Forum international sur le renforcement des capacités de gouvernance : Améliorer le service public

Signature d’un mémorandum entre l’Algérie et la Chine dans le but de renforcer davantage la formation

L’une des propositions phare qui ont émergé au terme du Forum international sur le renforcement des capacités de la gouvernance, initié de concert entre  le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, et l’Académie chinoise (CNAG), porte sur un accord commun sur  le lancement d’études en vue de la réalisation, à Alger, d’une Académie de la gouvernance.

Celle-ci sera d’une dimension africaine, comme a tenu à le préciser le SG du ministère de l’Intérieur, M. Dahmoune Salah Eddine, dans son allocution de clôture des travaux du Forum. Il a qualifié ce projet «d’avance qualitative dans les relations bilatérales algéro-chinoises». Il a assuré par ailleurs de la mise en place de mécanismes de consécration et de suivi des recommandations retenues au terme dudit forum, auquel ont pris part des experts et spécialistes de la question de la gouvernance venus de différents horizons.
Poursuivant dans cette optique, il a relevé «la volonté de l’Algérie et de la Chine d’œuvrer à consolider leur coopération dans divers domaines, notamment en matière de formation, dans le cadre du renforcement des capacités de gouvernance». En ce sens, il s’est félicité de la signature, à l’occasion de ce forum, d’un mémorandum entre l’Algérie et la Chine, dans le but de renforcer davantage la formation, soulignant, à ce propos, l’importance de la ressource humaine et de la formation des cadres. «La formation de la ressource humaine, notamment les cadres, demeure une mission stratégique», a souligné M. Zhanmin, précisant qu’en Chine, un système est mis en place de manière à «augmenter et perfectionner les capacités et les connaissances des cadres chargés de veiller à la bonne gouvernance».  À cet effet, il a indiqué que l’Algérie et la Chine «sont engagées à travailler ensemble dans le sens de l’innovation pédagogique, du consulting et de la formation», relevant par ailleurs l’importance d’encourager les citoyens et la société civile à participer à la gouvernance, pour «plus de démocratisation, de transparence, d’égalité et de moralité».
Pour M. Zhanmin, la bonne gouvernance «est primordiale pour une société dynamique, entreprenante et pacifique», soulignant l’importance de la coopération dans le contexte de la mondialisation, se félicitant de la présence au Forum d’Alger d’experts internationaux venus de différents pays, pour «exposer leur expérience en matière de gouvernance».

Accélérer le processus de l’e-gouvernance

Aussi, les recommandations sont le fruit de la réflexion de trois panels, traitant, pour le premier, des tendances mondiales en matière de renforcement des capacités de la gouvernance, pour le second, de l’amélioration du service public et de la consolidation du rôles des écoles de formations de cadres et futurs décideurs, et, pour le troisième, de la coopération internationale étroite dans le domaine de la gouvernance.
À ce titre, les recommandations du premier panel soulignent, notamment la nécessité d’unifier les visions stratégiques dans le domaine de la formation en matière de gouvernance, et ce suivant une approche décentralisée ayant pour objectif de pérenniser la dynamique du développement. Il est également recommandé d’impliquer les élus locaux, les organisations patronales et syndicales, ainsi que la société civile dans l’élaboration des programmes de formation.
Le premier panel préconise aussi un éveil pédagogique dans l’actualisation des connaissances, à même d’aboutir à une nomenclature référentielle, la généralisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, la maîtrise de techniques de gestion, et notamment le recours à des critères scientifiques dans la désignation des futurs décideurs, sans pour autant perdre de vue les paramètres de compétence et du mérite.
En outre, la nécessité d’une adaptation constante à même de relever les défis en rapport avec la gouvernance suivant une vision prospective innovante a été également retenue parmi les recommandations.
Le second panel propose aussi à l’École nationale de l’administration (ENA) de bénéficier de l’expérience chinoise dans le domaine de la gouvernance, et souhaite la révision de la loi fondamentale de l’ENA, pour la hisser au rang d’un pôle spécialisé de la gouvernance. Il ressort en outre des recommandations du troisième panel, la nécessité de valoriser la mise en œuvre des programmes de réformes en rapport avec la démocratie participative et la bonne gouvernance. Il est également préconisé de promouvoir la coopération internationale dans le domaine de la gouvernance électronique (e-gouvernance), d’accélérer le processus de mise en place d’une administration électronique ayant déjà connu des avancées considérables et d’impliquer les médias dans toute stratégie de renforcement des capacités de gouvernance.
    Karim Aoudia

El Moudjahid  06.12.2018

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