés par des menaces.

Acte isolé non représentatif ? Tout porte à penser l’inverse. L’éradication totale de langue russe est affichée comme objectif au sommet de l’État ukrainien. Le 21 octobre, à la télévision ukrainienne, Oleksiy Danilov, le Secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine a déclaré : “La langue russe doit disparaître complètement de notre territoire, en tant qu’élément de la propagande ennemie et de lavage de cerveau de notre population”. 

Il veut également rendre l’anglais obligatoire, ce qui peut apparaître comme la volonté de donner des gages au protecteur américain. Il déclare également : “Notre langue est obligatoire”, faisant abstraction du fait que le russe est la langue natale de près d’un Ukrainien sur deux.

Les institutions européennes, pourtant si promptes à défendre les langues régionales partout en Europe, n’y trouveront probablement rien à redire, comme chaque fois que les lois liberticides ont réduit l’usage de la langue russe en Ukraine depuis 2014. Apparemment, la langue russe n’ait pas les mêmes droits que les autres.

Dans le même registre, d’après Donbass Insider, sur les ondes de la chaîne de télévision Espresso, Volodymyr Omelian, l’ancien ministre de l’Infrastructure de l’Ukraine, devenu capitaine dans les Forces armées ukrainiennes a déclaré que « tous ceux qui croient qu’ils ont le droit de parler russe en Ukraine se trompent profondément, et ce sera mieux pour eux s’ils quittent le pays. » Puis il a ajouté « tout ce qui est russe doit disparaître. La langue russe est mauvaise, la culture russe est mauvaise, l’histoire russe est fausse ». 

Les millions de russophones encore présents en Ukraine dans les zones contrôlées par le gouvernement n’auront bientôt plus le choix. Parler ukrainien, ou subir, on ne sait quel sort… Le conflit en Ukraine est bien pour une large part, une guerre civile.

Selon un message du 4 janvier 2023 de la chaîne Telegram УКРОПСКИЙ ФРЕШ (repris en anglais par la chaîne Slavyangrad), sur la même chaîne NTA citée plus haut, Irina Farion, ex-députée du parti néo-nazi Svoboda déjà citée, se serait vantée d’enseigner à son petit-fils de trois ans qu’il fallait frapper les enfants qui parlent Russe à l’école maternelle.  Sur la chaîne YouTube de NTA, on s’aperçoit qu’il y a littéralement des dizaines d’interviews d’elle.

Avant 2022, elle était déjà connue dans toute l’Ukraine pour ses provocations. Dans le contexte actuel de libération des paroles et des actes de haine contre tout ce qui est non seulement russe, mais russophone, il ne serait donc pas du tout étonnant qu’elle ait fait une telle déclaration.

Le compte Telegram “Masno” écrit que “Toute l’histoire, la culture, les us et coutumes du sud-est de l’Ukraine vont être bannies et réécrites pour imposer une idéologie acceptable seulement pour l’Ukraine de l’Ouest.” Le compte “No One is Forgotten” parle “d’ethnocide. Et l’Occident s’en fiche complètement, ou encourage ce “génocide culturel” qui prend de plus en plus d’ampleur.

Histoire du quotidien, parmi d’autres : en novembre dernier, un Ukrainien russophone que je connais, vivant encore en Ukraine de l’ouest, s’est vu reprocher méchamment par une jeune serveuse de parler russe avec un ami. Dans la même journée, il a failli être recruté de force dans l’armée au coin de la rue, échappant à l’enrôlement de justesse. L’homme, qui ne peut pas fuir le pays en raison de la loi martiale qui interdit aux hommes entre 18 et 60 ans de quitter l’Ukraine, n’osait plus sortir de chez lui et déprimait. Il ne voyait plus son avenir en Ukraine, mais il ne pouvait pas échapper à la prison géante qu’est devenu le pays pour les hommes en âge d’être recrutés dans l’armée.

Le 27 mars, le témoignage de Ruslana, une esthéticienne d’Odessa, est apparu sur la chaine Telegram InfoDefenseFRANCE. Après avoir été menacée de mort par des militaires ukrainiens pour avoir dénoncé les lois répressives contre la langue russe, elle s’est réfugiée en Russie. Comme d’autres avant elle, elle dénonce les fortes amendes, 5000 grivnas, c’est à dire un salaire mensuel moyen pour beaucoup de gens, contre tous les commerçants, y compris les restaurateurs, qui osent accueillir les clients en russe.

Selon une loi intronisée le 16 janvier 2021, cet accueil doit se faire systématiquement en Ukrainien, et le passage au russe n’est autorisé que si le client le demande. Sauf que dans des villes comme Odessa, où tout le monde parle russe, la loi n’était pas appliquée. Mais avec l’afflux de fonctionnaires et de soldats d’autres régions, et le raidissement des autorités centrales, les choses ont changé tout récemment. La loi s’applique aussi aux réseaux sociaux.

