Maroc / La déliquescence du Makhzen

   Quand on mise tout sur sa personnalité, celle-ci peut occuper tellement d’espace qu’elle finit par porter ombrage aux faits.

Dire que le Maroc s’est détourné de la cause palestinienne est un euphémisme. Malheureusement, il n’est pas le seul état arabe à troquer la cause palestinienne contre de pseudo dividendes. Président d’honneur du Comité El Qods, le roi n’a pas hésité, une seconde, à trahir la cause palestinienne et à soutenir l’entité sioniste. Une trahison qui risque de mettre en danger la stabilité de toute une région. Et dire que le Makhzen a toujours clamé que sa position envers le peuple palestinien est fondée «sur une conviction et une foi inébranlables que partagent unanimement les Marocains». Quel crédit donner aux slogans et aux sentiments contredits par es faits. Mercredi, plusieurs villes marocaines ont manifesté contre la normalisation avec l’entité sioniste. Pour les manifestants, le Maroc n’aurait pas dû rétablir ses relations avec Israël tant que les Palestiniens n’ont pas obtenu gain de cause.

En effet, la décision de normalisation actée en décembre 2020 n’avait pas fait l’unanimité au sein de la société civile marocaine. Une normalisation dictée par une ambition démesurée de faire de l’ombre à l’Algérie. Sinon, pourquoi le Makhzen se démènerait-il pour imposer Israël comme Etat observateur à l’Union africaine? En normalisant ses relations avec l’entité sioniste, le Makhzen croit-il réellement gagner en puissance et faire peur à ses voisins? Il avait, d’ailleurs, tenté de le faire en offrant au ministre israélien son territoire comme une «franchise diplomatique» afin de s’attaquer à l’Algérie, oubliant qu’il lui en faut beaucoup plus pour faire cligner des yeux le pays d’un million et demi de martyrs. La réalité est que le roi n’a rien compris. Il s’accroche à l’illusion que le régime sioniste est à ses côtés et que fort de son soutien aux plans du renseignement, l’armement, l’infiltration ou même la déstabilisation, il va remporter haut la main la bataille du leadership dans la région et asseoir définitivement sa mainmise sur le Sahara occidental. Or, le Makhzen subit l’effet boomerang. Son explosion est une question de temps. Les dernières manifestations de mercredi en sont la meilleure preuve, d’autant que la protestation collective gagne le royaume marocain, révélant la gravité des inégalités sociales engendrées par un régime autoritaire qui accapare les richesses du pays, tout en prétendant oeuvrer pour son développement. Des manifestations pacifiques contre la pauvreté et la détérioration des conditions de vie, réprimées par la violence. Depuis plusieurs semaines déjà, les protestataires dénoncent l’imposition du pass vaccinal (lié à la Covid-19) mais aussi la cherté de la vie.

L’aggravation de la crise socio-économique au Maroc va certainement attiser la protestation sociale. Des voix font entendre les leurs auprès des décideurs, qui semblent «en déphasage total avec la réalité». Les sit-in s’enchaînent, rappelant aux gouvernants que le mécontentement des populations est devenu insupportable. Au lieu de calmer les esprits et annoncer des perspectives positives et optimistes, le Makhzen s’enferme pour mieux réprimer. D’ailleurs, le Maroc a prolongé, hier, jusqu’à fin janvier la fermeture de ses frontières aériennes. Le voisin de l’Ouest a même mis fin au dispositif visant à rapatrier ses ressortissants bloqués à l’étranger. Des décisions prises sous prétexte de la propagation rapide du nouveau variant Omicron. Est-ce réellement la vraie raison?


           Le makhzen :

         Une longue histoire de trahisons

Acculé, pris de panique face à ce ras-le-bol populaire, le Makhzen a multiplié les faux pas et les gestes de diversion. Il a cru bon d’instrumentaliser à nouveau la question du Sahara, comme l’avait fait son père en 1975 avec sa marche verte pour occuper ce territoire colonisé par l’Espagne, espérant ainsi mobiliser l’opinion publique en faveur d’un trône contesté.

