Bilderberg 2019 : ce que l’on sait de la réunion la plus secrète au monde

Le groupe Bilderberg se réunit à Montreux, sur les rives du lac Léman, pour sa 67e édition. Comme de coutume, de nombreuses personnalités influentes sont présentes afin de discuter de thèmes comme l’Europe, le climat ou la Russie.

La réunion annuelle du groupe Bilderberg suscite comme chaque année de nombreux commentaires. Que sait-on de ce mystérieux raout ?

Où et quand ?

Après Turin l’an dernier, le groupe Bilderberg se rassemble, du 30 mai au 2 juin, pour sa 67e réunion annuelle à Montreux, en Suisse – commune située sur les rives du lac Léman, près de la frontière française – plus précisément dans l’enceinte du Fairmont Le Montreux Palace, un hôtel de luxe de la cité helvétique.

Qui ?

Selon le site internet de l’organisation, ce sont «130 dirigeants politiques et experts de l’industrie, de la finance, du monde du travail, de l’université et des médias» qui y participent en moyenne chaque année. Le club Bilderberg a mis en ligne la liste des participants pour 2019, laquelle compte dans ses rangs neuf Français. Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, devrait par exemple être de la partie tout comme Clément Beaune, conseiller Europe et G20 d’Emmanuel Macron.

Les PDG de Total (Patrick Pouyanné), Thales (Patrice Caine) et Axa (Thomas Buberl) ont aussi été invités. L’historien François Godement, spécialiste de la Chine et de l’Asie de l’Est – par ailleurs conseiller pour l’Asie à l’Institut Montaigne et consultant externe au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères française, selon le site de l’institut – sera lui aussi présent. A noter que le groupe Bilderberg est présidé, depuis 2012, par celui qui assure la direction de l’Institut Montaigne, l’ancien PDG d’Axa Henri de Castries.Lire aussiEmmanuel Macron au groupe Bilderberg en 2014 : les révélations du JDD

Côté médias, le club comptera sur la présence de la directrice de la rédaction de L’Obs, la journaliste Dominique Nora. La France aura également comme représentant Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO et ancienne ministre de la Culture sous François Hollande, qui est invitée sous le pavillon «international» et non pas en tant que ressortissante française.

Parmi les autres convives apparaissent nombre de personnalités connues. José Manuel Barroso – ancien président de la Commission européenne – devenu depuis 2016 président non exécutif du conseil d’administration de la banque d’affaires Goldman Sachs, Borge Brende, président du Forum économique mondial, Mark J.Carney, gouverneur de la Bank of England, Henri Kissinger, ancien secrétaire d’Etat américain sous Nixon puis sous Ford, Satya Nadella, PDG de Microsoft, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan, Matteo Renzi, ancien chef du gouvernement italien ou encore les Premiers ministres estonien ou hollandais. Le groupe Bilderberg a également reçu une visite «surprise» puisque Mike Pompeo, secrétaire d’Etat américain de Donald Trump, s’est lui aussi rendu en Suisse le 1er juin, comme le rapporte le quotidien belge L’Echo. Il n’était pas inscrit sur la liste présentée sur le site du club Bilderberg.

Pourquoi ?

Toujours d’après le site de l’événement, onze grand thèmes ont été dégagés pour cette édition : «un ordre stratégique stable», « quelle suite pour l’Europe ?», «changement climatique et développement durable», «la Chine», «la Russie», «le futur du capitalisme», «le Brexit», «l’éthique dans l’intelligence artificielle», «les réseaux sociaux comme arme», «l’importance de l’espace» et «les cybermenaces».

Ni l’identité des intervenants ou des participants, ni leurs origines, ne peuvent être révélées

Fondé en 1954, le groupe Bilderberg se définit comme «un forum de discussion informel à propos de sujets majeurs». Deux-tiers des participants viennent d’Europe et le reste d’Amérique du Nord, selon son site internet, dont un quart de la politique et des gouvernements. Il est précisé que «ni l’identité des intervenants ou des participants, ni leurs origines, ne peuvent être révélées», cela afin de «n’être pas liés» à des «positions préétablies».

Alexis Le Meur

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