Ruslana affirme avoir reçu une amende pour s’être exprimé en russe sur Instagram. L’ukrainisation à marche forcée des russophones d’Ukraine a donc franchi un cran de plus. Pire, selon Ruslana, qui se souvient du massacre du 2 mai 2014 à Odessa pour lequel personne n’a été condamné, les simples citoyens peuvent être exécutés froidement s’ils osent résister à ces mesures dictatoriales.

En guise de dernier exemple en date du climat de terreur que peuvent faire régner des soldats ukrainiens, cette vidéo d’une caméra placée dans un véhicule et qui porte la date du 24 mars 2023 montre un soldat ukrainien en train de torturer psychologiquement une femme russophone avec un petit enfant, la traitant de « truie » et « d’ordure », exigeant qu’elle parle ukrainien, avant de tirer à plusieurs reprises pour la terroriser.  La femme qui porte un nom tatar était identifiée dans le fil Twitter ci-dessous avant qu’il ne disparaisse.

Les listes des ennemis de l’Ukraine 

Anton Gerachenko, que j’ai déjà cité plusieurs fois dans d’autres articles, travaille depuis des années au ministère de l’Intérieur de l’Ukraine à des postes éminents. Il est accessoirement co-fondateur du site très controversé Mirotvorets, qui liste depuis 2014 tous les ennemis de l’Ukraine dans le monde entier, indiquant leur adresse et leurs numéros de téléphone dès que c’est possible au cas où des “patriotes” pourraient les harceler, voire les éliminer. Ce qui arrive parfois. En effet, plusieurs journalistes ont été assassinés après être apparus sur ce site.

On y trouve aussi Henry Kissinger, Roger Waters des Pink Floyd, Tulsi Gabbard… Toute personne qui s’exprime contre l’aide inconditionnelle à l’Ukraine ou qui suggère de négocier devient un ennemi de l’Ukraine.

Quand une cible est tuée, comme Daria Dugina assassinée en Russie, le site indique “liquidé” en travers de sa photo. On compterait même 300 enfants listés sur le site. Cet article de MRonline donne plus de détails.

Voilà la face digne d’une dystopie du fascisme ukrainien dans toute sa splendeur. Pour ajouter une touche orwellienne, le nom du site veut dire “pacificateur”. Et il est localisé à Langley, en Virginie, aux États-Unis, comme… la CIA. Ça ne s’invente pas. Actuellement, sur sa page de garde, on trouve des photos horribles de soldats russes morts et défigurés avec le slogan “MORT À L’ENVAHISSEUR ET AUX OCCUPANTS RUSSES FASCISTES !”.

Dans le même esprit que Mirotvorets, le Conseil national de sécurité et de défense a aussi créé en juillet sa liste des personnalités étrangères qui “promeuvent des récits conformes à la propagande russe”. Dans quel but dresser des listes publiques de ses ennemis idéologiques ? L’intimidation ? On retrouve sur cette liste nombre de personnalités françaises classées dans la droite hors les murs. On y trouve aussi beaucoup d’Américains.

Le journaliste Glenn Greenwald, l’homme qui a révélé Edward Snowden au monde, est dans cette liste, et il ne décolère pas.

Les assassinats politiques et les arrestations brutales en Ukraine 

Dès le mois d’avril dernier, des médias en ligne indépendants américains comme The GrayZone et Covert Action Magazine avaient alerté sur l’épuration en cours en Ukraine, via des assassinats politiques et des arrestations multiples. Selon ce dernier journal, le SBU ukrainien sous influence américaine s’inspirait du programme Phoenix, mis en place pendant la guerre du Vietnam par la CIA pour éliminer physiquement tous les opposants, même ceux qui étaient neutres. En Ukraine, en date du 25 avril, onze maires étaient portés disparus.

Le 1ᵉʳ mars 2022, le maire de Kremina, ville de l’oblast de Lugansk alors sous contrôle ukrainien, a été kidnappé et exécuté. Il était accusé de vouloir négocier avec les pro-Russes de la RPL. Anton Gerashchenko, le fameux conseiller du ministre de l’Intérieur créateur de Mirotvorets, s’était félicité du meurtre en déclarant : “Un traître de moins”. Pour ces personnes-là, négocier, c’est trahir.

Le 2 mars 2022, c’est Denis Kireev, un négociateur ukrainien avec les Russes, accusé de trahison, qui a été exécuté par le SBU en pleine rue.

Le 3 mars 2022, un activiste de gauche de Dnipro a été arrêté avec violence par une équipe conjointe du SBU et d’Azov. La photo de son visage en sang a été postée sur Telegram ; il risque 10 à 15 ans de prison.

Le 7 mars 2022, c’est le maire de Gostomel, dans la banlieue de Kiev, qui a été retrouvé assassiné, les deux camps se rejetant la responsabilité. Comme il aurait été accusé de négocier avec les Russes, la piste de l’assassinat par des nationalistes ukrainiens semble plus pertinente.