En normalisant ses relations avec l’entité israélienne, le régime monarchique marocain ne fait que rendre public ce qui se tramait, depuis très longtemps, dans l’ombre. La longue histoire de trahisons et de compromissions du trône, bien avant l’affaire du Sahara, n’est plus qu’un secret dePolichinelle.
À peine l’Algérie indépendante, Hassan II, lance ses troupes pour occuper une grande partie du territoire algérien. Le parti de l’Istiqlal, proche du Makhzen et de ses visées expansionnistes, republie en mars 1963, soit quelques mois avant le déclenchement de la guerre des sables le 25 septembre de la même année, une carte du «Grand Maroc» comprenant rien moins qu’un tiers du Sahara algérien, le Sahara occidental, la Mauritanie et une partie du Mali! Face à la mobilisation populaire en Algérie, et la solidarité de toute l’Afrique et le Monde arabe contre cette agression caractérisée, le Makhzen dut battre en retraite. Il escomptait un soutien de ses «alliés», en l’occurrence les États-Unis et de la France, un soutien qui n’arrivera jamais.
Le grand militant tiers-mondiste et panafricaniste marocain, El Mehdi Ben Barka, dénonce clairement, sur les ondes de Radio Le Caire la «guerre d’agression» et la «trahison» du Maroc qui, au nom du «Grand Maroc», venait de porter un coup mortel au rêve du «Grand Maghreb». Il sera enlevé en 1965, à Paris, avec l’aide des services français et du – déjà! – Mossad, et liquidé avec les
ordres directs de Hassan II.
Bien avant cette guerre contre l’Algérie, des soupçons circulaient sur la complicité de Hassan II, qui n’était alors que prince héritier, dans le détournement par l’armée française, le 22 octobre 1956, de l’avion marocain transportant les chefs historiques du FLN algérien. C’est en tout cas ce que le confident de Nasser, Mohammad Hassanayn Haykal, avait révélé peu avant sa mort.
La même année 1965,
Hassan II a franchi un pas supplémentaire dans la voie de la trahison. À l’occasion de la tenue à Casablanca d’un important sommet arabe censé élaborer une stratégie de confrontation contre Israël, il laisse les agents du Mossad infiltrer le siège du sommet et enregistrer toutes les délibérations. Selon l’ancien confident de Nasser, Mohammad Hassanayn Haykal, l’importance de cette réunion, qui avait précédé de 21 mois l’agression israélienne de juin 1967, découlait du fait qu’elle avait eu lieu en présence des ministres arabes de la Défense et des commandants de leurs armées et services de sécurité, au cours desquels des informations détaillées ont été délivrées sur les capacités de défense de chaque pays. Cela a été récemment confirmé par le général israélien Shlomo Gazit, ancien chef des renseignements militaires, qui avait confié au journal israélien Yediot Aharanot que, grâce au roi du Maroc, «le Mossad a écouté les préparatifs des États arabes pour la guerre des Six-Jours»!


Le précédent mauritanien
Prétendant être solidaire de la cause palestinienne, le Makhzen n’avait cessé de la poignarder dans le dos. En juillet 1986, le roi du Maroc reçoit à dîner à Ifrane le Premier ministre israélien Shimon Pérès. Sans contrepartie pour les Palestiniens qui traversaient à l’époque l’un des plus durs combats de leur histoire. À l’époque, même la France, où une certaine politique gaulliste concernant le Monde arabe persistait, avait accueilli avec scepticisme cette initiative gratuite du Makhzen. Dans un langage diplomatique, le ministre français des Affaires étrangères de l’époque (sous la première cohabitation), Jean-Bernard Raimond commenta cette rencontre en ces termes: «Si cette initiative pouvait contribuer à définir un règlement au Proche-Orient, ce serait une bonne chose…Mais il est encore trop tôt pour l’affirmer.» Moscou a été plus explicite, déclarant qu’il s’agissait là d’une «nouvelle tentative d’Israël et des États-Unis, qui le soutiennent, pour imposer aux pays arabes des variantes capitulardes du scénario de Camp David, afin de régler le conflit du Proche-Orient». Depuis, on ne compte plus les visites de responsables israéliens au royaume. Surtout après la signature des accords d’Oslo entre l’OLP et Israël en 1993 et qui s’avèreront un vrai traquenard pour la cause palestinienne puisque, près de trois décennies après leur signature, l’entité sioniste continue à occuper la Palestine, à assiéger Ghaza et sa population et à coloniser massivement le peu qui reste de la Cisjordanie et d’el-Qods. Le comble c’est que Mohammed VI, autoproclamé Commandeur des Croyants, qui hérite du poste de Président du Comité d’el-Qods» ne lève pas le petit doigt pour dénoncer la judaïsation rampante de Jérusalem, occupé qu’il est à signer l’accord de normalisation avec Israël, en contradiction avec les engagements pris en 2002 au sommet arabe de Beyrouth. La déclaration finale de ce sommet, qui avait pris à son compte à l’unanimité l’initiative du prince héritier saoudien, devenu roi d’Arabie, Abdallah bin Abdelaziz. Cette déclaration ne prévoyant la normalisation qu’en contrepartie du retrait israélien de tous les territoires arabes occupés (Palestine, Liban et Syrie). Pourtant, le Makhzen est un allié servile de l’Arabie saoudite. Il s’était embrigadé dans toutes ses aventures militaires, en Libye, en Syrie, au Yémen.
En 1975, alors que le trône était menacé d’effondrement par une contestation populaire sans précédent, Hassan II a eu l’idée de faire diversion en organisant la marche verte, un autre nom de l’occupation du Sahara occidental, bafouant les principes les plus élémentaires du droit international, notamment celui du droit des peuples à l’autodétermination. Une diversion démagogique qui lui a permis provisoirement de sauver son trône en jouant sur la fibre nationaliste. Cette manoeuvre entreprise au nom de la fallacieuse restauration du Grand Maroc a cependant fait long feu. Faute d’avoir réussi à recréer cet espace imaginaire, le Makhzen a porté le coup de grâce au Maghreb arabe, qui était une aspiration authentique de tous les peuples de la région.
Confronté aujourd’hui à une crise de légitimité sans précédent, le régime marocain joue son va-tout pour éviter l’implosion. Toutes les conditions sociales, économiques et politiques sont désormais réunies pour un tel scénario. La révolte du Rif, qui avait éclaté en octobre 2016, n’en était que le signe annonciateur. Ce jour-là les Marocains apprenaient, abasourdis, l’atroce disparition du pêcheur Mohcine Fikri, mort broyé dans une benne à ordures dans la ville d’Al-Hoceima, alors qu’il tentait désespérément de récupérer sa maigre marchandise, saisie par la police. Une scène insoutenable qui a révolté l’écrasante majorité d’une opinion écoeurée par une telle brutalité de la part d’un appareil sécuritaire au service du népotisme, de la corruption et de l’injustice sociale et économique, et, last but not least, la trahison et la soumission à Israël.

