La Pologne acquiert 100 tonnes d’or et devient le plus gros acheteur de métal précieux en 2019

(BFM Bourse) – La nouvelle a surpris le marché aurifère par son ampleur. La Pologne vient en effet d’annoncer l’acquisition de 100 tonnes d’or en juin, une opération qui propulse la banque centrale polonaise en tête du classement des institutions acheteuses d’or en 2019, devant la Russie et la Chine.

La ruée vers l’or des banques centrales suit son cours. Début février, déjà, nous soulignions que les achats d’or des institutions monétaires avaient renoué, en 2018, avec des niveaux qui n’avaient plus été observés depuis 1967. Sur fond d’incertitudes géopolitiques, l’appétit des banques centrales pour le métal jaune ne se dément pas. Mercredi, c’est la Pologne qui a pris de court le marché de l’or en révélant avoir acheté 100 tonnes d’or en juin, propulsant le pays d’Europe de l’est en tête du classement des banques centrales acheteuses d’or en 2019, devant la Russie et la Chine.

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La Pologne porte ainsi à 228 tonnes ses réserves de métal jaune, qui ont ainsi plus que doublé en un an, indique le Comptoir national de l’or. Ce spécialiste français précise que ce stock d’or place la Pologne en 22e position des États disposant des plus grandes réserves.

Le communiqué de la banque centrale polonaise (la Narodowy Bank Polski) évoque logiquement des motivations de diversification de ses réserves de change, grâce à un actif qui constitue « une sorte d’ancrage de confiance, notamment en période de tension et de crise ».

« Mais plus surprenant, relève le Comptoir national de l’or, le communiqué insiste sur la remontée de la Pologne au classement des banques centrales détentrices d’or et met en avant son positionnement comme « premier pays d’Europe de l’Est » ».

Avant cet achat, développe la société spécialiste du marché aurifère, le pays se classait au 21e rang mondial pour ses réserves de change et seulement à la 34e place pour ses réserves d’or. Une situation désormais corrigée. Enfin, la banque centrale annonce le rapatriement dans ses propres coffres de la moitié des réserves d’or actuellement détenues en son nom par la banque d’Angleterre (environ 100 tonnes). « Tout ceci illustre parfaitement, si besoin en était, que l’or est un instrument d’affirmation de la souveraineté » conclut Laurent Schwartz, le président du Comptoir national de l’or.

Quentin Soubranne – ©2019 BFM Bourse


Présentation de la Pologne

Données générales

Nom officiel : République de Pologne (Rzeczpospolita Polska)
Nature du régime : République parlementaire (IIIe République, depuis 1989)
Président de la République : M. Andrzej Duda
Premier ministre : M. Mateusz Morawiecki

Données géographiques

(2016)
Superficie : 306 190 km2 (soit 0,57 fois la France métropolitaine)
Capitale : Varsovie (1,7 million d’hab.)
Villes principales : Cracovie (765 320 hab.), Łódź (698 688 hab.), Wrocław (637 075 hab.)
Langue (s) officielle (s) : polonais
Monnaie : złoty (1 € = 4,2 PLN)
Fêtes nationales : 3 mai (fête de la Constitution de 1791), 11 novembre (fête de l’indépendance)

Données démographiques

Population (au 1er janvier 2017) : 37 972 964
Densité (2016) : 123,6 hab./km2 
Croissance démographique (2017) : 0,0 % 
Espérance de vie (2016) : 77,8 ans (73,6 ans pour les hommes ; 81,5 ans pour les femmes).
Taux d’alphabétisation (2015) : 99,8 %
Religion : pas de religion officielle – catholique (93 %), orthodoxe (0,7 %), protestante (0,2 %)
Indice de développement humain (2014) : 0,855 (36e)

Données économiques

PIB (en prix courants, 2017) : 465,60 Mds€ 
PIB par habitant (aux prix du marché, 2017) : 12 100 €
Croissance (2017) : 4,6 %
Chômage (2017) : 5,0 %
Inflation (2017) : 1,6 %
Solde budgétaire (2017) : – 7 740,9 millions d’€ (- 1,7 % du PIB)
Balance commerciale (2016) : 4,16 Mds d’€
Principaux clients (2016) : Allemagne (27 %), Royaume-Uni (6,8 %)
Principaux fournisseurs (2016) : Allemagne (23 %), Chine (11,8 %), Russie (7,6 %)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2015) :

  • agriculture : 3,2 %
  • industrie : 34,1 %
  • services : 63,3 %

Exportations de la France vers la Pologne (2017) : 9 118 607 €
Importations françaises depuis la Pologne (2016) : 10 091 788 €
Consulter la fiche pays économique sur le site Internet du Trésor

Présence française

Ambassade de France en Pologne : www.ambafrance-pl.org
Consulat général de France à Cracovie : https://pl.ambafrance.org/-Consulat-general-de-France-a-Cracovie 
Communauté française : 6 036 inscrits en 2016
Communauté polonaise en France : environ 1 million de personnes

Éléments d’actualité

Politique intérieure

L’année 2015 été marquée par le retour au pouvoir du parti conservateur, social et souverainiste « Droit et justice » (PiS), qui a remporté les élections présidentielles de mai et parlementaires (Diète et Sénat) d’octobre. Après avoir été gouvernée pendant huit ans par un gouvernement de coalition associant les libéraux de la Plateforme civique (PO) aux agrariens du Parti populaire (PSL), la Pologne a donné au PiS, lors des élections parlementaires du 25 octobre 2015, la majorité absolue des sièges à la Diète (235 sièges sur 460), avec 37,58 % des suffrages, et au Sénat (61 sièges sur 100). Il s’agit d’une victoire d’une ampleur sans précédent depuis 1989. La gauche n’est plus représentée au Parlement polonais, autre première depuis la chute du communisme. Le PiS a mis en œuvre un programme social d’envergure : instauration d’allocations familiales mensuelles (programme 500+) à partir du 2e enfant, réduction de l’âge de départ à la retraite à 60 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes, augmentation du salaire minimum, etc.

M. Jarosław Kaczyński, président du PiS et député à la Diète, mais sans fonction gouvernementale officielle, exerce une influence importante sur la vie politique polonaise. Les réformes judiciaires successives (Tribunal constitutionnel, compétences du procureur général, Tribunaux ordinaires, Cour Suprême, Conseil Supérieur de la Magistrature) ont tendu les relations de Varsovie avec les institutions européennes. Cet ensemble de réformes successives a conduit la Commission européenne, à engager un « dialogue structuré » avec la Pologne sur la situation de l’état de droit dans le pays et à émettre une série de recommandations qui n’ont, à ce jour, pas été suivies par le gouvernement polonais. À la suite de l’adoption en décembre 2017 par le parlement polonais de nouvelles lois réformant la justice, et la publication par la Commission de Venise de deux avis pointant les risques dont elles seraient porteuses quant à l’indépendance de la justice, le collège des Commissaires a recommandé au Conseil Européen le 20 décembre 2017 l’ouverture de la première étape de la procédure dite « article 7 TUE » à l’encontre de la Pologne, visant à constater l’existence d’un « risque clair de violation grave » des valeurs de l’Union. Cette proposition motivée de la Commission a été assortie d’une quatrième recommandation dans le cadre du « dialogue structuré ». Enfin, la Commission européenne a engagé une saisine de la CJUE au titre de la procédure d’infraction concernant la loi sur les tribunaux de droit commun et a initié une procédure d’infraction s’agissant de la loi relative à la réforme de la Cour suprême.

Les élections régionales et municipales de l’automne 2018 ont conforté les positions électorales du parti Droit et Justice (campagnes et régions à l’est du pays) comme de l’opposition (grandes villes et régions à l’ouest du pays). Les prochaines élections nationales se tiendront en 2019 (législatives) et en 2020 (présidentielles).

Situation économique

La Pologne a été, depuis son adhésion à l’UE en 2004, l’une des économies les plus dynamiques d’Europe centrale et orientale. Ce dynamisme s’est maintenu en dépit de la crise économique et financière, faisant de la Pologne la seule économie européenne à afficher une croissance positive au plus fort de la crise en 2009 (+ 1,7 %). Malgré un ralentissement au début des années 2010, un redémarrage de l’activité, amorcé en 2014, s’est confirmé en 2017 (croissance de 4,6 % après 3,6 % en 2015 et 2,8 % en 2016 d’après Eurostat). Ce dynamisme s’explique par la bonne tenue de la demande interne (grâce notamment à un vaste chantier de relance de l’investissement pour la période 2013-2020) et par la contribution de la composante externe, avec la reprise de la demande européenne en Pologne. Dans ce contexte, le taux de chômage s’est infléchi depuis 2016 et s’est établi à 5,0 % de la population active en 2017 (selon le BIT).

Politique européenne

Présence dans les institutions européennes : M. Donald Tusk, premier ministre polonais de 2007 à 2014, est président du Conseil européen depuis 2014. La commissaire polonaise au sein de la Commission européenne est Mme Elżbieta Bieńkowska, chargée du marché intérieur, de l’industrie, de l’entreprenariat et des PME. La Pologne dispose de 51 députés au Parlement européen. Elle accueille le collège d’Europe à Natolin ainsi que le siège de Frontex, l’agence de coopération aux frontières extérieures de l’Union.

Brexit : la priorité de la Pologne dans les négociations est de maintenir des liens aussi étroits que possible, en particulier dans le domaine économique, entre l’Union à 27 et le Royaume-Uni, ainsi qu’en bilatéral, avec une attention particulière pour la situation des ressortissants polonais au Royaume-Uni (environ 850 000 personnes).