D’autres activistes, journalistes et militants des Droits de l’Homme, et même un champion de boxe MMA, coupable de s’être entraîné avec des Russes, ont été arrêtés dans la même période, et certains tabassés au moment de leur arrestation.

La vidéo qui suit, publiée le 5 avril 2022, montre le SBU en train d’arrêter des civils à Dnipro. Le fait qu’ils ont laissé filmer et diffuser la vidéo qui dévoile leur brutalité, envoyait un message. Aujourd’hui, seuls les abonnés au compte peuvent voir la vidéo.

Attention : ces images peuvent choquer, contenu accessible ici, sur le réseau social Twitter.

Le 17 janvier 2023, l’opposant Ukrainien en exil, Anatolii Sharyi publiait sur sa chaine YouTube de près de 3 millions d’abonnés une vidéo pour dénoncer l’arrestation par le SBU de Sergeï Titov, un handicapé mental léger, presque aveugle, accusé de prendre des photos au profit du FSB russe. Cette affaire paraissant absurde mais qui est documentée avec des éléments à charge grossiers aurait été montée pour augmenter les statistiques, voire pour se débarrasser des éléments indésirables de la société. Selon Sharii, qui prétend être en contact avec la famille de Titov, ce dernier aurait été tué en détention le 2 mars 2023.

Les assassinats politiques derrière les lignes ennemies 

Le SBU et le GUR (le renseignement de l’armée) sont aussi capables de frapper dans les zones contrôlées par la Russie et les séparatistes. Après de nombreux sabotages, notamment dans la région de Melitopol, les assassinats de responsables civils se sont enchaînés.

Le 24 juin 2022, Dmitry Savluchenko, le chef du département de la famille, de la jeunesse et des sports dans l’administration régionale pro-russe de Kherson a été tué dans un attentat à la bombe.

Le 24 août, Ivan Sushko, chef de l’administration provisoire pro-russe du village de Mikhailovka, dans la région de Zaporojie, a été tué par une bombe placée sous sa voiture, comme Darya Dugina tuée quatre jours plus tôt dans la région de Moscou.

Le 30 août, Alexei Kovalev, chef adjoint de l’administration régionale pro-russe de Kherson a été tué par balles. Il avait déjà échappé à une tentative d’attentat en juin. Auparavant, il avait appartenu au parti du président Zelensky et avait été élu député au Parlement ukrainien en 2019. Par conséquent, pour Kiev, il était un “traître” à plusieurs titres et une cible prioritaire.

Le 6 septembre, Artem Bardin, commandant militaire de la ville de Berdyansk, la deuxième plus grande ville contrôlée par les Russes dans la région de Zaporojie, a été grièvement blessé dans un attentat à la bombe. Il y a laissé une jambe. En tant que responsable militaire, il était quasiment la seule cible légitime de cette liste au regard du droit de la guerre.

Le 16 septembre a été une journée noire pour les séparatistes pro-russes. En effet, quatre responsables civils ont été tués ce jour-là. Cette fois, ce fut la ville de Lugansk qui a d’abord été visée. Un attentat à la bombe a tué à la fois le procureur de la République Populaire de Lougansk, Sergey Gorenko, et son adjointe, Ekaterina Steglenko. Puis ce fut Berdyansk, où le chef adjoint de l’administration de la ville en charge du Logement et des Services communaux, Oleg Boyko, a été tué avec sa femme, Ludmilla, elle-même en charge de la commission électorale locale qui préparait le référendum d’indépendance.

Le 25 septembre, Oleksiy Zhuravko, un ancien député ukrainien de la région de Kherson, a été tué par un missile qui a détruit son hôtel. Trois jours plus tôt, il avait diffusé une vidéo de lui en train de voter pour le référendum. Deux journalistes de la chaîne russe RT, aussi présents dans le même hôtel, ont miraculeusement échappé à la mort.

Ils ont diffusé une vidéo impressionnante des dégâts à laquelle il était impossible d’avoir accès en Europe. Un journaliste, en slip au milieu des ruines, filmait son confrère qui, grâce à l’aide d’un autre survivant, se dégageait des gravats sous lesquels il était enfoui. On ne sait pas si c’étaient les journalistes ou le politicien qui était visés, ou les trois à la fois. Une autre personne anonyme a également été tuée dans le même bombardement ciblé.

Le 30 septembre, c’est Alexei Katerinichev, un nouveau responsable de l’administration pro-russe toujours dans la région de Kherson, adjoint en charge de la sécurité, qui était tué par une frappe de missile HIMARS dans la maison qu’il occupait. Il aurait été colonel dans le FSB ce qui aurait pu faire de lui une cible légitime.

