Algérie / Face au changement

Lakhdar Brahimi appelle au dialogue : « Le changement ne se fait pas tout seul »!

«L’urgence est d’amorcer le dialogue organisé pour sortir du blocage, soutenant que la revendication du changement prônée par la population est légitime, compréhensible et attendue.»

L’ex-diplomate et ex-ministre des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, appelle à un dialogue structuré et organisé. Invité, hier, à la radio Chaîne 3, il est revenu sur la question de la revendication des millions d’Algériens concernant le départ du régime en place. Face aux revendications de la rue, l’ancien diplomate a reconnu «un blocage», dont il espère qu’il ne soit pas une «impasse». La solution est le dialogue, selon lui. «L’urgence est d’amorcer le dialogue organisé pour sortir du blocage, soutenant que la revendication du changement, prônée par la population, est légitime, compréhensible et attendue», a souligné le diplomate, hier, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale. Brahimi a relevé que le dialogue était indispensable et urgent, admettant un blocage de la situation, avant de préciser que la revendication du changement est «parfaitement légitime, compréhensible et attendue». Pour lui, le changement ne se fait pas tout seul, mais la Deuxième République incarnant ce changement «est une aspiration légitime», qui passe par «un programme complexe et compliqué et un premier pas d’une importance capitale qui ne doit pas se faire dans le désordre». Ce dernier a appelé, dans ce même sens, à un dialogue organisé et structuré, en entamant les discussions. Il ajoute que la voix de la rue a été entendue (par le pouvoir) et il faut mettre au point ce qui a été décidé! Qualifiant les manifestations des vendredis, il estime que «ce qui se passe dans la rue est très enthousiasmant, encourageant», indiquant, d’un autre côté que ça ne peut pas continuer indéfiniment. Le diplomate a en outre relevé que la rue avait des slogans très simples que tout le monde a compris et donné son accord (le pouvoir notamment) pour le changement rapide et immédiat, rappelant que le président de la République avait «répondu favorablement, en renonçant au 5ème mandat et le report de l’élection». «Il faut maintenant que les gens s’asseoient pour mettre un programme, afin d’effectuer le changement en vue de l’avènement de la Seconde République», a-t-il dit, précisant que ces mouvements de protestation doivent rester organisés «pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs de certains pays comme l’Irak après la chute de Saddam Hussein». Faisant une rétrospective historique, M. Brahimi a fait savoir que depuis 1962, plusieurs tournants très importants n’avaient jamais été négociés de la bonne manière, mettant en garde pour ne pas refaire les mêmes erreurs en saisissant cette opportunité historique. Par ailleurs, son passage sur les ondes de la Radio nationale n’a pas fait l’unanimité. Beaucoup d’encre a coulé dès son passage.

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