En Syrie, l’Occident en échec et mat

par Kharroubi Habib

Pour leur offensive dans le nord-est de la Syrie, les Turcs ont adjoint au service de leur armée des supplétifs syriens que leur ont fournis les groupes djihado-terroristes implantés dans la province d’Idleb sous leur protection. Les médias occidentaux qui rapportent les péripéties de l’invasion turque feignent de découvrir que ces Syriens enrôlés par l’armée d’Ankara sont des djihado-terroristes qui s’adonnent à des atrocités contre la population civile des zones et localités qui tombent sous leur contrôle. Ces mêmes médias les paraient de toutes les vertus quand le gouvernement syrien s’apprêtait à lancer une offensive sur Idleb pour reprendre cette province qui constitue le dernier réduit en territoire syrien des groupes auxquels ils appartiennent. Alors qu’en cette occurrence ils les qualifiaient de rebelles anti-régime « modérés » qu’il fallait protéger des intentions de Damas, mais depuis qu’ils ont retourné leurs armes contre les Kurdes protégés de l’Occident, ils les dépeignent comme ils le sont depuis toujours: des mercenaires sans foi ni loi et font grief à Erdogan de ressusciter à travers eux l’hydre terroriste qui menace la sécurité de l’Occident.

Ce même Erdogan, les Occidentaux lui prodiguaient pourtant soutien et encouragement pour les liens qu’il a tissés avec les groupes djihado-terroristes sévissant dans la province d’Idleb et ont fourni à ces derniers les armes qu’ils ont retournées contre leurs « protégés » kurdes dans le Nord-Est.

Maintenant qu’ils ne peuvent plus s’abriter dernière la fiction d’une rébellion anti-régime « modérée », vont-ils admettre que le gouvernement syrien a affaire dans la province d’Idleb non pas à des opposants défendant une « juste cause » mais à un conglomérat de djihado-terroristes qui a pris en otage la population de cette province et celle que les péripéties du conflit syrien y ont amenée ? Damas ne fait pas mystère qu’elle est déterminée à reprendre le contrôle d’Idleb, mais il est certain que quand cette perspective se dessinera, l’on entendra s’élever de l’Occident le même tollé anti-régime que provoque chaque fois l’annonce de l’intention syrienne. Avec la chute de la zone syrienne que leurs «protégés» kurdes ont érigée en territoire « autonome» mais quasi indépendant sous le nom de «Rosava» et celle inéluctable de la province d’Idleb, les Occidentaux voient l’effondrement de leur projet de recomposition de la donne géopolitique en Syrie et qui plus est la fin de leur ambition à régler le conflit syrien à leur convenance et celle de leurs intérêts. L’invasion turque en Syrie prolongera certes ce conflit, mais elle a mis à nu le cynisme et l’amoralisme des Occidentaux et a sonné pour eux la fin de l’ère durant laquelle ils ont prétendu que ce qui est « bon » pour eux l’est pour les autres, tous les autres.


Photo mise en avant : © AFP 2019 Syrian Presidency Facebook page


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