Le 23 décembre, on apprenait la mort du chef de village de Lyubomivka, dans la partie de la région de Kherson contrôlée par les Russes, le long du fleuve Dnepr. Andreï Chtepa et son chauffeur ont été tués dans l’explosion de leur véhicule.

Ainsi, sans même compter Dugina, sur onze responsables assassinés, dix étaient des civils. Dans d’autres pays, on appelle cela du terrorisme. Du reste, quand Denis Voronenkov, un ex-député russe qui avait demandé l’asile en Ukraine, fut assassiné à Kiev en mars 2017 (par un nationaliste ukrainien), le président Porochenko, avait appelé cela “un acte de terrorisme d’État perpétré par la Russie”. À supposer que la Russie soit derrière cet assassinat, quelle différence avec celui du député ukrainien Alexei Kovalev, si ce n’est que les rôles furent inversés ?

Il est aussi indéniable que le but de cette campagne d’assassinats ciblés a été orchestrée afin de semer la terreur chez les personnes qui ont accepté des responsabilités dans les administrations pro-Russes, y compris chez celles qui seraient susceptibles de les remplacer et ce, pour punir, mais également pour semer le chaos.

On constate encore que dans huit cas sur onze, en comptant Dugina, les victimes ont été tuées ou blessées avec des bombes placées sous ou près de leur véhicule. Il reste les cas de trois autres personnes : l’une abattue par balle et les deux autres tuées après avoir été touchées par des missiles. Il faut du renseignement particulièrement précis et fiable pour faire mouche si souvent, avec très probablement des personnes sur place qui renseignent et exécutent. C’est du travail de pros, et pas de partisans amateurs.

Il faut rappeler ici que la CIA entraîne des Ukrainiens au renseignement et à l’action clandestine de type insurrectionnel depuis 2015, comme l’a révélé un article de Yahoo News. D’après une source de la CIA, leur programme a appris aux Ukrainiens comment “tuer des Russes”. L’agence avait déjà une expérience de cela, héritée de l’OSS, du temps où elle finançait la rébellion de Stepan Bandera. Depuis, ils ont modernisé leurs techniques, et le résultat semble être aussi meurtrier qu’efficace sur des cibles spécifiques.

Mais les simples civils sans responsabilité peuvent aussi être des cibles, notamment ceux qui acceptèrent l’évacuation de Kherson. Ainsi, selon plusieurs rapports, le 20 octobre au soir, un missile HIMARS s’est abattu sur un point de rassemblement des civils prêts à évacuer la ville de Kherson, causant quatre morts (dont deux journalistes) et 13 blessés. Ces missiles sont si précis qu’il ne peut s’agir d’une erreur. Les autorités ukrainiennes ont reconnu avoir bombardé le site, qui était à l’extrémité du pont d’Antonovski, mais ont argué qu’après le couvre-feu, elles pensaient qu’il n’y aurait pas dû y avoir de civils à l’extérieur, sauf que les opérations d’évacuation se prolongeaient manifestement au-delà. Depuis d’autres missiles HIMARS ont atteint des cibles civiles dans le Donbass.

L’épuration

Le 3 novembre, la chaîne Telegram “Donbass Insider” a publié une interview de Vitaliy Kim, le gouverneur de la région de Nikolaev, connu pour ses déclarations va-t-en-guerre régulières et pour la chasse aux “collabos”. Commentant l’exécution d’un blogueur pro-russe, il a déclaré : “Tous les traîtres seront de toute façon éliminés. Je n’ai pas peur de ces mots, c’est ainsi que ce sera”. Il a ajouté par ailleurs que le gouvernement ukrainien a un service dédié à la traque électronique de ces “traîtres”, coupables d’avoir des opinions divergentes.

Après la reprise de Kherson par l’armée ukrainienne, des images ont commencé à circuler montrant des hommes aux mains liées et aux yeux bandés, présentés comme des citoyens soupçonnés d’être pro-russes. D’après des sources pro-russes, 39 habitants auraient été exécutés par les troupes kiéviennes et 74 autres arrêtés et emmenés vers des destinations inconnues, dans le plus pur style du SBU. Le Sunday Times écrivait un article décrivant la chasse aux “collabos” dans la région voisine de Nikolaev, avec arrestations arbitraires et exécutions sommaires.

Rappelons qu’au moins 6 journalistes, dont au moins un de CNN, ont vu leurs accréditations retirées par les autorités kiéviennes pour être allé à Kherson contre l’avis du gouvernement ukrainien qui ne voulait pas de regards indiscrets avant d’avoir terminé la “stabilisation”. Le pouvoir aura pu s’agacer d’avoir vu fuiter ces images d’hommes attachés ou d’un autre brandissant un drapeau de l’Ukraine tout en faisant un salut hitlérien (vu sur CNN).

