Hausse des contaminations : «Le coronavirus ne disparaîtra pas de sitôt»

 

        par R. N.

Dans une interview accordée hier à radio Constantine, Dr Lyes Akhamokh, membre du Comité scientifique de surveillance et de suivi du coronavirus, estime que les hausses de contaminations constatées depuis deux semaines sont provoquées par le sous-variant BA5 du variant Omicron. Les informations disponibles indiquent que les symptômes de ce sous-mutant sont «semblables à ceux du variant Omicron», indique l’intervenant.

Selon Dr Akhamokh le sous-mutant «a la capacité de se propager environ 15 à 20% plus vite que les sous-mutants BA1 et BA2 du mutant Omicron» et se «caractérise également par la présence d’une mutation similaire à celle de la souche Delta ce qui lui confère certaines maladies cliniques», a-t-il ajouté. Pour l’intervenant, le risque avec ce nouveau sous-mutant «est que la susceptibilité à l’infection soit grande». «Les personnes infectées lors de la vague précédente sont à nouveau susceptibles d’être infectées par le sous-mutant BA5», a-t-il ajouté.

Concernant l’efficacité du vaccin, «elle est la même» que pour les précédents mutants, dit-il, notant qu’«il n’y a pas notion d’immunité collective vis-à-vis de cette épidémie car chaque mutant a une nouvelle caractéristique». Dr Lyes Akhamokh ajoute que «les personnes vaccinées il y a moins de 9 mois ont la capacité de dépasser le risque» de ce nouveau sous-variant. «Nous nous attendons à une augmentation progressive du nombre de nouvelles contaminations dans les prochains jours. Le but n’est pas d’éviter la 5e vague, mais qu’elle soit rapide et légère», affirme-t-il.

Interrogé sur le danger «dans les mouvements internationaux», l’invité de radio Constantine affirme que ce danger existe, «mais (que) l’expérience a montré que nous pouvons réduire le nombre de nouvelles contaminations». «Nous ne pouvons pas fermer les frontières et empêcher tout mutant d’entrer en Algérie. Les citoyens, en particulier les voyageurs, doivent avoir un sens civique», dit-il à ce sujet.

Akhamokh affirme que le pic de contaminations n’est pas attendu «avant deux ou trois semaines», et que le Comité de surveillance «suit l’évolution de la situation et prendra des décisions immédiates», mais «qu’il ne s’agira pas de fermeture totale, car nous devons vivre avec le virus».

Renforcer l’immunité par la vaccination

De son côté, le directeur général de l’Institut Pasteur Algérie (IPA) et membre du Comité scientifique de surveillance et de suivi de la pandémie, Professeur Fawzi Derrar, a déclaré hier sur radio Sétif que le coronavirus «n’a pas disparu» et «ne disparaîtra pas de sitôt», citant des rapports de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

«Nous nous attendions à l’émergence des mutations d’Omicron, qui s’est produite fin juin, où elle a commencé à se propager, en plus d’un environnement très approprié caractérisé par l’abandon total des mesures de prévention», explique le DG de l’IPA. Selon lui, le sous-variant BA5 «se propage rapidement dans le monde et dans notre pays en l’absence quasi totale d’éléments de prévention». Si les «jeunes sont plus immunisés contre le virus», «les groupes fragiles, en particulier les personnes âgées et les personnes atteintes de maladies chroniques» restent plus exposés.

Pr Derrar ajoute que cette souche «ne se propage généralement pas en été, mais sa force est en automne et en hiver». «Nous conseillons donc la nécessité d’accélérer la vaccination pour nous protéger de ce qui est à venir, en particulier pour les groupes à risques», dit-il.

L’invité de radio Sétif conseille à «toute personne qui a été vaccinée il y a 6 mois de renforcer son immunité avec une autre dose», et précise que «les stocks de vaccins sont disponibles jusqu’à fin 2023, et les hautes autorités se sont engagées à en fournir au quotidien». Le DG de l’IPA fait également état d’une réunion du «Conseil scientifique en présence du ministre de la Santé, pour prendre de nombreuses mesures, notamment avec le retour de nos pèlerins».

«Il faut toujours privilégier la sensibilisation. L’objectif est de revenir à la vaccination et aussi de respecter les mesures de prévention pour briser la tendance à la hausse des nouveaux cas à l’avenir, le travail doit commencer dès maintenant», ajoute l’intervenant.

Pr Derrar conseille à «toute personne présentant des symptômes» de «s’isoler immédiatement et de consulter un médecin». Mais selon lui, «il est trop tôt maintenant pour parler d’une cinquième vague au vu de la situation actuelle. La prévention seule nous permettra de l’éviter à l’avenir», dit-il encore.


         Le coronavirus n’est pas une grippe

             par Abdou BENABBOU

Les dernières alertes lancées contre le corona par le ministère de la Santé et par l’Institut Pasteur ces dernières quarante huit heures ne doivent pas être prises à la légère. Ce que des scientifiques considèrent comme une septième vague de la pandémie, encore timide, rampe en douceur et si l’insignifiante cinquantaine de cas de contamination déclarée officiellement, il est certain que l’épidémie n’a pas baissé les bras.

