La nouvelle politique étrangère américaine : la fin de « America First » et le retour du multilatéralisme

  “We’re back at the table in international forums, especially the United Nations, to focus attention and to spur global action on shared challenges
(Joe Biden, Speech at the 76th General Assembly, UN, September 21, 2021”.

To deliver for our own people, we must also engage deeply with other partners—our partners—toward a shared future”
(Joe Biden, Speech, op.cit).

U.S military power must be our tool of last resort, not our first, and it should not be used as an answer to every problem we see around the world […]. Bombs cannot defend against Covid-19 or its future variants
(Joe Biden, Speech, op.cit).

 

Par Arezki Ighemat*
Dans son discours du 21 septembre 2021 devant la 76e Assemblée générale des Nations unies à New York, le Président Joe Biden a rappelé les multiples crises qui secouent le monde depuis près de deux années et leurs conséquences sur pratiquement l’ensemble des pays du monde. Il a aussi indiqué comment les Etats-Unis envisagent d’aider à la résolution de toutes ces crises. Il a souligné que la nouvelle politique internationale des Etats-Unis est diamétralement opposée à celle de son prédécesseur, le Président Donald Trump, qui, à travers son double slogan « America First » (l’Amérique d’abord) et « Make America Great Again » (Rendre l’Amérique puissante à nouveau), a fini par créer un antagonisme, non seulement à l’intérieur des Etats-Unis, entre les forces démocratiques et les forces autocratiques du clan Trump, d’une part, et à accentuer le mouvement de haine et d’anti-américanisme qui avait commencé à l’époque des Bush père et fils, d’autre part, mais a encore plus aggravé ces schismes depuis qu’il est arrivé à la Maison-Blanche en janvier 2016.
La politique de Donald Trump avait entraîné, on s’en souvient, le retrait des Etats-Unis des grands fora et traités internationaux institués par l’administration Obama, comme l’Accord entre l’Iran et le Groupe des 5+1 sur le nucléaire iranien, l’Accord de Paris sur le changement climatique et tant d’autres traités. A l’opposé, Trump a initié les fameux accords entre les pays du Golfe (et le Maroc), d’une part, et l’Etat d’Israël, d’autre part -accords appelés « Abraham Accords »- qui, loin d’être des accords de « paix », comme le prétend Trump, ont plutôt aggravé la discorde existant entre les pays du Moyen-Orient et Israël qui remonte à la création de ce dernier pays en 1947/48.
Joe Biden essaie, depuis son arrivée à la Maison-Blanche, de redorer le blason de l’Amérique en la réinsérant dans le concert des nations et en rassurant ses alliés et le monde dans son ensemble que «America is Back » (l’Amérique est de retour) sur la scène internationale et qu’elle est prête à travailler avec le reste du monde pour un retour à la « normalité » dans les relations entre nations. C’est ce qu’il a essayé de défendre dans son discours historique du 21 septembre 2021. Dans ce discours, il souligne que le monde n’a jamais été dans une situation comme celle qu’il connaît aujourd’hui -avec ses multiples crises- et que plus que jamais les nations doivent travailler de concert pour résoudre ces crises et empêcher que la planète ne soit dans un état aussi apocalyptique. Dans le présent article, nous verrons d’abord comment Biden analyse les différentes crises que connaît la planète aujourd’hui et comment il envisage le rôle des Etats-Unis dans cette bataille pour la survie de l’humanité.