Le 16 novembre, une photo circulait sur Telegram représentant une affichette collée sur la porte d’un bureau. L’endroit était présenté comme étant à Kherson reprise par l’armée ukrainienne. Les mots suivant étaient écrits : « Apprenez la langue ukrainienne, car la guerre finira un jour, mais l’habitude de tuer des Russes restera. » 

L’éducation à la haine.  

La relève est déjà prête, vu que, dès 2015, les ultra-nationalistes ukrainiens (Svoboda, Azov, et le Corps National, branche politique d’Azov), organisaient des camps d’entrainement militaires et idéologiques pour les enfants ukrainiens, où l’on apprenait la haine à l’état pur.

Le tweet (dont l’adresse était la suivante, du compte @fabushka_) montrait une de ces vidéos de propagande effrayante, mais il a depuis disparu. Parmi les slogans scandés par les enfants embrigadés, on entendait notamment : « Nous allons conquérir le monde entier ». Le danger vient-il vraiment de Moscou ?

On peut avoir un autre aperçu de ces camps d’entrainement militaire et idéologique pour les enfants, dans cet article de Business Insider datant de 2018, dans lesquels on prêchait la haine antirusse, mais aussi le suprémacisme blanc et l’homophobie.

Rapport de l’ONU

Avant les informations sur les exécutions de prisonniers (vu plus haut), le précédent rapport de la mission onusienne d’observation des Droits de l’Homme en Ukraine, publié le 27 septembre, montrait un tableau contrasté de la situation. Si ce type de rapport n’est pas exhaustif, les deux parties russes et ukrainiennes étaient blâmées des mêmes maux.

Les deux parties ont tendance à arrêter beaucoup de personnes afin de faire la chasse aux “traîtres” et aux “collabos” dans chaque camp. Mais, concernant les disparitions et arrestations arbitraires, beaucoup plus de cas étaient recensés contre les Russes, essentiellement dans les deux régions de Kherson et Zaporojie, toutes deux contrôlées seulement depuis peu de temps par les Russes et qui leur sont globalement moins favorables que le Donbass.

Quand on sait que ce sont aussi les deux régions où il y a le plus d’actes de sabotages et d’assassinats contre les autorités pro-russes, comme signalé précédemment dans le texte, doit-on s’étonner ? Les Russes sous pression ratissent large pour trouver des combattants clandestins et leurs soutiens, qu’ils arrêtent de temps en temps d’après leurs médias.

Il est aussi intéressant de noter que dans l’oblast (la région) de Donetsk, la proportion de plaintes s’inversait, et l’on comptait beaucoup plus de victimes du côté contrôlé par l’Ukraine. Avec la prise de la ville de Kherson par l‘armée ukrainienne, la balance des arrestations aura pu s’inverser dans cet oblast.

Évidemment, ni dans un camp, ni dans l’autre, on ne doit soutenir des violences arbitraires contre des civils et des exécutions sommaires, même en temps de guerre.

Les purges dans les services et dans l’administration 

Dans la tradition des régimes dictatoriaux, après avoir interdit les principales chaines d’opposition et onze partis politiques, le président Zelensky annonçait le 18 juillet des purges massives dans son administration au niveau des fonctions les plus sensibles.

Il a ainsi limogé le procureur général d’Ukraine, le chef du puissant SBU, la police secrète, ainsi que des centaines d’autres fonctionnaires. Il a annoncé que 651 procédures pénales pour “trahison de l’État” et “collaboration” avaient été enregistrées contre des employés du bureau du Procureur, des institutions judiciaires et des agences du maintien de l’ordre. 198 personnes ont été officiellement inculpées.

Parmi ces procédures, plus de 60 d’entre elles concernaient des employés du bureau du procureur et du SBU restés dans les territoires contrôlés par la Russie et travaillant “contre l’État ukrainien”, probablement pour les administrations pro-russes.

Plus précisément, 28 officiers du SBU auraient été démis de leurs fonctions, dont cinq directeurs régionaux dans les zones russophones et en Transcarpatie, où existe une minorité magyare. Le 20 juillet, on apprenait que le directeur adjoint du SBU était aussi limogé. Tous les fonctionnaires doivent depuis remplir un questionnaire pour vérifier qu’ils ne sont pas des traîtres en puissance, et l’appel à la délation est encouragé.

Dans le même esprit de délation, d’après certains, le gouverneur de Nilolaev cité précédemment aurait proposé une prime de 100 dollars à toute personne qui permettrait d’identifier un collaborateur. Le profil du nouveau chef du SBU, Vasyl Malyuk, a de quoi en inquiéter plus d’un. L’opposant en exil Anatolii Sharyi l’accuse d’être un tortionnaire.  Le compte Twitter qui reprenait cette accusation a depuis été suspendu.

Le 25 juillet, c’était au tour du général Grigory Galagan, commandant en chef des forces spéciales ukrainiennes, d’être remplacé. Le même jour, Ruslan Demchenko, premier adjoint au secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense, était aussi congédié.

