Double victoire sahraouie au 34 ème sommet de L’UA : Le Maroc au pied du mur

   Nombreux sont ceux qui considèrent que Trump et Netanyahu ont vendu à Mohamed VI de la fumée, et rien de plus !

Les manoeuvres habituelles du Maroc sont devenues si grossières qu’elles ne trompent plus grand monde et c’est ce qui s’est passé lors du 34ème sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA). La question sahraouie y a enregistré, en effet, «une double victoire», puisque le sommet a, non seulement, réaffirmé la souveraineté de la RASD sur tout le territoire du Sahara occidental mais il a, aussi et surtout, rejeté en bloc les prétentions du royaume marocain de «transférer» des projets d’infrastructure à destination de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), en passant par le territoire illégalement occupé du Sahara occidental.

Ce faisant, l’UA a sévèrement appelé ses Etats membres au strict respect des frontières et de l’intégrité territoriale de chacun. Un message on ne peut plus limpide mais dont on imagine qu’il a été ressenti, par le royaume marocain, comme une douche froide, de surcroît en pleine pandémie. Dans sa résolution, l’UA a bien renvoyé la question des deux projets à l’attention d’un sous-comité du Comité des représentants permanents, à charge pour eux d’obtenir l’approbation du gouvernement sahraoui, seul habilité à statuer sur une telle démarche.

Cette défaite marocaine vient confirmer que la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui, en attente de décolonisation, est en train de prendre l’eau, après le tragi-comique épisode de sa «reconnaissance» par l’administration du président sortant américain, Donald Trump, suite au marchandage d’une normalisation soudaine avec l’Etat sioniste. Bon gré mal gré, et quelles que soient les manoeuvres dilatoires que mène le royaume marocain, depuis des décennies, le droit du peuple sahraoui s’impose de lui-même, au regard de la communauté internationale et, plus encore, désormais, au gré de l’Union africaine qui entend assumer sa responsabilité face au conflit impliquant deux Etats membres, dont l’un est fondateur.

A cet égard, nombreux sont ceux qui considèrent que Trump et Netanyahu ont vendu à Mohamed VI de la fumée et rien de plus! Comme un «malheur» n’arrive jamais seul, celui du Maroc s’est accompagné d’un retentissant échec de ses candidatures à un poste de commissaire au sein de l’UA, les cinq prétendants qu’il a alignés se retrouvant tous exclus et n’ayant d’autre sort que celui de rentrer bredouilles. Du jamais-vu dans l’histoire de l’organisation panafricaine, y compris dans sa version historique (OUA). Un tel message devrait être entendu par le royaume marocain dont la propagande grossière consiste à offrir une fausse image et à acheter le droit de vote de certains Etats moyennant des engagements contre nature.

S’agissant des questions de conflit, de paix et de sécurité et des questions économiques, ayant fait l’objet d’un sommet extraordinaire, en décembre dernier, sous le thème «Faire taire les armes», l’UA a pris en compte les décisions prises au profit du Conseil de paix et de sécurité (CPS), chargé de parvenir, avec la RASD et le Royaume du Maroc, à une solution pacifique et à un nouveau cessez-le-feu fondé sur le respect des droits du peuple sahraoui et des principes et objectifs de l’Union africaine, ainsi que des décisions de l’organisation continentale et des Nations unies. Lequel CPS devrait tenir, en ce sens, une réunion dans les prochaines semaines…

Chaabane BENSACI

     Sahara Occidental : Pour une conférence internationale pour la paix

 

A Paris, le président du Comité action et réflexion pour l’avenir du Sahara Occidental, Najem Sidi, a appelé à l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Il n’a pas manqué de revenir sur la politique «désastreuse» de l’ex-Président américain Donald Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental.

Dans une tribune publiée dans le journal français Le Monde, Najem Sidi a estimé que «la politique désastreuse de Donald Trump laissera des traces aux Etats-Unis, au niveau de la planète et dans le monde arabe». «Avant de laisser la place à son successeur, Joe Biden, le Président Trump s’est adonné au nom de son pays, première puissance mondiale, à un troc totalement inédit dans les relations internationales en annonçant le 10 décembre 2020 la reconnaissance de la (prétendue) souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental», a-t-il rappelé. Le 10 décembre dernier, Trump avait déclaré reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste. Une décision qui a été largement critiquée au niveau international, mais aussi aux Etats-Unis et au sein même du parti de Donald Trump.

«En maître du monde, contournant allègrement les résolutions des Nations-Unies et ignorant la lutte du peuple sahraoui, qui s’est battu quarante-sept ans durant pour faire valoir son droit à l’autodétermination, Trump a cru pouvoir redessiner la carte du Maroc et ouvrir un consulat virtuel américain au Sahara Occidental», dira-t-il. Le conflit du Sahara Occidental a récemment rebondi, notamment depuis le 13 novembre 2020 à El Guerguerat, quand les forces armées royales (FAR) marocaines y ont lancé une agression militaire contre des civils sahraouis qui protestaient pacifiquement contre l’ouverture par le Maroc d’une brèche illégale. De ce fait, l’armée marocaine a rompu le cessez-le-feu instauré depuis le 6 septembre 1991 conformément à la résolution 690 du Conseil de sécurité de l’ONU.

«Face à ce regain de tension, cette manière de réécrire les relations internationales et de reconfigurer des régions entières sans tenir compte des peuples qui les habitent, il est urgent d’agir», insiste le militant sahraoui. Il suggère que «la France doit organiser une conférence internationale pour la paix au Sahara Occidental, en coopération avec les Nations-Unies, l’Union africaine et le Front Polisario, avec la participation des Etats-Unis, de la Russie, de l’Algérie, de la Mauritanie, du Maroc, de la Suède et de l’Union européenne, particulièrement l’Espagne…»
Une telle rencontre permettrait, pour lui, de trouver «une issue au conflit et de revenir aux fondamentaux du droit, de la justice et des valeurs humanitaires». La France, membre du Conseil de sécurité des Nations-Unies et ayant partagé une longue page d’histoire avec le Maghreb, «ne peut se détourner du peuple sahraoui», a-t-il conclu.

R. I.


 

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