Revue de presse du 29/11/2020

Cette semaine notamment dans la revue, côté politique, après une interview d’Emmanuel Macron la fois précédente, au tour de Jean-Luc Mélenchon ; le drôle de jeu de Reporter Sans Frontières ; et sous la rubrique « économie » un spécial « solutions pour la France » mis au débat. Bonne lecture.

DÉMOCRATIE

Loi « Sécurité globale » : BFM-TV et LCI désinforment par omissions

« Le 21 novembre, des dizaines de syndicats de journalistes, sociétés de journalistes rédacteurs, associations et collectifs divers ont organisé des manifestations pour la défense du droit d’informer (entre autres), mis en cause par la loi « Sécurité globale ». Sur BFM-TV et LCI ? Rien… voire pire que rien : sur la chaîne de Bouygues, un « débat » vient se substituer aux reportages, débat confisqué par des communicants unanimement convaincus que rien, dans cette loi, ne menace les libertés publiques. »

Source : Acrimed

Article 24 : RSF menace de poursuivre des journalistes

« Sur fond de conflit autour de la lutte contre la proposition de loi Sécurité globale, Reporters sans Frontières et plusieurs journalistes s’écharpent. Au point que RSF menace de saisir les tribunaux. « RSF répondra par les moyens juridiques qui s’imposent ! » La menace a le mérite d’être claire. Mercredi 25 novembre, le compte Twitter de Reporters Sans Frontières (RSF), a décidé de riposter à plusieurs journalistes qui critiquaient la position de l’ONG vis-à-vis de la PPL Sécurité globale, dont le fameux article 24. Des critiques émises en termes parfois vifs, comme ceux de Gaspard Glanz, journaliste pour Taranis News, qui accuse RSF de « négocier en rat avec [Jean] Castex, contre la Coordination des journalistes, pour apparaître en sauveurs ! » Taha Bouhafs, quant à lui, avait notamment estimé que « RSF fait partie intégrante du pouvoir en place ». »

Source : Arrêt sur images

ENVIRONNEMENT

Inondations en Afrique : une nouvelle ère hydroclimatique

« Depuis la fin du mois de juillet, l’ensemble de la région sahélienne est touché par des inondations d’une ampleur inhabituelle, de la côte Atlantique jusqu’à l’Éthiopie et la Somalie. Elles ont frappé indifféremment les villes et les campagnes. C’est dans les premières que les victimes sont les plus nombreuses. Ce qui s’est produit cet été dans certaines régions du Sahel et singulièrement dans celle du cours moyen du fleuve Niger présente cependant toutes les caractéristiques d’une entrée dans une nouvelle ère hydroclimatique. »

Source : The conversation

La Turquie, nouvelle destination des déchets plastiques européens

« Depuis que la Chine a interdit l’importation de déchets plastiques, le marché mondial s’est réorganisé. Forte de ses infrastructures de recyclage, la Turquie a capté une partie de l’offre, devenant la première destination des déchets européens. Mais sur place tous ne sont pas recyclés. »

Source : REPORTERRE

EUROPE

La Commission européenne favorise les délocalisations : l’exemple de Bridgestone-Béthune

« La multinationale Bridgestone prévoit de fermer son usine de pneumatiques de Béthune. En cause : d’une part la transition environnementale pilotée par Bruxelles, d’autre part les délocalisations vers l’Europe de l’Est, en l’espèce encouragées par des fonds européens La pauvre multinationale a reçu de grasses subventions de l’Union européenne : ses 139,1 millions d’investissements en Pologne ont été financés, à hauteur de 24 millions, par Bruxelles. Plus précisément par le Fonds européen de développement régional (FEDER), dont l’objet est officiellement de favoriser les régions européennes les moins développées. »

Source : Ruptures

Accord UE-Mercosur : les patrons veulent une ratification rapide

« Les organisations patronales de l’UE et des pays du Mercosur ont appelé ce jeudi dans une déclaration commune à ratifier rapidement l’accord commercial signé à l’été 2019, mais actuellement au point mort en raison de craintes sur ses conséquences en matière environnementale. «L’accord offre de très bonnes opportunités aux économies et aux sociétés des deux parties et il est d’une importance cruciale non seulement pour des raisons stratégiques et économiques, mais aussi dans une perspective de durabilité», écrivent les cosignataires, dont BusinessEurope du côté de l’UE. »

Source : Le Figaro

Europe : la crise exacerbe les divergences Nord/Sud/Peco

« La COVID confirme que le paquebot européen si difficile à manœuvrer, corseté par ses règles et son unanimité paralysante, ne parvient à modifier son cap que dans l’urgence absolue. Cela se vérifie encore une fois. Le plan de relance, même si son adoption définitive bute sur le chantage de la Pologne et de la Hongrie, marque un vrai tournant. Et cette fois-ci, la BCE a tué dans l’œuf les velléités spéculatives des marchés, prévenant par ses annonces une fièvre sur les spreads de taux des pays financièrement les plus vulnérables. Autrement dit, les marchés ne peuvent plus cette fois-ci spéculer de façon auto-réalisatrice sur la défaillance de tel ou tel État. Les gouvernants ne jouent donc pas une partition aggravante des fractures européennes comme en 2008-2010. Mais est-ce suffisant ? »

Source : XERFI CANAL

FRANCE

« On va trouver un pays dévasté en 2022 »

« Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise pour la présidentielle 2022, a répondu aux questions de 20 Minutes, avant un premier meeting organisé en ligne samedi. Le député des Bouches-du-Rhône juge « ridicule » la proposition de « primaire des idées », faite par le patron du PS Olivier Faure. Il critique également la gestion de la crise du coronavirus et dénonce la « responsabilité totale » du gouvernement dans les « violences policières » de cette semaine. »

