Les poisons dans la coupe du monde

 

La Coupe du Monde FIFA 2022 au Qatar cache une tragique réalité sur laquelle le courant dominant politico-médiatique a fait tomber une chape de silence. Avant tout le fait que ce soit cet émirat du Golfe qui ait été choisi par la FIFA pour organiser la World Cup 2022. La FIFA, la fédération internationale de foot-ball, est profondément corrompue, au point que ses hauts administrateurs ont été arrêtés pour fraudes, racket et recyclage d’argent. Il n’y a donc pas à s’étonner que la FIFA, alors qu’elle a choisi le Qatar, a expulsé la Russie du Mondial. La Coupe du Monde 2022 est la plus couteuse de l’histoire : le Qatar y a dépensé 220 milliards de dollars (par rapport aux 4 milliards dépensés par l’Allemagne pour organiser les Mondiaux de 2006).

Le Qatar -émirat de 3 millions d’habitants -dont la force travail est constituée à 95% par 2 millions d’immigrés- pour construire les stades et les infrastructures de la Coupe du Monde s’est servi de travailleurs immigrés recrutés au Népal, Bangladesh et autres pays asiatiques. Attirés par de fausses promesses, une fois au Qatar ils ont été soumis à une exploitation de type esclavagiste. Leur passeport a été séquestré pour empêcher qu’ils puissent quitter le pays. Ils ont été contraints à des horaires de travail massacrants, dans des conditions dangereuses, avec des températures de 40-50 degrés, pour des payes très inférieures à celles promises. Ils ont été obligés de vivre dans des taudis avec des conditions d”hygiène désastreuses. Les preuves existent qu’environ 15 mille d’entre eux sont morts, leur décès étant attribué officiellement à des “causes naturelles”. Aux familles a été par conséquent refusé toute indemnisation.

Tout cela est ignoré par la “communauté internationale” parce que le Qatar, pays qui viole les plus élémentaires droits humains, a été nommé par le président Biden “Plus grand Allié Non-OTAN des Etats-Unis”. La base aérienne de Al Udeid au Qatar est la plus grande base militaire étasunienne au Moyen-Orient. Y sont, entre autres, déployés des bombardiers stratégiques d’attaque nucléaire. L’Italie, qui a envoyé plus de 600 militaires surveiller les stades où se déroule la Coupe du Monde, a d’importanTs accords militaires avec le Qatar, à qui elle fournit des hélicoptères de guerre et autres armements.

Manlio Dinucci


Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo Pangea de la chaine TV italienne Byoblu, vendredi 25 novembre 2022 à 20h30

https://www.byoblu.com/2022/11/25/i-veleni-nella-coppa-del-mondo-grandangolo-pangea/     Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio


Articles Par :Manlio Dinucci

A propos :

Manlio Dinucci est géographe et journaliste. Il a une chronique hebdomadaire “L’art de la guerre” au quotidien italien il manifesto. Parmi ses derniers livres: Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013; Geolaboratorio, Ed. Zanichelli 2014;Se dici guerra…, Ed. Kappa Vu 2014.


   Qatar 2022 : une Coupe du monde de football au cœur de polémiques (ENTRETIEN)

https://www.youtube.com/watch?v=y0Ojd2KmNYc

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«C’est une Coupe du monde très paradoxale», débute-t-il son intervention, en expliquant que la Russie a été exclue pour «des raisons politiques» alors même que la Fifa, «après la Seconde Guerre mondiale», invitait à ne pas «faire l’amalgame entre la politique et le sport». Chérif Amir a également affirmé que le choix du Qatar pour l’organisation du Mondial ou les décisions qatariennes de ne pas vendre d’alcool aux abords du stade et tous les principes défendus par Doha «vont à l’envers» de ceux prônés par l’Occident, cela participant à la polémique autour de la compétition. Chérif Amir souligne que, lors du choix du Qatar en 2010, il y avait «un accord international». Or, considère-t-il, les «règlements de compte» se font actuellement sur le terrain, à l’image des joueurs allemands qui ont mis une main devant leur bouche sur la photo d’avant-match, mimant un bâillon contre l’interdiction de porter un brassard multicolore indiquant «One Love».


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