LES FADAISES DE BORIS JOHNSON SUR L’ISLAM

–     

par  René Naba, 4 janvier.

Le Royaume-Uni, jadis plateforme de la reconquête de l’Europe de l’Allemagne nazie, a largué les amarres et pris le large dans un monde devenu insaisissable, sacrifiant la City un domaine où Londres est un leader mondial, au terme d’un cycle de négociations où il aura joué de la malchance pour sa première année post-Brexit. Boris Johnson, l’artisan de la sortie de son pays de l’Union Européenne, il y a un an, en janvier 2020, a été terrassé par le coronavirus, et hospitalisé en soins intensifs, quatre mois plus tard en avril 2020.

Dans la foulée, le Royaume-Uni s’est hissé au premier rang au niveau européen pour son bilan morbide de cette pandémie qui explique l’empressement de son gouvernement à être le premier pays occidental à vacciner sa population. Pis, la nouvelle souche Covid développée sur son territoire a provoqué une mise en quarantaine du Royaume-Uni lors des fêtes d’année 2020 par le reste du monde, tel un effet boomerang qui signe le retour à l’envoyeur de ce chamboulement stratégique dans la construction européenne.

De surcroît, la défaite électorale du président américain Donald Trump pourrait en outre fragiliser la longévité politique de son clone britannique, désormais privé de son principal soutien.

Retour sur un aspect méconnu de ce personnage, dont le papa a sollicité la nationalité française en signe de défiance à l’égard de la politique de son fils, le champion du Brexit.

https://www.lefigaro.fr/international/brexit-le-pere-de-boris-johnson-se-dit-europeen-et-reclame-la-citoyennete-francaise-20201231

Boris Johnson a assuré que l’islam a laissé le monde musulman «arriéré de plusieurs siècles», dans une annexe jointe à une nouvelle édition de son livre de 2006 sur l’empire romain, «The Dream of Rome», suscitant un tollé non seulement au Royaume Uni mais également dans le monde musulman. Le premier ministre britannique, grand vainqueur des élections législatives britanniques du 12 Décembre 2019, a expliqué que l’islam était quelque chose qui entravait le développement dans certaines parties du globe et que, par conséquent, le «grief musulman» était un facteur dans presque tous les conflits [anglais grievance, sentiment d’injustice].

L’argument de Johnson a été décrit comme déconcertant et problématique par «Tell Mama», qui surveille la haine anti-musulmane et, selon lequel, le texte démontrerait un manque de compréhension de la religion. Récidiviste, BOJO (son nom en abréviation), avait comparé, dans les colonnes du Telegraph, en 2019, les femmes portant la burqa à des «boîtes aux lettres» et à des «braqueurs de banque».

Dans un essai intitulé «And Then Came the Muslims», ajouté à l’édition 2007 de son livre, Boris Johnson écrit notamment :

« Il doit y avoir quelque chose à propos de l’Islam qui aide effectivement à expliquer pourquoi il n’y a pas eu de montée de la bourgeoisie, pas de capitalisme libéral et donc pas de propagation de la démocratie dans le monde musulman ».

« Il est extraordinaire de penser que sous l’empire romain / byzantin, la ville de Constantinople avait gardé allumé le flambeau de la science pendant mille ans et que, sous la domination ottomane, la première imprimerie n’a pas été vue à Istanbul avant le milieu du XIXe siècle ».

Le leader du parti conservateur a écrit que l’inhibiteur du progrès était «un conservatisme religieux fatal» et que «plus le monde musulman était en retard, plus l’amertume et la confusion régnaient, au point que pratiquement toutes les poudrières du monde auxquelles vous pouviez penser, de la Bosnie à la Palestine en passant par l’Irak et le Cachemire, impliquent les griefs des musulmans». Soit. Dont acte !

Cet argumentaire gagnerait en pertinence s’il apportait un éclairage sur la contribution du Royaume Uni à la régression du monde arabe et musulman et à son maintien en état de dépendance.

REVUE DE DÉTAILS DES TURPITUDES BRITANNIQUES POUR COMPLÉTER LA FORMATION ACADÉMIQUE DE BOJO

Primo: Palestine: La promesse Balfour, la plus grande imposture du XXème siècle. La promesse Balfour est une promesse faite, le 2 novembre 1917, par le ministre anglais des Affaires étrangères Arthur James Balfour à Lord Walther Rothschild d’aménager un «Foyer National Juif en Palestine».