Les crises multiples auxquelles le monde est affronté et l’échec de « America First »
Le Président Biden commence son discours par dire que le monde fait face à un ensemble de crises jamais égalées dans l’histoire de l’humanité en raison de leur gravité intrinsèque et des conséquences qu’elles ont sur le monde dans son ensemble, mais qui, dit-il, si elles sont affrontées de manière collégiale et concertée, peuvent être des opportunités de bâtir un monde meilleur : « As a global community, we’re challenged by urgent and looming crises wherein lie enormous opportunities if we can summon the will and resolve to solve these opportunities » (en tant que communauté globale, nous sommes confrontés à des crises urgentes et imminentes qui comportent, en elles, des opportunités énormes si on réussit à réunir la volonté de les résoudre). Biden indique, ensuite, les principales crises que le monde connaît aujourd’hui, la pandémie de la Covid-19, la question du changement climatique, celle des droits de l’homme (bafoués dans un grand nombre de pays), l’établissement ou la modification des règles de fonctionnement des institutions internationales, la question des technologies modernes, la lutte contre le terrorisme, etc.
S’agissant de la pandémie de la Covid-19, Biden rappelle que le monde a perdu plus de 4,5 millions de personnes dans pratiquement tous les pays. Il pose alors la question : « Will we work together to save lives, defeat covid-19 everywhere and take the necessary steps to prepare ourselves for the next pandemic? For, there will be another one » (Allons-nous travailler ensemble pour sauver des vies humaines et éradiquer Covid-19 partout dans le monde et prendre les mesures nécessaires pour nous préparer à la prochaine pandémie ? Car, il y en aura une autre). « Ou, allons-nous rater le coche et faillir dans la mobilisation des outils à notre disposition à mesure que des variants plus virulents et plus dangereux entrent en jeu ?). Sur le sujet du changement climatique, le Président américain pose la question suivante aux membres de la communauté internationale : « Allons-nous faire face à la menace du changement climatique —c’est-à-dire un climat défiant dont nous ressentons déjà les effets et qui ravage toutes les régions du monde avec ses intempéries extrêmes ? Ou alors—c’est l’alternative que pose Biden—« Will we suffer the merciless march of ever worsening droughts and floods, more intense fires and hurricanes, longer heatwaves and rising seas?” (ou alors allons-nous subir la marche inéluctable des sécheresses et des inondations, des feux et des ouragans plus intenses et des vagues de chaleur plus durables ainsi qu’une élévation du niveaux des mers ?).
Dans le domaine des droits de l’homme, Biden pose la question :« Will we affirm and uphold the human dignity and human rights under which nations, under common cause, more than seven decades ago, formed this institution [the United Nations]? (Allons-nous affirmer et défendre la dignité humaine et les droits de l’homme pour lesquels les nations, dans une cause commune, et depuis plus de sept décennies, avaient formé cette institution [les Nations unies] ?) Ou alors « Will we allow universal principles to be trampled and twisted in the pursuit of naked political power?” (ou alors allons-nous permettre que les principes universels soient transgressés et bafoués pour la simple recherche du pouvoir politique ?). La même question —et son alternative— est posée par Biden s’agissant des autres sujets de préoccupation actuelle dans le monde. Biden dira que la manière de répondre à toutes ces questions aura une répercussion réelle sur les générations à venir et sur chacun de nos pays. Pour Biden, la meilleure façon de faire face à tous ces challenges est de les affronter ensemble car, dit-il, « There is a fundamental truth of the 21st century within each of our countries and as a global community : that our success is bound up in others succeeding as well” (Car il y a une vérité dans ce 21e siècle au sein de chacun de nos pays et en tant que communauté globale : que notre succès est lié au succès des autres nations). Biden ajoute : « Pour satisfaire les besoins de nos peuples, nous devons en même temps coopérer avec les autres pays pour bâtir un futur partagé ».
Biden dira que son administration a mis fin, une fois pour toutes, à l’ère Trump et à sa politique étrangère fondée sur le slogan « America First » selon lequel les intérêts de l’Amérique passent avant tous ceux de n’importe quel autre pays et de la communauté mondiale dans son ensemble. En effet, la politique de Trump —qui a été appelée « The Withdrawal Doctrine » (la doctrine du retrait) par Richard Haas, un expert des relations internationales— consistait à effacer l’ardoise internationale d’Obama, c’est-à-dire à se retirer de tous les accords signés par ce dernier. Parmi les premières mesures qu’il a prises à son arrivée à la Maison-Blanche le 20 janvier 2020, Biden a réintégré les Etats-Unis dans les récents accords internationaux d’où Trump s’était retiré, comme l’Accord de Paris sur le changement climatique de 2015. Biden a également réinséré les Etats-Unis au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a aussi émis le souhait de rejoindre l’Accord sur le nucléaire iranien dit JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action) d’où s’était retiré Trump en 2018. Le Président Biden a aussi promis de rejoindre le « UN Human Rights Council » (Le Conseil des Nations Unies pour les Droits de l’Homme) duquel Trump s’était retiré sous prétexte que le Conseil avait un biais contre l’Etat d’Israël et qu’il avait comme membres des Etats qui transgressent les droits de l’homme comme la Chine et le Venezuela. Biden a aussi réassuré la communauté internationale, notamment les alliés des Etats-Unis, que son administration n’allait pas se retirer de l’Otan comme Trump avait menacé de le faire, mais au contraire renforcer l’Organisation Atlantique qui constitue, selon lui, un pilier dans l’établissement et le maintien de la paix dans le monde. Biden a aussi l’intention de rejoindre l’Unesco et de reprendre le financement de cette organisation que Trump avait également quittée sous prétexte qu’elle avait reconnu les territoires palestiniens. Biden a promis aussi de réintégrer plusieurs autres accords internationaux. Grâce à la réinsertion des Etats-Unis dans tous ces accords internationaux, Biden espère faire retrouver à l’Amérique sa place sur la scène internationale et son rôle de leader dans le développement économique et le maintien de la paix et de la stabilité dans le monde. Il espère, ce faisant, réinstituer la confiance que la communauté internationale avait autrefois envers les Etats-Unis, confiance qui avait commencé à diminuer ces dernières décennies et qui a été totalement entamée avec Trump et sa politique « America First ».Biden dira encore dans son discours : « I am here today to share with you how the United States intends to work with partners and allies to answer these questions and the commitment of my administration to help lead the world toward a more peaceful, prosperous future for all people” (Je suis ici aujourd’hui pour partager avec vous la manière avec laquelle les Etats-Unis envisagent de travailler avec les partenaires et alliés en vue de répondre à ces questions et l’engagement de mon pays à aider dans le leadership du monde en vue de réaliser un futur plus pacifique et plus prospère pour l’ensemble des peuples). Biden a aussi réaffirmé le retour de la diplomatie comme moyen privilégié de résoudre les conflits et différends internationaux : « We’re back at the table in international forums…to focus attention and spur global action on shared challenges » (Nous sommes de retour à la table dans les foras internationaux…en vue de concentrer notre attention sur l’encouragement pour une action globale contre ces challenges). Se référant spécifiquement à la lutte contre la pandémie, il dira « Bombs cannot defend again Covid-19 or its future variants » (les bombes ne peuvent pas nous défendre contre Covid-19 ou ses futurs variants).