Source : 20 Minutes

Réforme du Code minier : le gouvernement déroule le tapis rouge aux industriels

« Le gouvernement travaille à une réforme du Code minier. Mais, comme l’explique l’auteur de cette tribune, le projet — sur lequel le Conseil national de la transition écologique doit rendre un avis ce lundi — fait fi du droit de l’environnement et de l’information et la participation citoyennes, ouvrant grand la voie à l’industrie extractive. »

Source : REPORTERRE

INEGALITES

Spectaculaire progression des inégalités depuis 1985 dans les pays de l’OCDE

« Facebook a bien des défauts, mais il arrive qu’on tombe sur une belle analyse ou un graphique « qui parle ». L’ennui des graphiques « qui parlent », c’est qu’ils ne parlent pas à tout le monde et que, de plus, ils risquent de parler mal, ou faux, sans un peu d’interprétation, de critique ou de complément. J’ai ainsi découvert sur la page de Guillaume Duval ce graphique fondé sur des données de l’OCDE et diffusé en 2020 par le PIIE, le Peterson Institute for International Economics, un gros « Think Tank » installé à Washington. Cet institut retarde sacrément car ce graphique figurait en 2015 dans un rapport de l’OCDE, et c’est pour cela que les données s’arrêtent en 2013 ! Je complèterai, à la fin de ce billet, avec des chiffres plus frais issus de la même source. « 

Source : DEBOUT! : BLOG DE JEAN GADREY

LIBERTÉS

GAIA-X, un projet de cloud de moins en moins européen

« Le projet franco-allemand d’un cloud européen est rejoint par 180 sociétés. Parmi ses nouveaux arrivants, on trouve Microsoft, Google, Palantir, Alibaba, Huawei, et bien d’autres. Un projet de cloud européen phagocyté par les géants étrangers. »

Source : Portail de l’IE

RÉFLEXION

Emmanuel Macron et l’« État profond »

« Respecter les alliances sans s’aligner sur les États-Unis : la voie diplomatique singulière de la France tracée par le général de Gaulle a été poursuivie jusqu’à la présidence Chirac. Elle fut ensuite abandonnée par MM. Sarkozy et Hollande avec l’arrivée au Quai d’Orsay de diplomates néoconservateurs. M. Macron affirme vouloir renouer avec l’héritage gaullien, notamment vis-à-vis de la Russie, mais sans vraiment s’en donner les moyens. »

Source : LE MONDE DIPLOMATIQUE

VUES D’AILLEURS

Guatemala : le peuple se soulève contre le président

« Le Parlement en proie aux flammes dans la capitale à Guatemala City samedi, incendié par des opposants au pouvoir. Des centaines de Guatémaltèques ont manifesté dimanche pour réclamer la démission du président conservateur Alejandro Giammattéi. « Je préfère mourir en tant que rebelle plutôt que vivre en tant qu’esclave » et « Giammattei dehors ». Des slogans inscrits sur des banderoles de manifestants réunis face à l’ancien siège du gouvernement, dans le centre historique de la capitale guatémaltèque. Les protestataires réclament le départ du président Giammattei un médecin de 64 ans, au pouvoir depuis janvier. Ils protestent contre l’adoption du budget 2021 qui ne prévoit pas d’augmentation des dépenses sociales. »

Source : France TV Info

ÉCONOMIE

Dette publique : qui gardera les gardiens ?

« Ils n’ont pas rongé leur frein bien longtemps, les gardiens obsessionnels de la dette publique. Et ils ne sont pas prêts à accepter que le bel édifice de la dette patiemment bâti et consolidé depuis près de cinquante ans s’effondre d’un coup à cause d’un virus. Rappelons qu’aujourd’hui, 40 % de notre dette publique correspondent au seul remboursement des intérêts que nous acquittons aux marchés financiers. Si nous avions conservé le circuit du Trésor, légué notamment par François Bloch-Lainé, et qui a permis de reconstruire la France d’après-guerre en une génération, au lieu d’inscrire dans le marbre du Traité de Maastricht (qu’il faudra réviser tôt ou tard) l’assujettissement de la souveraineté d’un État aux caprices irrationnels des « marchés », nous n’aurions pas ou peu d’intérêts à payer sur notre dette. »

Source : Institut Rousseau

Annuler la dette de la France à la BCE ? Une solution pragmatique

« Même si les oppositions sont encore nombreuses, l’annulation de la dette de la France à la BCE semble être la solution la plus réaliste face à la crise économique actuelle. En 2005, le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Lord Mervyn King, assurait que Diego Maradona fonctionnait, sur un terrain de football, comme une banque centrale : par ses feintes, il donnait la direction qu’il souhaitait à ses adversaires telle la politique monétaire aux marchés financiers. Et par ses fourberies – au premier rang desquelles son but baptisé « la main de Dieu » – il basculait, quand il le jugeait nécessaire, dans « l’inattendu, l’anachronisme et le non-respect des règles », à l’image d’une banque centrale quand elle doit tordre les traités qui la régissent pour sauver une économie en crise. »

Source : Marianne

Monnaie nationale, investissements massifs, planification : sortir la France de la criser [Jacques Sapir]

« Vous notez dans votre récente étude publiée sur le site de la MSE-MSU que « seule une politique très expansive des investissements publics […] accompagnée par une modification substantielle du cadre institutionnel européen […] serait susceptible d’éviter une décennie perdue pour la France ». Par quels biais l’Etat doit-il investir dans l’économie selon vous ? Comment définiriez-vous une politique d’investissements publics adéquate pour répondre à la crise que nous traversons ? Enfin, comment le cadre institutionnel européen doit-il évoluer ? »

Source : Critique de la raison européenne


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