Avenir de l’UE : La Pologne souhaite une réforme des traités dans un sens plus intergouvernemental et estime qu’une Union à plusieurs vitesses conduirait à un affaiblissement, voire à l’éclatement de l’UE.

Europe de la Défense/PSDC : La Pologne a annoncé, le 29 mars 2017, le retrait de son contingent du Corps européen (réduction de 120 à 2 personnels dans le cadre du passage à un statut de membre associé, d’ici à trois ans). Elle a cependant rejoint l’initiative de Coopération Structurée Permanente en matière de défense.

Migrations : À la suite des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, la Pologne a annoncé qu’elle ne mettrait pas en œuvre les programmes de réinstallation et de relocalisation de juillet et septembre 2015. Elle n’a accueilli aucun réfugié, alors qu’elle aurait dû accueillir 1 861 personnes en provenance d’Italie et 4 321 en provenance de Grèce au titre des relocalisations, et 900 personnes au titre des réinstallations. La Pologne soutient les recours déposés par la Hongrie et la Slovaquie auprès de la CJUE contre ces décisions. Peu concernée par l’immigration qui reste assez marginale (hormis une forte présence ukrainienne), la Pologne est davantage préoccupée depuis cinq ans par les vagues d’émigration massive qui, alliée à un faible taux de fécondité (1,32 en 2016), ont des incidences économiques négatives.

Fonds structurels : La Pologne est le premier État membre bénéficiaire en volume des fonds européens pour la période 2014-2020. Les deux plus gros postes d’affectation des fonds européens sont la politique de cohésion (72,8 Mds€ pour le cadre financier 2014-2020) et la politique agricole commune (28 Mds€ en 2014-2020).

Travailleurs détachés : premier pourvoyeur de travailleurs détachés en Europe, la Pologne a voté contre la révision de la directive de 1996 sur le détachement des travailleurs (avec la Hongrie, la Lettonie et la Lituanie).

Groupe de Visegrád : la Pologne est membre, avec la République tchèque, la Hongrie et la Slovaquie, du groupe de Visegrád (V4), enceinte de concertation informelle au sein de l’Union européenne.

Politique étrangère

L’ancrage transatlantique

Les gages de sécurité apportés par l’OTAN et les États-Unis restent la priorité pour la Pologne (notamment dans le contexte de la crise russo-ukrainienne), qui s’efforce de faire progresser sa coopération bilatérale avec les États-Unis sur la base de la déclaration de coopération stratégique polono-américaine du 20 août 2008.

Le Sommet de l’OTAN de Varsovie, en juillet 2016, a permis d’adopter la mise en place d’une nouvelle présence avancée rehaussée (enhanced forward presence ; eFP). L’eFP comprend la mise en place de quatre bataillons dans les États baltes et en Pologne (un par pays). Les États-Unis sont nation-cadre du bataillon déployé en Pologne (800 soldats américains à Orzysz et Bemowo Piskie, situés à l’Est du pays), depuis avril 2017. La Pologne a porté son effort de défense à 2 % du PIB en 2016.

Une relation complexe avec la Russie

La Pologne avait entamé un rapprochement avec Moscou à partir de 2007 avec l’arrivée du gouvernement de M. Donald Tusk à la tête du gouvernement polonais. À partir de mai 2011, les ministres des Affaires étrangères allemand, polonais et russe se sont rencontrés régulièrement dans le cadre d’un format dit « triangle de Kaliningrad ». Sur le plan européen, des progrès avaient été enregistrés avec la signature en 2011 d’un accord entre Moscou et Varsovie sur l’assouplissement du régime de mobilité des résidents de Kaliningrad (accord « Petit trafic frontalier »).

La crise en Ukraine a mis un coup d’arrêt au rapprochement entre les deux pays. La Pologne fait partie des pays partisans d’une ligne ferme vis-à-vis de la Russie. En 2016, l’accord sur le « petit trafic frontalier » avec l’enclave de Kaliningrad a été suspendu. Bien que les sanctions européennes et les contremesures russes affectent son économie, la Pologne est convaincue de leur nécessité, aussi longtemps que les accords de Minsk n’auront pas été intégralement mis en œuvre.

Le gouvernement PiS a rouvert l’enquête sur la catastrophe aérienne de Smolensk du 10 avril 2010, qui avait coûté la vie à 96 personnes dont des figures importantes de la vie politique polonaise, en particulier le président de la République, M. Lech Kaczyński, frère jumeau de Jarosław Kaczyński, président du PiS.

La Pologne aux Nations unies

La Pologne fait partie des Nations unies depuis 1945. Elle est l’un des membres du groupe « Europe Orientale » avec la Russie. La Pologne a déjà siégé cinq fois au Conseil de sécurité en tant que membre non-permanent (1946-47, 1960, 1970-71, 1982-83, 1996-97). Elle a été élue le 2 juin 2017 comme membre non-permanent au Conseil de sécurité pour le biennium 2018-2019.

Mise à jour : 08.03.19


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