Le drapeau palestinien sur le bus des joueurs algériens de retour à Alger

Durant le trajet du bus à impériale qui a mené les champions d’Afrique de l’aéroport jusqu’à la Place du 1er mai à Alger, un joueur algérien, en l’occurrence Sofiane Feghouli, a brandi le drapeau palestinien. Un symbole très fort qui démontre la solidarité indéfectible du peuple algérien pour la cause palestinienne. 

Hommage à la Palestine occupée en fin du match au Caire (à 5’06) 

https://www.youtube.com/watch?v=P9oqzCxebdM

Simultanément à Alger et au stade du 05 juillet


Equipe nationale: Des médailles de l’ordre du mérite national décernées

aux joueurs

par R.N.

Le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, a décidé samedi de décerner des médailles de l’ordre du mérite national aux membres de la sélection algérienne de football, sacrée championne d’Afrique la veille en finale de la CAN-2019 au Caire aux dépens du Sénégal (1-0). 

Dans une allocution de félicitations prononcée à l’adresse des «Verts» qu’il a reçus au Palais du peuple (Alger), M. Bensalah a déclaré : «Tout en partageant cette déferlante de sentiments qui a submergé les quatre coins du pays, nous vous réitérons toute la gratitude et l’appréciation pour les efforts inouïs consentis tout au long de ces dernières semaines. Considérant les peines et les moments difficiles que vous avez endurés avec patience et fierté, nous avons décidé de vous décerner des médailles de l’ordre du mérite national en considération de la valeur historique ajoutée au sport algérien». «Cette distinction est véritablement exceptionnelle en ce sens qu’elle vise à récompenser vos réalisations distinguées et à être une source d’inspiration et un exemple pour les générations à venir», a-t-il ajouté. «Les Algériennes et Algériens, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger, ont fondé leurs espoirs en vous, dès l’entame de votre parcours sportif couronné lors de cette rude compétition continentale de la trente deuxième édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qui s’est déroulée dans le pays frère l’Egypte», a encore affirmé le chef de l’Etat. Et d’enchaîner dans son allocution : «Brillants aux yeux de ce peuple vaillant dont vous tirez vos racines, vous avez portez dans vos cœurs, depuis que vous êtes entrés en lice dans cette compétition sportive continentale importante, le vœu de réaliser ce rêve, celui de décrocher et de remporter une deuxième coupe d’Afrique. 

Armés d’un vif esprit patriotique et de valeurs sportives qui agrémentent votre honorable palmarès, vous avez disputé des matchs difficiles et mené des rencontres avec une posture de héros et une dextérité de professionnels talentueux». «Vous avez su, poursuit M. Bensalah, démontrer une cohérence exaltante de la finesse et l’ingéniosité des capacités individuelles et la rigueur et la force de l’équipe. Vous avez été vraisemblablement des Combattants du désert. C’est ainsi que vous avez mérité également les acclamations de milliers de supporters qui ont fait fi des aléas du trajet, et les ovations des jeunes et des familles qui ont battu le pavé des places et des boulevards exprimant leur joie vis-à-vis des succès jusque-là réalisés avec autant de patriotisme et de modestie». «Votre victoire méritée à la CAN demeurera un événement sportif gravé dans l’histoire de la nation, un événement qui a fait exploser l’allégresse d’un peuple qui a vécu, corps et âme, les matchs que vous avez joués avec autant de ferveur, plaçant la barre plus haut au fur et à mesure de cette 32e édition, en réponse avec des millions de supporters, et ayant pour ambition la réjouissance de tous les fans fiers de vos performances si puissantes et élégantes». «Les entités de l’Etat, Gouvernement et institution militaire, n’ont ménagé aucun effort pour vous apporter l’aide nécessaire en permettant aux citoyens de se déplacer par milliers en Egypte pour être à vos côtés», a-t-il encore dit, ajoutant que «ce sont, là, des efforts considérables rarement déployés par d’autres nations dans pareilles compétitions et qui méritent d’être salués en ce qu’ils ont nécessité de planification rigoureuse et de ressources importantes mises par l’Etat à la disposition de nos citoyens pour vous accompagner et encourager dans votre parcours afin de remporter le sacre continental pour la deuxième fois». «En célébrant, aujourd’hui, avec vous cette victoire dans un moment rempli de sentiments de fierté, nous saisissons cette occasion pour vous témoigner l’appréciation, la reconnaissance et la considération du peuple algérien à l’égard de toute l’équipe : entraîneur, staff dirigeant et joueurs, car vous nous avez permis de vivre une véritable cohésion nationale et procuré de la joie aux millions d’Algériens, en Algérie et à l’étranger, qui drapés de l’emblème national, ont crié haut et fort pour une Algérie forte et glorieuse», a-t-il conclu. L’équipe nationale a été sacrée championne d’Afrique pour la deuxième fois de son histoire après 1990, en dominant son homologue sénégalaise 1-0 grâce à une réalisation de Baghdad Bounedjah, vendredi soir au stade international du Caire. 


A propos des évènements post matchs algériens : je t’aime moi non plus…

Tout le monde est d’accord pour dire que les débordements après les matchs ne posent problème qu’avec les Algériens. Les Algériens sont-ils des dégénérés ? Non, pas plus que n’importe quel supporter de foot.

En Algérie, il y a des scènes de liesse mais il n’y a pas de casse.

En France, c’est particulier, pourquoi ?

En France, on reproche à ces jeunes issus de l’immigration de ne pas suffisamment aimer le pays où ils vivent. Sans justifier leur comportement, essayons de comprendre pourquoi certains d’entre eux manifestent, il est vrai, un rejet de la France.

