Des soldats réguliers égyptiens à Tobrouk ou la preuve que L’Égypte est impliquée militairement en Libye aux côtés des forces de Khélifa Haftar, l’homme fort de la Cyrénaïque qui veut occuper par la force l’ensemble de la Libye

03.05.2020

Des militaires égyptiens en opération en Libye commencent à publier leurs photographies sur les réseaux sociaux. Ce fait est normalement interdit dans la plupart des forces armées de la planète mais révèle ce que tout le monde savait depuis des années concernant l’implication militaire directe de L’Égypte en Libye.

Des militaires égyptiens en opération en Libye commencent à publier leurs photographies sur les réseaux sociaux. Ce fait est normalement interdit dans la plupart des forces armées de la planète mais révèle ce que tout le monde savait depuis des années concernant l’implication militaire directe de L’Égypte en Libye.

L’Armée égyptienne se bat en Libye aux côtés du Maréchal Khélifa Haftar, l’homme fort de la Cyrénaïque, qui veut occuper la Tripolitaine et le Fezzan par la force des armes. Les soldats égyptiens se sont heurtés à différentes reprises avec les soldats turcs appuyant les forces de Fayez al-Serraj de Tripoli et les pertes militaires égyptiennes sont systématiquement comptabilisées en Égypte comme résultant d’opérations anti-terroristes en cours au Sinaï.

De ce fait, Le Caire cache son implication directe en Libye même s’il reconnaît que son aviation de combat et notamment les Dassault Rafale qu’il a obtenu de la France avec un financement d’un pays du Golfe, mènent fréquemment des raids aériens en Libye.

Un pilote de F-16 des forces aériennes égyptiennes prenant un selfie lors d’un raid de représailles en Libye après l’exécution de 21 travailleurs coptes dans une ville libyenne par un groupe radical qui s’est revendiqué de Daech

Avec son implication politique, militaire et diplomatique en Libye en faveur de l’un des principaux belligérants libyens, L’Égypte du Maréchal Abdel-Fettah al-Sissi se retrouve impliquée dans un conflit à l’Est et à l’Ouest car le terrorisme dans la péninsule du Sinaï fait rage. A ces deux conflits s’ajoutent une très forte tension géopolitique permanente avec la Soudan sur fond de revendications territoriales et plus encore avec l’Éthiopie en raison de la construction d’un barrage risquant d’affecter en amont le Nil, véritable poumon historique de L’Égypte.

En outre, L’Égypte est à couteaux tirés avec la Turquie pour des raisons idéologiques et stratégiques. L’intervention militaire turque en Tripolitaine en soutien au gouvernement d’entente nationale de Tripoli a grandement irrité Le Caire et ses soutiens des pays du Golfe.

Les soldats égyptiens ne sont pas les seuls à se battre en Libye. Le plus gros contingent est fourni par l’armée régulière soudanaise dont des centaines de soldats ont péri jusqu’ici dans ce conflit en cours. Les militaires turcs et russes (appartenant au groupe PMC Wagner) ont également subi des pertes substantielles en Libye.

Les forces turques soutiennent les forces du gouvernement d’entente nationale de Tripoli et les milices alliés de Misrata tandis que les forces égyptiennes, soudanaises, émiraties en plus des mercenaires du groupe PMC Wagner se battent aux côtés des forces de Haftar. Des commandos et des agents de liaison de l’Otan et plus particulièrement ceux de Grande-Bretagne, de Grèce, de France et des États-Unis sont présents sur le terrain où ils offrent des services au Maréchal Haftar. Dans le camp opposé, seule l’Italie soutient directement Tripoli, surtout au niveau du renseignement.


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *