Joe Biden promet de « rassembler » l’Amérique… Ce qu’il faut retenir du discours de victoire du président élu

     Accompagné de son épouse Jill Biden, de sa vice-présidente élue Kamala Harris et de l’époux de cette dernière, Douglas Emhoff, Joe Biden s’est exprimé, samedi soir, depuis son fief de Wilmington, dans le Delaware. Discours rassembleur, hommages aux Afro-Américains et aux femmes et lutte contre le Covid-19, voici ce qu’il faut retenir de la première prise de parole du président élu.

Le président élu Joe Biden accompagné de son épouse Jill Biden, la vice-présidente élue Kamala Harris et son mari Doug Emhoff, à Wilmington, samedi 7 novembre 2020.
Le président élu Joe Biden accompagné de son épouse Jill Biden, la vice-présidente élue Kamala Harris et son mari Doug Emhoff, à Wilmington, samedi 7 novembre 2020. | EPA-EFE/ANDREW HARNIK / POOL

 

Quelques heures après l’annonce des résultats de l’élection, devant une foule en liesse rassemblée en « drive-in », Joe Biden a promis, samedi 7 novembre, d’être le président qui unifiera l’Amérique, après quatre années de tumulte et de divisions, célébrant dans sa ville de Wilmington « une victoire convaincante » face à Donald Trump.

Voici les principaux éléments à retenir.

 

Un discours rassembleur

Après être arrivé sur scène en trottinant, Joe Biden a remercié samedi les électeurs américains pour lui avoir offert une « victoire convaincante » et s’est engagé à être « un président qui rassemble et non pas qui divise ».

« Je promets d’être un président qui n’essaie pas de diviser, mais de rassembler. Qui ne voit pas des États républicains et démocrates, mais des États-Unis. », a-t-il déclaré samedi soir.

 

« Je travaillerai aussi dur pour ceux qui n’ont pas voté pour moi, que pour ceux qui m’ont choisi », a-t-il encore promis. L’ancien vice-président de Barack Obama a dit comprendre la « déception » des électeurs de Donald Trump, qui refuse d’admettre sa défaite. « Moi-même, j’ai perdu des élections, mais (…) il est temps de laisser de côté les rhétoriques abrasives, de faire baisser la température », a-t-il déclaré. « Je suis fier d’être démocrate mais je gouvernerai comme un président », a-t-il ajouté.

 

Le président élu a par ailleurs appelé les Américains à ne plus traiter leurs « opposants comme des ennemis » et a promis que l’Amérique serait « de nouveau respectée dans le monde ».

 

« Un jour nouveau pour l’Amérique »

« Voyons-nous, parlons-nous »« donnons nous une chance », a insisté Joe Biden, sous le son des klaxons enthousiastes. Il est « temps de panser les plaies » du pays et d’en finir avec les « diabolisations ». Remerciant la « coalition large et diverse » qui a porté sa candidature, il a rendu hommage aux Afros-Américains, qui ont joué un rôle central dans sa victoire. « Ils me soutiennent toujours, comme je les soutiendrai. » « J’ai fait campagne pour restaurer l’âme de l’Amérique », a-t-il répété.

 

L’élection de Joe Biden comme président des États-Unis marque « un jour nouveau pour l’Amérique », a également salué la vice-présidente élue Kamala Harris, dans son discours de victoire. « Vous avez marché, vous avez manifesté pour l’égalité, pour la Justice, pour notre pays. Et ensuite vous êtes allés voter. Et le message est clair : vous avez choisi la décence et l’unité. Vous avez choisi Joe Biden comme prochain président des États-Unis ! »

 

« Alors que notre démocratie elle-même était dans la balance dans cette élection, avec l’âme de l’Amérique en jeu sous les regards du monde entier, vous avez marqué un jour nouveau pour l’Amérique », a-t-elle affirmé aux partisans démocrates.

 

Hommage aux femmes

Kamala Harris, qui est la première femme de couleur à occuper le poste de vice-présidente, a par ailleurs assuré qu’elle ne serait pas « la dernière ». 

 

 

La sénatrice démocrate était vêtue d’un ensemble blanc qui symbolisait le mouvement des suffragettes. En février 2019, les femmes démocrates du Congrès s’étaient déjà habillées de blanc lors du discours sur l’état de l’Union de Donald Trump.

 

La sénatrice démocrate a rendu hommage à sa mère, Shyamala Gopalan Harris, arrivée d’Inde aux Etats-Unis à l’âge de 19 ans, et à toutes les « générations de femmes » qui lui ont « ouvert la voie » et ont lutté pour conquérir l’égalité.

 

Militante pour les droits civiques, Shyamala Gopalan Harris était chercheuse spécialiste du cancer du sein. Elle est décédée en 2009. « Elle n’aurait pas pu imaginer ce moment, mais elle croyait profondément en une Amérique où un moment comme cela était possible », a affirmé Kamala Harris samedi soir.

 

« Je pense aux femmes noires, blanches, asiatiques, latinas, je pense à toutes ces femmes qui ont pavé la route qui mène à ce moment », a déclaré la vice-présidente élue.

 

Et d’ajouter,« quelle preuve de tempérament de la part de Joe Biden, d’avoir l’audace de briser l’une des barrières les plus conséquentes de notre pays en choisissant une femme pour être vice-présidente »

 

« Je ne serai pas la dernière », a-t-elle promis, « car chaque petite fille qui regarde ce soir voit que c’est un pays de tous les possibles ».

 

Un plan pour lutter contre la pandémie

Dans leurs discours, Kamala Harris et Joe Biden ont également remercié les Américains d’avoir choisi « l’espoir », l’« unité », la « décence », la « justice » et la « science » et ont rendu hommage à « leur courage et leur résilience » face à la crise du Covid-19.

 

« Lundi, je mettrai en place un groupe composé de scientifiques et d’experts » afin qu’ils travaillent « sur un plan qui entrera en vigueur dès le 20 janvier 2021 », jour de son investiture, a déclaré Joe Biden.

 

En cette semaine d’élection présidentielle, le pays a enregistré une nette recrudescence de l’épidémie, avec des nombres records de nouvelles contaminations depuis plusieurs jours. Les États-Unis ont ainsi enregistré samedi plus de 122 000 nouveaux cas positifs de Covid-19 en 24 heures, selon un comptage de l’AFP effectué à 20 h 30 locales à partir des chiffres de l’université Johns Hopkins, qui fait référence.

 

Dans le même temps, 991 personnes sont décédées du virus aux États-Unis, de loin le pays le plus endeuillé au monde. La première puissance mondiale recensait au total samedi soir plus de 237 000 décès depuis le début de la pandémie, et 9,8 millions de cas.


     Joe Biden : son premier discours de nouveau président américain, dernières infos

L’ESSENTIEL
  • Joe Biden sera bien le 46e président des Etats-Unis. Le résultat de l’élection américaine a été dévoilé en fin de matinée aux Etats-Unis ce samedi (vers 17h30 en France), par l’agence Associated Press (AP), jugée la plus fiable depuis des décennies de scrutins, et par de nombreux autres médias américains. C’est la victoire dans l’Etat de Pennsylvanie puis dans celui du Nevada qui permet au candidat démocrate de s’imposer finalement dans ce scrutin. Il pourrait encore rafler deux Etats dans les prochaines heures : l’Arizona et la Géorgie, soit 27 grands électeurs de plus.
  • Joe Biden a prononcé son premier discours de président élu tard dans la soirée. Il a promis samedi d’être le président qui unifiera l’Amérique, après quatre années de tumulte. Quelques heures après l’annonce des résultats de l’élection, devant une foule en liesse rassemblée en « drive-in », le démocrate a appelé les Américains à ne plus traiter leurs « opposants comme des ennemis ». « Je m’engage à être un président qui rassemble et non pas qui divise », a-t-il lancé lors d’un discours enflammé dans son fief du Delaware. Sans un mot pour son adversaire, Joe Biden a célébré sa « victoire convaincante », tout en tendant la main aux électeurs du président républicain dont il a dit comprendre la « déception ». « Voyons-nous, parlons-nous », « donnons nous une chance », a-t-il insisté. Il est « temps de panser les plaies » du pays et d’en finir avec les « diabolisations » (voir le discours en vidéo | lire le discours traduit en intégralité).                                                                      Kamala Harris a aussi pris la parole, juste avant avant le président élu. La future vice-présidente, première femme à accéder à ce poste, a affirmé, toute vêtue de blanc, qu’elle ne serait « pas la dernière ». Elle a rendu hommage aux « générations de femmes », de toutes origines, qui lui ont « ouvert la voie ». Un tir de feu d’artifices a conclu la soirée, le nombre « 46 » s’inscrivant dans le ciel de Wilmington.

Résultat des élections Etat par Etat en temps réel

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  EN DIRECT

12:08 – Quelles sont les étapes avant l’intronisation de Biden ?

Les États ont jusqu’au 11 décembre pour certifier les résultats. Le 23 décembre prochain, les votes doivent arriver à Washington. Le 6 janvier sera le jour du vote des grands électeurs. L’ »Inauguration Day », ou jour d’investiture est prévu pour le 20 janvier.

11:34 – Biden a appris sa victoire de la bouche de ses petits-enfants

Selon les informations de CNN, le nouveau président américain a passé la journée d’hier avec sa famille, chez lui, à attendre les résultats définitifs. Sa victoire lui a été annoncée par ses petits-enfants.

11:05 – Les responsables politiques du monde entier félicitent Joe Biden

Emmanuel Macron et Anne Hidalgo ont adressé leurs félicitations à Joe Biden sur Twitter, côté français. En Inde, en Écosse, au Royaume-Uni, en Grèce, en Allemagne, les responsables politiques réagissent également à l’élection du démocrate.

10:32 – Kamala Harris : « Vous avez choisi l’espoir »

La colistier de Joe Biden s’est exprimé dans la nuit. « Vous avez choisi l’espoir et l’unité, la décence, la science et la vérité », a-t-elle affirmé avant le discours de Joe Biden. Première femme vice-présidente noire et asiatique, elle a précisé : « quelle preuve de la moralité de Joe, d’avoir eu l’audace de briser l’une des plus importantes barrières qui existent dans notre pays et d’avoir choisi une femme comme vice-présidente ».

09:39 – Un hommage à son épouse Jill Biden

Joe Biden a remercié son épouse et future première dame Jill Biden dans son discours. « Je suis le mari de Jill. Et je ne serais pas ici sans son amour », a-t-déclaré. Il a souligné son passé d’éducatrice et de mère de militaire. « Jill est une mère de militaire, une éducatrice. Elle a consacré sa vie à l’éducation, mais elle n’est pas seulement enseignante », a-t-il décrit. « Pour les éducateurs américains, c’est un grand jour. Vous allez avoir l’un des vôtres à la Maison Blanche. Et Jill fera une grande première dame. Je suis si fier d’elle », a ajouté le président élu.

09:16 – Le peuple américain a fait son choix assure Biden

Joe Biden a néanmoins ouvert son discours à Wilmington samedi soir en martelant que le peuple américain avait clairement fait son choix, en réponse aux accusations de fraude qui affluent depuis le camp d’en face. « Le peuple de cette nation a parlé, il nous a offert une victoire claire, une victoire convaincante, une victoire pour nous, le peuple », a-t-il déclaré. « Nous avons remporté la victoire avec le plus grand nombre de votes jamais exprimés sur un ticket présidentiel dans l’histoire de la nation », a-t-il ajouté citant le chiffre de « 74 millions » de voix. Il a poursuivi en disant qu’il était surpris par la célébration dans les rues de tout le pays, qu’il a qualifiée de « débordement de joie, d’espoir, de foi renouvelée en demain pour apporter un autre jour ». « Je suis humblement touché par la confiance que vous m’avez accordée », a ajouté Biden.

08:34 – La main tendue aux électeurs de Donald Trump

Joe Biden a aussi envoyé un message à ceux qui ont voté pour Donald Trump, appelant à l’unité et à la réconciliation. « A tous ceux d’entre vous qui ont voté pour le président Trump, je comprends votre déception ce soir. J’ai moi-même perdu quelques fois, mais maintenant donnons-nous une chance », a-t-il déclaré dès les premiers mots de son discours de président élu.
Biden a affirmé qu’il serait un président qui dirigerait toute la nation, quel que soit le parti politique. « Je m’engage à être un président qui ne cherche pas à diviser mais à unifier – qui ne voit pas les États rouges et les États bleus, ne voit que les États-Unis », a-t-il ajouté. L’ancien vice-président a assuré qu’il est temps que les deux parties « s’écoutent à nouveau » : « Il est temps de mettre de côté la rhétorique sévère, de baisser la température, de se revoir, de s’écouter à nouveau, et pour progresser, nous devons cesser de traiter nos adversaires comme nos ennemis. Ils ne sont pas nos ennemis. Ce sont des Américains ».  Il a poursuivi : « La Bible nous dit que pour tout il y a une saison, un temps pour construire, un temps pour récolter, et un temps pour semer et un temps pour guérir. C’est le temps de guérir en Amérique ».

08:34 – « Nous devons restaurer l’âme de l’Amérique »

« Nous devons restaurer l’âme de l’Amérique », a déclaré Joe Biden en s’adressant à la nation en tant que président élu. « Notre nation est façonnée par la lutte constante entre nos meilleurs anges et nos pulsions les plus sombres. Et ce que les présidents disent dans cette bataille est important. Il est temps que nos meilleurs anges l’emportent », a-t-déclaré. « Ce soir, le monde entier regarde l’Amérique, et je crois que l’Amérique est un phare pour le monde. Nous ne dirigerons pas seulement par l’exemple de notre puissance, mais par la puissance de notre exemple », a-t-déclaré.

08:30 – Biden a fait part de sa foi profonde

Citant des passages de la bible, Joe Biden a déclaré : « Maintenant, […] nous nous lançons dans l’œuvre que Dieu ». « Avec la foi en l’Amérique et en nous. Avec l’amour de la patrie, la soif de justice. Soyons la nation que nous savons que nous pouvons être. Une nation unie. Une nation renforcée. Une nation guérie. Les États-Unis d’Amérique, Mesdames et Messieurs. Il n’y a jamais, jamais rien de ce que nous avons essayé que nous n’avons pas pu faire. »

08:25 – Un appel à l’unité dans le discours de Joe Biden

Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à Joe Biden, le futur président américain qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain. Biden a prononcé son premier discours dans la nuit devant une foule en liesse rassemblée en « drive in », coronavirus oblige, à Wilmington, son fief du Delaware. Le nouveau président élu a en premier lieu lancé un appel à l’unité : il se dit humblement touché par la confiance que l’Amérique lui a accordée et tend la main aux Américains qui n’ont pas voté pour lui. « Je comprends la déception de ce soir. J’ai moi-même perdu plusieurs fois. Mais maintenant, donnons-nous une chance », a-t-il dit, ajoutant plus tard, « c’est le moment de guérir en Amérique ».

EN SAVOIR PLUS

Le discours de Joe Biden en intégralité

Nous avons passé le discours de Joe Biden, ce samedi 7 novembre 2020, à Wilmington, dans le Delaware, au traducteur. Voici l’intégralité de l’allocution du nouveau président américain élu (voir aussi le discours en vidéo ici).