– leurs parents sont assignés à résidence, dans des quartiers ghettos. Qui dit quartiers ghettos dit aussi écoles ghettos. Combien de familles demandent à en sortir ? Il n’y a qu’à consulter les demandes de logement déposées en mairie ou dans les offices d’HLM pour s’en rendre compte. On leur répond souvent qu’ayant un logement et ils ne sont pas prioritaires. Restez là où vous êtes ! Et en prime on leur reproche, comme le dit régulièrement Eric Zemour, de vouloir sciemment rester ensemble. Cela étaie sa théorie du communautarisme. Ce qu’oublie ce monsieur c’est que si les riches ont les moyens de choisir où vivre (et notamment rester ensemble) les pauvres eux n’ont pas le choix et encore moins quand ils sont immigrés. Ils vivent là où les met !

– Après la 3ème, beaucoup de ces jeunes sont relégués dans des formations dont personne ne veut : maçonnerie, carrosserie, peintre en batiment…

De nombreuses campagnes de testing ont mis en évidence les difficultés des immigrés (surtout ceux issus du sud de la Méditerranée) pour :

– trouver un travail,

– trouver un stage,

– trouver un logement,

– circuler sans être constamment contrôlé,

– rentrer dans une boite de nuit.

Le pays où sont nés ces jeunes leur signifie tous les jours qu’il ne veut pas d’eux.

On entend trop souvent ces jeunes dire : « On a humilié nos grands-parents, nos parents et on veut faire la même chose avec nous, on ne nous laisse aucune chance de nous en sortir ! ».

La maturité permet aux plus vieux d’accepter cet état de fait, mais les plus jeunes eux ont plus de mal et tout est occasion pour eux de signifier au pays « d’accueil » qu’ils ne l’aiment pas non plus. Les nombreux drapeaux algériens sortis à toute occasion sont une façon de montrer de manière ostentatoire leur attachement à un pays fantasmé qu’ils ne connaissent d’ailleurs pas. Ils ne peuvent pas être affectivement apatride !

De plus, le contexte historique entre la France et l’Algérie complique les choses pour les Algériens. Il n’y a qu’à voir en ce moment dans les forums, réseaux sociaux les nombreuses références à la guerre d’Algérie suite aux problèmes récents après les matchs de la CAN. Certains règlent encore leurs comptes presque 60 ans après ! On souhaite systématiquement la victoire des adversaires de l’Algérie. La haine n’est pas seulement du côté de ces jeunes immatures.

Si les jeunes issus de l’immigration algérienne sont tout-à-fait capables de débordements lors de ces manifestations, l’ampleur de ceux-ci permet de se poser certaines questions. L’occasion est trop belle pour les nostalgériques, les identitaires, l’extrême droite pour ne pas mettre de l’huile sur le feu.

En 2015, La justice n’a-t-elle pas démontré que l’incendie de 13 voitures dans la nuit 7 au 8 avril à Mitry-Mory, en Seine-et-Marne était dû à une bande d’extrême droite qui voulait démontrer que l’insécurité générée par la présence de populations immigrées augmentait. Combien d’autres extractions de ce type ont lieu sans qu’on puisse vérifier qui en est l’auteur ?

Après le match Algérie-Côte d’ivoire, le jeudi 11 juillet 2019, un malheureux accident a causé la mort d’une femme enceinte et blessé grièvement un bébé. Les médias persistent à faire le lien avec les supporters algériens alors que le chauffard dit lui-même qu’il n’est ni Algérien ni supporter de l’équipe d’Algérie.

La seule solution pour intégrer véritablement ces populations serait d’arrêter de rafistoler les cités ghettos en dépensant de l’argent en pure perte. Il faudrait avoir une vision à long terme et planifier leur disparition. Les offices HLM pourrait acheter 2 ou 3 logements dans toute nouvelle construction ou dans les logements qui se libèrent dans les autres immeubles pour y loger des familles immigrées et ainsi permettre une véritable mixité sociale. Contrairement à ce que pense Zemour, ces familles ne demandent que ça. Dans ces cités, devenues des zones de non droit, ces familles se sentent rejetées « Les Français nous mettent tous ensemble car ils ne veulent pas nous avoir pour voisins » entend-on souvent. Cela résoudrait les problèmes scolaires puisqu’il n’y aurait plus d’établissements réservés aux seuls élèves issus de l’immigration, souvent en difficulté. Au contraire ces élèves-là seraient stimulés et seraient alors dans une dynamique de réussite.

D’autre part, les immigrés en ont assez d’être otages des quelques délinquants qui pourrisent la vie des cités et qu’on laisse faire. Ces délinquants ne sont pas nombreux mais provoquent beaucoup de nuisances. L’impuissance des pouvoirs publics leur donne un sentiment d’impunité qui les conforte dans leurs agissements. Non seulement ils pourrissent le quotidien de ces cités mais ternissent aussi l’image de l’ensemble des populations immigrées perçues alors dans leur ensemble comme des délinquants par de nombreux Francais. Un pays comme la France ne peut-il pas empêcher qu’une dizaine de voyous aient la main mise sur tout un quartier ?

Même s’ils s’en défendent, ces jeunes qui sortent après chaque match de l’Algérie sont français, ils le sont culturellement, ils ne parlent ni ne comprennent l’arabe. En Algérie, on se moque d’eux car ils n’ont pas les codes. Si la France exige des devoirs de ces jeunes elle doit aussi leur reconnaitre des droits. On nous a toujours appris que droits et devoirs vont ensemble.


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