Arthur Koestler, un écrivain nullement suspecté d’antisémitisme, en tirera un accablant constat qui se passe de commentaires: «Pour la première fois dans l’histoire, écrira cet auteur hongrois anticommuniste philo sioniste, «une nation promet solennellement à une autre (nation en gestation) le territoire d’une troisième nation» (1).

Une fraction de la Palestine est promise aux Juifs non pour les dédommager des atrocités commises à leur égard par les Palestiniens ou les Arabes, mais en compensation des persécutions qu’ils ont eu à subir en Europe. En fait une «compensation sur bien d’autrui», qui débouche sur une perversion triangulaire, car comme cela se dit vulgairement, c’est à dire dans le langage populaire, «on les dédommage sur le dos de la bête».

Mais au-delà des considérations bibliques, la création d’une entité occidentale au cœur du Monde arabe à l’intersection de sa rive asiatique et de sa rive africaine, a scellé la rupture définitive de la continuité territoriale de l’espace national arabe, la rupture du point d’articulation entre la voie continentale et la voie maritime de la «Route des Indes», la voie marchande des caravanes reliant le couloir syro-palestinien à son prolongement égyptien, une rupture stratégique du continuum au point de confluence des voies d’eau arabes (le Jourdain, le Yarmouk, le Hasbani et le Zahrani) et de ses gisements pétroliers, source de sa richesse, de son décollage économique et de sa puissance future.

L’honneur des Européens aurait été, non de se livrer à des guerres de religion mais de cultiver la tolérance au sein des composantes de leurs populations, au-delà des clivages religieux, plutôt que de sous traiter au Monde arabe l’antisémitisme récurrent de la société occidentale.

Cf à ce propos le livre d’ Ofra Yeshua-Lyth: «Pourquoi un État juif n’est pas une bonne idée » (préface d’Ilan Pappé)

Deuxio : Les avatars des Hachémites « agents des Anglais » et meilleur allié souterrain d’Israël avec le Maroc.

Le Royaume Uni a exercé son hégémonie pendant des siècles sur une large fraction du Monde musulman, particulièrement sur la zone pétrolifère du Golfe, pendant plusieurs siècles, détrônant les uns pour leur substituer d’autres, procédant aux découpages territoriaux en fonction de ses impératifs stratégiques, sans la moindre protestation de ces pantins désarticulés et manipulés.

Promettant aux Hachémites la constitution d’un «grand royaume arabe» en contrepartie de la participation des Arabes à la guerre contre la Turquie, lors de la première Guerre Mondiale, tout en promettant en catimini un état potentiel aux Juifs en Palestine, le Royaume Uni a atteint sur ce point là un degré de duplicité jamais atteint à ce jour.

La fin tragiquement accidentelle du colonel T.E Lawrence, la cheville ouvrière britannique dans la zone, en témoigne.

Pour aller plus loin, cf à ce sujet les relations de la dynastie wahhabite avec les Anglais 1 er volet

https://www.madaniya.info/2015/01/05/esclave-des-anglais-a-propos-de-la-creation-du-royaume-d-ibn-saoud-1-2/

https://www.madaniya.info/2015/01/07/esclave-des-anglais-a-propos-de-la-creation-du-royaume-d-ibn-saoud-2-2/

Et avec la dynastie hachémite

https://www.madaniya.info/2017/03/01/la-grande-solitude-de-la-dynastie-hachemite-1-3/

https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/

https://www.madaniya.info/2017/03/11/cherif-hussein-ben-ali-schizophrene-menteur-insignifiant-tetu-cupide-pretentieux-3-3/

En compensation de la destitution du Chérif Hussein de la Mecque et de la cession aux Wahhabites du Hedjaz, berceau de l’Islam, la Grande Bretagne aménagera aux Hachémites trois trônes: Damas, Bagdad, et Amman. Deux d’entre eux ont été abolis -Damas et Bagdad- et sur les trois rois, deux ont été assassinés, Abdallah I de Jordanie, en 1951, et Faysal II d’Irak, en 1958. Non pas pas tant par des obscurantistes musulmans, -mais par des nationalistes arabes, syriens d’une part, irakiens d’autre part, sunnites et chiites confondus-, outrés du fait que leurs monarques respectifs étaient « agents des Anglais ».

De ce legs colonial de trois royaumes ne subsiste que le royaume de Jordanie, le meilleur allié souterrain d’Israël dans le Monde arabe, au même titre que le Maroc, un autre descendant chérifien.