La paranoïa semble s’être emparée du président-comédien Zelensky. Était-ce suite à une rumeur de tentative d’assassinat de plus ? La procureure générale était en charge de l’enquête sur les allégations de crimes de guerre à Boutcha. Le dossier est bien plus complexe et ambigu qu’initialement présenté. Est-ce l’impossibilité de conclure l’enquête dans le sens qui arrangerait le pouvoir qui a irrité Zelensky ?

Le 11 septembre, Roman Dudin, l’ancien chef SBU de la région de Kharkov précédemment limogé et arrêté le 29 mai, était inculpé de “trahison”. 

Des déclarations officielles de plus en plus radicales 

Les purges de juillet dans l’administration se sont accompagnées de déclarations plus radicales et bellicistes les unes que les autres des responsables ukrainiens, comme s’ils étaient persuadés de l’emporter contre la Russie. Le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, déclarait que les négociations avec la Russie ne seraient possibles qu’après la défaite de cette dernière.

Dans le même temps, Mikhailo Podolyak, conseiller du Président Zelensky, qui fut un temps le chef de la délégation de l’Ukraine lors des négociations avec la Russie, publiait une liste d’exigences dans laquelle il n’incluait rien de moins que la démilitarisation de la Russie. Et le vice-ministre de la Défense, Volodymyr Gavrilov, affirmait que la Russie allait devoir abandonner la Crimée si elle voulait continuer à exister en tant qu’État.

Au mois de juillet, ces gens paraissaient totalement déconnectés des réalités du terrain. À la mi-novembre, après avoir repris des parties significatives de territoire dans les oblasts de Kharkov et Kherson, le vent semblait avoir tourné en leur faveur. Quatre mois plus tôt, avec l’aide massive des Américains et de l’OTAN en armement et en renseignement, ils étaient probablement déjà capables de projeter sur l’avenir proche le changement observé depuis, d’où leurs déclarations tonitruantes sans concessions.

Mais comment ces gens-là peuvent-ils oublier que la Russie est une puissance nucléaire de premier plan, la seule à avoir des missiles supersoniques dans son arsenal que personne ne sait intercepter ? Ils ne l’ont pas oublié, et c’est pour cela que le Président Zelensky et un autre de ses conseillers ont appelé à faire des frappes préventives sur la Russie pour l’empêcher d’utiliser son arsenal nucléaire.

Face au tollé naissant et au caractère absurde de leur argumentation, ils ont rétropédalé. On a ensuite vu le même Zelensky vouloir faire croire que la Russie avait bombardé le territoire polonais, pour entrainer l’OTAN directement dans la guerre. Quand on en arrive à ce niveau de mensonge, de fuite en avant et de déclarations folles, c’est que l’on a perdu la raison. Une autre forme de dérive…

Ayant reculé sur deux fronts entre septembre et novembre, échaudés par les attaques sur les gazoducs de Nord Stream et le pont de Crimée, les Russes se sont donc résolus à lancer une campagne de bombardement de l’infrastructure électrique de l’Ukraine. Les Américains avaient fait de même en Serbie et en Irak, mais dès le début des hostilités. Les Russes ont attendu d’être mis en difficulté au niveau de leurs intérêts stratégiques pour se décider à faire comprendre à l’Ukraine qu’ils avaient les moyens de la mettre à genoux et que le refus de concessions de leur part aura un prix très élevé. La Russie a encore des ressources. Le conflit, sans surprise, a donc empiré. La logique de la confrontation maximale sans jamais négocier ne peut mener qu’au désastre.

En représailles de la destruction de ses infrastructures électriques, l’Ukraine a repris ses bombardements sur Donetsk et les autres villes séparatistes du Donbass à portée de canons, semblant ne vouloir autre chose que de terroriser la population. Les victimes civiles se sont accumulées sur la fin de l’année 2022, comme on pouvait le voir sur des sites comme Donbass Insider ou le compte Telegram d’Erwan Castel qui ne cessent de poster des vidéos et des photos des bombardements et de leurs résultats. Même les hôpitaux sont touchés. Mais l’Occident reste indifférent face à ce qui constitue objectivement des crimes de guerre de la part de ses protégés.

Parallèlement, l’Ukraine a renforcé son contrôle des médias et s’est attaqué au clergé de la branche de l’Église orthodoxe ukrainienne encore récemment sous le patriarcat de Moscou, transformant cette guerre devenue totale avec la Russie aussi en guerre de religion.

