Lavrov affirme qu’il n’y aura pas de stabilité régionale sans la Russie

MUNICH (Allemagne), (Xinhua) — Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé samedi qu’il n’y aura pas de stabilité régionale si les parties excluent la Russie et imposent leur propre volonté.

M. Lavrov a fait cette déclaration lors d’un discours prononcé à l’occasion de la Conférence sur la sécurité à Munich, au cours de laquelle des dirigeants mondiaux se sont réunis pour discuter des principaux problèmes de sécurité dans le monde.

M. Lavrov a dit que le monde se trouve à un moment où « l’ancienne crise s’aggrave et une nouvelle crise émerge » et que la participation de la Russie est essentielle pour maintenir la stabilité dans certaines régions sous tension, ajoutant que certaines initiatives visant à résoudre la crise en matière de sécurité étaient « orientées par l’OTAN ».

« Nous ne pouvons pas renforcer notre sécurité aux dépens des autres », a dit M. Lavrov.

La déclaration du ministre des Affaires étrangères russe est intervenue environ une demi-heure après le discours du vice-président américain Mike Pence, qui avait appelé les membres de l’OTAN à rester engagés et forts pour contrer ce qu’il a appelé la menace russe.

De son côté, M. Lavrov a qualifié d' »absurde » le bras de fer entre l’Europe et la Russie, affirmant que l’Europe avait subi d’énormes pertes à cause des sanctions contre la Russie.

La Russie est intéressée par une Union européenne forte, indépendante et ouverte, « peu importe ce que les nombreuses spéculations peuvent dire », a-t-il conclu

Sergueï Lavrov à Munich : «Les Européens se sont fait entraîner dans une impasse avec la Russie»

Participant à la conférence de Munich pour la sécurité, le chef de la diplomatie russe a déploré l’influence de Washington sur certains choix européens, regrettant «une impasse avec la Russie» dans laquelle les Européens se seraient laissé entraîner.

«Une Europe unifiée n’a toujours pas été construite», a déclaré le 16 février le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors de l’intervention qu’il a tenue durant la conférence de Munich – forum annuel consacré aux questions de sécurité internationale. Le ministre russe des affaires étrangères a estimé que l’Europe se contentait à la place de «jouer les suiveurs» derrière Washington et sa politique atlantiste.

Le Capitole des Etats-Unis à Washington, où siège le Congrès.


Lire aussi : «Une politique qui frise le racket» : Moscou s’insurge contre un projet de sanctions américaines

«Pendant que les Européens se sont fait entraîner dans une impasse avec la Russie, qui a coûté des milliards à cause de la prise de sanctions [antirusses] qui leur a été imposée outre-Atlantique, le monde a continué de changer», a analysé Sergueï Lavrov, faisant référence aux sanctions occidentales prises contre la Russie dans le cadre du dossier criméen de 2014.

La maison européenne a besoin d’une rénovation majeure

Pour se relever, «la maison européenne a besoin d’une rénovation majeure», a poursuivi celui qui dirige la diplomatie russe depuis 2004. Selon lui, «l’équilibre des pouvoirs est en train de changer, principalement en raison de la montée en puissance de l’Asie-Pacifique». Malgré ce qu’il a pointé comme étant une spéculation généralisée, il a affirmé que la Russie ne cherchait pas à saper l’Union européenne (UE), expliquant au contraire la préférer «forte, indépendante, ouverte».

Sergueï Lavrov a également considéré que la lutte de l’UE pour son indépendance en termes de défense, sous la forme d’une armée européenne, correspondait à «un développement naturel et positif pour le renforcement d’un monde multipolaire».

La chancelière allemande préconise la coopération et le multilatéralisme à Munich

MUNICH, 16 février (Xinhua) — La chancelière allemande, Angela Merkel, a mis en garde samedi l’effondrement de la structure politique mondiale, en préconisant le multilatéralisme et la coopération pour régler les défis mondiaux.


(Xinhua/Ye Pingfan)

Lors d’un discours prononcé à la conférence de sécurité de Munich, Mme Merkel a déclaré que la structure politique internationale établie après la Seconde Guerre mondiale ne pourrait pas être brisée mais devrait être réformée de manière multilatérale.

« Nous avons tiré une leçon de la Seconde Guerre mondiale, bien que les discussions multilatérales internationales puissent être lentes ou ardues, je crois qu’il vaut mieux se mettre à penser pour les autres, regarder au-delà des bornes et essayer de créer des situations gagnant-gagnant, que résoudre ces problèmes tout seul », a-t-elle déclaré.

« Le multilatéralisme pourrait être compliqué, mais il est mieux que de rester seul à la maison », a ajouté Mme Merkel à la fin de son discours

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *