ETATS UNIS D’AMERIQUE

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L’ambassadeur des Etats Unis en Mauritanie, dans un entretien à cœur ouvert avecSahara Media : Il évoque le refoulement des activistes américains, la suppression dusénat et les rapports avec la société civile.

12.09.2017

Dans un entretien accordé lundi à Sahara Media, l’ambassadeur américain en Mauritanie Larry André, dont l’accréditation vient de prendre fin, a affirmé que les relations de son pays avec la Mauritanie ne seront pas affectées par la décision des autorités mauritaniennes de refouler des militants américains des droits de l’homme à leur arrivée à l’aéroport de Nouakchott.

L’ambassadeur a déclaré que des contacts avaient été pris avec les autorités mauritaniennes depuis le mois de juin à propos de la visite de cette délégation et qu’un programme de la visite leur a été remis officiellement.

« Nous ressentons, a dit le diplomate américain une certaine inquiétude car toutes les mesures avaient été prises avent l’arrivée de la délégation ».

Le diplomate considère que la délégation, en arrivant en Mauritanie, voulait apprendre de l’expérience mauritanienne en matière de lutte contre l’esclavage.

Cette délégation répondait à une invitation du président de « SOS esclaves » Boubacar O. Messaoud qui s’était rendu aux USA et qui souhaitait un échange d’expériences entre les deux parties.

L’ambassadeur s’est longuement apesanti sur cette question et a notamment déclaré que ces personnes avaient de nobles intentions en venant en Mauritanie car elles voulaient en toute honnêteté connaître la Mauritanie.

« Elles me l’avaient confirmé, a ajouté le diplomate et m’ont révélé qu’elles souhaitaient apprendre de la Mauritanie, loin de vouloir donner des leçons ».

Elles ont un grand respect pour la Mauritanie et pour son peuple et quand on leur avait demandé de quitter le territoire mauritanien, elles s’étaient exécutées et avaient tenu des propos positifs à cet égard.

Interrogés ur un éventuel changement de la politique américaine en Mauritanie, Larry André a réaffirmé que les objectifs des Etats Unis en Mauritanie demeuraient les mêmes, la sécurité, la prospérité et les droits de l’homme et que l’assurance d’une telle volonté lui avait été affirmé par le secrétaire d’état américain Tillerson lors d’une rencontre à Washington.

Il a ajouté que les USA respectaient l’organisation « SOS esclaves »,« car elle représente l’exemple d’une organisation de la société civile qui travaille avec le gouvernement et qui consent des aides aux personnes.

L’ambassadeur estime que l’action du mouvement IRA est portée sur le plan international et qu’il n’a pu en rencontrer les responsables qui étaient à chaque fois à l’étranger ou dans les prisons.

Il a salué le rôle joué par la Mauritanie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le pays n’ayant connu aucun attentat depuis 2011 mais aussi le dialogue engagé avec les anciens extrémistes, « une approche, ajoute l’ambassadeur dont doivent s’inspirer les pays de la région».

Interrogé sur la suppression du sénat, l’ambassadeur a tenu plutôt à rappeler des points importants à propos de la politique américaine.

« Nous avons changé 27 fois la constitution, car à chaque fois qu’un nouvel état faisait son entrée dans l’union, nous étions tenus d’ajouter une étoile au drapeau ».

Le diplomate trouve normal qu’un pays choisisse un système bicaméral ou un système à une seule chambre, le monde étant partagé entre ces deux choix.

Normalégalement pour l’ambassadeur que tout diplomate, accrédité dans un pays, puisse nouer des relations avec les populations locales,sans que cela ne soit considéré comme une immixtion dans les affaires intérieures du pays.

L’ambassadeur a confirmé la fin de son accréditation en Mauritanie.

Il représentera les USA à Djibouti et a révélé le nom de son successeur à Nouakchott, Mike Dadmen, des nominations encore assujetties à l’approbation du sénat américain.


