41 pays dans le monde, dont 31 en Afrique, ont besoin d’une aide alimentaire (FAO)

Les conflits prolongés et les mauvaises conditions climatiques exacerbent les besoins alimentaires, alerte l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Selon le dernier rapport de la FAO sur les Perspectives de récoltes et la situation alimentaire publié jeudi, les conflits en cours et les sécheresses demeurent les principales causes de grave insécurité alimentaire, compromettant ainsi l’accès aux aliments et leur disponibilité pour des millions de personnes.

Le rapport indique que 41 pays, dont 31 en Afrique, ont toujours besoin d’une aide extérieure pour couvrir leurs besoins alimentaires, une situation inchangée depuis trois mois.

Les 41 pays ayant actuellement besoin d’une aide extérieure pour couvrir leurs besoins alimentaires sont l’Afghanistan, le Bangladesh, le Burkina Faso, le Burundi, le Cap Vert, le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo, la Corée du Nord, la République démocratique du Congo, Djibouti, l’Erythrée, l’Eswatini, l’Ethiopie, la Guinée, Haïti, l’Iraq, le Kenya, le Lesotho, le Libéria, la Libye, Madagascar, le Malawi, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, le Myanmar, le Niger, le Nigéria, le Pakistan, le Sénégal, la Sierra Leone, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, la Syrie, l’Ouganda, le Venezuela, le Yémen et le Zimbabwe.

Le manque de pluies compromet la production alimentaire

En 2019, les dégâts causés par le cyclone Idai et le manque de pluies ont eu de lourdes répercussions sur la production agricole d’Afrique australe, dont celles de faire grimper les besoins d’importations en céréales. Les récoltes ont baissé pour la deuxième année consécutive au Zimbabwe et en Zambie, tandis que les pays voisins ont également enregistré des baisses de leur production en raison de conditions climatiques défavorables, comme par exemple au Mozambique avec le cyclone Idai. Au Zimbabwe, l’insécurité alimentaire devrait s’aggraver davantage en 2019, exacerbée par une forte hausse des prix des aliments de base et par la crise économique. Début 2019, près de 3 millions de personnes dans le pays étaient considérées comme étant en situation d’insécurité alimentaire.

En Afrique de l’Est, une grave sécheresse a affecté les récoltes de la première saison et conduit à une dégradation des conditions de pâturages. Les plus importantes baisses de production céréalière en 2019 sont attendues au Kenya, en Somalie et au Soudan où, d’après le rapport, les récoltes devraient être inférieures à la moyenne.

En Asie, des productions de blé et d’orge inférieures à la moyenne en 2018/19 sont attendues en Corée du Nord et des inquiétudes subsistent quant aux principales cultures saisonnières de 2019, en raison de pluies de plus en plus rares et de la faiblesse de la disponibilité en eau destinée à l’irrigation. Selon la récente mission rapide d’évaluation de la sécurité alimentaire de la FAO et du PAM de 2019, plus de 10 millions de personnes, soit 40 pour cent de la population, sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire et ont besoin d’une aide alimentaire de manière urgente.

Les conflits chroniques ont de graves répercussions sur la sécurité alimentaire

Au Proche-Orient, malgré des conditions climatiques propices aux cultures, les conflits armés en cours en Syrie et au Yémen continuent d’entraver les activités agricoles en limitant la disponibilité des intrants et en augmentant les coûts de production. Au Yémen, lors de la période allant de décembre 2018 à janvier 2019, près de 15,9 millions de personnes, soit 53 pour cent de la population, faisaient face à une situation d’insécurité alimentaire aiguë.

De même, en Afrique, la situation désastreuse de la sécurité alimentaire dans de nombreux pays, y compris en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, est le résultat de conflits persistants et de l’insécurité. Au Soudan du Sud, en particulier, selon certaines estimations, de mai à juillet 2019, le nombre de personnes en situation de grave insécurité alimentaire s’élevait à presque 7 millions, soit 60% de la population.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *