France : Plus de 1 000 interpellations en marge de la manifestation organisée ce samedi par les « gilets jaunes »

La quatrième manifestation nationale des gilets jaunes en France, qui a mobilisé un dispositif sécuritaire exceptionnel samedi, a été moins violente que la précédente. Les forces de l’ordre, très réactives ont procédé à plusieurs interpellations avant et pendant les manifestations.

A 18h00 heure locale (17h00 GMT), ce sont 1 385 personnes qui ont été interpellées, 974 placées en garde à vue sur l’ensemble du territoire français, a indiqué samedi soir le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.

Selon le ministre, 125 000 manifestants ont été recensés à la même heure partout en France, dont 10 000 à Paris. Il y a eu 118 blessés parmi les manifestants et 17 du côté des forces de l’ordre. Des chiffres beaucoup moins importants que ceux enregistrés samedi dernier – 201 blessés parmi les manifestants et 284 blessés parmi les forces de l’ordre.

De nombreux heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont eu lieu dans plusieurs villes françaises, notamment à Nantes, Bordeaux, Lyon, Marseille, Toulouse, Saint-Etienne ou encore à Paris. Dans la capitale où des milliers de « gilets jaunes » se sont donné rendez-vous, « 920 personnes ont été interpellées, 620 placées en garde à vue. 71 blessés recensés dont 7 parmi les forces de l’ordre », a indiqué samedi soir la préfecture de police de Paris.

Des forces de l’ordre ont procédé très tôt à des fouilles systématiques dans les transports en commun et au niveau des différents accès des Champs-Elysées, et intervenaient régulièrement avec des jets de gaz lacrymogènes afin d’éviter des attroupements statiques. Mais la manifestation qui a pourtant débuté dans le calme va dégénérer lorsque des manifestants ont tenté d’arracher des mobiliers urbains pour ériger des barricades.

Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre dans plusieurs endroits de la capitale, notamment le boulevard Haussmann, où des barricades enflammées ont été érigées, à l’avenue de Friedland et à la place de République où des magasins et restaurants ont été fortement dégradés.

Ces violences et dégradations sont toutefois moins importantes que celles commises samedi dernier à Paris. Une « désescalade » qui, selon le ministre français de l’Intérieur, a été réalisée grâce à la nouvelle stratégie mise en place.

« Un point d’arrêt a été mis à l’escalade de la violence. Un dispositif fondé sur la réactivité, la mobilité et l’intervention immédiate a permis de briser la dynamique des casseurs, chaque fois qu’ils tentaient de s’organiser », a expliqué le ministre français de l’intérieur Christophe Castaner.

La prévention à travers des interpellations en amont et pendant les manifestations, à également permis de limiter les dégâts.

« Des masques à gaz, des projectiles, des armes blanches, des bâtons et des artifices ont été saisis tôt ce matin avant même le début des manifestations sur plusieurs centaines de gilets jaunes qui étaient venus à Paris pour en découdre », a informé M. Castaner.

Le Premier ministre français Edouard Philippe a aussi salué « ce choix d’un dispositif axé sur la mobilité permanente des forces de l’ordre et par la volonté de procéder au maximum d’interpellations possibles ». Il a ainsi remercié les forces de l’ordre « qui ont fait respecter la loi face aux casseurs », ainsi que les politiques, syndicats et associations qui ont appelé au calme. Pour le Premier ministre français, c’est désormais le temps du dialogue.

Edouard Philippe a indiqué « qu’aucune taxe ne mérite de mettre en cause l’unité nationale », et a invité les différents acteurs à « retisser cette unité nationale par le dialogue ». « Le président s’exprimera, il lui appartiendra de proposer les mesures qui viendront nourrir ce dialogue et qui permettront, j’espère, à l’ensemble de la nation de se retrouver et d’être à la hauteur des enjeux », a-t-il ajouté.

Les autorités françaises ont mobilisé 89 000 membres des forces de l’ordre pour assurer la sécurité de cette manifestation des « gilets jaunes », ainsi qu’une douzaine de véhicule blindés de la gendarmerie.

Xinhua / 08.12.2018

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