Promouvoir la gouvernance sécuritaire avec des caractéristiques asiatiques

Commentaire

DOUCHANBE – Face à l’évolution des défis sécuritaires dans le monde, les pays asiatiques doivent s’unir pour concrétiser leur vision d’un modèle de gouvernance sécuritaire avec des caractéristiques asiatiques.

Le cinquième sommet de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA) s’est ouvert vendredi dans la capitale tadjike Douchanbé, réunissant les dirigeants des pays membres afin de trouver des mécanismes efficaces pour s’attaquer aux questions sécuritaires ainsi qu’aux autres défis auxquels l’Asie est confrontée.

L’Asie est le continent le plus vaste et le plus peuplé du monde. Elle est composée de 48 pays, couvre 30% de la superficie terrestre de la planète, et comprend 60% de la population mondiale. Le maintien de la sécurité dans cette partie du globe constitue par conséquent un défi majeur.

A l’heure actuelle, certaines régions du continent souffrent encore de turbulences et de conflits causés par des menaces sécuritaires traditionnelles comme non traditionnelles.

Dans le même temps, la résurgence d’une mentalité de guerre froide et l’intimidation à visée hégémonique menacent gravement la stabilité et la sécurité du monde, y compris celles de l’Asie.

Il est impératif de créer et de mettre en place un système de sécurité capable de protéger les intérêts vitaux de tous les Asiatiques.

D’un côté, tous les pays asiatiques attachent de l’importance au respect mutuel, à la recherche du consensus et à la conciliation prenant en compte le confort de chacun. Cela signifie qu’il est possible d’explorer une nouvelle approche de la coopération régionale en matière de sécurité reflétant les besoins de l’Asie, convenant à l’Asie et servant les intérêts communs de tous.

L’Asie abrite divers groupes ethniques, religions et cultures, ainsi que des systèmes sociaux, voies de développement et niveaux de développement économique variés. Les membres de la CICA devraient parvenir à un consensus au sein de la région afin de développer un nouveau type de partenariat caractérisé par une coopération renforcée en matière de sécurité, et le renforcement de la confiance. En fin de compte, le but est de construire une communauté de destin en Asie.

La compréhension mutuelle, le compromis et le règlement pacifique des différends par le dialogue et la consultation sont des approches pratiques pour atteindre ces objectifs.

Le président chinois Xi Jinping, dans sa tribune publiée mercredi à la veille de sa visite d’Etat au Tadjikistan, a qualifié la CICA de « plateforme régionale importante », affirmant que l’organisation, au cours de ses 27 ans d’histoire, « avait répondu à l’appel de l’époque, cherchant à renforcer la confiance et la collaboration entre les pays et à maintenir la sécurité comme la stabilité régionales, en apportant des contributions positives à la paix et au développement en Asie ».

Depuis le sommet de la CICA à Shanghai en 2014, ses membres ont non seulement élargi leur coopération, mais aussi intensifié leurs interactions avec des institutions multilatérales telles que les Nations Unies (ONU) et l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

S’appuyant sur leurs réalisations passées et confrontés à de nouvelles situations, les pays asiatiques ainsi que leurs partenaires du monde entier doivent préserver ensemble le multilatéralisme et le système mondial de libre-échange, s’opposer à l’unilatéralisme et à l’intimidation, et s’engager à améliorer et mettre à jour le système de gouvernance mondiale.

Lors de son entretien avec les ministres des Affaires étrangères de la CICA à Beijing en 2016, M. Xi a déclaré: « Une Asie stable et en développement est une bénédiction, alors qu’une Asie turbulente et en déclin n’apporterait que des problèmes au monde ».

Et tous les pays asiatiques ont la responsabilité commune de veiller à ce que leur continent soit une bénédiction pour le monde.


Rappel : 4ème sommet des chefs d’État de la Cica

21 MAI 2014 

Le 4ème sommet des chefs d’État de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie (Cica) s’est ouvert le 21 mai 2014 à Shanghai. Cette organisation, qui a vu le jour après la disparition de l’Union soviétique, vise à stabiliser l’Asie sur le modèle de l’OSCE en Europe. Cependant, ce forum n’a jamais véritablement fonctionné du fait à la fois de l’absence de leadership régional dans les années 1990 et 2000, et de l’absence de culture du dialogue entre les États membres. L’organisation est restée en sommeil durant la présidence turque et le président Gül est absent du sommet de Shanghai.

Tout semble pouvoir changer aujourd’hui autour de la Russie et de la Chine. Après l’adhésion du Qatar et du Bengladesh, 26 États sont désormais membres de la CICA. Hier, les présidents russe et chinois ont décidé de renforcer le paiement de leurs échanges bilatéraux en monnaies locales et non plus en dollars. Et il est certain que le sommet adoptera une déclaration commune avec l’Organisation de coopération de Shanghai.


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