Russie / Vladimir Poutine devant le parlement pour son discours annuel (vidéo)

20.02.2019

Le Président russe livre ce mercredi 20 février à Gostiny Dvor, à deux pas du Kremlin, son adresse annuelle au parlement, évoquant la politique nationale et étrangère de la Russie. Suivez le discours du dirigeant russe en direct.

Ce 20 février, Vladimir Poutine s’adresse à l’Assemblée fédérale, les deux chambres du parlement russe réunies, pour son discours annuel qui sera consacré cette année aux défis de l’agenda intérieur, mais dans lequel le Président devra aussi aborder la politique étrangère.

Екатерина Штукина / РИА Новости (Ekaterina Chtoukina / Ria Novosti)

Il s’agit de la 15e intervention présidentielle devant l’Assemblée fédérale. La première intervention de ce genre a été réalisée par le Président Boris Eltsine le 24 février 1994.

Chaque année, le chef de l’État s’adresse au parlement sur la situation dans le pays, que ce soit sur sa politique intérieure ou extérieure. La préparation du texte dure plusieurs mois, pendant lesquels les services de l’administration du Kremlin envoient leurs propositions au Président. Cependant, la version finale du discours est rédigée par Vladimir Poutine en personne.


« Invincibles », « hypersoniques » ou invisibles : les nouvelles armes de la Russie

20.02.2019

Ils sont « invincibles », « hypersoniques », d’une portée illimitée ou invisibles des radars : un an après avoir fait sensation en présentant la nouvelle génération de missiles russes, Vladimir Poutine a détaillé mercredi les avancées de ces programmes.

AFP

Lors de son discours annuel au Parlement, le président russe a appelé les Américains à « calculer la portée et la vitesse de nouveaux armements ». « Qu’ils calculent et que seulement après ils prennent leurs décisions susceptibles de créer de nouvelles menaces sérieuses pour notre pays et qui conduiront, évidemment, à des représailles de la Russie », a-t-il dit.

Les missiles hypersoniques russes Avangard (« avant-garde » en russe), qui filent à Mach 20, sont capables de changer de cap et d’altitude et « pratiquement invincibles », selon M. Poutine, qui compare leur développement « à la création du premier satellite artificiel de la Terre ».

La production en série de ces missiles, testés avec succès en décembre 2018, a déjà commencé, a-t-il annoncé mercredi. Leur vitesse a alors atteint Mach 27 et touché une cible située à environ 6.000 km, selon le ministère russe de la Défense.

Les premiers missiles de ce type doivent être livrés à l’armée russe en décembre prochain, a précisé de son côté le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou.

Le missile lourd balistique intercontinental de cinquième génération Samart est censé surmonter toute sorte de systèmes de défense antimissile.

D’un poids dépassant 200 tonnes, ce missile est plus performant que son prédécesseur – le missile Voïevoda d’une portée de 11.000 km – et « n’a pratiquement pas de limites en matière de portée », selon M. Poutine.

Le Sarmat est « capable de viser des cibles en traversant le pôle Nord comme le pôle Sud », selon lui.

Le ministère russe de la Défense a dévoilé mercredi les premières images vidéo des essais de ce drone sous-marin à propulsion nucléaire.

Le premier sous-marin porteur de ces drones doit être mis à l’eau dès le printemps, a annoncé M. Poutine devant les parlementaires, insistant sur sa « portée illimitée ».

Le Poséidon est capable de se déplacer à plus d’un kilomètre de profondeur, à une vitesse de 60 à 70 noeuds, tout en restant invisible pour les systèmes de détection, selon une source au sein du complexe militaro-industriel russe, citée par l’agence officielle TASS.

Les caractéristiques techniques des systèmes laser de combat Peresvet (« très clair » en russe) sont classées secrètes. Selon des médias russes, ces systèmes mobiles sont en train d’être testés.

Vladimir Poutine a annoncé qu’ils seraient prêts au combat en décembre.

Testés avec succès en 2018, les missiles hypersoniques Kinjal (« poignard » en russe) ont atteint, lors des essais, toutes les cibles d’un taille d’une voiture à une distance de plus de 1.000 km, selon le ministère russe de la Défense.

Ils doivent notamment équiper les chasseurs Mig-31.

D’une « portée illimitée » selon le président, et capables de surmonter quasiment tous les systèmes d’interception, les missiles de croisière Bourevestnik (« oiseau de tempête » en russe) à propulsion nucléaire sont en train d’être testés par l’armée russe. Leurs caractéristiques techniques sont pour l’heure classées secrètes.

Actuellement à l’essai, le missile hypersonique Zircon (du nom d’un minéral utilisé par la joaillerie) vole à Mach 9, avec une portée de plus de 1.000 km, pour atteindre des cibles maritimes comme terrestres. Il peut être transporté par des bateaux de surface comme par des sous-marins, selon M. Poutine.


La Russie va déployer des missiles capables d’atteindre des «centres de décision» ennemis

«La Russie sera contrainte de déployer des armements qui pourront être utilisés contre les territoires d’où peut provenir une menace directe», a déclaré le Président russe. Ph. DR

Vladimir Poutine a averti mercredi que la Russie comptait déployer des missiles capables d’atteindre «les territoires où se trouvent les centres de décision» en réponse au déploiement par les États-Unis de nouveaux systèmes en Europe. «La Russie n’a pas l’intention de déployer la première de tels missiles en Europe. S’ils sont déployés et livrés sur le continent européen, cela envenimera gravement la situation et créera de graves menaces pour la Russie», a déclaré le Président russe dans son discours devant le Parlement, relevant que certains missiles pouvaient atteindre «Moscou en 10-12 minutes». «Je vais le dire clairement et ouvertement : la Russie sera contrainte de déployer des armements qui pourront être utilisés non seulement contre les territoires d’où peut provenir une menace directe, mais aussi contre les territoires où se trouvent les centres de décision d’usage de missiles nous menaçant», a-t-il poursuivi. Cet avertissement intervient après que Washington a suspendu sa participation au traité INF interdisant les missiles sol-sol d’une portée de 500 à 5.500 km, accusant la Russie d’enfreindre les dispositions de ce document signé en 1987. En retour, Moscou a fait de même et, sauf coup de théâtre, le traité deviendra caduc en août. Vladimir Poutine a accusé les États-Unis d’utiliser des «accusations imaginaires envers la Russie pour motiver leur sortie unilatérale», estimant qu’ils «auraient dû dire les choses honnêtement». «Nous sommes prêts aux négociations sur le désarmement, mais nous ne comptons pas frapper à une porte close. Nous attendrons que nos partenaires reconnaissent la nécessité d’un dialogue sur une base d’égalité». Le Président russe a ensuite détaillé les progrès dans la conception des nouvelles armes, notamment les missiles «hypersoniques» présentés en détail l’an dernier dans son discours au Parlement. Il a appelé les Américains à «calculer la portée et la vitesse de nouveaux armements à venir». «Nous ne demandons que cela : qu’ils calculent et que seulement après ils prennent leurs décisions susceptibles de créer de nouvelles menaces sérieuses pour notre pays et qui conduiront, évidemment, à des représailles de la Russie».

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