Acculé, pris de panique face à ce ras-le-bol populaire, le Makhzen a multiplié les faux pas et les gestes de diversion. Il a cru bon d’instrumentaliser à nouveau la question du Sahara, comme l’avait fait son père en 1975 avec sa marche verte pour occuper ce territoire colonisé par l’Espagne, espérant ainsi mobiliser l’opinion publique en faveur d’un trône contesté. Mais comme disait Marx, l’histoire ne se répète pas à l’identique deux fois. «La première fois, disait-il, elle se répète comme une tragédie, la seconde fois comme une farce.» Et de préciser: «Nous pouvons en rire, mais la farce perd de son mordant s’il s’agit de vivre à nouveau les moments les plus sombres de notre histoire.» En normalisant ses relations, près de quatre ans après la énième révolte du Rif matée dans le sang, avec Israël, un État spoliateur qui occupe la Palestine et judaïse à toute allure sa capitale Jérusalem, sous la pression d’un président américain, Donald Trump en campagne électorale, en contrepartie de la reconnaissance de la «marocanité» du Sahara, Mohammed VI a commis l’irréparable. L’opinion publique marocaine a perçu cette normalisation, comme une trahison, d’autant que le roi se vante de présider le Comité el-Qods (Jérusalem). Au cours de la dernière bataille de Jérusalem, nombreux étaient les Marocains qui avaient apostrophé le Makhzen en s’écriant: «Mais où est donc passé le roi du Maroc Mohammed VI, président du comité el-Qods?» Même le cousin du roi, le prince Moulay Hicham, pourtant un pro-occidental avéré, n’a pas pu cacher sa désapprobation face à ce deal qu’il avait qualifié, dans une tribune parue dans l’hebdomadaire français L’Obs, de «dangereuse transaction». Il reproche à son pays «d’avoir exploité la situation de deux peuples sans État: le Maroc braderait les Palestiniens en échange de la consolidation de sa position au Sahara occidental, dont le statut n’a pas encore été déterminé par le droit international».


Un marché de dupes
Ce deal de la honte, honni par le peuple marocain foncièrement acquis à la cause palestinienne, n’a cependant pas été profitable aux desseins de ses propres initiateurs, l’Israélien Benjamin Netanyahou et l’Américain Donald Trump, puisqu’ils ont été tous les deux chassés piteusement du pouvoir.
L’Administration démocrate sous Biden n’a certes pas encore déchiré formellement l’accord de reconnaissance de la «marocanité du Sahara» mais elle le considère désormais implicitement comme une coquille vide et continue à mettre la pression sur le Makhzen pour qu’il s’associe au règlement du conflit du Sahara conformément à la charte de l’ONU et à sa commission de décolonisation. Mais au lieu de saisir cette opportunité (la défaite de Netanyahou et de Trump) pour rectifier le tir, la diplomatie marocaine persévère dans l’erreur et l’aveuglement et s’enfonce dans la trahison. Elle persiste à penser que cette normalisation constitue une police d’assurance pour la survie du régime. Elle n’a pas tiré les leçons du pitoyable précédent mauritanien de normalisation avec Tel-Aviv. Rafraîchissons la mémoire des décideurs makhzeniens.

En 1999, l’ancien dictateur mauritanien, Maouiya Ould Taya, menacé par la contestation populaire, normalise ses relations avec Israël, sous la pression de certaines monarchies du Golfe et des puissances européennes dont la France. Il pensait, comme le roi Mohammed VI aujourd’hui, et comme de nom-breux régimes africains aux abois, qu’en se soumettant à Israël, il souscrirait une police d’assurance vie garantie. Erreur monumentale! Il sera balayé en 2005 par l’armée et forcé à un exil doré au Qatar. Quelques années plus tard, les relations avec Israël, catégoriquement honnies par le peuple mauritanien, seront gelées puis rompues. L’ambassade israélienne, elle, sera rasée au bulldozer.

Abdel Bari Atwan, chroniqueur palestinien et directeur du site populaire Al-Ray al-Yaoum, s’entretient avec l’ancien président Ould Abdel Aziz qui lui décrit au menu détail comment il avait décidé de rompre les relations avec Israël. «C’est simple, lui-disait-il, je voyais certaines images des destructions causées par le bombardement israélien de la bande de Ghaza par Israël au cours de l’agression de 2014. La photo d’un petit enfant, debout sur les décombres de la maison des siens et dont la mère, tous les frères et toutes les soeurs, sont tombés en martyrs, a attiré mon attention, m’a secoué et profondément vexé. J’ai pris alors la décision d’expulser immédiatement l’ambassadeur israélien et de fermer son ambassade; et ce en dépit des conseils reçus de dirigeants arabes, me recommandant vainement de geler les relations, afin d’éviter la double colère des Américains et des Israéliens.» (…)

Le président Ould Abdel Aziz est passé outre ces menaces. «J’ai décidé d’envoyer des bulldozers pour raser le siège de l’ambassade, exactement comme font les bulldozers israéliens aux maisons des combattants palestiniens martyrs dans les territoires occupés, afin de ne laisser aucune trace du siège et d’effacer cette scène honteuse de notre histoire», poursuit l’ancien président mauritanien. Et d’ajouter: «L’ambassadeur américain à Nouakchott a été gagné par une crise de colère plus forte que son homologue israélien, quand il apprit la nouvelle relative à la décision de la fermeture de l’ambassade israélienne, m’affirmant dans les mots suivants, que la présence de l’ambassade israélienne en Mauritanie est plus importante pour nous que la présence de l’ambassade américaine, ajoutant que toutes ses pressions et menaces pour nous plier et faire revenir sur cette décision ont échoué.» (Le journaliste palestinien Abdel Bari Atwan raconte la Mauritanie et sa rencontre avec le président Aziz)
La monarchie marocaine dont les liaisons dangereuses avec le régime sioniste ne datent pas d’aujourd’hui n’a pas voulu tirer les leçons de l’exemple mauritanien. Ni de celui de l’Iran du shah qui avait, lui aussi entretenu des relations «stratégiques» avec Israël qui ne lui avaient servi à rien.

Majed Nehmé
(*)Politologue


                Un an après le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël

                                               La normalisation de Mohammed VI ne passe pas

         Le roi ne saura éteindre la flamme de la révolte contre son système fondé sur l’abdication et la sujétion.

Plusieurs villes marocaines ont manifesté le mercredi dernier contre la normalisation avec l’entité sioniste. Ce coup de colère populaire est le quatrième du genre depuis la visite du ministre de la Guerre de l’entité sioniste et les signatures des accords militaires avec Israël.
Les protagonistes des manifestations se sont regroupés sous la coupe du Front marocain pour le soutien à la cause palestinienne et contre la normalisation avec l’entité sioniste. Les Marocains étaient très nombreux à participer aux si-tin et aux rassemblements pour afficher leur rejet de la normalisation et dénoncer le Makhzen qui ne cesse d’intimider la «souveraineté des Marocains sur les questions sensibles et stratégiques». La répression était le langage et la méthode de choix du Makhzen pour faire taire la colère du peuple marocain qui s’est élevé contre cette énième trahison et lâcheté.
Le Front marocain pour le soutien à la cause palestinienne et contre la normalisation avec l’entité sioniste a expliqué que le slogan adopté lors de ces manifestations et rassemblements se veut comme «bataille qui continuera jusqu’à l’annulation des accords de normalisation et de coopération militaire. Les sit-in de contestation ont pour objectif principal d’exprimer le rejet du peuple marocain de la politique de normalisation avec l’entité sioniste». 38 villes marocaines ont adhéré à cette dynamique populaire de dénonciation et du rejet de la normalisation avec Israël. C’est pour la première fois que le Makhzen aura à faire face à une mobilisation aussi imposante et qui s’inscrit dans le temps.

