L’Algérie et la Zone de libre-échange continentale africaine : la panacée ?

par Mostefa Zeghlache (*)

Du 3 juin 1991, date de l’adoption à Abuja (Nigeria), par l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), du Traité instituant la Communauté économique africaine (entré en vigueur en 1994), dans le cadre du Plan d’action et de l’Acte final de Lagos, au 7 juillet 2019, date de la mise en œuvre de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), à l’issue du Sommet de l’Union africaine (UA) de Niamey (7 et 8 juillet) , l’Afrique aura mis près de 30 années avant de s’engager , enfin, sur un projet d’intégration régionale longtemps galvaudé par le discours unioniste africain mais qui attend toujours de voir le jour.


En ratifiant l’accord de la ZLECAf le 15 décembre 2019, l’Algérie a indiqué clairement sa volonté de ne pas rester en marge du processus enclenché en juillet 2019. Cette adhésion est justifiée par le discours officiel algérien qui présente la Zone africaine de libre-échange comme une voie pouvant soutenir la volonté du pays de diversifier l’économie nationale pour sortir de l’impasse de la dépendance aux hydrocarbures comme principale source de financement extérieur.
La création de la ZLECAf est le résultat d’un long processus intégrationniste africain qui a débuté à Abuja en 1991, du temps de l’OUA.
La stratégie établie par le Traité d’Abuja visait la mise en place de la Communauté économique africaine (CEA) sur la base d’un processus d’intégration sous-régional impliquant cinq communautés économiques régionales (CER), devenue, plus tard, huit, dont l’Union du Maghreb arabe (UMA). Parmi les nombreux objectifs fixés par le Traité, l’article 4 dispose notamment que la CEA vise à « promouvoir le développement économique, social et culturel ainsi que l’intégration des économies africaines… ».
La première étape du processus devait s’achever en 1999 et la 6e et dernière en 2028 par la création d’une union économique et monétaire. La mise en œuvre intégrale du Traité ne devait pas excéder l’année 2034.
En cours de chemin, les dirigeants africains ont décidé, en janvier 2012, lors de la 18e session de l’UA de créer une Zone de libre-échange. Le processus de négociations a été initié en juin 2015, lors de la 25ème session ordinaire de l’UA à Johannesburg.
Le premier forum de négociations autour de la ZLECAf a été organisé à Addis-Abeba, en février 2016. Le forum a établi les principes et les objectifs de la Zone et adopté une feuille de route pour la mise en œuvre du processus. Le second forum qui a intégré la collaboration de l’Union africaine et de l’Organisation des Nations-Unies s’est tenu en mai 2016. Le troisième, enfin, a eu lieu à Addis-Abeba, en octobre 2016.
Le 21 mars 2018, 44 pays parmi l’ensemble des membres de l’UA réunis à Kigali ont constitué le premier lot des pays signataires de l’accord. L’accord est entré en vigueur le 30 mai 2019. Mais c’est au cours du Sommet de l’UA, tenu les 7 et 8 juillet 2019, à Niamey, que la Zone est devenue opérationnelle après la signature de l’accord par 54 des 55 pays membres de l’Union. L’Erythrée demeurant le seul pays à n’avoir pas adhéré à la Zone.
Le Sommet a aussi décidé d’établir le secrétariat général, opérationnel au plus tard le 31 mars 2020, à Accra (Ghana) et fixé la date du 1er juillet prochain pour la mise en place effective de la Zone. Certains ajustements sont prévus en faveur des Etats qui éprouveraient des difficultés objectives de mise en œuvre des dispositions de l’accord.
Pour rappel, le projet de la ZLECAf entre dans le cadre de « l’Agenda 2063 de l’Afrique » s’étendant sur une période de 50 années et avec pour slogan « L’avenir que nous voulons » pour l’Afrique. Adopté lors de la 24e session ordinaire de l’UA à Addis-Abeba des 30 et 31 janvier 2015, l’Agenda constitue le cadre dans lequel le continent aspire à réaliser son développement économique et social fondé sur la croissance inclusive, la démocratie, la bonne gouvernance, l’État de droit et le développement durable et intégré.