« Mes chers compatriotes américains, le peuple de cette nation a parlé.
Il nous a offert une victoire claire. Une victoire convaincante.
Une victoire pour « Nous, le peuple ».
Nous avons remporté la victoire avec le plus grand nombre de votes jamais exprimés pour un ticket présidentiel dans l’histoire de cette nation – 74 millions.
Je suis honoré de la confiance que vous m’avez accordée.
Je m’engage à être un président qui ne cherche pas à diviser, mais à unifier.
Qui ne voit pas d’États rouges et bleus, mais des États-Unis.
Et qui travaillera de tout son cœur pour gagner la confiance de tout le peuple.
Car c’est cela, l’Amérique : Le peuple.
Et c’est de cela qu’il s’agira pour notre administration.
J’ai sollicité cette fonction pour restaurer l’âme de l’Amérique.
Pour reconstruire l’épine dorsale de la nation – la classe moyenne.
Pour que l’Amérique soit à nouveau respectée dans le monde entier et pour nous unir ici chez nous.
C’est l’honneur de ma vie que tant de millions d’Américains aient voté pour cette vision.
Et maintenant, la tâche de concrétiser cette vision est la tâche de notre temps.
Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, je suis le mari de Jill.
Je ne serais pas ici sans l’amour et le soutien inlassable de Jill, Hunter, Ashley, de tous nos petits-enfants et de leurs conjoints, et de toute notre famille.
Ils sont mon cœur.
Jill est une mère – une mère de militaire – et une éducatrice.
Elle a consacré sa vie à l’éducation, mais l’enseignement n’est pas seulement ce qu’elle fait, c’est ce qu’elle est. Pour les éducateurs américains, c’est un grand jour : Vous allez avoir l’un des vôtres à la Maison Blanche, et Jill va devenir une grande Première Dame.
Et je serai honorée de servir aux côtés d’une fantastique vice-présidente – Kamala Harris – qui entrera dans l’histoire en tant que première femme, première femme noire, première femme d’origine sud-asiatique et première fille d’immigrants jamais élue à une fonction nationale dans ce pays.
Cela aurait dû être fait depuis longtemps, et cette soirée nous rappelle tous ceux qui se sont battus si dur pendant tant d’années pour que cela se produise. Mais une fois de plus, l’Amérique a plié l’arc de l’univers moral vers la justice.
Kamala, Doug – que cela vous plaise ou non – vous êtes de la famille. Vous êtes devenus des Bidens honoraires et il n’y a pas de débat.
À tous ceux qui se sont portés volontaires, qui ont travaillé dans les bureaux de vote au milieu de cette pandémie, aux responsables des élections locales – vous méritez un remerciement particulier de la part de cette nation.
À mon équipe de campagne, et à tous les bénévoles, à tous ceux qui ont donné tant d’eux-mêmes pour rendre ce moment possible, je vous dois tout.
Et à tous ceux qui nous ont soutenus : Je suis fier de la campagne que nous avons construite et menée. Je suis fier de la coalition que nous avons mise en place, la plus large et la plus diverse de l’histoire.
Démocrates, Républicains et Indépendants.
Progressifs, modérés et conservateurs.
Jeunes et vieux.
Urbains, banlieusards et ruraux.
Homosexuels, hétérosexuels et transsexuels.
Blancs. Latino. Asiatiques. Amérindien.
Et surtout dans les moments où cette campagne était au plus bas – la communauté afro-américaine s’est à nouveau levée pour moi. Ils me soutiennent toujours. Je vous soutiendrai.
J’ai dit dès le début que je voulais une campagne qui représente l’Amérique, et je pense que c’est ce que nous avons fait. Maintenant, c’est à cela que je veux que l’administration ressemble.
Et à ceux qui ont voté pour le président Trump, je comprends votre déception ce soir.
J’ai moi-même perdu quelques élections.
Mais maintenant, donnons-nous une chance.
Il est temps de mettre de côté la rhétorique dure.
De faire baisser la température.
De se revoir.
De s’écouter à nouveau.
Pour progresser, nous devons cesser de traiter nos adversaires comme nos ennemis.
Nous ne sommes pas des ennemis. Nous sommes des Américains.
La Bible nous dit qu’il y a une saison pour tout – un temps pour construire, un temps pour récolter, un temps pour semer. Et un temps pour guérir.
C’est le temps de guérir en Amérique.
Maintenant que la campagne est terminée, quelle est la volonté du peuple ? Quel est notre mandat ?
Je crois qu’il est le suivant : Les Américains nous ont demandé de mobiliser les forces de la décence et les forces de l’équité. De rassembler les forces de la science et les forces de l’espoir dans les grandes batailles de notre temps.
La bataille pour contrôler le virus.
La bataille pour construire la prospérité.
La bataille pour assurer les soins de santé de votre famille.
La bataille pour obtenir la justice raciale et éradiquer le racisme systémique dans ce pays.
La bataille pour sauver le climat.
La bataille pour restaurer la décence, défendre la démocratie et donner à chacun dans ce pays une chance équitable.
Notre travail commence par la maîtrise du COVID.
