COP 24 : La Banque mondiale double sa finance climat à 200 milliards de dollars, pas suffisant selon l’ONU

L’annonce faite par la Banque mondiale de mobiliser 200 milliards de dollars entre 2021 et 2025 pour aider les pays en développement face au changement climatique n’a visiblement pas convaincu le Secrétaire général de l’ONU qui organise jusqu’au 14 décembre la COP 24 en Pologne. Hier, Antonio Guterres a estimé que le monde «ne va pas du tout dans la bonne direction» pour limiter les effets dévastateurs du dérèglement climatique.

Juste après l’ouverture de la COP 24, qui se poursuit jusqu’au 14 décembre à Katowice en Pologne, la Banque mondiale a annoncé que les 200 milliards de dollars de financements pour  la lutte contre le changement climatique entre 2021 et 2025 seront scindés en 2 parties : la moitié sur ses fonds propres alors que le reste sera réparti entre un tiers de fonds directs de deux agences dépendant du groupe Banque mondiale (BM) et deux tiers de fonds privés a expliqué à l’AFP le responsable du dossier climat de la Banque, John Roome. La Banque mondiale double donc son enveloppe dédiée au climat. Au cours de l’année fiscale 2018, de juillet 2017 à juin 2018, la Banque a engagé 20,5 milliards de dollars de financements sur le climat et en moyenne environ 13,5 milliards par an sur la période 2014-2018. Autre fait marquant : pour la première fois, la moitié des 100 milliards de fonds directs de la BM seront consacrés à des projets d’adaptation, traditionnellement parent pauvre de la finance climat essentiellement consacrée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et qui concerne plus les pays industrialisés. En dépit de l’annonce de la Banque mondiale, qui vient s’ajouter à l’ensemble des investissements qui sont en constante progression, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a estimé que le monde «ne va pas du tout dans la bonne direction» pour limiter les effets dévastateurs du changement climatique. Pour «beaucoup de gens, de régions et même de pays, c’est déjà une question de vie ou de mort», alors «il est difficile de comprendre pourquoi nous, collectivement, avançons toujours si lentement, et même dans la mauvaise direction», a ajouté le patron de l’ONU. «Si nous ne réduisons pas les émissions et ne mettons pas en place des mesures d’adaptation maintenant, il y aura 100 millions de personnes supplémentaires vivant dans la pauvreté d’ici à 2030», a-t-il insisté. 
Et le nombre des «migrants climatiques» pourrait se multiplier pour atteindre 143 millions d’ici à 2050 en Afrique, en Asie du Sud et en Amérique latine.                                                                     

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