Des plans d’action et de mise en œuvre décennaux de l’Agenda sont prévus. Le premier plan (2014-2023) a été lancé à Johannesburg en juin 2015. Des rapports d’étapes sont aussi établis. Le deuxième du genre a été présenté, le 8 février 2020, par le Président ivoirien Ouattara dans le cadre du Forum de haut niveau sur l’Agenda réuni en marge du 33e Sommet de l’UA tenu à Addis-Abeba, les 9 et 10 février 2020.
La création de la ZLECAf constitue sans doute un évènement majeur dans la voie que se sont tracée les dirigeants africains pour réaliser un projet commun de développement d’envergure continentale. Une littérature abondante, notamment en Afrique, est régulièrement consacrée à ce sujet.
Dans l’ensemble, le projet est favorablement accueilli lorsqu’on évoque les potentialités économiques du continent et les performances enregistrées récemment par certains pays africains comme Maurice, le Rwanda ou le Ghana. Ainsi, dans le classement mondial du climat des affaires (Doing Business), présenté par la Banque Mondiale en octobre 2019, Maurice se classe à la 13ème place, devant l’Allemagne (22e) et la France (32e). Le Rwanda se classe à la 38e place mondiale et la 2e africaine.
Parmi les atouts attribués au continent figurent un marché global de 1,2 milliard d’habitants actuellement et près de 2,5 milliards à l’horizon de 2050 soit 26% de la population mondiale en âge de travailler et un PIB de 2.500 milliards de dollars pour l’ensemble des 55 Etats africains membres de l’UA. Ainsi constituée avec les 8 communautés régionales, la ZLECAf représenterait le regroupement économique régional le plus important au monde. Les objectifs dévolus à la Zone sont nombreux et l’on peut en citer la libéralisation du commerce intra-africain des biens et services avec la suppression progressive des droits de douane, la libre circulation des ressources humaines, l’encouragement de l’investissement…
Par contre, d’autres analystes font montre de réticence, voire de scepticisme sur les chances de réussite du processus en mettant en exergue les divers handicaps structurels du continent. Ces « afro-sceptiques » avancent de sérieux doutes sur les capacités de la plupart des pays africains d’être à la hauteur des défis qu’implique un tel projet.
Il y a d’abord la difficulté de miser sur un consensus et une volonté politiques affirmés pour donner le quitus nécessaire à un projet d’envergure continentale. L’État national africain est souvent bâti sur une perception rigide de la notion de souveraineté nationale. Dans certains pays africains, les dirigeants qui ont soit vécu directement soit connu, jeunes, l’époque coloniale sont peu enclins à aller au-delà du discours panafricaniste-intégrationniste pour céder une part importante de leurs prérogatives à une entité supranationale. Cette réalité se vérifie dans certaines situations relatives à la mise en œuvre du Nepad ou de certaines communautés économiques régionales telle l’Union du Maghreb arabe (UMA). A la volonté politique timorée, voire absente de certains dirigeants, selon le cas, s’ajoutent les tensions entre États comme le Maroc et l’Algérie ou l’Égypte et l’Ethiopie et l’insécurité générée par le terrorisme et les conflits ethniques tant au Sahel, que dans la Corne africaine, la région des Grands Lacs et l’Afrique de l’Ouest. Il en résulte une tension permanente nullement propice à un environnement des affaires sain que ce soit au plan national qu’africain.
S’agissant des activités commerciales interafricaines, est-il nécessaire de rappeler que les statistiques révèlent qu’elles ne représentent que 16% de leurs relations de commerce extérieur comparativement aux 70% avec l’Europe et l’Asie ? De même, une Zone de libre-échange implique nécessairement la suppression des barrières douanières entre États membres. Et abaisser seulement ces barrières signifie, pour ces États, l’abandon d’une source financière souvent importante pour les recettes de l’État.