Tertio : Les pétromonarchies du golfe

A l’instar des wahhabites, redevables pourtant aux Anglais du trône saoudien, les pétromonarchies du Golfe sont passées sans coup férir du protectorat britannique à l’hégémonie américaine, dont l’indépendance de surcroît a été octroyée et non conquise, dont la servitude s’est accentuée avec l’aménagement de bases militaires anglo saxonnes sur la totalité de l’ancienne Côte des Pirates.

Ainsi donc BO JO s’autorise à décréter: «Il doit y avoir quelque chose à propos de l’islam qui aide effectivement à expliquer pourquoi il n’y a pas eu de montée de la bourgeoisie, pas de capitalisme libéral et donc pas de propagation de la démocratie dans le monde musulman». S’il n’y a pas eu de «montée de la bourgeoisie, donc pas de capitalisme libéral et donc pas de démocratie dans le Monde musulman», c’est tout bonnement pour la simple raison que, sous l’égide du capitalisme sauvage anglo américain, pilleur des richesses du tiers monde, il s’est constitué dans le Monde musulman une ploutocratie à l’image de ses maîtres anglo -saxons.

Et la présence d’importantes bases militaires à Manama, point d’ancrage de la Ve flotte américaine dans la zone Golfe persique-Océan indien; à Doha, la base du Centcom d’Aydid; à Abou Dhabi la base aéronavale française; ainsi que la base aéro-navale britannique de Massirah (Sultanat d’Oman), n’avaient pas vocation à favoriser la démocratie, mais à brider toute contestation populaire contre les dirigeants corrompus et incompétents, réticents à «L’Islam des lumières» préconisé par Gisèle Littman-Orebi, une essayiste britannique, juive d’origine égyptienne, dont le nom de plume Bat Ye’or signifie «fille du Nil» en hébreu, auteure de l’ouvrage «Eurabia, Islam and Dhimmitude» et inspiratrice et Anders Behring Breivik, l’auteur des attentats de Norvège, juillet 2011.

Pour aller plus loin sur ce thème, cf le carnage d’Oslo, un symptôme des dérives de la pensée intellectuelle occidentale.

https://www.renenaba.com/le-carnage-doslo-un-symptome-des-derives-de-la-pensee-intellectuelle-occidentale/

Quatro : Irak-Bahreïn

Au mépris des principes de la démocratie, dont le Royaume Uni se targue d’en être l’un des plus anciens adeptes, Londres a dévolu le pouvoir tant à Bagdad qu’à Manama à la fraction minoritaire de la population musulmane, les sunnites, au détriment des Chiites, largement majoritaires dans ces deux pays ; au mépris du principe de la démocratie participative, générant un autoritarisme répressif de la minorité sunnite à l’encontre de la majorité chiite. La dynastie Khalifa peut ainsi réprimer à loisir son peuple avec la connivence des « grandes démocraties occidentales ».

Parmi tant d’autres causes, le choix britannique n’a pas favorisé la promotion de la démocratie dans le Monde arabe. Force est d’admettre qu’en la matière l’option britannique a été prépondérante.

Épargnons aux lecteurs les turpitudes britanniques de l’époque contemporaine, présentes encore dans leur mémoire. De l’agression tripartite de l’Égypte, en 1956 contre Gamal Abdel Nasser, le chef du combat nationaliste arabe, dans une conjuration de cloportes groupant les deux anciens colonisateurs du Moyen Orient, le Royaume Uni et la France, et leur créature Israël.

Sans compter la participation britannique à la destruction de l’Irak, en 2003, sous l’égide du travailliste Tony Blair «le caniche anglais du président américain George Bush Jr.» ; la participation anglaise sous l’égide du conservateur David Cameron, en tandem avec le philo sioniste français Nicolas Sarkozy à la guerre de prédation économique du Monde arabe, la Libye, en 2011, puis la Syrie, en 2012, deux pays sans endettement extérieur.

Une guerre de prédation de concert avec la stigmatisation du métèque; une philosophie du mépris en dépit d’une importante contribution des peuples basanés, majoritairement musulmans à la défense de leurs colonisateurs anglais et français, durant les deux guerres mondiales du XX me siècle, fait rarissime dans l’histoire.

Cf à ce propos cet édifiant documentaire de la BBC: Les soldats musulmans oubliés de la Première Guerre Mondiale.

https://www.bbc.com/afrique/monde-46180243

L’origine du mal ne réside pas tant dans l’Islam, mais dans le tour de prestidigitation britannique intronisant des corsaires de la Côte des pirates en roitelet de minuscules pétromonarchies, pantins désarticulés, agités, tels des automates, par un mouvement de prosternation permanente devant leurs anciens colonisateurs; des bédouins qui passent leur temps à dérouler les tapis rouge à leurs anciens et nouveaux maîtres, quand ceux -ci les foulent au pied de leur mépris.

