CNUCED / Le succès « inévitable » de la Chine offre des opportunités pour l’Afrique et le monde entier (interview)

GENEVE – L’empreinte de la Chine dans le monde qui s’est « agrandie avec succès » au cours des 20 dernières années est « inévitable » et offre de réelles opportunités pour les économies en développement, en particulier celles de l’Afrique, a déclaré mardi un haut responsable des Nations Unies.

Dans une interview accordée à Xinhua, Richard Kozul-Wright, directeur de la Division de la mondialisation et des stratégies de développement à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a déclaré que la coopération sino-africaine était « très positive » pour le développement durable et le bien-être de la population.

« Il est très important que la Chine s’inspire de sa propre expérience et puisse s’appuyer dessus, notamment dans la manière dont elle interagit avec d’autres régions du monde en développement, en particulier l’Afrique. C’est parce qu’il s’agit d’un type de relation davantage réciproque que ce que l’on trouve souvent entre donateurs et bénéficiaires de l’aide traditionnels », a-t-il ajouté.

Le représentant de la CNUCED a fait observer que la Chine était bien placée pour jouer un rôle dans la coopération Sud-Sud en vue de stimuler le développement.

« Un pays comme la Chine, qui est devenu un fervent partisan de la coopération Sud-Sud ces dernières années, connaît beaucoup mieux les types de problèmes de développement rencontrés dans une région comme l’Afrique par rapport aux donateurs traditionnels », a-t-il noté.

M. Kozul-Wright a pris la parole mardi au cours d’un événement parallèle à la 41ème session du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies, coparrainé par le Groupe africain à l’Office des Nations Unies à Genève (ONUG) et la Mission permanente de la Chine, au cours de laquelle les participants ont souligné la contribution du développement à la jouissance de tous les droits de l’Homme.

Il a expliqué que si l’ONU avait encore besoin de souligner l’importance du développement pour améliorer les droits de l’Homme, c’est que « certaines économies avancées utilisent les droits de l’Homme pour critiquer certains types de modèles de développement, en particulier ceux dans lesquels l’Etat a un rôle important à jouer ».

Selon le responsable, les pays avec lesquels la CNUCED travaille, en particulier ceux d’Afrique, souffrent d’un manque de ressources financières, mais « la Chine comble un fossé avec l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR), en fournissant un financement pour ces types d’infrastructures et de développement traditionnels ».

« Nous voyons cela comme un développement positif dans le sens où cela crée certaines conditions nécessaires à un processus de croissance plus durable », a-t-il fait savoir.

L’ICR apporte « une contribution très importante » au développement de ces pays, en leur fournissant « les bases à la fois financières et matérielles sur lesquelles les pays peuvent diversifier leurs activités et moyens de subsistance, pour les rendre plus durables et dynamiques », a-t-il poursuivi.

En ce qui concerne le « rejet des relations internationales multilatérales », il a déclaré que les peuples ne réagissaient pas directement à la mondialisation, mais plutôt à l’incapacité de leurs propres gouvernements à résoudre leurs problèmes ; blâmer les étrangers ne servirait à rien.

« Je pense que la manière dont nous devons réagir est d’essayer d’identifier les politiques qui ont échoué, et ont donc suscité la frustration, afin de proposer des politiques alternatives qui soient à la fois meilleures pour les populations elles-mêmes et compatibles avec un monde plus interdépendant », a-t-il conclu.


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Le succès du PCC vu par des politiques et experts européens 

FRANCFORT (Allemagne), 5 juillet (Xinhua)Quatre-vingt-dix-huit ans après sa création, le Parti communiste chinois (PCC) est devenu le plus grand parti politique du monde avec 90 millions de membres.

Observant depuis longtemps la philosophie de gouvernance de ce parti et la vision du monde qu’il propose, des politiques et experts européens estiment que le succès du PCC repose non seulement sur l’équilibre entre la croissance économique et la redistribution sociale, mais également sur ses contributions uniques à la gouvernance mondiale.

EQUILIBRER LA CROISSANCE ET LA REDISTRIBUTION SOCIALE

« Sans aucun doute, la naissance du PCC, sa réussite dans l’établissement de la République populaire de Chine (RPC) en 1949 et le développement ont amélioré les conditions de vie de centaines de milliers de Chinois », confie à Xinhua Robert Griffiths, secrétaire général du Parti communiste du Royaume-Uni.

Il s’est rendu en Chine à six reprises et dit y avoir été témoin d’un « changement énorme au cours de ces seules vingt dernières années », le qualifiant de record dont la population chinoise peut s’honorer.

L’année 2019 marque le 70e anniversaire de la fondation de la RPC, à moins de deux ans de la réalisation de l’objectif d’édification d’une société raisonnablement prospère sur tous les plans.

Partie de loin, la Chine est devenue aujourd’hui la deuxième plus grande économie mondiale. Plus de 700 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté au cours des 40 dernières années.

Jovan Palalic, secrétaire général du Parti populaire de Serbie (SNP), considère le PCC comme le « plus important facteur de la croissance chinoise ». Il « gouverne le pays avec succès, a établi des stratégies nationales claires et a assuré la croissance économique », note-t-il.

En maintenant la stabilité politique, la Chine a permis à l’entreprenariat de se développer sans rencontrer d’obstacles, ajoute M. Palalic.

Rappelant le chemin parcouru par la RPC, Francesco Maringio, un sinologue italien, dit observer deux tendances : « la réduction des inégalités de richesse domestiques et celle d’avec les autres pays ».

Aujourd’hui, sous la direction de Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC, la Chine est en train de trouver un équilibre entre deux tendances : l’éradication de la pauvreté afin de construire une société raisonnablement prospère, tout en transformant le modèle économique chinois dans le but de promouvoir le développement du pays, résume M. Maringio, qui est également chef du département des affaires étrangères du Parti communiste italien.

Certains dirigeants politiques et experts soulignent l’importance de l’auto-amélioration, chevillée au PCC, laquelle suit sans cesse l’évolution du temps.

D’après M. Palalic, le PCC « reconnaît pleinement les tendances modernes et les courants qui traversent le monde », ce qui lui permet de poursuivre le développement de la Chine en les mettant rigoureusement en œuvre.

« C’est là un rôle historique du Parti communiste chinois et son importance croîtra certainement dans les années à venir », ajoute-t-il.

Cet avis est également partagé par l’ancien Premier ministre hongrois Peter Medgyessy. « La politique chinoise s’est bien adaptée aux nouvelles tendances de développement. C’est comme ça que le pays a pu survivre aux périodes difficiles et assumer un rôle de premier plan dans le monde », salue-t-il.

Selon lui, l’une des caractéristiques importantes de la philosophie de gouvernance du PCC est « l’harmonie entre le changement et la constance », qui est marquée par la réflexion et la planification sur le long terme.

A ses yeux, la réflexion prospective, comme par exemple faire des plans sur 20 à 30 ans, rendent les progrès prévisibles. « La stabilité est très importante et donne un sentiment de sécurité tant au peuple chinois qu’à ses partenaires internationaux ».

L’équilibre que la Chine maintient soigneusement entre la croissance économique et la redistribution sociale s’est avéré efficace, affirme Andras Inotai, professeur et chercheur du Centre des études économiques et régionales à l’Académie hongroise des sciences.

UNE VOIE VERS L’AVANT ALTERNATIVE

En 2017, un dialogue de haut niveau entre le PCC et des partis politiques du monde entier s’est tenu à Beijing. Cette plateforme constitue un bon exemple de la contribution positive du PCC à la gouvernance mondiale, d’après Francesco Maringio.

C’est une voie choisie par le PCC dans le but d’instaurer un nouveau type de relations entre les partis politiques du monde entier, explique-t-il, soulignant que cela fait partie intégrante de la vision d’une communauté de destin pour l’humanité.

La vision d’une communauté de destin pour l’humanité et l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR) ont reçu un large soutien dans la communauté internationale. En avril, plus de 150 pays et organisations internationales ont signé des documents de coopération dans le cadre de l’ICR avec la Chine.

De 2013 à 2018, le commerce entre la Chine et les autres pays de l’ICR a dépassé les 6.000 milliards de dollars, tandis que les investissements chinois dans ces pays ont dépassé les 90 milliards de dollars.

L’ICR est un merveilleux exemple montrant que la Chine entend user de sa croissance économique et de ses ressources pour aider d’autres pays à développer leur économie et leur société, indique M. Griffiths.

La trajectoire de développement pacifique de la Chine est « une voie alternative pour l’avenir de notre planète, pour l’humanité », dit-il.

Il y a deux types de mondialisation, constate-t-il. Ce que la plupart des gens ont vécu jusqu’à présent est ce que l’on appelle « la mondialisation capitaliste ou la mondialisation impérialiste » : on lève les obstacles aux capitaux occidentaux tout en échouant fréquemment à servir les intérêts des populations et des économies locales.

« Le concept chinois de mondialisation semble reposer sur une base différente, à savoir sur la base d’avantages mutuels durables, plutôt que sur la base d’une hyper-exploitation », fait remarquer M. Griffiths.

M. Medgyessy estime que ce que la Chine veut, c’est « être un partenaire fiable, vivre en paix, régler les différends dans le monde par la négociation et avoir une stratégie claire ».

« Nous devons accepter que la Chine suive son propre chemin », souligne-t-il. « La Chine repose sur le multilatéralisme, la concurrence et le libre-échange. Sa politique étrangère est dépourvue d’agressivité, mais elle défend activement et efficacement ses intérêts nationaux. La Chine joue donc un rôle important d’équilibre dans le monde ».

Construire un nouveau type de relations internationales et une communauté de destin pour l’humanité sont les « propositions les plus innovantes et concrètes » du PCC, assure Fabio Massimo Parenti, professeur d’études internationales à l’Institut international Lorenzo de Medici à Florence, en Italie.

La Chine montre au monde qu’il est possible d’accroître l’interdépendance, de faire des affaires et de renforcer la coopération sans hégémonie et sans expansionnisme militaire, note-t-il.

Bien que des différences culturelles existent, « tout au long de son existence, le Parti communiste chinois a été une puissante force de progrès, non seulement pour le peuple chinois mais aussi de plus en plus pour le monde aujourd’hui », conclut Robert Griffiths.


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