Enfin, la place importante qu’occupe le secteur informel africain qui représente dans certains pays comme l’Algérie jusqu’à 50% du PIB national, pourrait se renforcer si l’ensemble des partenaires de la Zone ne prenaient pas les mesures adéquates pour le combattre, à défaut de l’intégrer dans le secteur formel, producteur de richesses. Or, la porosité des frontières et la corruption alimentent ce secteur qui nourrit souvent une importante frange de la population pauvre. Dans ce contexte, il s’avère ardu de parler d’un système bancaire performant et d’un accès aisé au crédit en Afrique.
A ces préoccupations fondées s’ajoute le risque que le vaste marché créé par la Zone de libre-échange ne profite essentiellement qu’aux États membres les plus riches et dont la base économique est la plus solide comme l’Afrique du Sud ou le Nigeria ou encore aux multinationales occidentales bien implantées dans le continent et de longue date.
Rappelons aussi que la plupart des économies africaines sont extraverties, tournées le plus souvent vers les anciennes métropoles de la période coloniale et sont très dépendantes d’un nombre restreint de matières premières exportées, le plus souvent à l’état brut et dont les prix sont fluctuants et déterminés sur les marchés mondiaux en dehors de la volonté des États africains. De plus, l’infrastructure et les moyens de transport avaient vocation de servir l’industrie coloniale et non les besoins des autochtones. Ce à quoi s’ajoute la vétusté des voies de communication comme le chemin de fer et les routes qui remontent, dans certains cas, à l’époque coloniale. Alors que les nouvelles technologies de la communication ne sont, le plus souvent, que superficiellement utilisées et d’origine douteuse, sans ancrage local de conception ou de manufacture.
Par ailleurs, la dette extérieure africaine constitue un fardeau de taille dont certains pays africains n’arrivent pas toujours à se défaire. Tel a été le cas, par exemple, du Mozambique qui s’était retrouvé en 2017 en cessation de paiement. Le handicap de la dette extérieure demeure un facteur annihilant le plus souvent des efforts de développement de certains États économiquement vulnérables, même si, dans certains cas, le poids de la dette a été allégé par l’annulation de certains montants soit par des institutions internationales comme en 2005 lorsque le G8 avait décidé l’annulation de plus de 100 milliards de dollars de dette pour 14 pays africains, soit par des États le plus souvent occidentaux mais pas seulement. D’autres pays comme l’Algérie en 2012 ont annulé leurs créances africaines. Malgré cela, le niveau moyen de la dette de l’Afrique est passé de 25,20% du PIB en 2010 à 34,50% en 2015.
Enfin, si la majorité de la population africaine est jeune, elle a besoin d’être éduquée et professionnellement formée car le niveau actuel de qualification est le plus faible au monde, sans omettre de signaler le poids du chômage notamment des jeunes qualifiés qui constitue un sérieux obstacle à toute politique de croissance et constitue une source pour l’émigration clandestine.
Pour résumer ces défis, mentionnons l’observation d’Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, qui écrit qu’« il est impératif que les pays (africains) adoptent des politiques fiscales et des mesures structurelles appropriées pour renforcer la résilience économique, stimuler la productivité, accroître les investissements et promouvoir la diversification économique ». C’est dire combien la réalisation de la ZLECAf s’avère ardue, quoique pas impossible.
C’est certainement instruite de tous ces défis et nourrie de tous les espoirs véhiculés par le projet d’édification de la ZLECAf que l’Algérie a décidé d’y adhérer en décembre 2019.
Intervenant en juin 2019 lors d’une conférence-débat intitulée « La stratégie nationale d’exportation et le marché africain : perspectives de la ZLECAf », le directeur général du commerce extérieur au ministère du Commerce a déclaré notamment : « Nous sommes réunis avec des opérateurs algériens pour débattre de la ZLECAf et nous avons constaté qu’elle représente plus d’opportunités que de risques pour ces opérateurs .» Il y avait ajouté que cette Zone « constitue une importante contribution à la promotion des exportations hors hydrocarbures ». Et il conclut en soulignant que « la conquête du marché africain fait partie des objectifs de la stratégie nationale d’exportation ». Ainsi se définit la vision des autorités algériennes et qui pourrait se résumer en un leitmotiv qui serait « exporter, exporter, exporter ! ».