Question : 
Excellence, quelle évaluation faites-vous de la coopération entre la Mauritanie et les Etats Unis sous la présidence de Donald Trump ? 
Est-ce que quelque chose a changé ou est ce qu’il est prévu qu’il change ? 
Réponse : 
Nos relations sont excellentes et portées même au degré de partenariat. Elles sont basées sur des intérêts communs. 
En me nommant à ce poste, le président Obama m’a défini 3 objectifs : la sécurité, la prospérité et enfin les droits de l’homme et la bonne gouvernance. Assurer la sécurité et la prospérité pour les peuples américain et mauritanien. 
Récemment j’ai séjourné pendant quelques mois à Washington et j’ai rencontré le secrétaire d’état américain Tillerson mais aussi mes collègues à la maison blanche qui m’avaient confirmé que les objectifs qui m’avaient été fixés demeuraient les mêmes. 
Nos relations avec la Mauritanie et son peuple demeureront excellentes à tous les niveaux. 
Question : 
Excellence, les autorités mauritaniennes avaient refoulé, il y a quelques jours des américains, militants des droits de l’homme et vous avez publié un communiqué qui critiquait cette décision. 
Cette mesure aura-t-elle des incidences sur les relations entre les deux pays ? 
Réponse : 
Merci pour cette question, car je me dois d’évoquer ce fait. Ma réponse à votre question est toute simple : non. 
Nos relations n’en pâtiront pas car elles servent les intérêts des deux peuples, mauritanien et américain. 
Dans notre vie privée deux amis intimes peuvent avoir des points de vue divergents, mais cela n’affecte en rien leur relation. Nous nous avons un point de vue différent à propos de cette délégation américaine, mais cela n’a aucune incidence sur nos relations, des relations ancestrales, basées sur des priorités communes. 
A propos de la visite de cette délégation je voudrais apporter certaines précisions. 
D’abord la Mauritanie a tout le droit de déterminer qui doit entrer sur son territoire ou qui ne le doit pas,tout comme les Etats Unis également qui ont ce droit. 
Il arrive qu’aux Etats Unis nous autorisons l’entrée sur notre territoire de personnes qui n’ont pas forcément de bonnes intentions et nous refusons les mêmes faveurs à d’autres qui sont tout à l’opposé. 
J’évoque ici le cas des Etats Unis d’Amérique. 
Pour être clairs à propos de la souveraineté nationale et les décisions des dirigeants nous nous devons de les respecter. 
Quand on avait commencé la préparation de cette visite, mes collègues ont eu des entretiens avec les autorités mauritaniennes. Ils avaient rencontré le commissaire aux droits de l’homme au mois de juin dernier. 
Ils ont par ailleurs rencontré d’autres responsables au niveau de l’agence « Tadamoun », des ministres et d’autres institutions gouvernementales. 
Nous avons élaboré un programme officiel dans lequel nous avons cité toutes les personnes que cette délégation devait rencontrer. 
Nous l’avons transmis par une note verbale en date du 30 août. 
Nous avons annoncé dans notre communiqué que nous étions inquiets à juste raison alors que nous étions en contact permanent avec les autorités à propos de cette mission. 
J’ai servi en Mauritanie pendant 3 ans au cours desquels j’ai n’ai cessé de rappeler à chaque fois les importantes réalisations à l’actif de ce gouvernement dans le domaine des droits de l’homme et notamment dans celui de la lutte contre l’esclavage et ses séquelles. 
En 2015 a été votée une loi contre l’esclavage, des tribunaux pour lutter contre le phénomène. 
Il s’agit là d’importantes réalisations et nous estimons que ce gouvernement a fait mieux que tous ceux qui l’ont précédé mais le chemin est encore long pour faire davantage. 
Dans mon pays il existe différentes communautés et nous faisons face à des défis dans le domaine des droits de l’homme et tout le monde sait l’ampleur de ces défis. 
Ce que nous voulons c’est partager nos expériences et c’est dans ce cadre que se situait la visite de cette délégation. 
Cette délégation est composée de dirigeants afro-américains, de dirigeants de la communauté musulmane aux Etats Unis, tous occupent des rangs importants dans la société américaine et des responsabilités aussi. 
Ils avaient rencontré en 2015 le président de « SOS esclave » et ont discuté avec lui ce qu’ils devaient faire en tant que militants des droits de l’homme aux Etats Unis pour faire face aux problèmes aigus auxquels fait face la société américaine, comme par exemple les détenus esclaves et  chômeurs. 
Ceux-ci défendent les droits de l’homme et œuvrent à réaliser la paix et la fraternité pour un meilleur devenir de la société américaine. 
A l’issue de son séjour aux Etats Unis, Boubacar O. Messaoud avait invité ces personnes à visiter la Mauritanie, d’abord dans la logique de l’hospitalité mauritanienne et pour s’imprégner des réalisations de la Mauritanie dans le domaine de la lutte contre l’esclavage et ses séquelles. 
Ils voulaient voir de visu ces réalisations et c’est pourquoi la majorité de leurs entretiens étaient prévus avec des responsables gouvernementaux et certaines structures qui en sont proches. 
Dans la note verbale nous avons détaillé toutes les rencontres prévues dans le programme. 
J’ai été long dans ma réponse à cette question, afin que les mauritaniens sachent que ces personnes étaient animées de bonnes intentions, et ont voulu, en toute honnêteté,connaître la Mauritanie, apprendre auprès d’elle, loin d’eux l’idée d’être des donneurs de leçon. 
Ils vouent un respect absolu pour l’état et le peuple mauritaniens et quand on leur avait demandé de quitter le territoire mauritanien, ils se sont exécutés, non sans avoir tenus des propos positifs en ce sens. 
Question : 
Quelle évaluation faites-vous des droits de l’homme dans le pays et quel est votre point de vue sur l’action des organisations de défense des droits de l’homme en Mauritanie ? 
Réponse : 
En arrivant il ya trois ans, j’ai encouragé le gouvernement et la société civile à travailler en commun. 
En décembre 2014, j’ai longuement discuté avec les responsables du parti au pouvoir et mes collègues et moi au niveau de l’ambassade avons entrepris d’importantes actions, soucieux que le gouvernement et la société civile puissent réaliser pour la Mauritanie un avenir radieux. 
Quant à savoir s’il ya certains problèmes de droit de l’homme en Mauritanie, la réponse est oui. 
Y-a-t-il des problèmes relatifs aux droits de l’homme aux Etats Unis ? La réponse est aussi oui. 
Nous sommes deux peuples qui partagent beaucoup de spécificités et nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres. 
Question : 
Est-ce que vous soutenez certaines organisations des droits de l’homme en Mauritanie, comme par exemple « SOS esclaves » ou IRA ? 
Réponse : 
Nous avons beaucoup de respect pour « SOS esclaves » car elle constitue un modèle parfait de la coopération entre le gouvernement et une organisation de la société civile. 
Elle collabore avec le tribunal pour les délits d’esclavage, prépare les dossiers pour la cause et apporte par ailleurs son appui aux nécessiteux en les formant à des emplois et c’est là des faits réels. 
Le mouvement IRA a fait de sa priorité l’action au plan international et le temps où je suis resté en Mauritanie,ses dirigeants étaient soit à l’étranger ou en prison. 
N’ayant pas eu la même opportunité qu’avec SOS esclaves pour évaluer son action, je pense qu’il est du devoir de tous les acteurs de la société civile de témoigner le respect pour le gouvernement mauritanien et je crois aussi qu’il est de l’intelligence pour le gouvernement mauritanien de trouver la voie pour travailler avec la société civile. 
Question : 
Pour revenir à la question des relations entre les deux pays notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et le crime transfrontalier quelle évaluation faites-vous des efforts de la Mauritanie dans ce domaine ? 
L’appui américain à l’armée mauritanienne va-t-il se poursuivre ? 
Réponse : 
La Mauritanie a une histoire qu’elle doit porter à la connaissance du monde. 
Beaucoup d’états ont été malheureusement les cibles d’attaques terroristes, comme ce fut le cas pour la Mauritanie entre 2005 et 2011. 
Le gouvernement et les forces armées ont pu mettre fin à cette situation, comparée aux pays de la région la situation de la Mauritanie, Dieu Merci, est meilleure. 
Il n’ y a pas eu d’attaques depuis 2011 et les autres pays se doivent d’apprendre de l’expérience mauritanienne, tant sur le plan sécuritaire que sur celui de l’instauration d’un dialogue avec d’anciens extrémistes religieux à travers des chefs religieux. 
Une histoire passionnante pour beaucoup de pays qui ont souffert du terrorisme. 
La coopération militaire se poursuit. 
Des instructeurs américains continuent de venir en Mauritanie pour  entraîner les soldats mauritaniens et des soldats américains s’entraînent eux aussi auprès de soldats mauritaniens pour se familiariser avec les réalités du Sahara. 
Certains encadreurs américains m’ont vanté les mérites des soldats mauritaniens prompts à se perfectionner. 
La coopération touche aussi le domaine des équipements mais aussi d’autres voies qui permettent de garantir les intérêts des deux pays. 
Question : 
