“La liberté de ne pas obéir est une chance considérable”, Didier Raoult, microbiologiste et infectiologue

    L’Entretien essentiel – Le professeur Didier Raoult nous fait l’honneur d’un Entretien essentiel exceptionnel, à l’occasion de la publication de son “Autobiographie”, aux éditions Michel Lafon.

Signe des temps, le microbiologiste et infectiologue a présenté son ouvrage sur le réseau social Twitter, où il compte près d’un million d’abonnés.

Pour l’occasion, Didier Raoult cite la philosophe américaine d’origine russe Ayn Rand :  « Vous pouvez ignorer la réalité, mais vous ne pouvez pas ignorer les conséquences d’ignorer la réalité ».

Quelle est la réalité ? Dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire, elle n’est pas celle du politique et de son narratif. Cette réalité, celle du story-telling et de l’instant, le professeur Raoult ne s’en est jamais préoccupé.

Il claque la porte du conseil scientifique au début de la crise sanitaire. Il défie les autorités sanitaires (et une ministre), lorsqu’il leur démontre la possibilité de mettre rapidement en place, avec ses équipes et les moyens du bord, un système de testing à grande échelle. Il accueille au sein de l’IHU Méditerranée les malades de tous horizons au lieu de les laisser seuls, confinés, sans solution et dans la peur.

Dans l’urgence, il élabore un protocole de soin, en recourant notamment au repositionnement thérapeutique de molécules bien connues et libres de tout brevet. Et ce n’est aucunement à cause de ce fait d’armes dans la guerre contre la Covid que Raoult recevra un blâme de la part du Conseil National de l’Ordre des Médecins.

Selon l’Ordre, le professeur aurait été peu confraternel dans ses déclarations à l’encontre de certains de ses chers collègues…

Un comportement sans concession qui trouve ses racines dans sa jeunesse, au lycée : “Il y avait des contraintes que je ne comprenais absolument pas. (…) Je ne supportais pas les contraintes imbéciles. Nous n’étions pas tous à la même vitesse” (voir le premier podcast de France-Soir : « Durant ma jeunesse, je ne supportais pas les contraintes imbéciles », Didier Raoult présente son « Autobiographie »).

À l’âge adulte, les choses sont peut-être “plus faciles” pour Didier Raoult, mais certaines lenteurs et contraintes demeurent : face à l’événement, celui d’une pandémie, et face à l’histoire qui pousse les hommes à agir, il y a ceux qui sont forcés d’obéir et il a ceux qui peuvent être libres et choisissent d’exercer leur liberté.

Liberté de soigner, par exemple.

Dans cet entretien, Raoult dresse un bilan de la gestion de la crise sanitaire à l’échelle de l’Occident. Et notamment, en France, des affirmations et des choix d’Olivier Véran, ancien ministre de la Santé, face au Sars-CoV-2.

De fait, la sphère politique n’a pas du toujours rester à sa place, et à l’heure d’évaluer son action, le bilan est plus que discutable. D’autres voies ont été choisies, avec davantage de réussite.

Le professeur Raoult cite par exemple les réalisations plus mesurées et efficaces, dans leur ensemble, des pays nordiques face aux épidémies de Covid.

Ces derniers ont su reconnaître leurs erreurs et s’améliorer au fur et à mesure de l’enrichissement de la connaissance scientifique. D’autres pays sont restés figés, ou soumis à l’impulsivité des décideurs.

L’infectiologue évoque par ailleurs l’état inquiétant de la recherche scientifique, pointe la dégradation des systèmes d’évaluation et de contrôle de celle-ci, mais aussi la mainmise d’intérêt industriels et financiers particulièrement voraces.

Enfin, Didier Raoult se satisfait du récent avis favorable de la Haute Autorité de Santé (HAS) concernant la réintégration de soignants suspendus du fait de leur refus la vaccination anti-Covid-19.


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