C’est une ambition légitime de tout État membre de la Zone sauf qu’il y a lieu de savoir d’abord quels produits ou services exporter, la destination, les conditions liées à l’exportation, les risques encourus et les gains escomptés… Avant d’y répondre, un bref « état des lieux » du commerce extérieur du pays, notamment avec le continent africain, s’impose.
Les données de l’Office national des statistiques et de la Direction générale des douanes nous apprennent que les hydrocarbures ont constitué en 2019 l’essentiel des exportations algériennes avec 92,80% du volume global, pour une valeur de 33,34 milliards de dollars contre 38,87 en 2018 (recul de 14,48%). Les exportations hors hydrocarbures que les autorités algériennes voudraient mettre en exergue à destination du continent africain, elles, restent bien modestes avec un montant de 2,58 milliards de dollars en 2019 contre 2,92 en 2918, soit une baisse de 11,80 %.
De leur côté, les importations restent plus élevées que les exportations avec un montant de 41,93 milliards de dollars en 2019, en baisse par rapport aux 46,33 milliards en 2018. Les biens d’équipements industriels vitaux pour l’industrie nationale viennent, avec 13,20 milliards, en tête des importations en 2019, suivis des biens alimentaires qui ont totalisé 8,50 milliards de dollars.
Le déficit de la balance commerciale qui était de 5,22 milliards de dollars en 2018 a atteint, en 2019, 6,11 milliards, soit une augmentation de 34%, selon les statistiques officielles.
Avec une telle configuration du commerce extérieur, quelles ambitions réalistes afficher envers la ZLECAf ?
Comparativement, lorsque la Commission des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA) révèle que les pays d’Afrique de l’Est devraient engranger un bénéfice entre 1,1 et 1,8 milliard de dollars grâce aux exportations des secteurs de produits alimentaires, des textiles et de l’industrie légère générées par le dynamisme des petites et des moyennes entreprises de la région qui éprouvent des difficultés à l’international mais qui trouveront aisément « leurs comptes » à travers les chaînes de valeur régionales que créera la Zone africaine de libre-échange, il s’agit là de faits très probables de la part d’une instance aussi sérieuse que crédible comme la CEA. Mais y a-t-il de pareilles perspectives pour notre industrie nationale ? Aucune étude sérieuse ne le corrobore, malheureusement.
Sans vouloir diminuer en quoique ce soit de la bonne volonté de nos dirigeants ni du dynamisme managérial de nos entrepreneurs, il n’en demeure pas moins que l’impression qui prévaut est que le continent africain est libre de toute concurrence africaine et étrangère et qu’il suffit de vouloir pour pouvoir. L’on oublie aussi qu’adhérer à une Zone de libre-échange implique autant la liberté d’exporter que l’obligation d’ouvrir son marché national à la concurrence des produits en provenance des autres pays membres. Or, lorsqu’on s’intéresse aux exportations algériennes à destination du continent africain on constate que pas moins de 87% sont constituées d’hydrocarbures ou de produits manufacturés dérivés des hydrocarbures. D’autre part, est-ce que notre pays est disposé à permettre l’accès libre du marché national aux produits « made in Africa » alors que les négociations sur le taux d’intégration, la propriété intellectuelle (brevets notamment) et le certificat d’origine des produits n’ont toujours pas abouti ?
Vestige de la période coloniale ou simple conséquence d’une proximité géographique, rappelons que l’Union européenne reste le premier partenaire commercial de l’Algérie avec 55% de nos importations et 50% de nos exportations, constituées, pour l’essentiel, évidemment, d’hydrocarbures dont les prix sont aussi volatiles qu’essentiels pour l’économie nationale. Alors que 3 des 4 premiers clients sont des pays membres de l’UE (Italie, France et Espagne avec près de 40% pour les 3) suivis des Etats-Unis, nos quatre principaux fournisseurs, après la Chine (18%), font partie de l’UE. Aucun pays africain, y compris d’Afrique du Nord, ne figure dans le lot des 5 premiers partenaires commerciaux de l’Algérie. C’est la réalité dont doivent tenir compte nos dirigeants tout comme nos capitaines d’industrie publics ou privés, peu importe.