« L’ignorance ne s’apprend pas ». Ce constat de Pascal s’applique pleinement à BOJO.

Autrement dit, Boris Johnson est un ignorant qui ignore son degré d’ignorance, dont il s’en sert pour draper son ignorance par un prétendu savoir. Un fanfaron.

Voilà pourquoi et comment la Russie a supplanté subrepticement les anciens maîtres du Monde anglo-saxons dans leur ancienne chasse gardée. Sans la moindre tartarinade.

Lecture à conseiller à BOJO pour combler sa culture lacunaire quand viendra l’heure de sa retraite politique: Jack Goody: «Le vol de l’histoire ou Comment l’Europe a imposé le récit de son passé au reste du monde» – Folio Histoire.

RÉFÉRENCE

1 – « Les cent clés du proche Orient » Alain Gresh et Dominique Vidal/ Éditions l’Atelier.

LECTURE

A propos de Boris Johnson, un des artisans de la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne, pour aller plus loin sur un aspect méconnu de l’Europe. La transformation radicale de l’arsenal juridique du sport du fait de l’UE. Un ouvrage de Me Michel Pautot, spécialiste du Droit de Sport, sur les nouvelles règles de jeu instaurées par la construction européenne.

 

UN NAVIRE DE GUERRE ISRAELIEN VIOLE LES EAUX TERRITORIALES LIBANAISES AU LARGE DE RAS EL-NAQOURA – L’Orient-le-Jour, 20 décembre.

Un navire de guerre israélien a violé les eaux territoriales libanaises dimanche après-midi au large de Ras el-Naqoura (Liban-Sud), sur une distance d’environ 275 mètres de la côte, pendant sept minutes, a annoncé l’armée libanaise dans un communiqué rapporté par l’Agence nationale d’information. La question est suivie en coordination avec la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), ajoute la troupe.

La tension entre le Liban et Israël reste vive à la frontière et des violations aériennes israéliennes sont signalées presque quotidiennement au-dessus du territoire libanais. Il y a deux mois, Israël et le Liban ont entamé des pourparlers pour la délimitation de leurs frontières maritimes, en vue d’une exploitation de ressources en hydrocarbures off-shore, sous l’égide des Nations unies et avec la médiation des États-Unis. Les négociations ont été suspendues depuis que le Liban est revenu sur son plan de départ en réclamant, en plus des 860 km2 sollicités, une zone d’exploitation qui engloberait 1.430 km2 supplémentaires.

 

ATTAQUE IMMINENTE CONTRE L’IRAN : TRUMP VEUT UNE TROISIEME GUERRE MONDIALE ? Nabil D, 3 janvier.

Le président sortant américain, Donald Trump, annonce une « action spectaculaire » dans les heures à venir. « Quelque chose que personne n’a jamais vu jusqu’à présent », a-t-dit, en demandant au président égyptien, Abdelfattah Al-Sissi, de reporter à une date ultérieure une visite qu’il avait programmée en Irak ces jours-ci. Selon des sources informées, il s’agit d’une agression militaire contre l’Iran, comme celle qui avait ciblé l’Irak voisin en 1990 et en 2003.

Le monde se dirige droit vers une troisième guerre du Golfe dont Donald Trump veut faire une bouée de sauvetage pour poursuivre son mandat au-delà de la date-butoir. Le Président vaincu à la dernière élection, qui doit céder le Bureau ovale au démocrate Joe Biden le 20 janvier prochain, ne comptait pas finir son mandat tumultueux sans « sa » guerre. Car, expliquent les connaisseurs de la politique étrangère des Etats-Unis, seuls les présidents qui ont fait tonner les bombes gravent leur nom dans l’histoire de ce pays fondé sur l’ingérence et le bellicisme.

En Iran, l’armée a été placée en état d’alerte maximum et tous les soldats sont consignés en prévision d’une attaque qui ne saurait tarder. Un proche du Président américain a posté un message sur les réseaux sociaux dans lequel il affirme qu’« un événement majeur a poussé Donald Trump à regagner précipitamment son bureau à la Maison-Blanche ». « Préparez-vous à un feu d’artifices, ce mois de janvier sera le plus excitant dans toute l’histoire, Donald Trump ne cédera pas et n’abdiquera pas sans se battre, tout n’est pas fini », a-t-il écrit.