L’inconscience manifeste est que d’aucuns se sont persuadés que le Covid sous toutes ses formes est à cataloguer parmi les habituelles grippes saisonnières et que la population n’a pas trop à s’en faire pour un désagrément sanitaire qui ne fera que passer. La tendance est à l’oubli des terribles méfaits et drames que la pandémie a provoqués et que les plus de 6.800 morts enregistrés dans un passé récent ne sont que des impondérables naturels à classer. Il est presque tentant de déduire que seules les familles qui ont vu un des leurs happé par le maléfice ont gardé une plaie ouverte qui ne guérira jamais.

En arrachant ses droits, l’été est là, amplifiant la fluidité des mouvements humains, condensant leurs croisées et ouvrant l’ensemble des portes des transhumances touristiques.

En Europe et ailleurs, la survenance du virus frappe de plus en plus fort malmenant des sociétés humaines aux prises déjà avec les folies de la nature qui ne leur accordent aucun répit.

Fort heureusement une sage minorité de la population algérienne, consciente du retour du danger a renoué avec sa garde et s’est investie dans la distanciation physique et a réadopté le masque. Pour un début, elle a le mérite d’adresser un bel exemple de prévention et de prévoyance à la face de ceux qui se laissent embarquer par la fatalité. L’importance de son message citoyen est qu’il est aussi une mise en garde contre le retour d’un autre confinement généralisé que les autorités publiques ne lésineront pas à décider avec raison si la pandémie venait à se redéployer. Un tel ressac convoqué par l’indolence d’une population inconsciente serait lourd de conséquences pour la vie économique et sociale du pays.


        Le véritable portrait de la COVID-19 au Québec

Retrouvez ici l’article de Patrick Provost, professeur à l’Université Laval, et retiré par le Journal de Montréal.

Cette censure fait suite à celle du docteur René Lavigueur par La Presse, qui s’inquiétait de la vaccination pour les enfants, ainsi que celle de madame Francine Pelletier par Le Devoir.

Les 3 grands quotidiens montréalais se livrent donc à une censure décomplexée. Celle-ci doit nous interroger sur l’état de la démocratie dans notre « belle province »

Réinfo Covid

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Alors que le passeport vaccinal ne sera plus requis pour monter à bord d’un avion ou d’un train au pays à compter du 20 juin 2022 (mais toujours exigé pour entrer au pays) et que le fédéral suspend également la vaccination obligatoire de ses fonctionnaires (qui pourra cependant être réimposée à nouveau), dressons le véritable portrait de la COVID-19 au Québec.

Le taux de mortalité

En date du 19 juin 2022, les données cumulatives pour l’ensemble du Québec sont les suivantes: 15 462 décès liés à la COVID-19 (graphique 2.1) sur un total de 1 077 256 cas confirmés de COVID-19 (graphique 1.1), pour un taux de mortalité calculé de 1,44%.

Ce taux de mortalité est largement surestimé, principalement (i) par l’inclusion, au numérateur, des décès avec, et non à cause de la COVID-19, apparemment aussi nombreux, et (ii) par l’exclusion, au dénominateur, des cas d’infections asymptomatiques ou non rapportées, plusieurs fois plus nombreuses que les infections symptomatiques rapportées.

Le véritable portrait

Quel est donc le véritable portrait de la COVID-19 au Québec?

Les chiffres officiels de l’Institut de la statistique du Québec et de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), consultés le 19 juin 2022, montrent la réalité sanitaire suivante au Québec:

  1. il n’y a pas eu de surmortalité toutes causes confondues depuis le début de la pandémie de COVID-19, sauf pour les personnes âgées de 70 ans et plus lors de la première vague (avril-juin 2020) et peu après l’imposition du confinement/couvre-feu du temps des Fêtes ou le déploiement de la 3e dose de vaccin (janvier 2022),
  2. plus de 90% des personnes âgées de 70 ans décédées avec ou de la COVID-19 avaient deux conditions médicales préexistantes ou plus (tableau 2.2),
  3. 69,2% des personnes décédées étaient âgées de plus de 80 ans (section 2.3), amenant l’âge moyen des personnes décédées avec ou de la COVID-19 au-delà de leur espérance de vie à la naissance,
  4. le nombre de décès (tableau 2.1) par rapport au nombre de cas (tableau 1.1) est de 0,07% chez les personnes n’ayant aucune condition préexistante, 6 fois plus élevé en présence d’une condition médicale préexistante (0,4%) et 98 fois plus élevé en présence de deux conditions préexistantes ou plus (6,9%), selon des données mises à jour pour la dernière fois le 2 mai 2022, et
  5. entre 0 et 5 personnes de moins de 40 ans (avec moins d’une condition médicale préexistante) sont décédées au Québec depuis le début de la pandémie (tableau 2.2).

L’analyse des données officielles du gouvernement a ainsi permis de révéler assez tôt deux des principaux facteurs de risques de complications et de décès à la COVID-19: l’âge avancé et le nombre de conditions médicales préexistantes, en particulier l’obésité.

La menace de la COVID-19 était bien réelle, mais était-elle de l’ampleur qu’on nous a rapportée?