Les difficultés que rencontre notre pays à adhérer à l’OMC et à mettre en œuvre toutes les dispositions de l’accord d’association avec l’Union européenne (pour lequel le démantèlement tarifaire progressif a coûté au pays, entre 2010 et 2017, un manque à gagner évalué à 8,5 milliards de dollars) et de l’accord relatif à la Grande-Zone de libre-échange arabe dont les conséquences sont inconnues, témoignent de la fragilité et de la vulnérabilité structurelles de notre économie nationale. Alors que la manne des hydrocarbures ne cesse de décroître et que les réserves de change fondent à vue d’œil, doit-on encore rappeler qu’en 2018, le Forum économique mondial (WEF) avait classé l’Algérie à la 92e place sur 140 pays s’agissant de la compétitivité économique mondiale ? Et faut-il ajouter que le rapport annuel du climat des affaires ou « Doing Business » de la Banque mondiale pour 2019, paru le 30 octobre 2018, classe notre pays à la 157e place sur 190 pays (156e place en 2017, soit stagnation) pour se convaincre qu’adhérer à la ZLECAf est beaucoup plus un défi pour l’économie nationale qu’une panacée pour sortir de l’ornière des hydrocarbures ?
Sur la base d’une évaluation objective des potentialités et des faiblesses de notre économie, les décideurs politiques et les opérateurs économiques devraient pouvoir convenir d’une stratégie à adopter pour que l’adhésion à la ZLECAf profite plus qu’elle ne coûte à l’économie nationale. L’objectif principal devrait être la satisfaction, par la production nationale, des besoins du marché national d’abord pour diminuer de la pression des importations. Le partenariat public-privé doit être ouvert au capital étranger, notamment africain. Les projets relatifs à la Transsaharienne, la dorsale à fibre optique et le gazoduc saharien relancés en partenariat avec les pays voisins et étrangers.
Le produit algérien destiné à l’exportation doit être conforme aux normes internationales de qualité, d’emballage, de conservation… pour être compétitif sur le marché international. L’État doit accompagner et encourager l’exportateur par des mesures incitatives et d’orientation-formation (ateliers, séminaires..), sans se substituer à lui. L’État est le régulateur de la politique d’exportation alors que l’acte d’exporter doit être du fait de l’opérateur lui-même. Les autorités devraient éviter de recourir au miroir aux alouettes et tenir un discours franc tant vis-à-vis des opérateurs nationaux impliqués dans le processus d’exportation que de l’opinion publique.
Enfin, il faut prendre en considération que le marché africain pourrait s’avérer parfois plus difficile à conquérir que le marché européen, par exemple, en raison des obstacles et risques inhérents au niveau de développement et d’organisation parfois très modeste des économies africaines.
Ce survol des perspectives et des difficultés relatives à la mise en œuvre de la ZLECAf peut paraître décourageant pour quiconque voudrait s’investir dans ce projet. L’on peut même être amené à penser que l’Afrique se donne, une nouvelle fois, un rendez-vous avec un bel avenir qu’elle ne pourra pas honorer. L’admettre, c’est céder sans combattre à un déterminisme que la jeunesse africaine n’est pas disposée à accepter. Il s’agit là d’un défi existentiel qui ne peut plus être relevé par le discours des aînés qui se contentait de lyrisme sur le panafricanisme, la négritude et un passé à jamais révolu. La jeunesse africaine a besoin de prendre son destin à deux mains, munie de son savoir et de sa volonté de bâtir une Afrique nouvelle, technologiquement bronchée et tournée résolument vers l’avenir.
M. Z.
(*) Ancien diplomate.

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