Des spécialistes américains ont mis en garde contre la décision aventureuse de Donald Trump qui veut se servir de la guerre pour se maintenir au pouvoir quatre autres années. Selon eux, la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, la démocrate Nancy Pelosi, craint une agression militaire qui se produirait contre l’Iran avant le 7 janvier courant. La Constitution américaine stipule, en effet, que le Président des Etats-Unis ne doit pas changer en cas de guerre.

Ces déclarations sont accompagnées par des mesures concrètes dont, notamment, une couverture aérienne de l’Irak et des pays du Golfe, en prévision de frappes contre des « objectifs qui menacent les intérêts des Etats-Unis dans la région ». « Cela s’apparente à un feu vert pour une attaque contre l’Iran », commentent des spécialistes. Des prédictions confortées par un haut responsable israélien qui vient de déclarer au journal israélien Yediot Aharonot que « quelque chose va se passer dans la région dans les jours à venir et ce sera pire que tout ce qu’il y a eu auparavant ». Il a ajouté : « Nous allons vivre un état de guerre pendant plusieurs jours ».

 

LA CRISE POLITIQUE ISRAELIENNE S’AGGRAVE SUR FOND DE CRISE SANITAIRE – RFI, 4 janvier.

L’État hébreu bat tous les records en termes de vaccination contre le Covid-19 avec plus d’un million de personnes vaccinées. Mais il bat aussi des records en termes de nouvelles contaminations. Le pays est passé de 1 000 cas quotidiens début décembre, à six fois plus aujourd’hui. Et les responsables israéliens n’arrivent pas à se mettre d’accord sur un renforcement du confinement déjà en place. La guerre est déclarée au sommet de l’État. Fin décembre, la coalition au pouvoir a volé en éclat et désormais chacun semble défendre ses propres intérêts. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu, chantre de la vaccination, plaide également pour un renforcement du confinement général. Vacciner, protéger les Israéliens : il veut apparaître comme leur sauveur. Mais derrière l’intérêt général, il y a des visées électorales, avec en ligne de mire les législatives de mars prochain. Son rival au sein du gouvernement, Benny Gantz du parti Bleu Blanc, n’a plus rien à perdre, et ne compte pas faciliter la tâche à Benyamin Netanyahu. Autrefois alliés, les deux hommes devaient partager le pouvoir. Benny Gantz se retrouve désormais sur la touche, trahi par le Premier ministre qui a précipité la dissolution du Parlement. Le parti Bleu Blanc affirme ne pas vouloir céder à l’hystérie et attendre encore une semaine avant de mettre en place ou non, d’éventuelles mesures de restrictions renforcées. Mais le virus n’attend pas les décisions politiques. Près de 7 000 nouveaux cas ont été enregistrés dimanche 3 janvier.

 

IRAN : UN AN APRES L’ASSASSINAT DU GENERAL SOLEIMANI, TEHERAN CRAINT UNE ATTAQUE AMERICAINE – RFI, 3 janvier.

Il y a tout juste un an, le 3 janvier 2020, le général iranien Qassem Soleimani était assassiné par une frappe de drone américain près de l’aéroport de Bagdad, en Irak. Le haut-gradé iranien commandait la Force Al-Qods des Gardiens de la Révolution. Il incarnait l’influence de Téhéran dans les crises régionales. Dans la guerre en Syrie, à la tête des forces iraniennes soutenant Bachar el-Assad, ou en Irak, aux côtés des miliciens chiites combattant contre le groupe État Islamique, Qassem Soleimani était devenu ces dernières années un héros de la République Islamique d’Iran.

L’élimination du général iranien a été l’un des actes les plus spectaculaires de la politique de « pression maximale » sur l’Iran pendant les quatre années de présidence Trump. Et Téhéran n’a pu s’offrir qu’une vengeance limitée en tirant des missiles sur des bases américaines en Irak, rappelle Nicolas Falez, du service international de RFI. Vengeance qui a tourné au fiasco puisque dans le climat d’extrême tension qui régnait alors, la défense anti-aérienne iranienne a abattu un avion civil ukrainien, tuant les 176 personnes à bord.

Une ombre qui plane encore

Un an après l’assassinat de Qassem Soleimani à Bagdad, l’Irak est toujours fragilisé par sa double alliance avec Téhéran et Washington.  Joe Biden s’apprête à entrer à la Maison Blanche où il souhaite relancer l’accord sur le nucléaire iranien. Mais pour le président élu, comme pour ses alliés, de futures négociations avec Téhéran doivent inclure le rôle de l’Iran dans les crises du Moyen-Orient, où plane encore l’ombre de Qassem Soleimani.


 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *