Lecoq salue l’inclusion de la question sahraouie dans les plénières de l’Assemblée nationale française

           PARIS – Le député français, Jean-Paul Lecoq, a déclaré que l’inclusion de la question sahraouie dans les travaux des séances plénières de l’Assemblée nationale pour examiner la politique du gouvernement français vis-à-vis du conflit du Sahara occidental est « un pas très important, voire excellent ».

S’exprimant jeudi à l’issue d’une séance publique à l’Assemblée nationale française sous le thème: « Bilan des actions de la France pour faire respecter le droit international, le cas du Sahara occidental », Lecoq, de la gauche démocratique républicaine, a salué « un pas très important, voir excellent ».

Il a considéré le fait de discuter du Sahara occidental avec un représentant du Front Polisario et son avocat devant les tribunaux européens, un militant des droits de l’homme et avec le gouvernement français est « très important pour les élus actuels et aussi pour ceux qui rejoindront le Parlement français à l’avenir ».

Tout en se félicitant du travail de solidarité mené en France en faveur de la cause sahraouie et du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, M. Lecoq a affirmé que « la séance a été l’occasion pour écouter la position du gouvernement français à la lumière des questions soulevées et des informations présentées par le représentant du Front Polisario, Oubi Buchraya Bachir, et ceux qui l’accompagnaient », notant dans le même contexte que cette discussion a permis aux députés de « lever les équivoques » liées sur la position de Paris concernant la question de la décolonisation du Sahara occidental.

Par la même, il a émis le souhait que « le gouvernement français révise sa position sur cette question, et adopte une attitude favorable à une paix durable et la mise en œuvre de l’accord conclu par les deux parties au conflit (le Front Polisario et le Maroc), à même de parvenir à une solution pacifique finale fondée sur la légitimité et le droit international ».

Le député français a soutenu en outre que « l’Etat français demeure tenu de contribuer à la recherche d’une solution à ce conflit et à l’instauration de la paix, au développement et à l’établissement de bonnes relations avec le Maghreb ».

Sur sa page Facebook, Lecoq a également écrit: « Nous avons réussi à imposer un débat de deux heures au gouvernement (français) sur le Sahara occidental. Le groupe des députés communistes a réussi à faire entrer par la fenêtre le tabou français sur le Sahara occidental que les autorités françaises ont toujours refusé de faire entrer par la porte ».

« Cette séance a été l’occasion d’obliger un ministre à s’exprimer une dizaine de minutes sur ce sujet, ce qui n’était pas arrivé depuis très longtemps », s’est-il réjoui.


                 Sahara occidental: la France doit « reconsidérer » son soutien à l’occupant marocain

Sahara occidental: la France doit "reconsidérer" son soutien à l'occupant marocain

    PARIS – La France doit « reconsidérer » sa politique de soutien à l’occupation illégale marocaine au Sahara occidental et inscrire, lors de sa présidence de l’Union européenne (UE) le prochain semestre, la démarche européenne dans la recherche « sérieuse et sincère » d’une solution juste et pacifique au conflit sahraoui, a déclaré mercredi le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati.

« La France, qui présidera l’UE ce prochain semestre, doit à notre humble avis reconsidérer sa politique de soutien à l’occupation illégale marocaine, désastreuse et préjudiciable pour la région du Maghreb et pour les relations de coopération et d’amitié avec celle-ci », a déclaré Mohamed Sidati lors d’une réunion officielle du Groupe d’études sur le Sahara occidental, tenue à l’Assemblée nationale française (Parlement).

« Il incombe à la France, à la faveur de cette présidence de l’UE, d’inscrire la démarche européenne dans la recherche sérieuse et sincère d’une solution juste et pacifique au problème du Sahara occidental, conforme au droit international », a souligné le diplomate sahraoui devant le Groupe d’études, présidé par le député Jean-Paul Lecoq.

Au cours de cette réunion consacrée aux développements récents de la situation au Sahara occidental et dans la région et au rôle de la France dans le conflit sahraoui, Mohamed Sidati a tenu à exprimer son « infinie gratitude » à M. Lecoq.

« Jean-Paul Lecoq s’est déployé sans compter à la tête du Groupe d’études sur le Sahara occidental pour donner un maximum de visibilité à une question de décolonisation limpide dont le parachèvement est toujours contrarié par le Royaume du Maroc », a-t-il dit dans ce contexte.

Et de poursuivre dans le même sens : le Maroc, qui occupe illégalement le territoire et fait subir répression et violences au peuple sahraoui, « est malheureusement soutenu par la France, et nous ne dirons jamais assez que n’eût été le rôle de l’Etat français, le conflit au Sahara occidental aurait cessé d’exister depuis longtemps ».

 

L’intrusion d’Israël plongera la région dans l’incertitude

 

« Aujourd’hui, nous sommes en guerre ouverte, depuis la violation par les forces d’occupation marocaines du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020. Guerre de plus en plus intense, où le Maroc ne lésine sur aucun moyen pour briser la résistance du peuple sahraoui », a encore souligné le membre du secrétariat national et représentant du Front Polisario en France.

Selon Sidati, l’occupant marocain « a recourt en cela à des moyens technologiques sophistiqués, appelant à la rescousse des experts qui appartiennent à des entités étrangères ».

« Faisant feu de tout bois, le Maroc cible et vise désormais dans la région des populations civiles, qu’elles soient sahraouies, mauritaniennes ou algériennes, levant d’un cran l’escalade, la menace. Ainsi, l’intrusion d’un Etat comme Israël dans la région ne fera que sécréter la déstabilisation, l’insécurité, et entretenir la confrontation et l’incertitude », a mis en garde le responsable sahraoui.


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Et pour asseoir son occupation, « le Maroc fait régner la terreur et une répression inouïe à l’endroit des populations civiles sahraouies sans défense », a ajouté Sidati, citant le cas de la militante des droits de l’Homme Sultana Khaya et de sa famille.

« Le Maroc agit dans l’impunité. L’ONU, supposée garantir le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination et avant tout protéger les populations sahraouies vulnérables, en danger, demeure malheureusement muette », a-t-il aussi déploré avant d’enchaîner: « Tout ceci laisse peu d’espoir dans la résolution pacifique d’un problème qui reste éminemment un problème de décolonisation ».

Par ailleurs, le diplomate sahraoui a évoqué l’adoption par le Conseil de sécurité, le 29 octobre 2021, d’une résolution prorogeant le mandat de la mission des Nations unies pour le référendum sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental (MINURSO).

Il dira à ce sujet qu’il s’agit d’une résolution « édulcorée, qui évacue l’exigence d’inclure la protection et le suivi des droits de l’homme au Sahara occidental, réduit davantage la mission de la MINURSO, et complique la tâche de Staffan de Mistura », l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU.

Pour Sidati, la MINURSO « ne peut et ne doit en aucun cas s’écarter de sa mission originelle, qui consiste en la mise en œuvre du droit inaliénable à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

S’agissant du pourvoi du Conseil de l’UE contre les arrêts du Tribunal européen ayant annulé les accords commerciaux UE/Maroc qui incluaient illégalement la partie du Sahara occidental sous occupation marocaine, Mohamed Sidati estime qu’une telle démarche « est sans aucun doute à l’instigation du Maroc, mais aussi de l’Espagne et de la France, qui veulent que continue le pillage, il n’y a pas d’autre mot, des ressources naturelles du peuple sahraoui ».

« Des pays européens et leurs représentants au Conseil montrent ainsi le peu de cas qu’ils font des décisions de leur propre justice. Et, encouragent le Maroc dans son entreprise coloniale, ils prolongent l’injustice vis-à-vis du peuple sahraoui », a-t-il regretté.


                 Foreign Policy : «Nasser Bourita est un bureaucrate au curriculum vitae maigre»

Par Kamel M. – «Historiquement et en raison de sa situation géographique, l’une des forces du Maroc a toujours été sa capacité à naviguer dans les courants fluctuants de la diplomatie internationale. Au milieu des tensions avec ses alliés et de l’agression croissante avec ses ennemis, y compris l’escalade de la violence avec l’Algérie et le Front Polisario, le Maroc court le risque de sombrer dans l’isolement et l’hostilité. Avec son approche agressive de la diplomatie, le Maroc fait très peu pour éloigner la région d’un avenir sombre de conflits et d’instabilité», lit-on dans une analyse de Foreign Policy.

Le magazine américain édité par The Washington Post rappelle, à ce propos, que «les Etats-Unis ne sont pas le seul pays avec lequel le Maroc a subi des pertes diplomatiques récentes». «Depuis un an, les gros titres brossent un tableau inquiétant d’une diplomatie marocaine en déclin. Cela a laissé le pays relativement isolé, même parmi ses alliés traditionnels», souligne l’auteure de l’article, qui précise que «le fil conducteur de tous ces conflits a été la détérioration du corps diplomatique autrefois dynamique du Maroc à la suite de la nomination de Nasser Bourita, un jeune bureaucrate au curriculum vitae relativement maigre, au poste de ministre des Affaires étrangères du Maroc en 2017». «Au cours de son mandat, le Maroc n’a jamais été aussi éloigné de ses voisins et alliés», insiste Foreign Policy, selon lequel «il existe un consensus général parmi les diplomates anciens et actuels que l’état de la diplomatie marocaine a atteint son point le plus bas depuis l’indépendance».

«Désormais, les intérêts marocains risquent de perdre le soutien de leur allié le plus ancien et le plus puissant : les Etats-Unis», précise le magazine, qui rappelle que le Sénat américain a introduit des «changements importants» dans les conditions liées aux crédits dédiés au régime de Rabat, lesquelles ne considèrent pas les territoires sahraouis libérés comme faisant partie du Maroc. «En outre, le National Defense Authorization Act, qui couvre les crédits destinés à l’armée américaine, limite l’utilisation des fonds pour tout exercice militaire avec le Maroc», poursuit Foreign Policy qui n’exclut pas la mise à l’écart de l’armée marocaine des exercices militaires annuels de l’African Lion, «le plus grand exercice du Commandement américain pour l’Afrique».

«La reconnaissance par Trump de la souveraineté marocaine sape dangereusement des décennies de politique américaine soigneusement élaborée», déplore le magazine américain, qui reprend les propos Christopher Ross, qui affirmait récemment que «le Maroc agit en toute impunité», en estimant que le régime monarchique de Rabat «est la principale raison pour laquelle aucun progrès n’a été réalisé» dans le dossier sahraoui. Sur le plan interne, le bilan de Foreign Policy est sans appel. Selon le média spécialisé, les perspectives au Maroc «sont encore plus sombres lorsqu’elles sont placées aux côtés d’indicateurs nationaux récents» qui révèlent un taux de chômage «qui a atteint son plus haut niveau depuis 2001», des droits de l’Homme et une liberté d’expression qui «se détériorent».

K. M.


 

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