Nous ne pouvons pas réparer l’économie, restaurer notre vitalité ou savourer les moments les plus précieux de la vie – embrasser un petit-enfant, les anniversaires, les mariages, les remises de diplômes, tous les moments qui comptent le plus pour nous – tant que nous n’aurons pas maîtrisé ce virus.
Lundi, je nommerai un groupe de scientifiques et d’experts de premier plan comme conseillers de transition pour reprendre le plan Biden-Harris COVID et le convertir en un plan d’action qui débutera le 20 janvier 2021.
Ce plan s’appuiera sur des bases scientifiques. Il sera fondé sur la compassion, l’empathie et la préoccupation.
Je ne ménagerai aucun effort – ni aucun engagement – pour inverser la tendance de cette pandémie.
Je me suis présenté comme un fier démocrate. Je serai désormais un président américain. Je travaillerai aussi dur pour ceux qui n’ont pas voté pour moi – que pour ceux qui l’ont fait.
Que cette sinistre ère de diabolisation de l’Amérique commence à s’achever – ici et maintenant.
Le refus des démocrates et des républicains de coopérer entre eux n’est pas dû à une force mystérieuse qui échappe à notre contrôle.
Il s’agit d’une décision. C’est un choix que nous faisons.
Et si nous pouvons décider de ne pas coopérer, alors nous pouvons décider de coopérer. Et je crois que cela fait partie du mandat du peuple américain. Ils veulent que nous coopérions.
C’est le choix que je vais faire. Et j’invite le Congrès – les démocrates comme les républicains – à faire ce choix avec moi.
L’histoire américaine est celle d’un élargissement lent mais constant des possibilités.
Ne vous y trompez pas : Trop de rêves ont été reportés pendant trop longtemps.
Nous devons faire en sorte que la promesse du pays devienne une réalité pour tout le monde – quelle que soit sa race, son origine ethnique, sa foi, son identité ou son handicap.
L’Amérique a toujours été façonnée par des points d’inflexion – par des moments où nous avons pris des décisions difficiles sur qui nous sommes et ce que nous voulons être.
Lincoln en 1860 – venu pour sauver l’Union.
FDR en 1932 – promettant un New Deal à un pays assiégé.
JFK en 1960 – promettant une Nouvelle Frontière.
Et il y a douze ans, quand Barack Obama a écrit l’histoire et nous a dit : « Oui, nous le pouvons ».
Nous nous trouvons à nouveau à un point d’inflexion.
Nous avons la possibilité de vaincre le désespoir et de construire une nation prospère et déterminée.
Nous pouvons le faire. Je sais que nous pouvons le faire.
J’ai longtemps parlé de la bataille pour l’âme de l’Amérique.
Nous devons restaurer l’âme de l’Amérique.
Notre nation est façonnée par la lutte constante entre nos meilleurs anges et nos pulsions les plus sombres.
Il est temps que nos meilleurs anges l’emportent.
Ce soir, le monde entier regarde l’Amérique. Je crois qu’à son meilleur niveau, l’Amérique est un phare pour le monde entier.
Et nous ne dirigeons pas par l’exemple de notre puissance, mais par la puissance de notre exemple.
J’ai toujours cru que nous pouvons définir l’Amérique en un mot : Possibilités.
Qu’en Amérique, chacun devrait avoir la possibilité d’aller aussi loin que ses rêves et que la capacité donnée par Dieu le lui permettra.
Vous voyez, je crois en la possibilité de ce pays.
Nous sommes toujours tournés vers l’avenir.
Vers une Amérique plus libre et plus juste.
Une Amérique qui crée des emplois avec dignité et respect.
Une Amérique qui guérit les maladies, comme le cancer et la maladie d’Alzheimer.
Une Amérique qui ne laisse jamais personne derrière.
Face à une Amérique qui n’abandonne jamais, qui ne cède jamais.
C’est une grande nation.
Et nous sommes un bon peuple.
Il s’agit des États-Unis d’Amérique.
Et il n’y a jamais rien eu que nous n’ayons pu faire quand nous l’avons fait ensemble.
Dans les derniers jours de la campagne, j’ai pensé à un hymne qui signifie beaucoup pour moi et pour ma famille, en particulier pour mon fils Beau, décédé. Il capture la foi qui me soutient et qui, je crois, soutient l’Amérique.
Et j’espère qu’il pourra apporter un peu de réconfort et de réconfort aux plus de 230 000 familles qui ont perdu un être cher à cause de ce terrible virus cette année. Je suis de tout cœur avec chacun d’entre vous. J’espère que cet hymne vous apportera aussi du réconfort.
« Et il vous élèvera sur les ailes de l’aigle,
Vous porter au souffle de l’aube,
Vous faire briller comme le soleil,
Et te tenir dans la paume de Sa main ». (passage de la bible – NDLR)
Et maintenant, ensemble – sur des ailes d’aigle – nous nous lançons dans l’œuvre que Dieu et l’histoire nous ont demandé d’accomplir.
Le cœur plein et les mains fermes, avec la foi en l’Amérique et les uns dans les autres, avec l’amour de la patrie – et une soif de justice – soyons la nation que nous savons pouvoir être.
Une nation unie.
Une nation renforcée.
Une nation guérie.
Les États-Unis d’Amérique.
Que Dieu vous bénisse.
Et que Dieu protège nos troupes. »

