Damas accuse Ennahdha de Ghannouchi d’avoir financé le terrorisme en Syrie

Le mouvement islamiste tunisien Ennahdha est impliqué dans le financement du djihad en Syrie. D. R.

Par Sadek Sahraoui 

L’Agence syrienne de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme vient de publier des documents sur des organisations islamiques et les différents organismes impliqués dans la déstabilisation de la Syrie en finançant le terrorisme ou en soutenant militairement les groupes terroristes locaux. Parmi ces organisations, Damas évoque le groupe terroriste Okba Ibn Nafaa et le mouvement Ennahdha tunisien.

Les accusations des autorités syriennes corroborent le récent témoignage de Jacob Walles, ancien ambassadeur des Etats-Unis en Tunisie, sur les raisons ayant poussé des milliers de jeunes Tunisiens à partir pour le djihad au Moyen-Orient. L’ambassadeur avait alors confié que le gouvernement de la troïka, dont faisait partie Ennahdha, avait toléré sinon encouragé le départ d’islamistes radicaux pour la Libye, la Syrie ou l’Irak.

En 2012, cette même troïka avait même organisé à Gammarth une «conférence des amis de la Syrie», coprésidée par le Qatar, durant laquelle Moncef Marzouki et ses alliés islamistes ourdissaient les pires malheurs qui allaient encore s’abattre sur la Syrie. Les islamistes tunisiens avaient aussi ouvertement revendiqué l’armement de «l’armée libre» contre le régime syrien, une pseudo-armée qui comptait dans ses rangs des groupuscules terroristes.

A l’époque, une partie des fonds alloués par le Qatar aux islamistes tunisiens servait aussi à financer les opérations de déstabilisation de la Syrie. Lors de son audition du 19 septembre 2013 devant l’ANC, le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, avait d’ailleurs reconnu l’existence en Tunisie de réseaux spécialisés dans l’organisation et le financement du djihad en Syrie.

Dans un article intitulé «Qatar et le financement d’EIIL: l’approche américaine» publié par The Washington Institute, daté du mois d’août 2014, Lori Plotkin Boghardt avait écrit : «L’Amérique considère que le Qatar, son allié proche, constitue un problème de financement du terrorisme. Washington est allé jusqu’à qualifier le petit état du Golfe persique d’«environnement permissif» pour le financement des groupes terroristes. Les États-Unis avaient néanmoins affirmé n’avoir aucune preuve que le gouvernement du Qatar finance Daech. Cependant, ils avaient soupçonné qu’au Qatar des particuliers contribuent au financement de Daech et d’autres groupes terroristes. Mais ils pensent que le Qatar ne fait pas ce qu’il faut pour arrêter cela. Donc il y a bien complicité.

S. S.

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