La coopération et le multilatéralisme : nouveaux piliers de la politique étrangère américaine
Dans son discours, Biden soulignera que pour résoudre toutes ces crises et les différends évoqués plus haut, le seul et meilleur moyen est le retour aux fondamentaux des relations internationales et aux principes inscrits dans la Charte des Nations unies, notamment la coopération entre les nations et le multilatéralisme. Il commence par dire : « Instead of continuing to fight the wars of the past, we are fixing our eyes on devoting our resources to the challenges that hold the keys to our collective future” (Au lieu de continuer à s’embarquer dans des guerres du passé, nous fixerons nos yeux sur l’allocation de nos ressources pour faire face aux challenges qui détiennent les clés de notre avenir collectif). Il cite ensuite les challenges qui sont, à ses yeux, les plus importants : mettre un terme à la pandémie de la Covid-19, lutter contre le changement climatique, maintenir la stabilité dans le monde, réformer les règles de fonctionnement des institutions internationales, partager les bienfaits des technologies modernes et lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes. Il dira aussi que « notre sécurité, notre prospérité et nos libertés elles-mêmes sont interconnectées comme jamais auparavant…et que, par conséquent, nous devons travailler ensemble comme jamais auparavant ». Il cite l’exemple de la pandémie et dira que le seul moyen efficace et sûr de lutter contre le virus et ses variants est la coopération entre les Etats : « To fight this pandemic, we need a collective act of science and a political will. We need to act now to get shots in arms as fast as possible and to expand access to oxygen, tests, treatments to save lives around the world” (Pour lutter contre la pandémie, nous avons besoin d’une action scientifique et d’une volonté politique. Nous avons besoin d’agir maintenant pour vacciner les gens aussi rapidement que possible, étendre l’accès à l’oxygène, aux tests, aux traitements afin de sauver des vies dans le monde dans son ensemble). Il ajoutera que, pour se prémunir contre de futures pandémies —dont l’occurrence, selon lui, est certaine— il faudrait dès aujourd’hui se préparer, notamment par la création de ce qu’il appelle « The Global Health Threat Council (GHTC) » (le Conseil contre la menace sanitaire globale) dont la mission serait de « prévenir et identifier les épidémies émergeantes afin d’adopter les actions immédiates nécessaires ». Il dira que les Etats-Unis sont pleinement engagés dans cette lutte et qu’ils ont déjà investi plus de 15 milliards de dollars dans la lutte contre le virus ; qu’ils ont envoyé plus de 160 millions de doses de vaccins anti-Covid, notamment par le truchement de Covax, L’Organisation mondiale chargée de la gestion des vaccins contre Covid. Il ajoutera que ces vaccins ont été envoyés à plus de 100 pays, apportant, ce faisant, « a dose of hope » (une dose d’espoir), et cela sans conditionnalité aucune.
Concernant le changement climatique, Biden soulignera l’importance de la coopération pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le Climat, c’est-à-dire limiter le réchauffement global à 1,5 degrés celsius. Biden demande à tous les pays de participer à la Conférence de Glasgow (Ecosse) qui est prévue d’avoir lieu entre le 31 octobre et le 12 novembre 2021 afin de renforcer cet objectif. Biden dira aussi que, en avril dernier, son administration avait doublé la contribution financière américaine destinée à aider dans la lutte contre le changement climatique et qu’elle va travailler avec le Congrès américain pour doubler encore ce financement afin d’atteindre l’objectif de 100 milliards de dollars pour appuyer l’effort des pays en développement dans la lutte contre ce fléau qui menace la survie de l’humanité.