Une Ukraine dangereuse, malade de son nationalisme 

On pourra dire que le constat qui suit est un point de vue personnel. Celui d’un observateur international qui a travaillé en Ukraine pendant 5 ans, pour tenter de comprendre ce pays déchiré ; un observateur qui a assisté à des dizaines d’audiences dans des procès liés au conflit du Donbass, qui s’est entretenu avec des centaines de responsables politiques de tous bords, de militaires, d’avocats, de journalistes, et de simples citoyens, dont certains étaient blessés, amputés, en larmes ou hagards dans leurs maisons dévastées par les bombardements. Ce constat est sévère. Dire ce qu’on croit être une vérité difficile à entendre mais qu’il est nécessaire de dire peut réclamer du courage, quand toute la presse et l’écrasante majorité de la classe politique occidentale tire dans le sens contraire. Mais l’heure est si grave qu’elle n’est plus aux faux-semblants, aux calculs, aux hypocrisies et aux lâchetés. La tentative d’escamoter les aspects effrayants du régime ukrainien doit être combattue.

Nous avons mis sur un piédestal un pays présenté comme le rempart des démocraties occidentales, alors que c’est un pays ultra-corrompu, le plus corrompu d’Europe (après la Russie) d’après Transparency International. C’est aussi et surtout un pays disparate et divisé, conscient de sa fragilité intrinsèque depuis son indépendance, un pays qui n’a pas fait son aggiornamento sur sa propre histoire, sur son passé de collaboration avec les Nazis, sur les crimes abominables contre les Juifs et les Polonais qui ont été commis notamment en Galicie, l’Ukraine de l’Ouest, sous l’égide de leaders nationalistes qui étaient de véritables criminels de guerre, mais qui sont jusqu’à aujourd’hui célébrés en héros nationaux dans les régions de l’ouest. On défile encore chaque année à Lviv pour célébrer la division SS Galicie.

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Pire, à grands coups d’intimidations, de violence et de chantage, et avec le soutien américain, ces nationalistes de l’ouest ont fini par imposer leurs propres valeurs extrémistes jusqu’au sommet de l’État. L’Ukraine est un pays malade de son propre nationalisme, engagé depuis le coup d’État de Maïdan – parce que c’était un coup d’État – dans une voie autoritaire et russophobe, un pays qui a décidé d’opprimer une partie de son peuple, un pays qui aujourd’hui devient une vraie dictature.

Dans un article de Newsweek publié le 27 décembre, même le Colonel Milburn, cet Américain qui a commandé la compagnie militaire privée Mozart Group, a eu des mots très durs sur les Ukrainiens avec lesquels il est venu combattre, accusant nombre d’entre eux de commettre des atrocités : “On ne doit pas tuer des gars qui se rendent, je veux dire.. Et il y a eu pleins d’exemples de cela” (« you should not kill dudes who surrender, I mean… And there was plenty of that »). Il dit par ailleurs que l’Ukraine est une “société corrompue” et “fu**** up (foutue ou profondément dysfonctionnelle)”, dirigée par des “fu**** up people”; une expression typiquement américaine difficilement traduisible qui se rapproche de “gens cinglés”, ou de “gens dérangés, qui ne tournent pas rond”.  

Récemment, les autorités ukrainiennes auraient même nommé de nouvelles rues en l’honneur de Stepan Bandera, comme à Vinnitsa, mais aussi à Izioum, comme une provocation vis-à-vis des Russes qui ne sont qu’à quelques dizaines de kilomètres de la ville. En passant, cela est une indication de plus sur l’état d’esprit des autorités qui aujourd’hui dirigent ces villes et ne fait que renforcer les soupçons d’épuration dans les zones reprises aux Russes.  En France, l’une des rares voix en Europe à dénoncer cette dérive est celle de l’intellectuel Arno Klarsfeld. Mais force est de constater qu’il crie dans le désert :

Les concessions, les compromis, sont insupportables aux élites ukrainiennes au pouvoir et à une bonne partie de la population. Il ne m’a fallu que quelques semaines en Ukraine pour commencer à m’en rendre compte. Elles n’ont consenti aux Accords de Minsk qu’après une défaite militaire, et ont depuis refusé d’en appliquer l’essentiel (l’ex-président Porochenko a même reconnu récemment qu’il avait eu besoin de ces accords juste pour avoir le temps de constituer une armée puissante). Avec le soutien inconditionnel des Américains et de l’Europe, ces nationalistes préfèrent la lutte jusqu’au dernier souffle, jusqu’au sacrifice du dernier des leurs, enfermés dans la haine, dans la délusion, dans les fantasmes sur le monde idéal qu’ils imaginent sans la Russie.

L’Ukraine n’a pas connu les Lumières et a très peu de culture démocratique. La tolérance, le respect pour les différences d’opinion est quelque chose qui semble absent de la réflexion de beaucoup d’’entre eux. Pour ces derniers, être pro-russe n’est pas une opinion, c’est un crime qui doit être puni. C’était déjà le cas dès 2014. Celui qui parle russe devient pour d’autres un potentiel ennemi de l’intérieur.