Quel jugement portez-vous sur la force mise sur pied récemment par les pays du Sahel lors d’un sommet qui a réunit les chefs d’état de ces pays avec le président français Emmanuel Macron ? 
Réponse : 
Le mérite de la constitution de cet ensemble revient à ce gouvernement qui a reçu à Nouakchott les chefs d’état de ces pays et les a encouragé à créer un pôle régional pour servir les intérêts sécuritaires et économiques des peuples de la région. 
Chose louable, la Mauritanie est à 100% maghrébine mais aussi à 100% sahélienne, ce qui place la Mauritanie dans une position stratégique qui lui permet d’avoir une influence fondamentale dans la région. 
La création d’une force commune est importante car les extrémistes ne respectent pas de frontières, des gens qui vénèrent la violence et ne croient en rien d’autre. 
La coopération entre les 5 pays de la région est une idée intelligente et nous observons toutes les voies à même de permettre d’apporter notre aide. 
Question : 
La scène politique connaît des remous après le récent referendum, l’arrestation d’un sénateur et l’interpellation d’autres. 
Quel est votre point de vue relativement à cequi se passe sur la scène politique ? 
Réponse : 
Plutôt qu’évoquer les affaires intérieures de la Mauritanie, je mettrais l’accent sur des aspects importants de la politique américaine. 
Nous avons modifié 27 fois la constitution du pays, car à chaque adhésion d’un nouvel état à l’union, nous devons ajouter une nouvelle étoile au drapeau. 
A propos de la promulgation des lois, les pays font l’un des deux choix. 
Certains adoptent le système bicaméral et d’autres celui d’une chambre unique, il n’ ya donc rien d’inhabituel. 
A propos du programme du gouvernement pour la lutte contre la gabegie nous nous attendons à ce que la loi soit appliquée de façon justeet je crois, comme me l’avait dit le président de la république,que quand il s’agit de justice il n’ ya point de place pour la politique. 
Question : 
Excellence, Monsieur l’ambassadeur, vous êtes apparus plus d’une fois dans des cérémonies mondaines, ce que certains ont considéré une infiltration suspecte au sein de la société et que par conséquent il ne fait pas partie de votre mission diplomatique. 
Quelle réponse de votre part ? 
Réponse : 
Je crois que me serais senti coupable si je ne m’étais pas fait des amis en Mauritanie. 
J’ai été épaté par beaucoup de mauritaniens que j’ai rencontré et qui ont fait preuve d’une incroyable hospitalité. 
Ils m’ont reçu chez eux et moi aussi j’en ai fait autant. 
Mon ami l’ambassadeur Daddah (ambassadeur de Mauritanie à Washington) m’a révélé qu’il avait de nombreux amis américains avec lesquels il échange les visites, chose tout à fait normale. 
Moi je n’ai pas accusé l’ambassadeur Daddah de s’immiscer dans les affaires intérieures américaines parce qu’il a accepté l’hospitalité américaine. 
Question : 
Enfin, à la fin de votre mission en Mauritanie, qu’avez-vous apporté au pays pendant votre accréditation et quelle est votre nouvelle destination ? 
Réponse : 
Je m’attends à ce départ dans les prochains mois et je n’ai rien de précis à ce propos. 
Je dois quitter la Mauritanie avec beaucoup de tristesse et j’ai eu l’occasion de rencontrer Mike Dadman qui a été désigné par le président Trump pour me succéder et j’ai été désigné ambassadeur à Djibouti. 
Seulement rien encore de sûr, quant à ces désignations, car dans le système américain le président désigne les ambassadeurs mais le dernier mot revient au sénat qui accepte ou qui rejette les propositions formulées. 
A propos des réalisations j’évoquerai les trois objectifs principaux qui m’ont été fixés, à savoir la sécurité, la prospérité et les droits de l’homme. 
Notre partenariat est encore plus forte aujourd’hui qu’auparavant, tant au niveau de la coopération militaire, l’application des lois et une action commune avec les autorités pour améliorer les conditions des prisonniers et celles des prisons et nous avons contribué à la formation des magistrats. 
Dans le domaine militaire nous avons approfondi notre coopération et dans le domaine commercial on note un accroissement des exportations américaines et mauritaniennes et nous en sommes fiers. 
Nous poursuivrons nos importants programmes en faveur des jeunes, notamment dans le domaine de la formation professionnelle pour favoriser les opportunités  d’emplois. 
S’agissant de nos rapports avec le  gouvernement et la société civile nous continuerons de partager les idées qui nous ont permis de régler les problèmes aux Etats Unis  et à écouter les idées mauritaniennes qui peuvent contribuer à la solution des problèmes aux USA mais aussi celles qui peuvent profiter aux mauritaniens dans le respect. □   Ahmed BEDDI