Dans un autre domaine, celui des nouvelles technologies, Biden dira que les Etats-Unis travailleront avec le reste du monde pour encourager la recherche et le développement de ces technologies. Il dira : « It’ up to all of us to determine whether these technologies are a force to empower people or to deepen repression” (Il dépend de nous de déterminer si ces technologies sont une force à même de renforcer les capacités humaines ou, au contraire, d’accentuer la répression). Il dira que les Etats-Unis travailleront avec les autres pays pour encourager l’investissement dans ces nouvelles technologies afin de « faire face aux défis du second quart du 21è siècle et même au-delà ».
Concernant le maintien de la paix et de la stabilité dans le monde, Biden réitère son soutien aux démocrates et aux alliés et son opposition aux forces d’oppression d’où qu’elles viennent. : « We’ll stand up for our allies and our friends and oppose attempts by stronger countries to dominate weaker ones… » (Nous nous tenons aux côtés de nos alliés et de nos amis et nous nous opposons à toutes tentatives des pays puissants de dominer les pays plus faibles…). Il précisera cependant que les Etats-Unis ne chercheront pas à entrer dans une nouvelle Guerre Froide : « We’re not seeking—I’ll say it again—we’re not seeking a new Cold War or a world divided into rigid blocks » (Nous ne cherchons pas, je répète, nous ne cherchons pas une nouvelle Guerre Froide ou un monde divisé en blocs rigides).
Pour ce qui est de la lutte contre le terrorisme, quelle que soit sa forme, Biden soulignera aussi le fait qu’il s’agit d’un fléau qui doit être affronté de concert avec les autres pays de la planète : « We’ll meet terrorist threats that arive today and in the future with a full range of tools available to us, including working in cooperation with local partners so that we need not be so reliant on large-scale military deployments » (Nous ferons face à la menace terroriste qui se présente aujourd’hui et dans le futur à l’aide d’un pan entier d’outils à notre disposition, y compris travailler en coopération avec les partenaires locaux afin que nous n’ayons plus besoin de recourir à des déploiements militaires de grande envergure).
Biden aborde aussi, dans son discours, un autre phénomène —la corruption— qui prend de plus en plus d’importance dans le monde et dont les effets sont nuisibles aux économies de tous les pays. Pour Biden : « corruption fuels inequality, siphons off a nation’s resources, spreads across borders and generates human suffering” (La corruption entraîne l’inégalité, siphonne les ressources d’une nation, traverse les frontières des pays et engendre la souffrance humaine). Pour Biden, la corruption est assimilable à une véritable menace à la sécurité nationale. Il cite les exemples suivants : la corruption fait que les riches deviennent plus riches (en raison des rançons qu’ils prélèvent sur les populations démunies) ; elle fait que certains opèrent au-dessus des lois pendant que la majorité de la population vit dans une situation précaire. Pour Biden, le phénomène de la corruption est lié à la dignité de l’homme. Il dira que c’est précisément pour recouvrer leur dignité que les peuples sont sortis dans la rue réclamer le départ de leurs gouvernants corrompus. Pour Biden, le phénomène de la corruption ne disparaîtra que si les Etats et les peuples coopèrent pour lutter contre les racines de ce fléau.
Concernant l’établissement et le maintien de la démocratie dans le monde, Biden commence par rappeler les premiers mots de la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « The equal and inalienable rights of all members of the human famility is the foundation of freedom, justice and peace in the world » (Les droits égaux et inaliénables de tous les membres de la famille humaine sont le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde). Biden dira que, dans ce domaine, « les Etats-Unis feront leur contribution, mais que nous serions plus performants et notre impact serait plus grand si toutes les nations travaillaient ensemble pour réaliser les objectifs fixés par la Déclaration universelle des droits de l’Homme ». Biden aborde aussi, dans son discours, plusieurs autres sujets, mais les plus importants sont ceux que nous avons évoqués plus haut dans cet article.

