Hubert Védrine : «les Occidentaux n’ont plus le monopole de la puissance dans le monde»

© AFP 2018 Lionel Bonaventure

Les Occidentaux ont perdu de leur puissance dans le monde, a estimé, à l’antenne de France Inter, l’ex-ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine. D’après lui, les conséquences de cette situation n’ont pas encore été tirées par tous.

Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, a évoqué, dans un entretien à France Inter, «de nombreuses interventions occidentales» depuis la chute de l’URSS, dont plusieurs n’ont pas abouti. Confrontés à cette réalité, les Occidentaux ont perdu de leurs positions dans le monde, estime l’homme politique:

Le grand entretien de 8h20 par Frédéric Métézeau (8h20 – 26 Décembre 2018)

«Les Occidentaux n’ont plus le monopole de la puissance dans le monde et tout le monde n’en a pas encore tiré toutes les conséquences», a-t-il lancé.

Il a fait remarquer que «depuis la fin de l’URSS, il y a eu de nombreuses interventions occidentales et on ne peut pas dire que ce soit très soutenu»:

«Il y a une sorte de lassitude dans les opinions publiques européennes et américaine par rapport aux interventions des trente dernières années, dont certaines n’ont pas atteint les résultats annoncés ou ont même mal tourné.»

Abordant la situation actuelle en Syrie, Hubert Védrine a qualifié «la méthode de Trump» d’«effrayante, unilatérale, brutale» et a jugé la situation des Kurdes «épouvantable». D’après Hubert Védrine, il s’agit «d’une sorte de renforcement paradoxal de régimes que l’Occident croit être en train de combattre»:

«Pour une partie de l’opinion, ça conduit à un sentiment d’impuissance. Cela souligne l’autonomie stratégique, dont reparle beaucoup le Président Macron, et à raison, car c’est un objectif déterminant».

L’ancien ministre français des Affaires étrangères estime que «l’échec des Français et des Américains dans l’affaire syrienne laisse le champ libre à la Russie», qui n’a pas permis «la chute finale du régime de Damas, aux Iraniens, qui poussent leurs pions dans toute la région» et aux Turcs.

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