L’Inde ébranlée par les violences intercommunautaires à Delhi

L’Inde était ébranlée jeudi par les violences intercommunautaires qui ont fait 38 morts à New Delhi, dans un contexte de polarisation croissante du géant d’Asie du Sud gouverné par les nationalistes hindous du Premier ministre Narendra Modi.

Une voiture et des magasins incendiés dans une rue, le 27 février 2020 après des violences intercommunautaires à New Delhi

Des émeutiers armés de pierres, de sabres et parfois de pistolets ont semé le chaos et la terreur depuis dimanche dans des faubourgs populaires du nord-est de la capitale, éloignés d’une dizaine de kilomètres du centre. Des heurts autour d’une loi controversée sur la citoyenneté ont dégénéré en affrontements communautaires entre hindous et musulmans.

Quelques incidents isolés se sont produits dans la nuit de mercredi à jeudi dans la mégapole, mais aucune nouvelle flambée majeure n’est survenue. Les autorités ont déployé en nombre mercredi des policiers et paramilitaires en tenues antiémeute.

Sunil Kumar, directeur du principal hôpital de la zone, a indiqué à l’AFP avoir recensé 34 morts, tous tués par balles, dans son établissement. Un autre hôpital a, lui, fait état de trois décès. Un troisième établissement hospitalier a fait état d’un mort.

Plus de 200 personnes ont aussi été blessées, beaucoup par balles. La police a interpellé 500 personnes et commencé à organiser des réunions dans la mégapole pour “améliorer l’harmonie intercommunautaire”.

Cette flambée de violences intercommunautaires est la pire à frapper la capitale depuis les massacres de Sikhs en 1984 en représailles à l’assassinat d’Indira Gandhi.

Selon une liste de personnes décédées dans le principal hôpital, que l’AFP a consultée, les victimes semblaient à peu près autant hindoues que musulmanes, à en juger d’après leur nom.

Lors de multiples incidents, des groupes armés hindous s’en sont pris à des lieux et à des personnes identifiés comme musulmans, au cri du slogan religieux “Jai Shri Ram” (“Loué soit le dieu Ram”).

Plusieurs mosquées ont été brûlées dans la zone. Un drapeau hindou, représentant le dieu-singe Hanuman, a été hissé sur le minaret d’une mosquée mise à sac, ont constaté des journalistes de l’AFP.


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