Conclusion
Nous avons vu que le discours du Président Biden fait le tour de toutes les questions qui se posent aujourd’hui dans le monde, et les différentes crises auxquelles il fait face, et il indique la nouvelle vision que son administration projette de mettre en œuvre pour aider à leur résolution. Il a clairement indiqué que cette vision n’est plus la même que celle qu’avait son prédécesseur quant à la place et au rôle des Etats-Unis dans le monde. Biden veut aussi effacer l’image de l’Amérique que Donald Trump a tout fait pour ternir pendant sa gouvernance et faire qu’elle retrouve le leadership dont elle jouissait avant Trump. En même temps qu’il travaille à ressouder les Américains entre eux à l’intérieur du pays —notamment en utilisant son slogan « Build Back Better » (BBB)— c’est-à-dire reconstruire l’Amérique en mieux— il veut aussi réconcilier les Etats-Unis avec le reste du monde sur le plan de la politique internationale, notamment en utilisant les slogans « Diplomacy is back » (la diplomatie est de retour) et « America is back » (l’Amérique est de retour). C’est ce qu’il confirme dans son discours par la phrase : « We must redouble our diplomacy and commit to political negotiations, not violence, as the tool of first resort to manage tensions around the world” (Nous devons renforcer notre diplomatie et nous engager dans des négociations —et non utiliser la violence— comme moyen de premier ressort pour gérer les tensions existant dans le monde. Il complètera en disant que : « la puissance militaire doit être notre outil de dernier ressort, non le premier, et elle ne devrait pas être utilisée comme réponse à tous les problèmes auxquels le monde est confronté ».
Il précise encore plus cette doctrine en disant que l’Amérique n’est plus celle de « I’ll do it alone » (je le ferai tout seul) —comme à l’ère de Trump— mais celle de l’Amérique travaillant de concert avec les autres pays pour résoudre les problèmes actuels et futurs de la planète : « We’ll do so with our allies and partners, through cooperation at multilateral institutions like the United Nations, to amplify our collective strength and speed our progress toward dealing with those global challenges » (Nous le ferons avec nos alliés et partenaires par le biais de la coopération au niveau des institutions multilatérales telles que l’ONU et en vue d’amplifier notre puissance collective et accélérer notre progrès dans le règlement des challenges globaux). Car, dit-il encore, « Nous devons nous mettre d’accord pour confirmer que l’humanité inhérente qui nous unit est plus grande que tous les désaccords et les divisions qui nous séparent ».


  • Ph.D in economics, Master of Francophone Literature (Purdue University, USA)

 

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