Bélarus : les droits humains et les libertés fondamentales demeurent bafoués, selon une experte de l’ONU

La situation des droits de l’homme au Belarus semble stable et calme mais elle reste fondamentalement mauvaise, sans progrès significatifs, a déclaré mardi une experte des Nations Unies.

La Rapporteure spéciale sur la situation des droits de l’homme au Bélarus, Anaïs Marin, a particulièrement déploré l’absence de progrès et le manque de volonté politique sur la question de la peine de mort.

Dans son premier rapport au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, Mme Marin a également souligné les restrictions additionnelles imposées à la liberté d’expression et à la liberté des médias suite aux amendements à la loi sur les médias. « Ces mesures ont clairement pour but d’intimider les voix critiques en les incitant à l’autocensure et de les empêcher de contribuer au débat public », a-t-elle noté.

La dépénalisation des activités des organisations non-enregistrées et l’assouplissement des procédures d’autorisation des manifestations de masse sont des mesures bienvenues, mais « les restrictions abusives des libertés d’association et de réunion pacifique demeurent récurrentes ».

La Rapporteure spéciale a accordé une attention particulière aux conditions de détention déplorables d’enfants privés de liberté dans le cadre d’une politique antidrogue sévère. « Etant donné qu’en droit international, l’arrestation, la détention ou l’emprisonnement d’un enfant se doit d’être une mesure de dernier ressort, et être d’une durée aussi brève que possible, j’estime que la façon dont ces enfants sont traités est extrêmement préoccupante », a déclaré Mme Marin.

L’experte a également mis l’accent sur les discriminations persistantes à l’égard de groupes tel que les Roms et les membres de la communauté LGBTI.

« Les violations des droits humains et libertés fondamentales mises en évidence dans mon rapport peuvent sembler moins systématiques, mais elles conservent un caractère systémique », a déclaré Mme Marin. Compte tenu de la nature cyclique des atteintes aux droits de l’homme au Bélarus, elle a invité le Conseil à redoubler de vigilance à l’approche du prochain cycle électoral.

La Rapporteure spéciale a salué les efforts entrepris par le gouvernement pour engager le dialogue avec la société civile et son engagement renouvelé avec les mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies. Elle a souligné la nécessité de poursuivre ces engagements.

Le Bélarus ne reconnaissant pas son mandat, Mme Marin n’a pas pu se rendre dans le pays. Toutefois, elle a réaffirmé qu’elle était disposée à engager le dialogue avec les autorités, pour peu qu’il débouche sur des améliorations concrètes en matière de protection et de promotion des droits de l’homme.


Photo mise en avant : ONU/Elma Okic. Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève


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