Scandinaves tuées au Maroc : les suspects avaient prêté allégeance à l’EI, selon Rabat

20.12.2018

Les quatre hommes interpellés pour le meurtre de deux jeunes randonneuses scandinaves dans les montagnes du sud du Maroc avaient selon Rabat prêté allégeance à l’organisation Etat islamique (EI), confirmant les suspicions des autorités marocaines, qui penchaient jeudi pour un « acte terroriste ».

Photo distribuée par la police marocaine montrant les trois suspects interpellés le 20 décembre 2018 dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de deux touristes scandinaves, dans le sud du MarocMOROCCAN POLICE/AFP –

Un communiqué diffusé jeudi soir par le procureur de Rabat a confirmé l’authenticité d’une vidéo relayée jeudi sur les réseaux sociaux, montrant quatre hommes présentés comme les quatre suspects arrêtés à Marrakech (sud) en train de prêter allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, chef du groupe ultra-radical.

Les corps des deux touristes norvégienne et danoise avaient été découverts lundi dans une vallée du massif du Haut-Atlas réputée pour ses sentiers de randonnée. Ils ont été transportés jeudi soir de la morgue de Marrakech vers l’aéroport de Casablanca d’où ils doivent être rapatriés en Norvège et au Danemark, selon un journaliste de l’AFP sur place.

Les montagnes du Haut-Atlas dans le sud du Maroc, un site près duquel deux randonneuses suédoises ont été retrouvées mortes le 17 décembre 2018. Photo prise près d’Imlil le 18 décembre 2018AFP – FADEL SENNA

Lors d’un point de presse, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, a dénoncé un acte « terroriste ». « Le Maroc condamne vigoureusement ce crime odieux », a dit de son côté le chef du gouvernement Saad-Eddine el Othmani. Le premier suspect, appartenant à « un groupe extrémiste », avait été interpellé dès lundi, avant que les trois autres ne soient appréhendés jeudi matin après diffusion d’un avis de recherche, a indiqué la police.

– Analyse de vidéos –

Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et une amie, Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, se trouvaient au Maroc pour des vacances.

Des enquêteurs sur le site du meurtre de deux randonneuses scandinaves dans le sud du Maroc, près d’Imlil le 18 décembre 2018. Capture d’image diffusée par la télévision marociane 2MAFP

Leurs corps ont été découverts sur un site isolé où elles avaient planté leur tente pour la nuit, à deux heures de marche du village d’Imlil, sur le chemin du Mont Toubkal, le plus haut sommet d’Afrique du Nord. L’une d’elles a été décapitée, selon une source proche du dossier.

A Copenhague, le Premier ministre danois Lars Løkke Rasmussen a dénoncé « un crime bestial ». La Première ministre norvégienne Erna Solberg a condamné une attaque sur des innocentes « dénuée de sens ».

A Rabat, le porte-parole du gouvernement marocain a souligné les « efforts » des services de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme et salué ceux qui « ont réussi en un temps record à arrêter les auteurs » présumés du double meurtre.

– Craintes pour le tourisme –

Depuis des attaques suicide à Casablanca (33 morts) en 2003 et à Marrakech (17 morts) en 2011, le Maroc a musclé son dispositif sécuritaire et son arsenal législatif, tout en renforçant l’encadrement du secteur religieux et la coopération internationale antiterroriste.

« Depuis 2011, il n’y a pas eu d’atteinte à la sécurité au Maroc. En sept ans, c’est une performance vu le climat actuel de la région », a déclaré à l’AFP Abdelak Bassou, ancien directeur central des services généraux marocains associé au centre de recherche « Policy Center for The New South », basé à Rabat. « Un attentat peut arriver partout, quelles que soient les mesures de sécurité et le degré de vigilance », a-t-il souligné.

Comme les autorités, les habitants du village d’Imlil s’inquiètent des possibles répercussions sur le secteur touristique. Secteur clef pour l’économie marocaine, le tourisme représente 10% de la richesse du pays et constitue le deuxième employeur après l’agriculture. En 2017, le Maroc a enregistré un nombre record de touristes avec 11,35 millions de visiteurs.

Les trois hommes arrêtés jeudi sont originaires de Marrakech, selon l’avis de recherche, et l’un d’eux a des antécédents judiciaires « liés à des actes terroristes », selon les informations obtenues par l’AFP. D’après des médias marocains, les suspects qui tentaient de quitter la ville ont entre 25 et 33 ans et vivaient dans la précarité.

Source : AFP

20.12.2018

Meurtre de deux Scandinaves dans la commune d’Imlil : Trois nouveaux suspects arrêtés à Marrakech

Dans le cadre des recherches et des investigations menées suite au meurtre de deux touristes étrangères dans la commune Imlil, région Al Haouz, le Bureau central d’investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGST), en coordination avec les éléments de sûreté de la préfecture de police de Marrakech, a arrêté, jeudi matin, trois autres suspects impliqués dans cet acte criminel.

Selon un communiqué du BCIJ, les mis en cause ont été arrêtés dans la ville de Marrakech et sont soumis actuellement à une enquête judiciaire sous la supervision du parquet compétent en vue de déterminer les circonstances de cet acte criminel, dévoiler ses motifs réels ainsi que la piste terroriste de ce crime qui a été appuyée par des preuves et données issues des procédures de l’enquête.

A rappeler que le BCIJ avait arrêté un premier suspect, mardi matin dans la ville de Marrakech, sur la base d’informations précises fournies par les services de la DGST, immédiatement après la découverte des corps des deux touristes norvégienne et danoise, victimes d’un homicide volontaire à l’aide de l’arme blanche dans une région montagneuse dans la commune d’Imlil, dans la région d’Al Haouz.

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