ONU / Traite humaine : 70% des victimes sont des femmes

Les trafiquants profitent notamment des nombreux conflits à travers le monde pour conserver une certaine impunité, selon l’ONU.

La traite humaine reste un crime largement impuni, dénonce l’ONU dans un rapport publié hier, précisant que 70% des victimes de traite détectées dans le monde sont des femmes et 23% de l’ensemble des victimes identifiées sont des mineures. La traite d’êtres humains, qui concerne hommes, femmes, enfants victimes d’activités criminelles allant de l’exploitation sexuelle au prélèvement d’organes, reste largement impunie à travers le monde, précise le rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Les trafiquants profitent notamment des nombreux conflits à travers le monde pour conserver une certaine impunité, précise le document. Malgré une tendance récente à l’augmentation du nombre de condamnations prononcées pour des faits relevant de la traite humaine, ajoute le texte, “le nombre total [de condamnations] dans ces régions reste très faible”, explique l’ONUDC, dont le siège est à Vienne. “Les trafiquants ne risquent pratiquement pas d’être traduits en justice”, ajoute l’organe onusien qui appelle à renforcer la coopération internationale pour poursuivre les réseaux criminels. Le rapport, compilant des données jusqu’à l’année 2016, note qu’à cette date jamais les pays connaissant des situations de conflits armés n’ont été aussi nombreux au cours des trente dernières années. Or, “l’existence d’un conflit armé renforce le risque de traite d’êtres humains” car ces conflits s’accompagnent souvent de déplacements forcés de populations, de l’éclatement des structures familiales et d’une précarité économique, souligne l’ONUDC. Le rapport souligne en outre que la traite à des fins d’exploitation sexuelle est de loin la plus courante, représentant 59% des victimes identifiées en 2016. L’ONUDC cite notamment le cas de milliers de filles et de femmes de la minorité yézidie prises en otages par le groupe terroriste autoproclamé État islamique (EI/Daech) en Irak. Le travail forcé est la deuxième forme de traite la plus répandue, représentant un tiers des victimes couvertes par les données et prévalant particulièrement en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient. Cent cas relatifs à du trafic d’organe ont été signalés sur la période 2014-2017. Les camps de réfugiés sont des terrains d’action privilégiés pour les trafiquants qui recrutent les victimes “avec de fausses promesses d’argent et/ou de transport vers des lieux plus sûrs”. Dans certains cas, des preuves de collusion entre trafiquants et “professionnels de santé, recourant à des pratiques corrompues et frauduleuses” ont été relevées. La traite à des fins de mariage forcé est une situation qui concerne particulièrement les femmes en Asie du Sud-Est. L’ONUDC n’avance pas d’estimation concernant le nombre de victimes de traite à travers le monde. Le nombre de cas identifiés s’élevait à un peu moins de 25 000 en 2016, soit une augmentation de plus de 10 000 depuis 2011, avec des hausses “plus prononcées dans les Amériques et en Asie”.


R. I./Agences

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