Il y a des pères et des mères de famille qui paraissent bien sous tous rapports, qui aiment leurs enfants, et auxquels je me suis attaché. Mais ces mêmes gens vénèrent des criminels de guerre. Et au lieu de tenter de les dissuader de se laisser aller à la haine de l’autre, comme le feraient de vrais humanistes, soit nous regardons ailleurs (comme je l’ai fait moi-même), soit – pire encore – nous les encourageons dans cette voie, dans une guerre à outrance dont l’issue ne peut être qu’un gigantesque drame collectif.

Le 23 octobre, le président Macron a déclaré que la paix était possible, quand les Ukrainiens “le décideront”. C’était là reconnaître une forme d’impuissance et un refus d’imposer quoi que ce soit à l’Ukraine, comme du temps des Accords de Minsk dont nous étions, Français et Allemands, les parrains, et que nous avons laissé pourrir.

On sait depuis les récents aveux d’Angela Merkel que l’Allemagne concevait ces accords comme un moyen de faire « gagner du temps » à l’Ukraine, pour se renforcer militairement, et donc pour reprendre le Donbass par la force, ce qui est en phase avec les aveux de Porochenko. Dans un article publié le 30 décembre par le Kyiv Independant, l’ancien président Hollande a même approuvé cette vision des choses, comme si c’était parfaitement normal.

Il n’y a donc jamais eu de volonté de faire appliquer les Accords de la part de trois signataires qui n’ont cessé d’accuser le quatrième, le président Poutine, de ne pas les appliquer, pour mieux masquer leur propre duplicité. Cela est en soi une trahison de tous ceux qui ont travaillé en vain pour leur mise en œuvre, comme votre serviteur.  Mais c’est aussi une trahison du peuple ukrainien, qui a massivement voté Zelensky en croyant qu’il allait apporter la paix. Et c’est encore une trahison des peuples européens entraînés malgré eux dans ce conflit qui n’est pas le leur, et qui aurait pu être évité.

Du reste, ces confessions de Merkel et de Hollande aident à mieux comprendre l’absence continue de réaction des Allemands et des Français, malgré les informations que nous faisions remonter sur les violations répétées des Accords de Minsk par la partie ukrainienne. En fait, bien qu’elles n’osaient pas le dire, nos élites trouvaient cela normal.

Comment reconstruire sur cette base la moindre relation de confiance avec la Russie ? Quelle est l’alternative ? La guerre jusqu’à la destruction totale d’un camp ou de l’autre ? Mesure-t-on combien cette attitude de duperie des Occidentaux nous décrédibilise et met la sécurité européenne en danger sur le long terme ?

Maintenant, comme nos dirigeants ont décidé d’aider l’Ukraine quoi qu’il en coûte, nous mettons notre propre sort, du moins l’avenir de notre économie, entre les mains des dirigeants ukrainiens, c’est-à-dire entre les mains de gens corrompus et fanatiques.

On nous présente la Russie comme le Mal absolu. Mais cette dernière a été attirée dans un piège préparé depuis des décennies par des élites américaines. Avec l’Ukraine, nous soutenons un État devenu un des plus dangereux au monde, même le plus dangereux au monde, car ses élites ont perdu le contact avec la réalité. En demandant à l’OTAN d’attaquer directement la Russie, ce qu’il a fait à plusieurs reprises, le président Zelensky souhaite nous entraîner dans un conflit mondial, potentiellement nucléaire.

Pour autant, nous Occidentaux, nous Européens, nous Français, n’avons pas à suivre l’Ukraine sur cette pente suicidaire. Ce n’est ni dans notre intérêt, ni dans celui de l’Ukraine. Il y va du sort et de l’avenir du monde. Il faut arrêter cette folie. L’Ukraine, ce pays failli et ultra-nationaliste, ne vaut pas la fin du monde. Il ne vaut même pas le sacrifice d’un seul soldat français. Il faut arrêter de fournir des armes à l’Ukraine, car c’est un combat sans issue, et qui est en plus moralement contestable, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire.

Nous n’avons pas à soutenir la dé-russification de l’Ukraine engagée depuis 2014. Elle est immorale, et constitue un crime culturel que l’on n’accepterait nulle part ailleurs. C’est au moins partiellement ce qui a provoqué la Russie, depuis des années, pour aboutir à cette guerre, une guerre dont il faut savoir qu’elle a été voulue par une partie de l’establishment ukrainien et américain, notamment, Oleksei Arestovitch (Cf. Les aveux à peine croyables du conseiller de Zelensky sur la guerre avec la Russie). Le statut de victime que ces élites ukrainiennes se sont savamment octroyés masque cette réalité et trompe les masses sur ce qui se passe vraiment en Ukraine.

Le plan de paix proposé par Elon Musk qui consistait à refaire des référendums sous supervision de l’ONU dans les régions contestées était sans doute le meilleur possible, le plus équilibré, le plus sage. Mais, sans surprise, la junte ukrainienne que nous soutenons inconditionnellement l’a rejetée avec un grand mépris.


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