SputnikNews 27.07.2018

 

Le Département d’Etat US passe au crible le climat des affaires en Algérie et au Maroc

Le département d’État américain a dévoilé les possibilités et les difficultés d’investissement dans les économies algérienne et marocaine. C’est ce qui ressort de son rapport 2018 sur le climat d’investissement dans le monde publié le 19 juillet sur son site officiel.

Dans  son rapport 2018 sur le climat d’investissement dans le monde publié le 19 juillet sur son site officiel, le département d’État américain donne les conclusions de son examen des économies des deux principaux pays du Maghreb, à savoir l’Algérie et le Maroc. Le rapport souligne les efforts du Maroc pour améliorer le climat des affaires dans le pays bien que des insuffisances restent à éliminer. Concernant l’Algérie, bien qu’ils aient évoqué «des opportunités considérables»d’investissement dans le pays à long terme, les experts du département d’État relèvent de sérieux obstacles qui entravent la participation d’investisseurs étrangers à l’économie.

Dans le cas du Maroc, le département d’État juge positivement les mesures mises en place par le gouvernement «destinées à développer l’emploi, attirer des investissements étrangers et accroître les volumes produits et la performance économique des secteurs générant des revenus, tels que l’automobile ou l’aéronautique».

Rabat a effectivement ratifié, dans le cadre de sa politique d’ouverture à l’égard des États-Unis et de la majorité des pays européens, 68 traités bilatéraux de promotion et de protection de l’investissement, et 60 accords économiques destinés à éliminer les taxes sur les revenus des plus-values. «L’accord de libre-échange avec les États-Unis est entré en force en 2006, éliminant immédiatement les tarifs [douaniers, ndlr] pour plus de 95% des biens industriels et de consommation», ont souligné les experts américains.

Concernant le transfert vers l’étranger des dividendes des entreprises étrangères opérant sur le sol marocain, l’institution américaine s’est félicité du fait que la «charte d’investissement a mis en place la convertibilité du dirham [la monnaie marocaine, ndlr] pour les investisseurs étrangers, et donne la liberté de transférer les bénéfices».

En conclusion, le département d’État a néanmoins noté quelques défis que doit relever le gouvernement marocain. «Malgré une amélioration significative de l’environnement des affaires, le manque de travailleurs qualifiés, la faible protection des droits de propriétés intellectuelles, la bureaucratie inefficace et le lent rythme de la réforme de la réglementation reste des difficultés pour le Maroc», a indiqué le rapport.

À propos de l’Algérie, le rapport de l’administration américaine note que «plusieurs secteurs offrent potentiellement des opportunités considérables de croissance à long terme pour les entreprises américaines».

Dans son rôle de conseiller des investisseurs américains, le département d’État affirme que, concernant les opportunités d’investissement en Algérie, «les secteurs ciblés […] comprennent l’agriculture, le tourisme, les technologies de l’information et de la communication,l’industrie, l’énergie [fossile et renouvelable, ndlr], la construction et la santé».

Dans le cadre du programme de diversification de l’économie mis en œuvre par le gouvernement algérien pour doper la croissance hors-hydrocarbures, le rapport a mis en avant le nouveau code de l’investissement qui a institué des «exonérations fiscales lucratives» ainsi que d’autres incitations à l’investissement.

Bien que «de nombreuses entreprises [américaines, ndlr] ont signalé avoir enregistré des bénéfices annuels à deux chiffres», les rédacteurs du rapport ont néanmoins fait savoir qu’il existait des obstacles qui entravaient sérieusement le développement des investissements des PME étrangères en Algérie.

Le plus important est la règle dite de «51/49%» (coentreprise où sont accordés 51% pour un opérateur algérien contre 49% pour un opérateur étranger), régissant l’investissement étranger. Le rapport indique que cette dernière «pose des défis» aux investisseurs américains, en particulier l’accès des PME au marché algérien, vu que ces petites et moyennes entreprises ne disposent pas de ressources humaines et financières qui leur permettent de répondre aux exigences de l’investissement.

Le département d’État relève que le gouvernement algérien est d’accord sur le fait que l’institution «de mesures adaptées peut atténuer l’effet» de cette disposition. Ceci permettra d’encourager le partenaire étranger qui pourrait assurer le management de la coentreprise et même en devenir le plus grand actionnaire.

Le rapport a soulevé les lourdeurs bureaucratiques en particulier en matière de transfert de dividendes. «Il y a peu de restrictions légales à la conversion, au transfert et au rapatriement des fonds», a-t-il souligné, précisant que les difficultés constatées«résultent plutôt des procédures que de limites imposées par la loi».

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