Que prédisaient les sondages concernant Joe Biden ?

Le candidat démocrate était favori de l’élection présidentielle américaine 2020 et ce bien avant le scrutin. Les instituts de sondage américains donnaient un avantage certain à Joe Biden. Mais le résultat du scrutin s’annonçait tout de même incertain. Voir le détail dans notre papier consacré aux résultats des sondages de l’élection américaine.

 

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Les Français, quant à eux, se sont montrés nettement plus favorables à l’élection de Joe Biden qu’à une réélection de Donald Trump. Selon le sondage YouGov pour Linternaute, réalisé avant le scrutin, ils étaeint même 52% à souhaiter que le démocrate remplace l’actuel président et seulement 10% à préférer une victoire du chef d’Etat sortant.

Quel est le programme de Joe Biden ?

Dans cette campagne chaotique, Joe Biden a changé de ton, s’en prenant d’une part avec une virulence croissante au fil des semaines à Donald Trump, et fait des annonces que lui-même qualifiait de trop radicales il y a quelques mois. Avec des propositions plus à gauche et un plan de relance que son ancien rival Bernie Sanders observe d’un bon oeil. Il s’est aussi fixé comme priorité la lutte contre le coronavirus aux Etats-Unis. Voici les points principaux du programme de Joe Biden.