D’autant plus que, selon les données publiques disponibles sur les sites de l’INSPQ et de Partenariat Données Québec, environ 2,1% des hospitalisations étaient pour la COVID-19 entre le 1er avril 2020 et le 31 mars 2021 au Québec; 20 616 hospitalisations dues à la COVID-19 sur un total de 986 607 hospitalisations (ce nombre était en baisse de 17,5% comparativement aux 1 195 554 hospitalisations de l’année précédente).

Au pire de la crise, les hospitalisations COVID-19 ont atteint un sommet de 5,9% du total.

Des mesures justifiées?

Est-ce que la réalité pandémique décrite ci-haut justifiait:

  1. d’imposer des mesures sanitaires aussi sévères et globales, plutôt que ciblées, pour circonscrire une menace qui ciblait une catégorie bien connue de personnes?
  2. de ne pas considérer, le plus justement possible, les effets collatéraux des mesures sanitaires contraignantes?
  3. d’écarter les médecins des soins et de toute évaluation du rapport risque/bénéfice d’une intervention médicale (vaccination COVID) auprès de leurs patients?
  4. d’outrepasser le droit des personnes de consentir, de manière libre et éclairée, à une injection toujours expérimentale?
  5. de recourir à la vaccination massive de toute la population pour une maladie qui touche plus particulièrement les personnes très âgées et malades?
  6. d’imposer l’obligation vaccinale à des personnes jeunes, en bonne santé ou qui ne sont pas à risque de complications à la COVID-19?
  7. d’imposer l’obligation vaccinale à des travailleurs (incluant ceux en télétravail) sous peine de congédiement en cas de refus?
  8. de restreindre le droit d’accès aux lieux publics et d’entraver la liberté de circuler par train ou par avion à des personnes qui ne sont pas « adéquatement » vaccinées, alors que les injections ne préviennent ni l’infection ni la transmission, mais semblent plutôt faciliter l’infection?
  9. qu’un gouvernement s’arroge le pouvoir en auto-proclamant et en perpétuant un état d’urgence sanitaire et certaines mesures au-delà de la période d’urgence?
  10. de ne pas encourager le maintien d’une bonne santé par l’adoption de saines habitudes de vie?
  11. de ne pas permettre, voire encourager, le recours aux traitements préventifs, précoces ou alternatifs, comme d’autres pays l’ont fait?
  12. de museler les professionnels et les universitaires critiques des mesures sanitaires, par le biais de pressions de leur ordre professionnel ou de leur Institution, sous peine de perdre leur droit de pratique ou leur emploi?
  13. une couverture médiatique aussi intense, polarisée et polarisante semant la peur, l’anxiété et la division? ou
  14. d’encourager la délation, l’exclusion sociale d’une minorité de personnes non vaccinées et le clivage de la société?

Dépolitiser les décisions

Face à la menace que posait alors la COVID-19, aussi incertaine qu’imprévue, les mesures initiales de précaution étaient de mise, bien qu’avant même que la pandémie n’atteigne le Québec, on savait que la COVID-19 affectait plus particulièrement les personnes âgées en Italie.

La pandémie a évolué au fil des mois, certes, amenant le gouvernement à revoir et à adapter certaines mesures au contexte sanitaire du moment.

Cependant, dans certains cas, il a imposé des décisions à l’encontre de la science (ex. couvre-feu) ou a beaucoup trop tardé à le faire, comme la levée des dernières mesures sanitaires contraignantes.

Cela révèle toute l’importance de dépolitiser les décisions brimant les droits et les libertés individuels, par exemple, par un Conseil des Universitaires Indépendants (CUI) au gouvernement, afin que ces décisions soient basées sur la science et soient prises plus rapidement.

Un bilan s’impose

Malgré la campagne électorale qui se profile à l’horizon, et au cours de laquelle les partis politiques éviteront probablement de revenir sur cette période sombre de l’histoire du Québec, nous ne pouvons pas faire l’économie d’un examen de conscience ni d’une profonde réflexion collective pour s’assurer que, la prochaine fois, le déploiement de mesures soit approprié, proportionnel et adapté à la menace, et ajusté rapidement au besoin. Il faudra éviter de partir en peur quand les nez se mettront à couler, comme à tous les automnes.

Un bilan de la gestion de cette crise, qui a révélé les limites, voire les failles, de notre système et de notre vie démocratique, s’impose.

Nous le devons aux trop nombreuses personnes âgées que nous n’avons pas su protéger, ainsi qu’aux personnes dont les droits et les libertés ont été brimés trop longtemps.

Patrick Provost

Patrick Provost : Professeur titulaire au Département de Microbiologie-infectiologie et immunologie de la Faculté de médecine de l’Université Laval… Voir sa biographie en cliquant ICI

Voir  l’article :

Le syndicat des professeurs de l’Université Laval réclame la réintégration de Patrick Provost

Alors que Patrick Provost a été suspendu pour avoir critiqué les vaccins anti-COVID, le syndicat des professeurs (SPUL) réclame que l’institution revienne sur sa décision et réintègre le professeur.  (….)

Le Soleil, le 30 juin 2022


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