Les organisateurs ne comptent pas baisser les bras, ils sont déterminés à maintenir la mobilisation et les manifestations malgré la répression musclée et l’omerta médiatique qui s’abattent sur les réseaux sociaux contre ceux qui veulent en découdre avec cette politique d’a-plat-ventrisme du Makhzen.
Fini le temps de l’imposture et du mensonge qui s’est érigé en credo par le Royaume chérifien quant à la stabilité qui règne au Maroc et que le peuple vit au rythme de l’ouverture démocratique et le respect de la liberté d’expression.
La nouvelle démarche des forces populaires qui sont derrière la mobilisation du peuple marocain contre le Makhzen, a été élucidée par une attitude dont la majorité des Marocains a acceptée, à savoir «dénoncer le fait que le Maroc se jette dans les bras de l’entité sioniste, à travers la multiplication et la consolidation de leurs relations dans divers domaines. Nous considérons cette normalisation comme un outrage à la souveraineté nationale, à travers la signature d’accords militaire et de renseignement», a souligné le Front marocain pour le soutien à la cause palestinienne et contre la normalisation avec l’entité sioniste. Malgré l’escalade répressive et les restrictions des libertés par le Makhzen contre le peuple marocain, les manifestations et les rassemblements se généralisent dans les villes du pays et s’inscrivent dans durée.

Le Makhzen ne sait plus à quel saint se vouer, lui, qui s’est permis de fourrer son nez dans les affaires internes des pays souverains, il est aujourd’hui le théâtre des grognes et des manifestations un peu partout dans le pays.
Même s’il est en train de faire instrumentaliser ses relais médiatiques sur les réseaux sociaux, cela est en train de se faire en vain, surtout que le peuple marocain ne croit plus aux balivernes du Makhzen.

Le roi Mohammed VI vit un sale temps, il ne saura éteindre la flamme de la révolte contre son système fondé sur l’abdication et la sujétion. Les Marocains veulent en découdre avec le Makhzen qui les a dépossédés de leur volonté et de leur droit d’avoir des choix conformes à leurs valeurs. La normalisation avec l’entité sioniste a dévoilé et révélé la nature du Makhzen et ses accointances avec les forces étrangères qui ont réduit le peuple marocain au rang d’un sujet qui n’a pas à être consulté dans ses choix.Mais cette fois-ci, le Makhzen ne saura imposer au peuple marocain ses décisions qui s’inscrivent en porte-à-faux avec sa volonté et ses choix antisionistes.

Hocine NEFFAH


RABAT- Le Pr. Abdessamad Fathi, vice-coordinateur du « Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation » a affirmé que les sionistes qui occupent la Palestine « cherchent également à occuper le Maroc et à le saboter économiquement, politiquement et socialement ».

Participant à un sit-in à Rabat, tenu mercredi, dans une atmosphère marquée par le siège sécuritaire, M. Fathi a précisé que cette décision avait été « imposée au peuple marocain, et nous sommes contre la normalisation qui va à l’encontre de l’intérêt de la Palestine et du Maroc, nous tenons pour responsables ceux qui ont signé cet accord », faisant remarquer que « le pays se vend et se détruit en vertu de cet accord ».

Pour sa part, M. Tayeb Madmadh, coordinateur du « Front », a indiqué que les manifestations tenues mercredi venaient « commémorer l’événement maudit au cours duquel les autorités marocaines ont signé l’accord de normalisation avec l’ennemi sioniste ».

Et d’affirmer que le Front en a fait une journée nationale de protestation, preuve en est, « plus de 40 villes ont battu le pavé pour dénoncer les accords de normalisation et de coopération militaire, l’objectif étant de mettre en échec et de criminaliser la normalisation ».

A l’occasion du premier anniversaire de l’accord de normalisation avec l’entité sioniste colonisatrice, correspondant au 22 décembre, le « Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation » avait annoncé l’organisation de sit-in sous le slogan « Notre combat se poursuivra jusqu’à la mise en échec des deux accords de normalisation et de coopération militaire perfide », afin d’exprimer le rejet de la normalisation par le peuple marocain.


 

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