  • Investissement massif pour endiguer le Covid-19 – Joe Biden souhaite mettre en place un corps de santé de 100 000 employés consacré à la lutte contre le virus, constituer des stocks de vaccins et lancer d’immenses dispositifs de dépistages sur tout le pays.
  • Hausse des impôts des plus fortunés –  Le candidat à la Maison Blanche entend augmenter les impôts – alors que Donald Trump les a considérablement baissés – en ciblant les plus aisés du pays, pour récupérer au total près de 4 000 milliards de dollars sur 10 ans. Selon les calculs de l’American Enterprise Institute, les 1% les plus riches paieraient les trois quarts de la facture.
  • Salaire minimum doublé – Joe Biden a fait sienne cette proposition du « socialiste » Bernie Sanders : faire passer le salaire minimum fédéral de 7,25 dollars de l’heure à 15 dollars. Du jamais vu dans l’histoire moderne des Etats-Unis.
  • Financement du système de santé et de retraite sur les revenus les plus élevés – La « Social Security américaine » est actuellement financée par une taxe de 12,4% répartie entre employés et employeurs, sur les revenus allant jusqu’à 137 700 dollars. Joe Biden entend supprimer ce plafond, ce qui implique que les Américains aux plus forts revenus seront ceux qui seront les plus mis à contribution.
  • Renforcement des aides sociales pour financer les études des jeunes résidant dans un foyer gagnant moins de 125 000 dollars par an.
  • Augmentation de la taxe sur le capital, pour la faire passer de 23,8% à 39% sur les revenus au-delà d’un million de dollars. Joe Biden, en revanche, ne propose pas de taxer les plus-values boursières et un impôt sur la fortune, au grand dam de l’aile gauche démocrate.
  • Augmenter de taux d’imposition sur les profits des entreprises, avec une disposition spéciale pour les profits réalisés à l’étranger, encore davantage ciblés (avec un taux doublé, pour le fixer à 21%).
  • Consacrer 2 000 milliards de dollars à la lutte contre le réchauffement climatique, sur l’ensemble de son mandat, avec deux mesures phares : atteindre la neutralité carbone dans la production d’électricité en 2035 et mettre en place un gigantesque plan de rénovation du parc immobilier.

Qui est Joe Biden ? Biographie express

Joe Biden est né le 20 novembre 1942 à Scranton, en Pennsylvanie. Il a occupé pendant 36 ans ans le poste de sénateur du Delaware, de 1973 à 2009, avant d’entrée dans la lumière en devenant le vice-président de Barack Obama. Il restera à ce poste pendant les deux mandats du 44e président des Etats-Unis, jusqu’en 2017. De confession catholique et d’origine modeste, Joe Biden étudie l’histoire et les sciences politiques dans le Delaware, où sa famille s’est installée. Il poursuit ses études de droit à New York et devient juriste.

Agé aujourd’hui de 77 ans, il débute sa carrière en politique en 1970, lorsqu’il devient élu au conseil du comté de New Castle avant, deux ans plus tard, de devenir sénateur. Il décide de se présenter à la primaire démocrate de 2020 en vue de la présidentielle face, notamment, à Bernie Sanders. Ce dernier, issu de l’aile gauche du parti, débute fort et Joe Biden essuie plusieurs déconvenues, avant de rééquilibrer les débats grâce aux soutiens nombreux des candidats de l’aile centriste. La pandémie de coronavirus aura raison de la candidature de Bernie Sanders, qui abandonnera la course.

Le candidat à l’élection présidentielle de 2020 a connu plusieurs moments dramatiques dans sa vie privée. Après avoir rencontré sa femme Neilia Hunter très jeune, à l’université, le couple donnera naissance à trois enfants. En 1972, ces derniers et son épouse sont victimes d’un grave accident de la route, provoquant la mort de sa fille Naomi Christina, treize mois, et de Neilia Hunter, âgée de 30 ans. Le démocrate se retrouve avec ses deux fils, Beau, décédé en 2015 des suites d’un cancer au cerveau, et Hunter, qu’il éduque seul, jusqu’à son remariage avec Jill Tracy Jacobs en 1977 et avec qui il partage encore sa vie aujourd’hui. Le couple a donné naissance à une fille, Ashley, née en 1981.


 

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